Eckbolsheim [ɛkbɔlsajm] est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Elle fait partie de l'Eurométropole de Strasbourg.
Eckbolsheim | |
![]() Une place et une église. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Strasbourg |
Intercommunalité | Eurométropole de Strasbourg |
Maire Mandat |
André Lobstein 2020-2026 |
Code postal | 67201 |
Code commune | 67118 |
Démographie | |
Gentilé | Eckbolsheimois [1] |
Population municipale |
7 049 hab. (2019 ![]() |
Densité | 1 320 hab./km2 |
Population agglomération |
478 280 hab. (2019) |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 34′ 47″ nord, 7° 41′ 25″ est |
Altitude | Min. 139 m Max. 154 m |
Superficie | 5,34 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Strasbourg (partie française) (banlieue) |
Aire d'attraction | Strasbourg (partie française) (commune du pôle principal) |
Élections | |
Départementales | Canton de Hœnheim |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | https://www.eckbolsheim.com/ |
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Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace. C'est une ville située à 7,6 km de Strasbourg.
Oberhausbergen | ||
Wolfisheim | ![]() |
Strasbourg |
Holtzheim | Lingolsheim |
Eckbolsheim est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Strasbourg (partie française), une agglomération internationale dont la partie française regroupe 23 communes[5] et 478 280 habitants en 2019, dont elle est une commune de la banlieue[6],[7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française), dont elle est une commune du pôle principal[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[8],[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (57,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (64,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (30,6 %), terres arables (26,4 %), prairies (16,8 %), zones agricoles hétérogènes (14,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (12 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,1 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Le nom Eckbolsheim est constitué de deux termes :
Eckbolsheim signifie donc, étymologiquement : la demeure de l’audacieux (le vaillant) sachant manier l’épée.
« Eck » = « Eggi » explique l'orthographe ancienne Eggiboldesheim rencontrée en 884.
Au cours des siècles suivants, ce nom de lieu fut mentionné sous différentes formes, c’est cependant dans un document remontant à l’an 1246, émanant du pape Innocent IV, qu’apparaît le nom Eckboltzheim, toponyme ayant survécu pratiquement sans modification jusqu’à aujourd’hui. En 1517, cette localité était désignée par le nom Egöltzen. Aujourd’hui, dans le dialecte alsacien, la commune est désignée par un terme dérivé : Eckelse[12].
Autre explication : d'une racine paléo-européenne AK qui sert à nommer des lieux « hostiles » et aussi « sacrés ». Pourrait avoir fonctionné avec Achenheim et Holtzheim[13].
Dès la préhistoire, à l’époque néolithique (entre 5 000 et 3 500 ans av. J.-C.), Eckbolsheim constituait déjà une aire d’occupation humaine. Celle-ci se situait surtout le long de la Bruche, mais à l’abri des inondations. Des « fonds de cabane » contenant des céramiques rubannées ont été découvertes en 1955 et 1959. Cette occupation précoce s’explique par l’existence d’une voie celtique qui reliait Strasbourg à la vallée de la Bruche, et d’une voie romaine reliant Bâle à Cologne qui passaient toutes deux sur le territoire de l’actuelle Eckbolsheim.
En l’an 235 de notre ère, à la suite d’une invasion germanique, la VIIIe légion romaine subissait une défaite, qui conduisit à la destruction par le feu de son camp comportant des services administratifs et d’intendance, situé à Koenigshoffen. Il y a tout lieu de penser que les installations civiles de ce camp qui comportait des quartiers d’artisans et de commerçants existaient à côté de l’agglomération militaire et s’étendaient jusqu’à Eckbolsheim. En effet, c’est sur le territoire de notre commune que fut mis au jour, en 1924, un magnifique buste de l’empereur romain Pupien ; il remonte au IIIe siècle et se trouve aujourd’hui au musée archéologique de Strasbourg.
Les habitants de la commune connurent tour à tour les invasions des Germains, des Alamans, des Vandales, des Huns…
Au début du VIIe siècle apparaît pour la première fois le nom de l’Alsace et c’est en 884, que pour la première fois aussi, la commune est citée dans un document officiel, sous le nom de Eggiboldesheim.
Du XIe au XIIIe siècle, des ordres monastiques nouveaux fondèrent des établissements en Alsace. C’est ainsi qu’un couvent fut créé à Eckbolsheim en 1224 par l’ordre des dominicaines sous le nom de Sainte-Marguerite. En raison de l’insécurité régnant dans les campagnes, il fut transféré à Strasbourg dès 1270. En 1320, une chartreuse fut fondée à Eckbolsheim mais elle fut ensuite transférée à Molsheim en 1570.
Dès le XIIe siècle, le village était pratiquement la propriété du chapitre de Saint-Thomas à Strasbourg. C’est lui qui nommait le bailli ainsi que l'écoutète (« Schultheiss »). Ce dernier était généralement un paysan dont le rôle consistait à faire respecter les droits du seigneur et à présider le « tribunal du village » qui comprenait également trois échevins (« Schöffen ») élus par les bourgeois du village. Ce tribunal était appelé à juger les questions foncières. Mais les baillis, appartenant en général aux familles Mullenheim et Girbadon, voulant s’arroger la souveraineté du village, furent très longtemps en procès avec le chapitre de Saint-Thomas à ce sujet. C’est finalement un jugement de l’évêque de Strasbourg, du 7 juin 1451, qui tranche définitivement la question en faveur du chapitre de Saint-Thomas, ce dernier gardant la propriété allodiale du village pour les terres (exemptes de toute redevance).
Les calamités n’ont cependant pas épargné Eckbolsheim. On peut noter, en particulier, les déprédations faites par les troupes qui participèrent à la bataille d’Oberhausbergen en 1262, l’incendie du village par le duc Ruprecht de Bavière en 1369, le pillage par les Armagnacs en 1439 et surtout la « guerre des paysans » en 1525. En effet, les habitants d’Eckbolsheim s’étaient joints en grand nombre aux paysans révoltés et ont pris part aux combats de Saverne, où beaucoup trouvèrent la mort.
La Réforme fut introduite à Eckbolsheim en 1524. Le chapitre de Saint-Thomas de Strasbourg y envoya le premier pasteur en 1535. Jusqu'en 1686, l'église sert alors uniquement au culte protestant luthérien[14].
Puis, par réquisition du roi Louis XIV de France, le chœur est utilisé pour les quelques familles catholiques, au nombre de sept au départ, mais les communautés religieuses ont toujours vécu en bonne harmonie. C’est ainsi qu’à partir de l’an 1740, par décision du Conseil souverain d’Alsace, le tribunal communal devait être composé pour moitié de protestants, et pour l’autre de catholiques.
L'église servira aux deux communautés jusqu'à la fin du XIXe siècle : c'était la période du simultaneum. L'entretien de l'église incombait aux deux paroisses. Compte tenu du développement démographique de la localité, une seconde église fut construite pour le culte catholique. La consécration de la nouvelle église catholique eut lieu le 10 octobre 1886. Le 13 avril 1891, le simultaneum fut aboli par arrêté ministériel et sa fin devient effective en 1895[14].
Les XVIIIe et XIXe siècles se caractérisent par un essor agricole remarquable. Le développement artisanal et industriel est plus timide, même au XXe siècle (malterie vers 1850, équarrissage vers 1910…). Quant au développement immobilier, il a été amorcé par l’arrivée du tramway en 1893 et a été relativement important dans l’entre-deux-guerres puis en 1950 et 1960 où il s’effectue sous forme de lotissements.
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Les armes d'Eckbolsheim se blasonnent ainsi :
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Le blason d'Eckbolsheim a été enregistré dans l'armorial de la Généralité d'Alsace dressé sur ordre de Louis XIV en 1696. Il porte une figure principale, à savoir une croix à double traverse dont la première est moins longue, ainsi que des figures ou ornements secondaires, c'est-à-dire trois monts, dont deux en chef (en haut) et le troisième en pointe (en bas).
En ce qui concerne la croix à double traverse, il s'agit, ainsi que le précise la description figurant dans l'Armorial, d'une croix patriarcale. Ce symbole fut sans doute attribué à Eckbolsheim parce que cette localité dépendait alors, sous l'Ancien Régime, d'une seigneurie ecclésiastique, à savoir le chapitre Saint-Thomas à Strasbourg.
Pour ce qui est des trois monts, il n'y a pas lieu de leur accorder une signification particulière. En fait, les fonctionnaires chargés de la composition des blasons – en application de l'édit de 1696 – y portaient des signes secondaires fort variés à seule fin de différencier deux blasons portant une même figure principale.
Avant la Révolution française, le Chapitre de Saint-Thomas à Strasbourg était le seigneur du village.
Début | Fin | Identité (prénom & nom) | Religion | Prise de fonction
(lien de parenté éventuel) |
Fin de fonction |
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1532 | 1553 | Lentz Wurtz | catholique (romain) puis protestant (luthérien) | ? | décès |
1553 | 1557 | Andres Wurtz | protestant (luthérien) | nomination par le chapitre de Saint-Thomas (fils de son prédécesseur) | destitution (démission forcée) par le chapitre de Saint-Thomas, pour cause d'adultère |
1557 | 1570 | Hans Hugelman | protestant (luthérien) | élection par les bourgeois du village puis ratification par le chapitre de Saint-Thomas | décès |
1571 | 1574 | Thoman Schott | protestant (luthérien) | " | décès |
1574 | 1575 | Jacob Hügel | protestant (luthérien) | " | décès |
1575 | 1586 | Andres Beümel | protestant (luthérien) | élection par les bourgeois du village puis ratification par le chapitre de Saint-Thomas (beau-fils de Hans Hugelman ci-dessus) | décès |
1586 | 1604 | Lorentz Schöttel | protestant (luthérien) | élection par les bourgeois du village puis ratification par le chapitre de Saint-Thomas | décès |
1604 | 1609 | Hans Reüber | protestant (luthérien) | " | décès |
1609 | 1620 | Hans Schöttel | protestant (luthérien) | " | démission à cause de son âge et de sa faiblesse |
1620 | 1650 | Lorentz Scheer | protestant (luthérien) | " | décès |
1650 | 1654 | Martin Schöttel | protestant (luthérien) | élection par les bourgeois du village puis ratification par le chapitre de Saint-Thomas (gendre de Hans Schöttel ci-dessus) | décès |
1654 | 1665 | Michel Wurtz | protestant (luthérien) | élection par les bourgeois du village puis ratification par le chapitre de Saint-Thomas | décès |
1665 | 1674 | Hans Sutor | protestant (luthérien) | ? | décès |
1674 | 1679 | Wolff Klein | protestant (luthérien) | ? | décès |
1679 ? | après 1684 | Georg Scheer | protestant (luthérien) | ? | destitution (?) ou démission (?) car obligation de religion catholique pour les prévôts à partir de 1685 |
avant 1687 | après 1691 | Hans Georg Klein | protestant (luthérien) puis catholique (romain) | nomination | ? |
? | ? | Sebastian Lienhardt | catholique (romain) | nomination | ? |
avant 1730 | 1750 | Mathias Scheer | catholique (romain) | nomination | décès |
1750 | 1764 | Sebastian Lienhard | catholique (romain) | nomination | décès |
1764 | 1789 | Georg Scheer | catholique (romain) | nomination | abolition de la fonction |
Sources : Histoire d'Eckbolsheim, recherches et travaux de Jean-Pierre Nenninger et Hubert Bosch, liste en cours de construction (septembre 2021) - Archives de la Ville et de la communauté urbaine de Strasbourg (archives du chapitre Saint-Thomas, dont 1AST 710, 1AST 711, 1AST 588 et 1AST 589), archives départementales du Bas-Rhin (archives de la paroisse protestante d'Eckbolsheim, 2G 117 ; registres paroissiaux d'Eckbolsheim, 3E 117)
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Maires avant 1945
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Charles Ernwein | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Pierre Sammel | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
En cours (au 31 mai 2020) |
André Lobstein[18],[19] Réélu pour le mandat 2020-2026 |
RPR puis UMP-LR |
Chef d'entreprise retraité Conseiller général du canton de Mundolsheim (1998 → 2015) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[21].
En 2019, la commune comptait 7 049 habitants[Note 3], en augmentation de 4,82 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,76 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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703 | 777 | 805 | 936 | 1 148 | 1 197 | 1 248 | 1 311 | 1 258 |
1856 | 1861 | 1866 | 1871 | 1875 | 1880 | 1885 | 1890 | 1895 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 238 | 1 300 | 1 340 | 1 466 | 1 504 | 1 566 | 1 588 | 1 615 | 1 712 |
1900 | 1905 | 1910 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 889 | 2 169 | 2 318 | 2 186 | 2 351 | 2 821 | 3 127 | 3 272 | 3 514 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
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4 234 | 4 288 | 4 154 | 4 104 | 5 253 | 5 937 | 6 347 | 6 458 | 6 725 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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6 986 | 7 049 | - | - | - | - | - | - | - |
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