Gouarec[gwaʁɛk] est une commune française, chef-lieu de canton du département des Côtes-d'Armor en région Bretagne. La commune est en plein cœur de l'Argoat.
Ses habitants sont les Gouarécains et les Gouarécaines.
Géographie
Gouarec est située dans une vallée verdoyante au fond de laquelle coule le canal de Nantes à Brest. Les Anglais l'ont choisi comme l'une de leurs communes bretonnes préférées. Avec des maisons typiques et son environnement presque médiéval, Gouarec ne laisse pas indifférent.
Gouarec se situe à quelques minutes de la Route nationale 164 en cours d'aménagement en voie express à Rostrenen.
La paroisse faisait partie du territoire breton traditionnel du pays Fañch. Gouarec est la commune qui se trouve la plus au sud de la zone de Dañs Plin, une gavotte propre à ce pays. Dans la tradition cette ronde avait pour but d'aplanir les aires à battre avant les périodes de moisson.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de «climat océanique franc», selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type «climat océanique» dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]
Moyenne annuelle de température: 11°C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5°C: 1,4 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30°C: 1 j
Nombre de jours de précipitation en janvier: 14,8 j
Nombre de jours de précipitation en juillet: 7,6 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, «Rostrenen», sur la commune de Rostrenen, mise en service en 1954[7] et qui se trouve à 10 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,7°C et la hauteur de précipitations de 1 145,7 mm pour la période 1981-2010[9].
Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], «Saint-Brieuc», sur la commune de Trémuson, mise en service en 1985 et à 41 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11°C pour la période 1971-2000[11] à 11,2°C pour 1981-2010[12], puis à 11,4°C pour 1991-2020[13].
Urbanisme
Typologie
Gouarec est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[14],[15],[16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rostrenen, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 10 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[17],[18].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (88,4% en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (90,6%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
terres arables (50,7%), zones agricoles hétérogènes (23%), prairies (14,7%), zones urbanisées (11,7%)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Histoire
Antiquité
Une villa romaine datée du IIeouIIIesiècle de notre ère, située à proximité du presbytère de Gouarec, fut fouillée en 2008; elle comprenait huit pièces disposées de manière symétriques autour de deux couloirs orthogonaux[21]. La ville était reliée par une voie romaine avec Saint-Brieuc.
Moyen Âge
Gouarec est mentionnée dès le XIIesiècle. Le bourg est édifié autour du château médiéval des Rohan.
Révolution française
La promotion en commune et chef-lieu de canton date de 1790.
Le XIXesiècle
En 1849, 14 foires étaient organisées chaque année à Gouarec, bien que le préfet des Côtes-du-Nord ait écrit en 1837: «Ces foires sont en trop grand nombre. Il en résulte un déplacement trop souvent répété des habitants des communes voisines qui pour la plupart n'ont rien à y faire et qui ne s'y rendent que pour boire dans les cabarets. Il serait bien qu'elles fussent réduites: on y ferait les mêmes affaires et il y aurait un bénéfice réel pour l'agriculture»[22].
Le XXesiècle
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Gouarec fait état de 23 soldats morts pour la France, dont 1 disparu en mer[23].
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts porte les noms de 9 soldats morts pour la France, dont 1 disparu en mer: Louis Allenou, mort le 3 mai 1945.
Le à 13 h 30, Louis Allenou, boulanger-pâtissier de la commune et responsable FTPF, né le à Gouarec, et son mitron Roger Melscoët sont arrêtés par la Gestapo au domicile du boulanger, situé au 14 rue au Lin. Après un violent interrogatoire, ils sont envoyés le même jour dans le quartier allemand de la maison d'arrêt de Saint-Brieuc. Le 19 mai, ils sont transférés au camp Margueritte de Rennes où Melscoët est libéré. Allenou est, lui, envoyé sur le Frontstalag 122 de Royallieu-Compiègne Il est déporté par le convoi du avec 1 652 hommes pour le camp de concentration de Neuengamme, destination qu'il atteindra le 31 juillet. Enregistré sous le matricule 40.182, il est affecté au kommando Bremen-Ostefort où il a comme tâche de réaliser un bunker pour sous-marins.). Il est évacué en avril 1945 à la suite de l'arrivée des Soviétiques vers le camp de Neuengamme principal puis celui de Sandbostel.
Le 19 avril, les Allemands font embarquer plusieurs milliers de déportés sur 4 bateaux navires: les paquebots Cap Arcona et Deutschland IV (ce dernier n'étant finalement pas chargé), les cargos Thielbek et Athen qu'ils prévoient de couler avec des sous-marins. Cependant, à 14h30, la Royal Air Force bombarde les navires sans savoir que certains sont remplis de déportés, le Cap Arcona et le Thielbek coulent, près de 7 300 déportés périrent en 30 minutes. Allenou était à bord du Cap-Arcona.
Aujourd'hui, sa maison est encore visible, transformée depuis en boutique d'antiquité. Une plaque commémorative a été apposée à sa façade, en hommage à ce fameux résistant gouarécain. Son nom apparaît aussi sur le monument aux morts.
Le monument aux morts
Le monument aux morts porte les noms de 33 soldats morts pour la Patrie[23]:
23 sont morts durant la Première Guerre mondiale;
9 sont morts durant la Seconde Guerre mondiale;
1 est mort durant la guerre d'Algérie.
Le XXIesiècle
En 2020, environ 150 Britanniques habitent à Gouarec alors que la population communale totale est d'environ 900 habitants. Une association basée à Gouarec, Intégration Kreiz-Breizh", œuvre depuis 2003 auprès des Britanniques installés dans le Centre-Bretagne qui sont environ un millier installés à cheval sur le Finistère, les Côtes-d'Armor et le Morbihan[24].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Guouarec en 1184, Goarec en 1254, Gouerec en 1280, Goarec en 1373, Gouarec en 1395, Sainct Gilles de Goarec en 1670
[25].
Le nom de la commune provient selon les sources les plus répandues du mot gwareg qui signifie «arc», «arcade» ou encore «courbe» en langue bretonne, désignant ici l'arc décrit par la rivière du Blavet sur la commune[26],[27],[28]
Une interprétation différente, moins citée, est proposée par Jean-Marie Ploneis qui perçoit dans Gwareg l'adjectif gallois gwaredog. Ce terme signifie «rédempteur» ou «protecteur» et pourrait être une allusion au château disparu des Rohan[28].
Héraldique
Article connexe: Armorial des communes des Côtes-d'Armor.
Blasonnement:
D'argent au poisson d'azur posé en pal, au chef de gueules chargé de trois mâcles d'or.
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[31] puis Insee à partir de 2006[32].)
Histogramme de l'évolution démographique
Économie
Le canal de Nantes à Brest a marqué l'économie du bourg. On voit encore les vestiges du port fluvial et l'écluse restaurée récemment pour le passage des «houseboats» de tourisme.
Une grande maison bourgeoise, près du canal, témoigne de la prospérité des commerçants à l'époque des chalands. L'eau fait partie aussi des malheurs de la ville, lorsque, au moment des crues, on se déplace en barque dans les rues de Gouarec.
Lieux et monuments
Halles de Gouarec.
La halle de Gouarec. Véritable monument historique, la halle était à l'origine le lieu du marché, à l'étage se trouvait l'école. Le marché ouvert a été transformé en salle des fêtes. Des travaux terminés fin 2013 ont permis de dégager les arches de la halle et de lui redonner son aspect d'antan[33].
Le pavillon de Rohan. Restauré récemment, le pavillon de Rohan est orné sur sa façade du blason de la Maison de Rohan avec les macles «symbole d'une pierre métallifère» exploitée dans la région et transformée notamment aux «Forges des Salles», un site unique créé pour la transformation du métal. Le pavillon de Rohan a connu de nombreux locataires. L'un des plus originaux était un photographe hollandais qui y avait installé son laboratoire photographique. L'instabilité de la fourniture de courant électrique néfaste au bon fonctionnement de la machine de développement l'a découragé.
Le pavillon de Rohan abrite l'association franco-anglaise AIKB (Association Intégration Kreiz Breizh) dont le but est d'aider l'intégration des habitants anglophones dans la région. En plus, l'Association gère le Point Info Tourisme de la ville. Dans les étages, des salles accueillent des expositions temporaires de peintures, sculptures et photographies.
Chapelle Saint-Gilles.
Chapelle Saint-Gilles (XVIesiècle), et son ossuaire dépendait à cette époque de la paroisse de Plouguernével, diocèse de Quimper.
Pavillon de Rohan, ancien rendez-vous de chasse, servait également à rendre la justice. Construit en schiste et granite, la façade est inscrite aux Monuments historiques.
Ancien presbytère (XIXesiècle).
Les Halles construites au XVIIIesiècle étaient tout d'abord la propriété du Duc de Rohan. En 1851, la commune s'en rendra propriétaire et le 1ersamedi de chaque mois se déroulera sous ses arcades une foire. La commune percevra de ce fait un droit d'étalage de la part des commerçants participant à ce marché.
Château des Forges des Salles.
Ancien village sidérurgique des Salles.
Abbaye Notre-Dame de Bon-Repos
Chemin de fer de Bon-Repos, musée.
Anciennes maisons autour de halles, construites en schiste (dite pierre de Gouarec) recouvertes d'ardoises également de la région. Maisons du XVIIesiècle également à Kerdélés et au hameau de Launay.
Monument aux morts réalisé par Jules Charles le Bozec en 1947 (modèle Emilie Le Coq de Mellionnec)
Monastère Sainte-Thérèse d'Avila, communauté de sœurs hospitalières Augustines fondée en 1825, elle appartient à la Congrégation des Augustines de la Miséricorde de Jésus.
Église Notre-Dame.
Personnalités liées à la commune
Saint Samson (480-565): il serait né soit à Gouarec, soit dans le Pays de Galles. Fondateur de l'abbaye de Dol-de-Bretagne et premier évêque de Dol, il est l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne.
Yves Marie Audrein (1741-1800): prêtre né à Gouarec le , député à l'Assemblée législative et à la Convention nationale, évêque constitutionnel du Finistère, il vota la mort de Louis XVI et fut assassiné par les Chouans à Kerfeunteun, aujourd'hui un quartier de Quimper (Finistère).
Charles Filiger membre de l'école de Pont Aven, avait fréquenté notamment Gauguin et Sérusier à l'auberge du Pouldu. Au mois de , cet homme arrive à Gouarec et s'installe dans une modeste auberge derrière les Halles. Il aime la solitude et après avoir découvert Gouarec, apprécie le bourg ainsi que l'univers verdoyant qui l'entoure. Son séjour s'achéve en . Il quitte définitivement Gouarec, après le vol de son tableau préféré. On ne lui connaît aucune œuvre particulière de son passage en Pays Fànch, par contre il décora des écuelles de bois (voir une biographie dans www.charles-filiger.fr).
Pierre Le Moign' (1913-1974), né à Gouarec, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs fois évadé, responsable de réseau, compagnon de la Libération.
Georges-Paul Wagner (1921-2006): avocat et homme politique d'extrême-droite, député des Yvelines, possédait une grand-mère gouarécaine: Marie-Catherine Le Couail (1851-), épouse de M. Charles-Émile Wagner. La sépulture Le Couail-Wagner est encore visible dans le cimetière communal.
Vie locale
Les deux terrains de camping dont l'un, situé sur la commune de Plelauff, est uniquement réservé aux campings-cars, son mini-golf près de l'ancien «Hôtel du Blavet», sa galerie d'art contemporain (ouverte de façon ponctuelle), face à la Halle.
Le club des passionnés de navigation sur le canal de Nantes à Brest. Il a construit une grande barque en bois qui a été mise à l'eau en avril 2022.
Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Références
Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, «Les types de climats en France, une construction spatiale», Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Yves Ménez et Stéphane Hinguant, "Fouilles et découvertes en Bretagne", éditions Ouest-France, 2010, (ISBN978-2-7373-5074-0).
Fernand Ruchon, "Rostrenen au XIXesiècle", 1993, [(ISBN978-2-9502817-1-5)].
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