Gespunsart [ʒɛspœ̃saʁ] est une commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est.
Gespunsart | |
![]() Le centre du village de Gespunsart. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Ardennes |
Arrondissement | Charleville-Mézières |
Intercommunalité | Ardenne Métropole |
Maire Mandat |
Gilles Michel 2020-2026 |
Code postal | 08700 |
Code commune | 08188 |
Démographie | |
Gentilé | Torés ou Gespinois, Gespinoises [1] |
Population municipale |
1 016 hab. (2019 ![]() |
Densité | 48 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 49′ 20″ nord, 4° 49′ 46″ est |
Superficie | 21,02 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Charleville-Mézières (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Villers-Semeuse |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.gespunsart.com/ |
modifier ![]() |
Gespunsart est un village implanté dans une clairière de la forêt des Ardennes, dans un ancien nid de rivière datant de millions d'années. Cette rivière empruntait l'actuel parcours de la Goutelle.
Ce village, limitrophe de la Belgique est situé à 15 kilomètres à l’est de Charleville-Mézières.
Thilay | Hautes-Rivières | Bohan ( ![]() Bagimont ( ![]() |
Neufmanil | ![]() |
Pussemange ( ![]() |
La Grandville | Gernelle | Bosseval-et-Briancourt |
Le territoire est traversé d'est en ouest par la Goutelle, petit ruisseau de 12 km qui prend sa source à Bagimont, en Belgique, traverse la frontière à Pussemange et se jette dans la Meuse à Nouzonville.
Un autre ruisseau prend sa source à Gespunsart, la Vrigne, qui se dirige vers le sud pour aller rejoindre la Meuse à Vrigne-Meuse.
L'ensemble de ces deux vallées correspond à l'ancien passage de la Meuse, venant de Vrigne et se jetant à Nouzonville dans son lit actuel. La transformation et la ligne de partage actuelle des eaux datent de la fin de l'ère quaternaire[2].
Gespunsart est une commune rurale[Note 1],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Charleville-Mézières, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 132 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[6],[7].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (84,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (85,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (83,3 %), zones agricoles hétérogènes (9,4 %), prairies (3,3 %), zones urbanisées (2,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,5 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].
La dénomination la plus ancienne, que l’on retrouve est celle de Gébuinsart (Gebuinisartum) c’est-à-dire le sart de Gébuin. Le nom de Gébuin est fort commun au Moyen Âge. On le trouve entre autres dans la chanson de Roland, parmi ceux des compagnons de Charlemagne. Gebunisardum (1081), Gesprunsart (1264)[10],[11].
Le territoire de Gespunsart a fait partie du comté de Castrice. Un acte de Foulques le Vénérable, archevêque de Reims, cite une chapelle en ce lieu au IXe siècle. Il existe de cet acte une copie de 1584 d'un vidimus (ou copie certifiée) de 1249, (mais certains historiens, dont Patrick Demouy, considère ces documents avec réserve : il est possible qu'ils soient faussement datés pour appuyer les délimitations du diocèse de Reims. Ce territoire est à la limite septentrionale du diocèse, dans une zone forestière qui n'est au IXe siècle que partiellement christianisée[11],[12].
Cette chapelle est rattachée à la collégiale Saint-Vivent de Braux, mais le territoire du village, anciennement inclus dans le comté de Castrice, revient ensuite aux seigneurs d'Orchimont. En 870, par le traité de Meerssen, il est rattaché à la Francie occidentale, puis placé sous l'autorité des comtes de Rethel[11]. En 1081, le territoire passe au chapitre de Braux, avec, pour avoué, le comte de Rethel[11]. En 1572, la seigneurie de Gespunsart est cédé au duc de Guise, et est intégré à la principauté de Château-Regnault[11]. Finalement en 1629, cette principauté de Château-Regnault est cédé à Louis XIII : le village s'ancre définitivement au sein du Royaume de France[11]. Pendant la guerre de Succession d'Espagne, et notamment de 1705 à 1710, ce village, proche des terres appartenant au duché de Luxembourg est la cible d'incursions de troupes germaniques. Il est notamment pillé et brûlé en 1705[11],[13].
Il connaît une période de forte activité grâce à ses clouteries entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle. En 1789, année de la Révolution française, le village compte 250 feux et 1 059 habitants[11], dont 300 maîtres cloutiers et 325 compagnons. Il compte également une dizaine artisans fabriquant des armes, et autant de voituriers. Il y a aussi un curé, un vicaire, un maître d’école, un notaire, un arpenteur royal, un chirurgien, une sage-femme, un receveur des traites foraines, un poste de douaniers et plusieurs gardes-forestiers[14].
Le village se trouve sur la ligne de chemin de fer d'intérêt local de Nouzonville (Ardennes) à Pussemange (Belgique) du réseau des Chemins de fer départementaux des Ardennes, ouverte, par sections, de 1896 à 1925, et dont la dernière section a fermé en 1950.
La commune est occupée pendant la quasi-totalité de la Première Guerre mondiale, de à . Les ressources sont pillées par l'occupant, et l'activité industrielle cesse[11]. En 1920, les préfectures relaient l’initiative de l’Union des grandes associations françaises pour l’essor national présidée par le président de la République Raymond Poincaré pour parrainer ces villages occupés pendant quatre ans,et les aider à se relancer[15]. Dans l'Isère, les cantons de La Mure et Valbonnais se voient proposer Gespunsart. Entre 1920 et 1923, les villages de La Mure, Mayres-Savel et La Motte-Saint-Martin recueillent des fonds pour cette commune. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la population de Gespunsart reçoit l'ordre d'évacuer le : c'est le début d'un exode vers l'ouest de la France. Le retour de la population se fait les années suivantes, petit à petit, le village se trouvant en zone interdite. Il est libéré en [11].
La commune se trouve dans l'arrondissement de Charleville-Mézières du département des Ardennes. Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 1958 de la deuxième circonscription des Ardennes.
Elle faisait partie depuis 1801 du canton de Mézières. Celui-ci est scindé en 1973 et la commune rattachée au canton de Nouzonville[16]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune intègre le canton de Villers-Semeuse.
La commune était membre de la communauté d'agglomération Cœur d'Ardenne, créée le .
Celle-ci fusionne avec la :
pour former, le [17], la « communauté d’agglomération de Charleville-Mézières-Sedan ». Celle-ci, dont la commune est désormais membre, prend la dénomination d’« Ardenne Métropole[Note 3] »[18].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
avant 1875 | après 1876 | Auguste Noël[20] | ||
avant 1880 | après 1886 | Pierre Joseph Bourbon | Républicain | Rentier, fabricant de bouchons Conseiller général du canton de Charleville (1880-1886) |
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mai 1935 | Émile Huart [21] | |||
mai 1935 | août 1935 | Louis Laurent [21] | ||
août 1935 | Georges Charbau [21] | |||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 2003 | novembre 2006 | Gilbert Charbonelle | DVD | décédé en cours de mandat |
décembre 2006 | juin 2020 | Dominique Deruisseaux | DVD | Fonctionnaire. Réélu pour le mandat 2008-2014 et 2014-2020[22] |
juin 2020 | En cours | Gilles Michel[23] | Cadre de la fonction publique |
Gespunsart a adhéré à la charte du parc naturel régional des Ardennes, à sa création en [24].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[26].
En 2019, la commune comptait 1 016 habitants[Note 4], en diminution de 7,38 % par rapport à 2013 (Ardennes : −3,68 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 140 | 1 196 | 1 247 | 1 441 | 1 618 | 1 907 | 1 982 | 2 100 | 2 192 |
1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 |
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2 104 | 2 147 | 2 236 | 2 224 | 1 972 | 1 822 | 1 750 | 1 834 | 1 747 |
1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 |
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1 755 | 1 514 | 1 638 | 1 538 | 1 408 | 1 136 | 1 210 | 1 299 | 1 287 |
1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 | 2015 | 2019 |
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1 163 | 1 176 | 1 141 | 1 125 | 1 156 | 1 153 | 1 100 | 1 075 | 1 016 |
Selon la tradition, le paquis des poules, à un carrefour de six voies était un lieu de sabbat : « Il y avait le petit sabbat, que composaient seulement les sorciers ardennais, et le grand sabbat où se trouvaient convoqués les sorciers des pays circonvoisins »[28].
![]() |
Blason | De sinople au cyclamor crénelé de douze merlons d'or enfermant une fleurs de lys d'argent, au chef du même chargé d'une bande de gueules côtoyée de deux cotices du même. |
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Détails | « La fleur de lys représente le village de Gespunsart qui en 1573, dépendant de la collégiale de Braux, devint membre de la Principauté de Château-Regnault, français à l'époque. Le cyclamor représente le contour du village, situé dans une vaste clairière et enclavé aux XVII e et XVIIIe siècles dans le Duché de Luxembourg dépendant des Pays-Bas autrichiens. Les créneaux représentent les redoutes de défense (1705-1710) et évoquent une roue dentée, symbole des nombreuses industries anciennes et modernes. Le chef d'Argent, aux bandes de Gueules, évoque les armoiries d'Orchimont (dont les émaux sont ici inversés) premiers seigneurs du village après le démembrement de Mersen en 870[30] ». Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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