Le Larget, un court affluent du Landion, prend sa source à Fravaux[1].
Urbanisme
Typologie
Fravaux est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bar-sur-Aube, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 43 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5],[6].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (57,1% en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (57,1%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
forêts (42,9%), terres arables (41,2%), zones agricoles hétérogènes (12,6%), cultures permanentes (3,3%)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Histoire
La voie romaine qui reliait Lutèce à Bâle passait sur les hauteurs du village, au sud. Venant de Spoy, où elle avait franchi le Landion sur un pont de pierre toujours en place, elle se dirigeait vers Proverville et Bar-sur-Aube.
Le toponyme Fravaux provient du latin médiévalfredivallis[Note 3], qui signifie le vallon froid: dans ce lieu enclavé, l'air qui stagne reste frais et l'hiver est glacial. Le village a donné son nom à la famille de Froivaux[9]. Les premiers actes d'état civil laïcs, dressés en 1793, citent la commune sous l'énoncé de Froidvaux[10]: à la fin du XVIIIesiècle, le nom de la localité est donc encore perçu selon son étymologie.
L'église de Fravaux est une succursale de celle de Spoy. Dès 1117, elle appartient à l'abbaye de Montiéramey, qui en possède la seigneurie à partir de 1178[11]. Les moines défrichent les bois et exploitent les terres.
Durant la Seconde Guerre mondiale, l'armée allemande construit sur une colline boisée surplombant le village, au lieudit La Varlan, un camp destiné à la formation des officiers. Il est équipé d'installations perfectionnées: réservoir alimenté en eau courante; tout-à-l'égout; trottoirs; électricité; téléphone... Fin , il est incendié par ses occupants lors de leur retrait. Il n'en subsiste plus que des ruines recouvertes de végétation[12].
Gentilé
Les habitants de Fravaux étaient appelés Veudrais, nom local d'un lézard réputé tenace[13].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[16].
En 2019, la commune comptait 37 habitants[Note 13], en diminution de 35,09% par rapport à 2013 (Aube: +1,19%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
120
90
135
130
162
174
186
178
180
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
183
165
149
143
142
124
125
110
102
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
94
88
72
57
69
45
35
47
50
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2008
2013
63
40
46
34
47
57
52
50
57
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2018
2019
-
-
-
-
-
-
-
40
37
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18].)
Histogramme de l'évolution démographique
Lieux et monuments
Construite au XIIesiècle et placée sous le vocable de saint Laurent, l'église a été agrandie et ornée de peintures absidiales au XIVesiècle[11].
Les registres paroissiaux attestent la bénédiction d'une cloche en : «L'an mil sept cent quatorze, le mardi sixieme du mois de Novembre, a éte bénite la grosse Cloche de S(ain)t Laurent de fravaux, par le curé dudit lieu, et en conséquence du pouvoir de Monseigneur de Langres[19] duc et pair de france, laquelle à (sic) été nommée anne françoise par haut puissant et magnifique Seigneur Messire Charles françois Marie marquis d'estaing fils de très haut très puissant et très Illustre Seigneur messire françois compte (sic) d'estaing lieutenant Maréchal des armées du roi et du Verdunois, Gouverneur de Châlons en champagne... (texte lacunaire)... de laditte demoiselle avec mes dames leurs (barré) tantes et Sœurs de ladite demoiselle, étaient aussi présens, M(essieu)rs de Verpillat lieutenant pour le roy en la ville de Bar sur aube, Guénichon écuyer seigneur de Surainecourt juge Général de Police & en la ville de Bar sur aube, et Dame Therèse Guénichon épouse et sœur desdits sieurs et Vénérables et discrettes personnes M(essieu)rs Etienne Mailliard Curé de Champignolle, augustin Dargilliers curé de Baroville, Nicolas Camus Curé de Vandeuvres, hubert Chaussechat curé de St Pierre de Bar sur aube, Simon Bernard curé de Proverville, Etienne Barberot maitre commandeur du St Esprit de Bar sur aube, et Joseph Bastien curé de Meurville, lesquels ont signé avec nous. Signé: Anne de Beauvais, Estaing, Camus Curé de Vend.(euvre) et Bastien Curé»[20].
En 1861, l'historien et archiviste Henri d'Arbois de Jubainville écrit:
«Fravaux est un petit village du département de l'Aube, arrondissement de Bar-sur-Aube, canton de Vendeuvre. Fravaux a 183 habitants, d'après le recensement de 1856, et il ne paraît pas avoir eu plus d'importance autrefois: les collines élevées et arides qui le resserrent ne permettraient guère à la population d'y prendre plus de développement. D'ailleurs Fravaux était, en 1789, une simple succursale; enfin son église, qui remonte au XIIe siècle, montre par ses petites dimensions[Note 14] que dès cette époque le nombre des habitants n'était pas plus considérable. Cependant l'abside de cette église est ornée de peintures murales. La dépense de ces peintures aura sans doute été faite par les moines de Montiéramey, auxquels des dîmes appartenaient, et à la charge desquels se trouvait, par conséquent, l'entretien du chœur et du sanctuaire.
Église saint Laurent de Fravaux. Détails de l'abside. À gauche: saint Jean-Baptiste. À droite: ornements de l'une des quatre colonettes supportant la voûte (en haut) et fragment de la décoration intérieure d'un tympan (en bas). Portefeuille archéologique de la Champagne (Peintures diverses), pl. 7, Alfred Gaussen (dessins de 1856).
Cette abside se termine, à l'orient, par un mur droit; ainsi elle est de forme rectangulaire. Elle a de longueur, 4,35 m; de largeur, 5,15 m; de hauteur jusqu'au sommet des formerets, 5,20 m. Les trois murs qui la ferment, l'arc qui ouvre sur la nef, autrement dit l'arc triomphal, la voûte d'ogive qui la surmonte, sont complètement couverts de peintures.
Sur le mur de droite se trouvait un Baptême de J.-C. Une figure de saint Jean-Baptiste subsiste seule; en agrandissant la fenêtre on a mutilé le reste du tableau. Sur le mur du fond, c'est le Martyre de saint Laurent qui est représenté. Sur le mur de gauche, c'est l'Adoration des Mages.
Ces peintures commencent à hauteur d'appui, une draperie règne au-dessous sur les trois faces. Sur l'un des pieds-droits de l'arc triomphal se voit une figure d'évêque; le reste a disparu. Sur la voûte se déploient diverses scènes de la résurrection des morts: les anges sonnent de la trompette, les corps ressuscités sortent de leur sépulcre.
(...) Ces peintures paraissent dater du XIVe siècle. Elles ont été exécutées à la détrempe, et appliquées sur une légère couche d'enduit de chaux et de sable qui recouvre les murs et la voûte. Un badigeon épais les recouvrait quand elles ont été signalées, par le curé de la paroisse, à l'auteur de cet article, qu'un travail administratif[Note 15] avait conduit dans la commune. Elles ont été nettoyées, malheureusement l'insuffisance des ressources de la commune fait craindre que, faute de pouvoir les restaurer, on ne leur applique, dans un but d'esthétique, une nouvelle couche de badigeon.»
—Portefeuille archéologique de la Champagne (Peintures diverses). Madame Jardeaux-Ray[21], imprimeur. Bar-sur-Aube, 1861.
Comme le pressentait Henri d'Arbois de Jubainville, ces compositions ont été badigeonnées durant le premier quart du XXesiècle[22], de sorte qu'il n'en subsiste aujourd'hui plus aucune trace visible. Fort heureusement, le dessinateur Alfred Gaussen (1820, Paris[23] - 1860, Troyes[24]) en a effectué des relevés partiels[25] en 1856.
En , une fresque de 25 m2 a été créée dans l'esprit des anciennes peintures médiévales[26]. Le mur gauche de la nef montre la Nativité surmontée de la Résurrection des morts.
Personnalités liées à la commune
Antoine de Choiseul (1592-1648), issu de la branche Choiseul-Beaupré de la célèbre maison originaire de Champagne et de Lorraine, signe à Fravaux le un contrat de mariage avec Marie de Ravenel (1605-1678)[27],[28].
Berthe Kolochine-Erber (1890-1968), biologiste de renommée mondiale pour ses recherches inlassables sur la leptospirose, possédait à Fravaux une résidence secondaire où elle passait ses étés[Note 16]. Le , une plaque commémorative est inaugurée sur la façade de sa maison[29],[30].
Deux maires sont morts pour la France:
Paul Mulot, en fonctions de 1907 à 1910, le ;
Ferdinand Chaput, élu en 1911, le .
Le vigneron René Mess (1932-2019) a occupé les fonctions de maire pendant plus de 35 ans[31].
Galerie d'images
Hommage à Berthe Kolochine-Erber (septembre 2021)
Vue d'ensemble de la maison.
Plaque commémorative.
Notes et références
Notes
Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Le latin classique énoncerait frigida vallis.
Fils de Pierre Turpin précité.
Petit-cousin de Jean-Baptiste Hubail précité, tous deux descendant du couple Léonard Hubail / Rose Duchesne.
Fils d'Ambroise Turpin précité.
Petit-cousin d'Augustin Ferrin précité, tous deux descendant du couple Jean Ferrin / Germaine Chevillot marié le 7 février 1774 à Spoy.
Petit-fils de Nicolas Laurent Prévost précité.
Petit-neveu, par sa grand-mère paternelle Marie Célestine Ferrin (1822-1896), d'Augustin Ferrin précité.
Petit-fils de François Hubail précité.
Arrière-arrière-petit-fils, par son grand-père maternel Gustave Prévost (1876-après 1919), de Nicolas Laurent Prévost précité; petit-neveu, par son grand-père maternel Gustave Prévost, de Jules Prévost précité; petit-cousin, par son arrière-grand-mère maternelle Marie Raguet (1849-1917), de René Raguet précité; cousin issu de germains de Louis Hubail précité, tous deux descendant du couple Nicolas Hubail / Madeleine Darsonval marié le 17 février 1783 à Dolancourt.
Fils de Paul Pillot précité.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
Les mesures de l'abside, qu'il précise à l'alinéa suivant, donnent une surface réduite de 22,4 m2 pour une contenance d'à peine 116,5 m3.
Henri d'Arbois de Jubainville fut directeur des Archives départementales de l'Aube de 1852 jusqu'à sa retraite, en 1880. Ses fonctions l'auront amené à Fravaux pour en inspecter les archives.
Son oncle maternel Charles Sauval (Paris 12e 1869-Paris 14e 1941), chimiste, est inhumé au cimetière de Fravaux.
Références
«Le Larget» sur Géoportail(consulté le 27 août 2017).
«Zonage rural», sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Dictionnaire des imprimeurs-lithographes du XIXe siècle. École nationale des chartes. Fille d'un épicier, Joséphine Adèle Ray naît à Troyes (Aube) le 4 octobre 1816 (la date indiquée dans le Dictionnaire est erronée). En 1837, elle épouse aux Riceys (Aube) François Jardeaux (1811-1889), directeur d'un pensionnat de jeunes gens puis imprimeur. Lorsqu'il est nommé professeur de mathématiques au collège de Bar-sur-Aube en 1852, elle reprend son brevet d'imprimeur. Également lithographe, elle exerce jusqu'en 1868. Elle meurt à Beaune (Côte-d'Or) le 24 septembre 1901. Sa fille Lucy Jardeaux (1838-1902) est mère du compositeur Maurice Emmanuel (1862-1938).
Les Peintures murales de l'Aube: panorama des décors peints de nos églises du XIIe au XXe siècle. Clara André. Académie Troyenne d'Études Cartophiles - ATEC. Novembre 2013. Pages 8 -10.
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