Esquennoy [ekɛnwa] est une commune française située dans le département de l'Oise, en région Hauts-de-France. Ses habitants sont appelés les Esquenouillards et les Esquenouillardes.
Esquennoy | |
![]() L'église Saint-Pierre et son clocher carré à coupole. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Hauts-de-France |
Département | Oise |
Arrondissement | Clermont |
Intercommunalité | CC de l'Oise Picarde |
Maire Mandat |
Sylvain Germain 2020-2026 |
Code postal | 60120 |
Code commune | 60221 |
Démographie | |
Gentilé | Esquenouillards, Esquenouillardes |
Population municipale |
711 hab. (2019 ![]() |
Densité | 73 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 39′ 25″ nord, 2° 16′ 10″ est |
Altitude | Min. 74 m Max. 170 m |
Superficie | 9,79 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Breteuil (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Saint-Just-en-Chaussée |
Législatives | 1re circonscription de l'Oise |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.esquennoy.fr/ |
modifier ![]() |
Esquennoy est un bourg rural du nord de l'Oise, située dans la vallée de la Noye et sur l'ancienne route nationale 1 (actuelle RD 1001) entre Beauvais et Amiens, à une distance d'environ 110 km au nord de Paris.
En 2019, la localité est desservie par les lignes de bus du réseau Trans'80, chaque jour de la semaine, sauf le dimanche[1].
En 1843, Louis Graves indiquait que la « commune occupe la plus grande partie du bassin qui s'étend entre la côte à galets, les hauteurs boisées de Fléchy et de Villers-Vicomte, la ville de Breteuil et la vallée de la Noye. Sa superficie est tourmentée, inégale, découverte, à l'exception d'un bois situé vers l'angle nord-est.
Le chef-lieu formé d'une seule et large rue en lignes brisées se trouve à-peu-près au centre; il est assez bien bâti[2] ».
Fléchy | Bonneuil-les-Eaux | Paillart |
Villers-Vicomte | ![]() |
|
Hardivillers | Breteuil |
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rouvroy-les-Merles », sur la commune de Rouvroy-les-Merles, mise en service en 1989[9] et qui se trouve à 6 km à vol d'oiseau[10],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,5 °C et la hauteur de précipitations de 656,1 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Beauvais-Tillé », sur la commune de Tillé, mise en service en 1944 et à 24 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[13] à 10,6 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[15].
Esquennoy est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[16],[17],[18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Breteuil dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 5 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[19],[20].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (93,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (86,5 %), zones urbanisées (6,6 %), zones agricoles hétérogènes (5 %), forêts (1,9 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[22].
Le village comprend un hameau, Saint-Sauveur.
En 2019, le nombre total de logements dans la commune était de 333, alors qu'il était de 329 en 2014 et de 315 en 2009[I 1].
Parmi ces logements, 88,8 % étaient des résidences principales, 1,8 % des résidences secondaires et 9,4 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 96 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 4 % des appartements[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Esquennoy en 2019 en comparaison avec celle de l'Oise et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (1,8 %) inférieure à celle du département (2,4 %) mais supérieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 67,8 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (67,6 % en 2014), contre 61,4 % pour l'Oise et 57,5 pour la France entière[I 3].
Typologie | Esquennoy[I 1] | Oise[I 4] | France entière[I 5] |
---|---|---|---|
Résidences principales (en %) | 88,8 | 90,4 | 82,1 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 1,8 | 2,4 | 9,7 |
Logements vacants (en %) | 9,4 | 7,1 | 8,2 |
La localité a été désignée comme Esquesnoy, Esquenoy, Esquennoye, Esquenois, Esquennois, Esquenoy, Esquernoy, Les Quaisnois, Le Quesnois, Equennoy[2].
Le toponyme Esquennoy est issu du gaulois cassanos signifiant chêne[23].
La paroisse d'Esquennoy, origine de l'actuelle commune, est fondée en 1239 par Mathieu, abbé de Breteuil, Mathieu, sur le site d'une forêt défrichée dont les restes existaient encore en 1843 sous le nom de bois d'Esguennoy[2].
Une maison de l'ordre du Temple se trouvait à Esquennoy. Un acte d'amortissement de 1212 indique que Catherine, comtesse de Blois et de Clermont avait donné aux Templiers « sa ville » d'Esquennoy, non loin de Breteuil, avec tous ses droits, à cette condition que l'anniversaire du feu comte et le sien, seraient célébrés au Temple à Paris[24].
Après la dissolution de l'Ordre du Temple, la maison est reprise par les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui y fonde un hôpital dénommé Saint-Pantaléon et qui dépendait de la commanderie de Sommereux. « Cet établissement possédait le bois dit de la commanderie, avec des terres sur Blancfossé , Bonneuil, Flers, et une redevance de vingt muids de blé froment à prendre sur les moulins de Moreuil[2] ».
C'est lors des travaux sur la nationale 1 qu'on redécouvre un complexe réseau de souterrains appartenant à l'ancienne commanderie des hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[25], qui avait été transformée en grange à la suite de la confiscation des biens de l'Ordre. La grange, elle-même tombée en ruine, s'était fait oublier depuis la Révolution française.
Lors des Guerres de Religion, en 1589, « de nombreux partis de huguenots ravageant les environs, les habitons d'Esquennoy entourèrent leur village de murailles percées de meurtrières pour se défendre. Cinq des plus hardis montèrent sur le clocher après avoir muré les fenêtres de l'église; ils se défendirent quelque temps avec des couleuvrines qui portaient jusque dans Saint-Sauveur. Comme ils interceptaient le passage sur la grande route et sur le chemin de Conty, les huguenots s'emparèrent de force du village, et la population se réfugia dans le fort ; le vicaire fut surpris et massacré en voulant reconnaître l'ennemi. Ceux qui étaient dans le clocher ne capitulèrent qu'à condition d'avoir la vie sauve et après avoir tué beaucoup de monde; on a conservé les noms de quatre de ces citoyens courageux, de Marsy (Germain), Lambert (Gaudofroy), Pillon, et Bazin de Bosaudemer seigneur de Saint-Sauveur. Les huguenots détruisirent les galeries qui couronnaient la plate-forme de la tour afin qu'on ne pût s'abriter derrière. Le clocher porte encore les traces de quelques boulets qu'il reçut dans cette occasion[2] ».
Lors de la Révolution française, les biens des Hospitaliers sont vendus comme biens nationaux[26].
En 1843, on comptait à Esquennoy un moulin à vent et une carrière[2].
Le bourg avait encore vers 1850 une activité textile importante (filage et tissage de la laine)[27]. L'entreprise Sellier-Delaforge d'Esquennoy participe à l'exposition universelle de 1867, dans la catégorie des fils et tissus de laine peignée[28]. En 1894 a lieu une grève d'ouvriers tisseurs à Esquennoy[29]
Durant la Première Guerre mondiale, la commune accueillait un aérodrome militaire français[30]. Le village a été bombardé par l'aviation allemande en août 1918, tuant un pilote et quatre soldats français, et détruisant vingt avions ainsi que des hangars Bessonneau[31]. Le camp d'aviation existait encore en 1920, et pouvait être exceptionnellement utilisés par l'aviation civile[32],[33].
La route nationale 1, qui traverse le village, s'affaisse au beau milieu de celui-ci, durant l'année 2004[34]. La circulation y a été impossible durant plusieurs mois.
La commune se trouve dans l'arrondissement de Clermont du département de l'Oise.
Elle faisait partie depuis 1793 du canton de Breteuil[35]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
Pour les élections départementales, la commune est membre depuis 2014 du canton de Saint-Just-en-Chaussée
Pour l'élection des députés, elle fait partie de la première circonscription de l'Oise.
La commune faisait partie de la communauté de communes des Vallées de la Brèche et de la Noye créée fin 1992.
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Loi NOTRe) du , qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants[36], le préfet de l'Oise a publié en octobre 2015 un projet de nouveau schéma départemental de coopération intercommunale, qui prévoit la fusion de plusieurs intercommunalités[37], et notamment celle de Crèvecœur-le-Grand (CCC) et celle des Vallées de la Brèche et de la Noye (CCVBN), soit une intercommunalité de 61 communes pour une population totale de 27 196 habitants[38].
Après avis favorable de la majorité des conseils communautaires et municipaux concernés[39], cette intercommunalité dénommée communauté de communes de l'Oise Picarde et dont la commune est désormais membre, est créée au [40].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
septembre 1839 | juin 1850 | Pierre Payen | ||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1925 | Léon Colin | |||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1961 | mars 2001[42] | Arthur Millot | Vice-président de la CC Vallées de la Brèche et de la Noye | |
mars 2001 | 30 octobre 2012[43] | Françoise Rivière[44] | DVG | Retraitée Démissionnaire |
décembre 2012[45] | 2020[46] | Jean-Marc Évrard[47] | Médecin | |
mai 2020[48] | En cours (au 21 mars 2022) |
Sylvain Germain | Professeur |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[49]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[50].
En 2019, la commune comptait 711 habitants[Note 8], en diminution de 4,18 % par rapport à 2013 (Oise : +1,72 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
691 | 608 | 768 | 865 | 957 | 927 | 1 000 | 1 011 | 1 012 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
950 | 925 | 928 | 919 | 1 017 | 1 252 | 1 214 | 1 151 | 1 029 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
756 | 958 | 907 | 819 | 806 | 683 | 654 | 641 | 682 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
737 | 806 | 936 | 885 | 876 | 881 | 783 | 733 | 723 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
711 | - | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 37,0 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 24,7 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 362 hommes pour 352 femmes, soit un taux de 50,7 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (48,89 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,6 | 90 ou + | 0,9 |
7,0 | 75-89 ans | 9,2 |
16,8 | 60-74 ans | 15,0 |
23,1 | 45-59 ans | 23,8 |
14,9 | 30-44 ans | 14,6 |
13,8 | 15-29 ans | 17,3 |
23,9 | 0-14 ans | 19,2 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,5 | 90 ou + | 1,3 |
5,3 | 75-89 ans | 7,5 |
15,1 | 60-74 ans | 15,8 |
20,9 | 45-59 ans | 20,1 |
19,5 | 30-44 ans | 19,4 |
17,9 | 15-29 ans | 16,5 |
20,8 | 0-14 ans | 19,4 |
L'usine Airelec, du groupe Muller se trouve à l'emplacement des anciens tissages de la commune, occupés ensuite par la Société Industrielle d’Articles d’Eclairage (SIAE) qui fabrique des lampes à pétrole ainsi que des articles de cuivrerie artistique, locaux cédés après les destructions de la seconde guerre mondiale à la société Pigeon qui produira ses fameuses lampes ainsi que des réchauds jusqu’en 1960. A cette époque, l'usine est acquise par Radial qui y fabrique des radiateurs de chauffage central en aluminium, puis, progressivement, des appareils de chauffage électrique[26].
On note également l'entreprise ERISAP, située dans le centre de la commune et y perpétue une activité de tôlerie en fabriquant des structures métalliques[26].