Drevant est une commune française, située dans le département du Cher en région Centre-Val de Loire, dans un environnement naturel préservé (zone natura 2000) et proche de la sortie autoroute A71 (Saint-Amand-Montrond).
Drevant | |
Le théâtre gallo-romain. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Centre-Val de Loire |
Département | Cher |
Arrondissement | Saint-Amand-Montrond |
Intercommunalité | Communauté de communes du Cœur de France |
Maire Mandat |
Patrick Bigot 2020-2026 |
Code postal | 18200 |
Code commune | 18086 |
Démographie | |
Population municipale |
549 hab. (2019 ![]() |
Densité | 113 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 41′ 39″ nord, 2° 31′ 33″ est |
Altitude | Min. 153 m Max. 250 m |
Superficie | 4,84 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Saint-Amand-Montrond (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Saint-Amand-Montrond |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Drevant est un important site gallo-romain.
Le Moyen-âge revêt une importance majeure dans la constitution du village où le prieuré, site clunisien, a joué un rôle essentiel ; cela représente plus de 7 siècles d'implantation monastique qui ont façonné le paysage.
Drevant est l'une des dix-neuf communes de Cœur de France, riches en intérêt patrimonial et touristique.
Drevant est situé sur la rive droite du Cher.
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Saint-Amand-Montrond | ![]() | ||
Saint-Georges-de-Poisieux | N | Colombiers | ||
O Drevant E | ||||
S | ||||
La Groutte | Ainay-le-Vieil |
Drevant est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Amand-Montrond, une agglomération intra-départementale regroupant 3 communes[4] et 11 794 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[5],[6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Amand-Montrond, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 36 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[7],[8].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (76,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (81,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (40,4 %), prairies (19,8 %), zones urbanisées (19,2 %), terres arables (16,7 %), forêts (4 %)[9].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Drevant est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à un risque technologique, la rupture d'un barrage[10]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[11].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le Cher et le canal de Berry. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982 et 1999[12],[10].
La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[13]. Cet aléa est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (90 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 309 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 309 sont en en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 83 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[14],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989 et 2020 et par des mouvements de terrain en 1999[10].
La commune est en outre située en aval du barrage de Rochebut, de classe A[Note 3] et faisant l'objet d'un PPI. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[16].
Attesté sous la forme latinisée Derventum en 1217. Composé celtique basé sur dervo, chêne et le suffixe de localisation [?] -ent- que l'on retrouve dans les Nogent (Novientum). L'étymon indo-européen *deru- (avec le sens polysémique de solide, ferme comme un arbre) se retrouve en effet dans le sens de chêne, l'arbre par excellence, dans le gaulois dervos semblable au breton dero-dervenn et au gallois derw - derwen[17].
Drevant conserve les traces d'une forte activité cultuelle de la période gallo-romaine. L'amphithéâtre, souvent considéré à tort comme un lieu de spectacles sanglants (fauves, gladiateurs), s'inscrit dans un ensemble religieux complet et cohérent :
Le site est à l'écart de la voie antique, qui se trouve sur l'autre rive du Cher.
On ignore le nom de la ou des divinités honorées dans ce lieu, mais son étendue et sa position géographique en font un des lieux sacrés les plus importants de la cité des Bituriges (voir les musées de Saint-Amand-Montrond et de Bourges).
Une nécropole médiévale a été fouillée entre le prieuré et l'église paroissiale.
À l'époque féodale, l'amphithéâtre est réutilisé pour servir de base à une forteresse dépendant de la seigneurie de Charenton (creusement d'un puits dans le sol de l'arène et fondation d'un bâtiment ).
Ebbe de Charenton donne en 1055 à l'abbaye creusoise du Moûtier-d'Ahun, l'église primitive; elle y établit un prieuré cure. Il aura une importance économique pour le village, liée (entre autres) à la viticulture, propice sur les coteaux du Cher.
La commune possédait au XIXe siècle un important terroir viticole, dont il subsiste de nombreuses « loges de vigne ».
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1977 | mai 2020 | Bernard Jamet[18] | Retraité de l'enseignement | |
mai 2020 | En cours | Patrick Bigot[18],[19] | Ancien artisan, commerçant ou chef d'entreprise |
Dans son palmarès 2016, le Conseil National des Villes et Villages Fleuris de France a attribué une fleur à la commune au Concours des villes et villages fleuris[20].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[22].
En 2019, la commune comptait 549 habitants[Note 4], en diminution de 2,83 % par rapport à 2013 (Cher : −3 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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304 | 453 | 497 | 256 | 204 | 194 | 188 | 216 | 250 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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269 | 276 | 323 | 308 | 301 | 306 | 306 | 308 | 343 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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307 | 343 | 306 | 305 | 290 | 247 | 212 | 249 | 235 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
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260 | 283 | 355 | 486 | 533 | 610 | 621 | 631 | 580 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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565 | 549 | - | - | - | - | - | - | - |
Le site antique de Drevant comprend deux fana, un établissement thermal et un théâtre.
Les ruines gallo-romaines (thermes 1, thermes 2, théâtre et sanctuaire dit forum, la basilique civile, au sud du sanctuaire) sont classées parmi les monuments historiques : liste de 1840[25]. La summa cavea du théâtre est classée parmi les monuments historiques : arrêté du 6 août 1992. Inscription sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques : arrêté du 16 09 1991, annulée. Peuvent être considérés comme classés sur la liste de 1840, les éléments fouillés par Hazé : le premier édifice thermal, à cheval sur les parcelles AN 59 et 62 (école communale, propriété de la commune), et sur le domaine public communal non cadastré ; le second édifice thermal, à cheval sur les parcelles AN 82 335 (propriétés d'une personne privée), et sur le domaine public communal non cadastré ; le théâtre : n'était alors visible que la cavea, parcelle AN 274 (propriété de l’État) ; le sanctuaire appelé forum, parcelles AN 275 (propriété de l’État), AN 55 et 56 (propriétés d'une personne privée) et sur le domaine public communal non cadastré, ainsi que sur les parcelles ZI 33, 34, 35 (propriétés d'une personne privée). Le classement du 6 août 1992 a ajouté la parcelle AN 67, correspondant à la summa cavea du théâtre (propriété de l’État). D'autres parcelles correspondant à la summa cavea, propriétés privées, restent à protéger.
Le prieuré roman, dépendance de l'abbaye de Moutier-d'Ahun (Creuse), avec façade ouvragée de style poitevin (beaux modillons). La façade du prieuré est inscrite sur l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques (arrêté du 2 mars 1926). En 2015, le prieuré de Drevant, membre de la Fédération européenne des sites clunisiens, a fêté les 960 ans de l'acte de donation à l'abbaye du Moutier-d'Ahun. En 2018, ses rendez-vous culturels sont labellisés par le ministère de la Culture pour l'année européenne du patrimoine culturel et il reçoit en 2020 et 2021 le label "Nouvelles Renaissances" de la région Centre val de Loire.
Drevant possède une Maison du Patrimoine qui accueille des expositions.
Chaque année, durant les deux jours du premier week-end du mois de juillet, ont lieu Les Derventiales. Ce festival attirant plus de 2 000 visiteurs rassemble plusieurs troupes de reconstitution historique travaillant sur le thème des Celtes et des Romains. Ils font revivre l'artisanat, le domaine militaire, la vie de camp, donnant un aperçu de ce qu'était la vie de tous les jours au temps de nos ancêtres.
Georges Simenon s'est inspiré de son passage à Drevant dans son roman Maigret et le tueur.
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