Fénétrange (Finschtinge en lorrain et en alsacien, Finstingen en allemand), est une commune française située sur les rives de la Sarre, dans le département de la Moselle, en région Grand Est.
Cette commune se trouve dans la région historique de Lorraine et fait partie du pays de Sarrebourg.
Géographie
Fénétrange se situe près de la limite entre la Moselle et l'Alsace bossue. Cette commune fait partie du parc naturel régional de Lorraine[1] et de la ZNIEFF du pays des étangs[2] à cause du Long étang de Fénétrange[3].
Au niveau ferroviaire, elle est traversée par la ligne de (Sarrebourg) Berthelming à Sarreguemines. Cependant le tronçon entre Berthelming et Sarre-Union est actuellement inexploité et la gare de Fénétrange est fermée à tout trafic.
Accès
Hydrographie
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Sarre, le ruisseau du Petit Wackenweiher, le ruisseau le Rodel, le ruisseau le Trinkpack et le ruisseau l'Otterbach[Carte 1].
La Sarre, d'une longueur totale de 129,2 km, est un affluent de la Moselle et donc un sous-affluent du Rhin, qui coule en Lorraine, en Alsace bossue et dans les Länder allemands de la Sarre (Saarland) et de Rhénanie-Palatinat (Rheinland-Pfalz)[4].
Réseaux hydrographique et routier de Fénétrange.
La qualité des eaux des principaux cours d’eau de la commune, notamment de la Sarre, peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
Urbanisme
Typologie
Fénétrange est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sarrebourg, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 87 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[8],[9].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (52,8% en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (55,1%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
prairies (42,1%), forêts (38%), terres arables (10,7%), zones urbanisées (5,3%), eaux continentales[Note 3] (2,1%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,8%)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Étymologiquement, Fénétrange signifie «habitations au bord d'une courbure[18]». Son nom latin est Philestangia. Il fut germanisé en Vinstingen. Selon Ernest Nègre, le toponyme viendrait d'un nom de personne germanique Filisteus suivi du suffixe -ing. Alors que d'autres toponymistes y voient un nom de femme Filista.
Histoire
Le nom de Fénétrange fut mentionné officiellement pour le première fois le 18 septembre 1070, sous le règne de Henri IV[19]. Plus précisément dans un dans un document autorisant les abbesses de Remiremont, en partie propriétaire du domaine, à frapper une monnaie à Fénétrange, en échange du versement d'une redevance[19],[20].
En 1224, Merbode de Malberg devint le premier seigneur de Fénétrange.
Jadis bourg fortifié, Fénétrange était réputé imprenable[20]. Il fut le siège d'une seigneurie relevant du Saint-Empire romain germanique. La famille de Malberg la scinda en 1259 en trois parties pour les deux fils de Merbode de Malberg [21]:
la seigneurie indivise, qui comprenait le château,
le Col-de-Cygne, ou Schwanhals,
la Tête-de-Braque ou Brackenkopf.
Par la suite, la baronnie de Fénétrange comprit quatre parties: Schwanhals, Brackenkopf, Geroldseck, Rathsamhausen, que possédaient des branches des plus nobles familles de l'époque: Boppart, Lorraine, Salm, Croy, ou Vaudémont.
La veuve de Jean de Fénétrange, Béatrix d'Ogévillers, fonda la collégiale Saint-Pierre avec neuf chanoines vers 1444, et agrandit le chœur de l'église en 1463.
Les Rhingraves introduisirent la Réforme au milieu du XVIesiècle, et les chanoines furent contraints de se retirer à Donnelay en 1565; la collégiale passa alors aux luthériens, mais au terme d'un Berfried, un traité de paix entre les possesseurs de la seigneurie, la famille de Croy-Havré, en la personne de Diane de Dommartin, put faire ériger une chapelle catholique au château.
Le prince de Vaudémont fait revenir le chapitre en 1664 à la faveur de l'occupation française des duchés. La principauté de Salm-Salm conserve jusqu'en 1751 quelques droits sur la baronnie de Fénétrange.
Le temple protestant ne fut construit qu'en 1804[22].
De 1751 à 1766, le domaine de Fénétrange fut administré par le duc de Lorraine Stanislas Leszczynski[21]. À la mort de celui-ci, Fénétrange fut rattaché au domaine du roi de France, Louis XV[21].
Comme les autres communes de l'actuel département de la Moselle, Fénétrange fut annexée à l’Empire allemand de 1871 à 1918. En 1914, les Mosellans se battent pour l’Empire allemand. Beaucoup tombèrent sous l’uniforme allemand. La victoire française en 1918 fut toutefois bien acceptée par les habitants du canton. Finstingen redevint Fénétrange[23].
La Seconde Guerre mondiale et l'Annexion marquèrent plus longtemps les esprits. La commune ne fut libérée qu'en [24], au prix d'importantes destructions.
Politique et administration
Liste des maires successifs
Période
Identité
Étiquette
Qualité
1959
1977
René Jager
MRP
Conseiller général (1945-1976) sénateur (1959-1983)
1977
1995
Richard Walker
1995
2008
Pierre Rupp
2008
2014
Nicole Horvat
2014
En cours
Benoît Piatkowski
Les données manquantes sont à compléter.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[26].
En 2019, la commune comptait 686 habitants[Note 4], en diminution de 4,32% par rapport à 2013 (Moselle: −0,03%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1 215
1 370
1 486
1 277
1 375
1 473
1 470
1 492
1 434
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1871
1875
1880
1885
1890
1895
1900
1 179
1 309
1 331
1 285
1 241
1 220
1 129
1 185
1 057
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1905
1910
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1 116
1 058
1 032
943
899
935
1 078
1 064
855
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1968
1975
1982
1990
1999
2005
2006
2010
2015
898
847
816
807
823
738
719
732
707
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2019
-
-
-
-
-
-
-
-
686
-
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[27].)
Histogramme de l'évolution démographique
Économie
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Édifices civils
Le château de Fénétrange.
Vestiges gallo-romains.
Le château du XIVesiècle reconstruit aux XVIeetXVIIesiècles, transformé en bâtiments publics; chapelle du XVIesiècle et escalier hélicoïdal classés au titre des monuments historiques par arrêté du [28]. Il est partiellement visitable à certaines période de l'année, en été notamment.
«Porte de France» avec tour ronde: restes de l'enceinte XVeetXVIesiècles.
Les façades sur rue avec leurs oriels et toitures de l'hôpital, 78, rue de l'Hôpital, sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [29].
Oriel sculpté de l'immeuble 35, rue des Juifs inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [30].
Maison, 11, rue de la Cave, dont l'architecture en pan de bois est inscrite par arrêté du [31].
Maison, 1, place Marcel-Dassault, datant du XVIesiècle inscrite par arrêté du [32].
Tour de Kyrbourg.
Cimetière israélite
Maison des baillis de Fénétrange
Porte de France
Portail du cimetière israélite
Édifices religieux
Église Saint-Remy, collégiale gothique XVesiècle: nef de trois travées flanquée de collatéraux, chœur à deux travées, abside à cinq pans, panneaux de vitrail exécutés par Thibaud de Lixheim fin XVesiècle (en grande partie détruits au cours de la dernière guerre), monument funéraire de Henri de Fénétrange (1385), mobilier et boiseries XVIIIesiècle; elle abrite un grand orgue et des verreries des XVeetXVIesiècles. L'édifice est l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par journal officiel du [33].
Chapelle Sainte-Anne avec Ermitage «Brudergarten» 1706.
Chapelle de la Vierge Marie du XVIIIesiècle à l'ancien cimetière: pietà XVIIesiècle.
Église luthérienne, rue de L'Hôtel-de-Ville construite entre 1805 et 1806.
Synagogue, XVIIIesiècle, rue du Vieux-Pensionnat. À l'origine, c'était une simple salle qui fut transmise par donation à la communauté par le sieur Cerf Bloch. L'origine modeste de la synagogue et le fait qu'elle ne fut pas dès le départ construite exclusivement dans un but religieux explique peut-être une singulière particularité: en dessous se trouvait (et se trouve encore aujourd'hui) une étable. La synagogue a été agrandie en 1836, reconstruite en 1865-1867. Des travaux de réfection y furent effectués en 1920-1921. Au moment de l'expulsion de 1940, tout fut détruit ou dispersé. En 1979, la synagogue fut aliénée, l’année d’après, le consistoire israélite vendit la synagogue.
Église Saint-Remy.
Chapelle Sainte-Anne.
Chapelle de la Vierge.
Église luthérienne.
Synagogue.
Lieux liés au tourisme
Un bureau d'information touristique se trouve au sein de la cour du château.
La maison du patrimoine, située 18 rue de l'église, abrite des expositions sur la période médiévale et sur les métiers anciens ayant été exercés dans la cité[34].
Manifestations culturelles et festivités
En 1978, la ville organise pour la première fois les «Rencontres culturelles de Fénétrange», au cours desquelles eut lieu une série de concerts; elles se sont transformées depuis en un festival annuel de musique, devenu depuis 2002 le «Festival de Fénétrange, musique et gastronomie»[35].
L'association «Les rondes du veilleurs de nuit de Fénétrange» a repris le flambeau de la tradition du veilleur de nuit à Fénétrange, qui a eu cours du Moyen-Age au XXe siècle[36]. Elle offre la possibilité, durant l'été ou sur demande durant le reste de l'année, de suivre le parcours du veilleur de nuit, vêtu de sa tenue ancestrale, dans la cité[37],[38].
Tous les ans, la commune organise un marché de Noël[39]. Il est à noter que d'autres évènement sont organisés dans le cadre des fêtes, de fin novembre à début janvier[40].
Personnalités de la commune
Personnalités nées à Fénétrange
Victor Antoni (1882-1966), militant autonomiste lorrain, ancien conseiller général de la Moselle et maire de Fénétrange.
Henri Damien Juncker (1809-1868), évêque d'Alton dans l'Illinois.
Pierre Charles Petou-Desnoyers (1764-1838), général des armées de la République et de l'Empire y est né.
Jean de Frimont (1759-1831), général de corps d'armée autrichien.
Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont (1739-1818), général de division français.
Anne-Catherine Dorothée de Salm-Kyrbourg (1614-1655), duchesse de Wurtemberg.
Ernest Bogislaw de Croÿ (1620-1684), dernier héritier des ducs héréditaires de Poméranie.
Personnalités liées à Fénétrange
Henri II de Fénétrange († 1286), archevêque de Trêves.
Johann Michael Moscherosch (1601-1669) écrivain, homme d'état allemand et un des baillis de la seigneurie de Fénétrange.
Georges Ditsch (1829-1918), homme politique lorrain, notaire à Fénétrange.
Diane de Dommartin (1552-1625), baronne de Fénétrange.
Marcel Dassault dont la famille est originaire de Fénétrange.
Hans Hammer (1450-1519), architecte, à qui on doit, entre autres, la chaire de la cathédrale de Strasbourg et la collégiale Saint-Rémy de Fénétrange.
Commentaires: Ce sont les armes de la famille de Fénétrange d'ancienne chevalerie. Ce blason est utilisé de longue date, car Constant Lapaix relève qu'un sceau de la ville portait déjà d'azur à la fasce d'argent mais qu'il était brisé d'une rose de même.
Fénétrange dans les Arts
En littérature
Dans sa pièce La Reine des gueux, drame en 5 actes et 11 tableaux, écrite en 1897, Paul Mahalin évoque la cité par l'intermédiaire du personnage de Christian de Sieck qui est, dans cet œuvre, baron de Fénétrange[42].
Le roman Il faut que jeunesse se passe du dramaturge et romancier Alexandre de Lavergne comprend le personnage du vicomte de Fénestrange[43]. Le château de la cité est également mentionné dans cette œuvre[44].
Dans le roman L'Aventurier I, d'Alfred Assollant, un personnage du nom de Robert, Baron de Fénestrange apparaît dès le premier chapitre. Ce chapitre est publié en 1868 dans la 1158e édition du Journal pour tous, un magazine littéraire illustré[45].
Fénétrange dans les médias
La commune a fait partie de la sélection 2015 de l'émission Le Village préféré des français[46].
Louis Benoît, Notes sur la Lorraine allemande. Les corporations de Fénétrange, Nancy, 1864 (BNF36475552)
Stéphane Bern, Le Village préféré des Français, 44 trésors incontournables, Paris, Albin Michel, , 256p. (ISBN978-2-226-25920-2)
Ce livre est tiré de l'émission Le Village préféré des Français, diffusée par France Télévisions, conçue et produite par Morgane Production: Fénétrange, p.88-91.
Articles connexes
Bailliage de Fénétrange
Communauté de communes du Pays de Fénétrange (1998-2014).
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
«Qualité des eaux de rivière et de baignade.», sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le ) - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenêtre "Rechercher".
Références
Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, Décret no2015-73 du 27 janvier 2015 portant renouvellement du classement du parc naturel régional de Lorraine (région Lorraine), (lire en ligne)
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Marie Thérèse Morlet - Les Noms de personne sur le territoire de l'ancienne Gaule Tome 3
Dictionnaire topographique du département de la Meurthe - Henri Lepage (1862)
Fenstrainch, Mémoire sur la langue celtique, Bullet, p.253)
Guy Trendel, Découverté de Fénétrange: la cité forte...
M.A.K., C.S., S.R. et P.W., Fénétrange la médiévale - Circuit découverte du centre historique, Drulingen, , 16p.
Société d'histoire et d'archéologie de Lorraine, «Un "état" singulier et minuscule: la baronnie de Fénétrange», Les Cahiers lorrains: organe des sociétés littéraires et scientifiques de Metz et de la Moselle, , p.111-143 (lire en ligne)
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