Escaudœuvres [ekodœvʁ] est une commune française située dans le département du Nord, en région Hauts-de-France. Elle se situe dans la région du Cambrésis et dans l'aire urbaine de Cambrai et est l'une des 55 communes membres de la Communauté d'agglomération de Cambrai qui rassemble plus de 80 000 habitants. Les habitants sont appelés les Scaldobrigiens. Leur nom jeté est les Sangliers[1].
Escaudœuvres | |
La mairie. | |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Hauts-de-France |
Département | Nord |
Arrondissement | Cambrai |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de Cambrai |
Maire Mandat |
Thierry Bouteman 2020-2026 |
Code postal | 59161 |
Code commune | 59206 |
Démographie | |
Gentilé | Scaldobrigiens |
Population municipale |
3 218 hab. (2019 ![]() |
Densité | 485 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 50° 11′ 36″ nord, 3° 15′ 57″ est |
Altitude | Min. 38 m Max. 77 m |
Superficie | 6,64 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Cambrai (banlieue) |
Aire d'attraction | Cambrai (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Cambrai |
Législatives | Dix-huitième circonscription |
Localisation | |
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Par sa proximité de Cambrai, ville d'Empire proche de la frontière du royaume de France, Escaudœuvres a subi tout au long de son histoire les vicissitudes de nombreux sièges et invasions. La canalisation de l'Escaut, à la fin du XVIIIe siècle, a entraîné une industrialisation de la commune. Malgré les fermetures d'entreprises du XXe siècle, le caractère ouvrier et industriel d'Escaudœuvres reste affirmé. La commune se présente aujourd'hui à la fois comme « ville lecture » pour son obtention de la charte en 1992 et comme « cité du sucre » en raison de la place qu'occupe dans son histoire et son économie la « sucrerie centrale » installée en 1872.
La commune d'Escaudœuvres appartient à l'aire urbaine ainsi qu'à la communauté d'agglomération de Cambrai, ville distante de 3 kilomètres environ au sud-est. La commune est située sur les axes de communication qui relient Cambrai à Valenciennes, distante de 26 kilomètres environ au nord-est : route, voie ferrée et canal de l'Escaut. Douai est à 23,7 km kilomètres, Lille à 50,8 km à vol d'oiseau.
Ramillies | Eswars, Ramillies | Thun-l'Évêque, Thun-Saint-Martin |
Ramillies | ![]() |
Cagnoncles, Naves |
Cambrai | Cambrai | Cauroir |
Escaudœuvres s'étend principalement sur la rive droite de l'Escaut. Le cours naturel du fleuve, sinueux et peu profond, était autrefois peu propice à la navigation. Des travaux de curage et de redressement du lit de l'Escaut de Cambrai à Bouchain furent menés entre 1725 et 1755, et le fleuve fut canalisé entre Cambrai et Bruay-sur-l'Escaut 1772 et 1784. L'Escaut se confond aujourd'hui, en aval de Cambrai, avec le canal de l'Escaut, qui est au gabarit Freycinet[2],[3].
Escaudœuvres est situé sur les couches de calcaire du crétacé, elles-mêmes recouvertes de lœss et de limons accumulés par les vents, qui forment l'extrémité septentrionale du bassin parisien. Le territoire communal est traversé, dans sa partie ouest, par la vallée de l'Escaut. L'altitude la plus basse y est de 39 mètres. De part et d'autre de la vallée s'élève le plateau calcaire, qui culmine à 75 mètres à l'extrémité sud de la commune. Au nord-est ce plateau est entaillé par une vallée sèche qui rejoint celle de l'Escaut.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Pecquencourt », sur la commune de Pecquencourt, mise en service en 1962[10] et qui se trouve à 21 km à vol d'oiseau[11],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,8 °C et la hauteur de précipitations de 743,8 mm pour la période 1981-2010[12]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Saint-Quentin », sur la commune de Fontaine-lès-Clercs, dans le département de l'Aisne, mise en service en 1933 et à 43 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 10 °C pour la période 1971-2000[14] à 10,3 °C pour 1981-2010[15], puis à 10,8 °C pour 1991-2020[16].
La commune est traversée par la route départementale 630 qui la relie à Cambrai vers le sud, et à Iwuy et à l'autoroute A2 vers le nord. Cette voie prend le nom de « rue Jean-Jaurès » dans la traversée de la commune. Il s'agit de l'ancienne route nationale 30 de Bapaume à Blanc-Misseron sur la frontière franco-belge. Elle existait au Moyen Âge sous le nom de « chemin d'Escaudœuvres ». Pavée en 1751, elle devient la « route de Cambray à Valenciennes »[17].
L'accès 15 à l'autoroute A2 est à 7 km.
La commune est traversée par la route départementale 114, dite « chaussée Brunehaut », qui suit le tracé d'une ancienne voie romaine reliant Cambrai à Bavay. La route départementale 61B relie la commune à la route départementale 61, qui continue vers le nord en direction de Ramillies et Hordain.
La Gare SNCF d'Escaudœuvres se situe sur la Ligne P63 Cambrai - Valenciennes du Réseau TER Hauts-de-France
Escaudœuvres est reliée quotidiennement à Cambrai et Valenciennes (6 trains du Lundi au Vendredi, 5 trains le Samedi et 2 trains les Dimanches et jours fériés) dans les deux sens
Escaudœuvres est desservi par la Ligne 1 (Ligne Urbaine) du Réseau de Transports Urbains du Cambrésis (TUC)
Escaudœuvres est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[18],[19],[20]. Elle appartient à l'unité urbaine de Cambrai, une agglomération intra-départementale regroupant 8 communes[21] et 46 897 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[22],[23].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cambrai dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 64 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[24],[25].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (73 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (73,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (64,1 %), zones urbanisées (19,9 %), zones agricoles hétérogènes (7,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,6 %), eaux continentales[Note 8] (2,4 %), prairies (1,6 %)[26].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[27].
Le village s'est construit le long de l'actuelle route départementale 630, qui longe l'Escaut sur sa rive droite. L'implantation du village sur cette rive peut s'expliquer en partie par le contraste entre les bonnes terres de la rive ouest, bénéficiant du soleil levant, et les mauvaises terres de l'est, exposées au soleil couchant et où l'exposition aux vents humides dominants d'ouest a fait disparaître par endroits le limon qui recouvre la craie sous-jacente[28].
Entre les années 1950 et 1980 de nouveaux lotissements ont été construits sur la rive droite, sur le plateau qui domine la vallée de l'Escaut, entre la RD 630 et la RD 114, ancienne « chaussée Brunehaut »[28]. L'étalement urbain est limité au nord par l'Escaut, et au sud par la voie ferrée Cambrai - Valenciennes.
L'amélioration de la liaison entre les différents quartiers, notamment entre l'ancien village et les nouveaux lotissements, est l'un des éléments du diagnostic du Plan local d'urbanisme[28]
En 2008, Escaudœuvres comptait 1 348 résidences principales, auxquelles s'ajoutaient 81 logements vacants, soit 5,6 % du total, et un faible nombre de résidences secondaires. Les maisons représentaient 92,5 % de l'ensemble des logements, pourcentage en augmentation par rapport au recensement de 1999 (91,4 %) et nettement supérieur à celui observé dans le département du Nord (68,8 %).
La part de résidences principales datant d'avant 1949 s'élevait à 35,8 %. Pour les constructions plus récentes, 36,0 % des logements dataient d'entre 1949 et 1974 et 28,2 % d'après 1975[29].
En 2008, 71,1 % des occupants de résidences principales étaient propriétaires de leur logement, contre 67,2 % en 1999, et 27,5 % étaient locataires, contre 29,1 % en 1999.
Concernant l'ancienneté d'emménagement dans la résidence principale en 2008, 7,8 % des ménages d'Escaudœuvres occupaient leur logement depuis moins de deux ans, contre 12,9 % dans la communauté d'agglomération de Cambrai, et 64,6 % depuis dix ans ou plus, contre 52,8 % dans la communauté d'agglomération, ce qui montre une moindre mobilité[29].
Le Plan local d'urbanisme de la ville retient quatre orientations d'aménagement :
Escaudœuvres est mentionné en 1057 comme Scaldeurium, en 1104 comme Scalduvrium. En 1139 on trouve Scaldobrio et en 1349 Escaudeuvre[31].
Scaldis peut être interprété comme « rivière coulant au milieu des marais »[32]. Le nom Escaudœuvres peut évoquer une fortification sur l'Escaut[33], ou encore un atelier ou une fabrique (du latin Scaldis opera), comme dans les noms Vandœuvre-lès-Nancy ou Deneuvre. Il pourrait s'agir aussi d'un pont ou d'un passage de l'Escaut, Scaldo-briva, comme dans Samarobriva (Amiens), pont de la Somme, du mot gaulois brive ou briva, « pont »[31], ou encore d'un fortin ou d'un camp retranché, ce qui ferait d'« Escaudœuvres » une « forteresse sur la rivière coulant au milieu des marais »[32].
Les fouilles archéologiques qui ont eu lieu en 2010 à l'occasion des travaux d'aménagement de la zone d'activités du « Lapin Noir », au nord de la commune, ont révélé un site mésolithique[34].
À l'époque gallo-romaine, le lieu appartenait à la cité des Nerviens, dont la première capitale, Bavay, fut remplacée par Cambrai au IVe siècle. La voie romaine de Cambrai à Bavay passait non loin du village actuel, sur le plateau qui domine l'Escaut au sud-est[35].
Au haut Moyen Âge, la terre d'Escaudœuvres faisait partie, selon la tradition, de la seigneurie de la famille Dragon de Ramillies[32], qui comprenait aussi Erre et Eswars[36]. Cette terre fut léguée à l'abbaye Saint-Géry de Cambrai au IXe siècle. Les Normands s'y installèrent vers 880 et y construisirent la tour de Relenghes, destinée à contrôler le péage sur les marchandises entrant et sortant de Cambrai[32].
La première mention du village se trouve dans un document daté du 10 septembre 1057 par lequel l'évêque de Cambrai Liebert offre l'autel et l'église d'Iwuy, village situé au nord d'Escaudœuvres, au chapitre Notre-Dame de Cambrai. La seigneurie d'Escaudœuvres fut créée à la fin du XIe siècle, lorsque Hugues de Roubaix, de retour des croisades, reçut en récompense les terres du village. Ses successeurs y construisirent un château fort avant 1295 et reçurent du comte de Hainaut le droit de haute et basse justice sur la « chaussée de Naves à Cambrai »[32]. L'église d'Escaudœuvres appartenait pour sa part à la cathédrale de Cambrai[31].
En 1315, le seigneur d'Escaudœuvres mourut sans descendance et ses terres devinrent hainuyères à la mort de sa veuve, en 1323. Le village et le château relevaient donc du Hainaut tout en étant dans le Cambrésis, et menaçaient Cambrai, ce qui fut l'occasion d'affrontements nombreux. C'est ainsi que pendant la Guerre de Cent Ans, le comte de Hainaut, cousin de la famille de Roubaix et allié aux Anglais, y tint garnison contre les Cambrésiens alliés au roi de France Philippe VI. Le château fut pris et démoli par les troupes françaises, puis rebâti en 1368[32].
Passant entre les mains de différentes familles, la terre d'Escaudœuvres fut finalement vendue, en 1488, à Henri de Berghes, évêque de Cambrai, la seigneurie restant en Hainaut jusqu'à son achat par un successeur de Henri de Berghes, Robert de Croÿ, en 1536. En 1543, Cambrai fut rattachée aux domaines de Charles Quint qui y fit construire une puissante citadelle. La destruction du château d'Escaudœuvres fournit une partie des pierres nécessaires[32].
En 1622, Laurencio de Villavicencio, noble espagnol originaire de Jerez de la Frontera, acheta la seigneurie d'Escaudœuvres pour 38 000 florins. Elle resta dans cette famille jusqu'à la Révolution[32].
En 1677, le roi Louis XIV, soucieux d'établir une frontière du nord plus rectiligne et défendable, décida d'en finir avec Cambrai, ville « fameuse par le nombre des affronts qu'elle avait fait souffrir aux Français » selon Racine, et vint diriger lui-même le siège de la ville. Tandis que le roi s'installait au château d'Awoingt, le maréchal de Lorges occupait celui d'Escaudœuvres[37].
L'Escaut, qui n'était navigable qu'en aval de Valenciennes, fut élargi et canalisé dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle après la découverte du charbon à Anzin où un port fut créé dès 1752 pour le transport de houille et de matériaux liés à l'activité de la Compagnie des mines. À Escaudœuvres les travaux de construction du canal de l'Escaut furent terminés en 1785.
En 1790 la commune fut rattachée au district de Cambrai et au département du Nord. Le premier maire d'Escaudœuvres fut Pierre Tartulier[32].
En 1810 Napoléon Ier, accompagné de Joséphine, passa à Escaudœuvres à l'occasion de l'inauguration du canal de Saint-Quentin raccordé au canal de l'Escaut au sud de Cambrai et permettant la navigation vers l'Oise et Paris. À la chute de l'Empire, en 1815, les Anglais puis les Cosaques occupèrent le village jusqu'en novembre 1818[32].
Le canal favorisa l'installation d'industries, notamment de blanchiment des toiles, de fours à chaux, de tanneries, ainsi que d'une sucrerie moderne en 1872. La commune se transforma peu à peu en petite cité industrielle, dont témoignent encore aujourd'hui la présence de corons. La mairie et l'église, devenues vétustes et trop petites, furent reconstruites dans la deuxième moitié du XIXe siècle[32].
L'industrialisation s'accompagna de luttes ouvrières : dès 1848 la commune fut dirigée par un conseil municipal socialiste. Les élections de 1855 reconduisirent les socialistes à la municipalité malgré l'opposition du régime, mais le conseil fut destitué par le préfet. La gauche revint aux affaires aux élections de 1895[32].
Le chemin de fer desservit la commune en 1857 et le tramway en 1905. Après la Première Guerre mondiale il ne fut pas remis en service. En 1911 l'électricité, qui alimentait déjà la sucrerie, fut distribuée dans la commune[32].
Au cours de la Première Guerre mondiale la commune subit des destructions à la fois en 1914 lors de l'arrivée des Allemands et en 1918 lors de leur départ. Escaudœuvres reçoit la médaille militaire en 1921.
L'après-guerre voit s'affronter pour le contrôle de la mairie André Gilbert, directeur de la sucrerie, et la gauche. Celle-ci l'emporte aux élections de 1929, mais André Gilbert retrouve son mandat en 1936.
La période des « Trente Glorieuses » qui suit la Seconde Guerre mondiale est caractérisée par une expansion démographique assez forte : Escaudœuvres passe alors de à 2 847 habitants au recensement de 1954 à 4 234 habitants 28 ans plus tard. Quatre groupes scolaires nouveaux sont construits. La commune, sous le mandat d'Édouard Triquet, s'attache à encourager les sports et la culture, notamment par la construction d'une salle des sports en 1982 et d'une médiathèque en 1994[32]. Depuis 1982 Escaudœuvres a perdu 800 habitants, déclin démographique qui semble arrêté au XXIe siècle.
Escaudœuvres est une ville fortement « ancrée à gauche », tendance confirmée par toutes les consultations électorales récentes :
Au premier tour de l'élection présidentielle de 2012, les quatre candidats arrivés en tête à Escaudœuvres sont François Hollande (PS, 30,83 %), Marine Le Pen (FN, 23,22 %), Nicolas Sarkozy (L R, 21,61 %) et Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche, 13,75 %) avec un taux de participation de 79,19 %. Au deuxième tour François Hollande arrive en tête avec 60 % des voix, pour un taux de participation de 79,28 %[38].
Au deuxième tour des élections régionales de 2010[39] 55,04 % des suffrages exprimés sont allés à la liste conduite par Daniel Percheron (PS), 25,30 % à celle de Valérie Létard (UMP), et 19,67 % à la liste FN de Marine Le Pen, pour un taux de participation de 51,61 %.
Aux élections européennes de 2009[40], les deux meilleurs scores à Escaudœuvres étaient ceux de la liste du Front de gauche pour changer l'Europe conduite par Jacky Hénin, qui a obtenu 203 suffrages soit 20,08 % des suffrages exprimés (département du Nord 8,01 %), et de la liste de la majorité présidentielle conduite par Dominique Riquet, qui a obtenu 195 suffrages soit 19,29 % des suffrages exprimés (département du Nord 24,57 %), pour un taux de participation de 40,69 %.
Aux premier tour des élections municipales de 2008 la liste « Ensemble pour Escaudœuvres » conduite par Patrice Égo (PC) a obtenu 52,28 % des suffrages, devant les listes « Une équipe pour gérer » conduite par Pierre Doise (Divers gauche, 34,52 %), et « S'unir pour Escaudœuvres », conduite par Patrick Leclercq (PS, 13,19 %), pour un taux de participation de 73,19 %[41].
Au deuxième tour de l'élection présidentielle de 2007[42], 54,53 % des électeurs scaldobrigiens ont voté pour Ségolène Royal (PS), et 45,47 % pour Nicolas Sarkozy (L R), avec un taux de participation de 84,25 %.
Au deuxième tour des élections législatives de 2007[43], 50,27 % des électeurs d'Escaudœuvres ont voté pour Brigitte Douay (PS) (42,55 % dans la 18e circonscription du Nord), 49,73 % pour François-Xavier Villain (L R) (57,45 % dans la circonscription), avec un taux de participation de 60,16 % à Escaudœuvres et de 60,08 % dans la circonscription.
La population de la commune étant comprise entre 3 500 et 5 000 habitants, le conseil municipal comprend 27 membres. Le conseil issu des élections municipales de 2008 comprend 21 membres du Parti communiste français, cinq Divers gauche et un PS[41].
Escaudœuvres fait partie de la communauté d'agglomération de Cambrai.
La maire d'Escaudœuvres dresse ainsi la liste des maires[44],[45] :
Identité | Période | Durée | Étiquette | |
---|---|---|---|---|
Début | Fin | |||
Henri Foulon (d) | 8 ans | Section française de l'Internationale ouvrière | ||
Joseph Guidez (d) | 5 ans et 10 mois | Section française de l'Internationale ouvrière | ||
François Courbet (d) ( - ) | (démission) | 13 ans | Parti communiste français | |
Édouard Tricquet (d)[46] ( - ) | 23 ans et 2 mois | Parti communiste français | ||
Pierre Doise (d)[47],[48] ( - ) | (démission) | 11 ans et 5 mois | divers droite | |
Patrice Égo (d)[49],[50],[51] (né le ) | 13 ans et 6 mois | Parti communiste français | ||
Thierry Bouteman (d) (né le ) | En cours | 2 ans, 6 mois et 9 jours |
La ville d'Escaudœuvres est dans le ressort de la cour d'appel de Douai, du tribunal de grande instance, du tribunal d'instance et du conseil de prud'hommes de Cambrai, et à la suite de la réforme de la carte judiciaire engagée en 2007, du tribunal de commerce de Douai.
La protection et la mise en valeur de l'environnement font partie des compétences optionnelles de la communauté d'agglomération de Cambrai à laquelle appartient Escaudœuvres[52].
Le territoire communal est en partie couvert par une zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), un des éléments majeurs de la politique de protection de la nature et de prise en compte de l'environnent dans l'aménagement du territoire : cette ZNIEFF de type 1 « Marais de Thun-l’Evèque et bassins d’Escaudœuvres » correspond à la rive droite de l'Escaut jusqu'aux communes de Thun-l'Évêque et Thun-Saint-Martin. Elle s'étend sur 285 ha et comprend des marais avec bois hygrophiles, étangs, roselières, plans d’eau et prairies bocagères humides[53],[54].
La commune fait partie des zones prioritaires retenus par le SCoT pour la mise en œuvre de pratiques durables et de restauration des prairies humides[55].
Chaque année au printemps la municipalité organise un concours du plus beau jardin potager.
Escaudœuvres est jumelée depuis 1961 avec Strassfurt en Allemagne[56].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[57]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[58].
En 2019, la commune comptait 3 218 habitants[Note 9], en diminution de 3,45 % par rapport à 2013 (Nord : +0,49 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
694 | 638 | 873 | 1 086 | 1 289 | 1 382 | 1 458 | 1 600 | 1 677 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 625 | 1 770 | 1 879 | 1 935 | 2 198 | 2 411 | 2 585 | 2 695 | 2 763 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 806 | 2 841 | 2 862 | 2 204 | 2 584 | 2 585 | 2 748 | 2 867 | 2 847 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 152 | 3 224 | 3 951 | 4 234 | 4 205 | 3 698 | 3 420 | 3 382 | 3 434 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 302 | 3 218 | - | - | - | - | - | - | - |
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 32,2 %, soit en dessous de la moyenne départementale (39,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 30,6 % la même année, alors qu'il est de 22,5 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 1 566 hommes pour 1 672 femmes, soit un taux de 51,64 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,77 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,7 | 90 ou + | 2,1 |
5,9 | 75-89 ans | 10,4 |
20,5 | 60-74 ans | 21,4 |
20,6 | 45-59 ans | 19,4 |
16,5 | 30-44 ans | 17,8 |
16,2 | 15-29 ans | 12,5 |
19,4 | 0-14 ans | 16,5 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,5 | 90 ou + | 1,3 |
5,1 | 75-89 ans | 8,1 |
14,3 | 60-74 ans | 15,6 |
19,2 | 45-59 ans | 18,6 |
19,6 | 30-44 ans | 18,7 |
20,7 | 15-29 ans | 19,1 |
20,7 | 0-14 ans | 18,5 |
La commune d'Escaudœuvres est rattachée à la circonscription scolaire Cambrai Centre du bassin d'éducation du Cambrésis, qui dépend de l'inspection académique du Nord et de l'académie de Lille.
La commune gère deux écoles maternelles : Suzanne-Lanoy et Paul-Langevin ainsi que deux écoles élémentaires : Jean-Baptiste Lebas et Irène et Frédéric Joliot-Curie[63]. Ces établissements sont rattachés au secteur du collège Paul-Duez de Cambrai[64].
La commune compte quelques praticiens de la santé et deux pharmacies. Une maison de retraite (de statut établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), « Ma Maison », gérée par les Petites Sœurs des pauvres, est installée dans la commune[65]. Cet établissement, construit à l'origine pour devenir un collège, est offert à la congrégation en 1863 par l'abbé Servez, curé d'Escaudœuvres. En 1999 il est fermé pour raisons de sécurité et après des travaux de mise aux normes il a rouvert ses portes en 2006. Il peut accueillir 70 résidents[66].
Les Scaldobrigiens disposent de deux terrains de sport, un terrain de hockey sur gazon, un terrain de pétanque, une salle de tennis de table et un boulodrome couvert, une salle polyvalente, la salle de sports Léo-Lagrange et le stade Marceau-Dhordain[67]. Onze clubs sportifs utilisent ces équipements[68].
Les Scaldobrigiens disposent d'un lieu de culte catholique : l'église Saint-Pierre. Cette église-relais dépend de la paroisse « Saint-Vaast-Saint-Géry » qui dépend du doyenné de Cambrai de l'archidiocèse de Cambrai[69]. La messe dominicale anticipée y est célébrée tous les samedis à 18 heures[70]. L'église Saint-Géry de Ramillies lui est rattachée.
En 2009, le revenu fiscal médian par ménage était de 15 529 €, ce qui plaçait Escaudœuvres au 25 024e rang parmi les 31 604 communes de plus de 50 ménages en métropole[71].
La population âgée de 15 à 64 ans s'élevait en 2007 à 2 226 personnes (2 541 en 1999), parmi lesquelles on comptait 65,0 % d'actifs dont 54,3 % ayant un emploi et 10,7 % de chômeurs[29]. En 2007, 19,6 % des actifs ayant un emploi et résidant dans la commune travaillaient à Escaudœuvres, 71,9 % dans une autre commune du département du Nord et 8,1 % dans un autre département ou une autre région[29].
Le taux d'activité en 2007 est de 45 % pour la tranche d'âge 15 - 24 ans (France métropolitaine : 42,9 %), 86 % pour la tranche d'âge 25 - 54 ans (France métropolitaine : 89,4 %), et 33 % pour la tranche d'âge 55 - 64 ans (France métropolitaine : 41,2 %)[29].
La répartition par catégories socioprofessionnelles de la population active d'Escaudœuvres[Note 10] fait apparaître, par rapport à la moyenne de la France métropolitaine et de la communauté d'agglomération de Cambrai, une sous-représentation de toutes les catégories à l'exception de celle des « ouvriers ».
Répartition de la population active par catégories socioprofessionnelles (recensement de 2007)
Agriculteurs | Artisans, commerçants, chefs d'entreprise |
Cadres, professions intellectuelles |
Professions intermédiaires |
Employés | Ouvriers | |
---|---|---|---|---|---|---|
Escaudœuvres | 0,00 % | 4,06 % | 7,52 % | 21,71 % | 29,44 % | 35,64 % |
C. A. de Cambrai | 0,83 % | 4,55 % | 9,13 % | 23,58 % | 29,97 % | 29,90 % |
Moyenne nationale | 1,78 % | 5,52 % | 14,62 % | 23,90 % | 29,09 % | 24,13 % |
Sources des données : INSEE[29],[72],[73] |
En 2007 on comptait 1 013 emplois dans la commune, contre 1 269 en 1999. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune étant de 1 213, l'indicateur de concentration d'emploi[Note 11] est de 83,5 %, ce qui signifie que la commune offre un peu moins d'emplois qu'il n'y a de Scaldobrigiens actifs. Cet indicateur a fortement baissé depuis le dernier recensement, où il était de 94,6 %[29].
La répartition par secteurs d'activité des emplois à Escaudœuvres fait apparaître l'absence d'emplois agricoles, mais aussi l'importance du secteur commerce et transports, ainsi que la faiblesse du secteur de l'administration publique, enseignement et santé. L'emploi tertiaire (commerce et services) représente 74,5 % du total à Escaudœuvres, contre plus de 75,4 % en France métropolitaine.
Répartition des emplois par domaines d'activité (recensement de 2007)
Agriculture | Industrie | Construction | Commerce, transports, services divers |
Administration publique, enseignement, santé, action sociale | ||
---|---|---|---|---|---|---|
Escaudœuvres | 0,0 % | 14,7 % | 10,8 % | 51,7 % | 22,8 % | |
Moyenne nationale | 3,1 % | 14,8 % | 6,8 % | 45,1 % | 30,3 % | |
Sources des données : INSEE[29] |
La sucrerie,nommée auparavant Sucrerie Centrale de Cambrai, bénéficie de l'importante activité agricole locale (notamment de la culture de la betterave sucrière). Elle appartient au groupe Tereos[74] qui a ouvert à Escaudœuvres en 2017 son principal centre logistique export, inauguré en 2018. Il permet d'expédier jusqu'à cinq cent mille tonnes de sucre par an dans le monde entier, dans le cadre de la stratégie d'internationalisation et d'exportation menée par le groupe[75].
Recylex (ex-Metaleurop) continue une activité de centre de collecte et de cassage de batteries automobiles usagées.
La zone commerciale d'Escaudœuvres est la seconde de l'arrondissement par sa surface[76]. L'hypermarché Auchan est un des plus gros employeurs de l'agglomération cambrésienne.
Fin 2001, la Communauté d'agglomération de Cambrai aménage une zone d'activités paysagée de 16 ha au lieu-dit « Le Lapin noir », au nord de la commune.
L’ancienne église Saint-Pierre qui datait du début du XVIe siècle étant devenue trop petite en raison de l'essor industriel et démographique, on décida en 1856 la construction d'un nouveau lieu de culte. L'église fut détruite en 1858. Le nouvel édifice, construit en briques dans un style néo-roman sur les plans de l’architecte diocésain André de Baralle, fut consacré par l’archevêque de Cambrai, Mgr René-François Régnier, le 14 septembre 1862. À l'intérieur de la nef, les colonnes sont en pierre bleue de Tournai. Le chœur fut endommagé par des tirs d'obus en 1914, et l'église réparée ne fut à nouveau ouverte au culte qu'en 1922[77],[66].
La mairie date de 1884 et remplaçait elle aussi une mairie devenue trop petite. Elle occupe l'emplacement d'une partie de l'ancien cimetière près de l'église[66].
La Sucrerie Centrale de Cambrai fut créée en 1872 par l'ingénieur Jules Linard[78]. Dès l'origine, l'usine fut conçue selon un concept moderne : elle était reliée par des canalisations à un réseau de râperies implantées dans un rayon de 20 km, ce qui évitait le transport des betteraves. Cet équipement très novateur, lui valut la réputation de « plus grande sucrerie du monde ». L'entreprise a été rachetée par le groupe Béghin-Say, puis par Tereos. Au début du XXIe siècle elle est la seule sucrerie en activité du département[79],[80].
La médiathèque « Liberté » a ouvert en 1994. Elle comprend des secteurs jeunesse et adultes, une sonothèque-vidéothèque, un espace informatique, un auditorieum, deux salles de réunion et d'exposition, et propose des animations, expositions et conférences[81].
La borne à l'Aigle date de 1595 : elle marquait la limite avec Cambrai, dont les armes figurent l'aigle bicéphale du Saint-Empire. On la voit toujours rue du Marais, face au chemin de la Borne à l'Aigle[66].
Les deux figures emblématiques de la commune sont le sanglier Scaldo et la géante Marie-Anne Cattiaux.
Le premier, né en 1989 à l'initiative de l'office municipal de la culture, fait référence au surnom des Scaldobrigiens, les « Sangliers », qui lui-même est dû à la forme de hure de sanglier prise par la commune à la suite de modifications cadastrales et territoriales.
La seconde est née en juin 1990, également sur une initiative de l'office municipal de la culture. La vie mouvementée et la fin tragique qu'elle s'est vu attribuer, ainsi que son métier de blanchisseuse, font référence à l'histoire de la commune[82].
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Initialement, le blason de la commune était celui des premiers seigneurs d'Escaudœuvres (XIe - XIIIe siècles), les de Roubaix, qui portaient d’ « hermine au chef de gueules ». |
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Depuis 1980, le blason retenu est celui des derniers seigneurs d'Escaudœuvres (XVIIe - XVIIIe siècles), les de Villavicencio, qui portaient « de sinople aux trois fasces d’hermine ». |
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Depuis 1992, c'est ce logo qui a été choisi pour représenter la ville d'Escaudœuvres. Le soleil évoque un dicton des Cambrésiens qui voyaient toujours le soleil se lever vers Escaudœuvres, à l'est de Cambrai. Les trois colombes en forme de livres rappellent qu'Escaudœuvres a reçu la charte de « ville-lecture ». La lettre « Σ » (sigma) évoque le « E » d'Escaudœuvres en même temps que le « S » de « sucre »[83]. |
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