Crillon-le-Brave est une commune française située dans le département de Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Pour les articles homonymes, voir Crillon.
Crillon-le-Brave | |
Le village autour de l'église. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Vaucluse |
Arrondissement | Carpentras |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Ventoux-Comtat Venaissin |
Maire Mandat |
Guy Girard 2020-2026 |
Code postal | 84410 |
Code commune | 84041 |
Démographie | |
Gentilé | Crillonnais, Crillonnaises |
Population municipale |
475 hab. (2019 ) |
Densité | 62 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 07′ 08″ nord, 5° 08′ 39″ est |
Altitude | 395 m Min. 208 m Max. 443 m |
Superficie | 7,63 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Carpentras (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Pernes-les-Fontaines |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
modifier |
Ses habitants sont appelés les Crillionais[1].
Il s'agit du village de l'illustre Julien Hauss.
Commune située à 12 km de Carpentras et à 35 km d'Avignon, proche du mont Ventoux, flanc sud.
Caromb | Malaucène | |
Modène | Bédoin | |
Saint-Pierre-de-Vassols |
Crillon le Brave appartenait avant la Révolution au Comtat Venaissin, un des états pontificaux, rattaché au royaume de France en 1791.
Le village est situé au nord-ouest de Mormoiron, son ancien chef-lieu de canton.
Le canton de Mormoiron est englobé depuis 2015 dans le canton de Pernes les Fontaines[2], dans l'arrondissement de Carpentras.
Dominant la vallée de la Mède, Crillon est un village perché sur un des contreforts ouest du massif du mont Ventoux.
Le terroir de la commune est en grande partie sur le piémont du Ventoux. C'est une zone calcaire détritique formée par l'érosion sur la partie médiane de la commune et par gélifraction sur sa partie haute. La partie basse est occupée par des alluvions quaternaires (limons argileux et galets roulés) déposées par la Mède.
Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Tous les autres cantons du département de Vaucluse sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[3].
La commune est située dans une zone de sismicité modérée[4].
Cours d'eau sur la commune ou à son aval[5] :
Crillon-le-Brave dispose de la station d'épuration Saint-Pierre de Vassols - Crillon d'une capacité de 800 équivalent-habitants[6].
La commune, située dans la zone d’influence du climat méditerranéen, est soumise à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches, dont une brève en fin d'hiver, une très longue et accentuée en été ; deux saisons pluvieuses, en automne, avec des pluies abondantes sinon torrentielles, et au printemps. Les étés sont chauds et secs, liés à la remontée des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare[7].
Janv. | Fév. | Mars | Avr. | Mai | Juin | Juil. | Août | Sept. | Oct. | Nov. | Déc. | Année | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Températures maximales moyennes (°C) | 10 | 12 | 16 | 18 | 23 | 27 | 30 | 30 | 25 | 20 | 13 | 10 | 19,75 |
Températures minimales moyennes (°C) | 2 | 3 | 6 | 8 | 12 | 15 | 18 | 18 | 14 | 11 | 6 | 3 | 9,6 |
Températures moyennes (°C) | 6 | 7,5 | 11 | 13 | 17,5 | 21 | 24 | 24 | 19,5 | 15,5 | 8,5 | 7,5 | 14,7 |
Moyennes mensuelles de précipitations (mm) | 36,5 | 23,3 | 24,9 | 47,5 | 45,6 | 25,4 | 20,9 | 29,1 | 65,8 | 59,6 | 52,8 | 34,0 | 465,4 |
Source : Données climatologiques de Mazan 2000-2007 |
Dans cette commune qui produit des ventoux (AOC), aucun vigneron ne se plaint du mistral, même violent, car celui-ci a des avantages bénéfiques pour le vignoble. Appelé le « mango-fango », le mangeur de boue, il élimine toute humidité superflue après les orages, dégage le ciel et lui donne sa luminosité, préserve les vignes de nombre de maladies cryptogamiques et les débarrasse d'insectes parasites[8].
Crillon-le-Brave est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[9],[10],[11].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carpentras, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 21 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (71,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (77,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (44,2 %), cultures permanentes (27,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (13 %), forêts (7,3 %), zones urbanisées (5,4 %), mines, décharges et chantiers (2,9 %)[14].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[15].
Sa mention la plus ancienne remonte, avec R. de Crillone à 1157. Sont attestés ensuite C. de Crillone (1317) puis Credullio (1319)[1].
Comme souvent en Provence, il s'agit d'un nom d'origine gallo-romaine, sans doute dérivé de celui d'un colon romain à qui appartenait ce domaine. Le nom latin de Crillon-le-Brave est Credullio ou Crillonium.
Des fouilles ont montré que l'emplacement du village était occupé dès le néolithique. Elles ont permis de recueillir des grattoirs et des perçoirs au quartier des Espelettes, et de l'outillage lithique sur les sites de Camas et de Sous-les-Roques. Il est également attesté que l'endroit fut habité à l'époque romaine. Aux Carrières des amphores, des poteries et des dolia ont été exhumés ainsi qu'un autel à Jupiter et un cippe. Sur le site de l'Auberte, ce sont les restes d'un four de potier qui ont été mis au jour et il a été daté du IIIe siècle[1].
La plus ancienne mention du nom du village remonte au XIIe siècle, époque à laquelle ce fief fut placé sous la suzeraineté des comtes de Toulouse. Le premier seigneur connu qui rendit hommage fut Guillaume de Raymond. Sa descendante, Alasacie, en se mariant à un Astouaud, au XIIIe siècle, fit passer ce fief dans cette famille[1]. L'église, placée sous le vocable de Saint-Romain, était alors unie à celle de Saint-Jean-de-Vassols, tènement appartenant aux moines de l'abbaye de Montmajour qui avait édifié là un monastère[16]. Les ruines de celui-ci autour duquel ont été retrouvés des vestiges d'habitations seraient la preuve de l'implantation primitive d'une première agglomération qui fut ensuite supplantée par Crillon[17].
Lors de la papauté d'Avignon, ce fief appartint à la Révérende Chambre Apostolique - le ministère des finances des papes - puisque Jean de Crillon lui en rendit hommage[1]. Au début XVe siècle, en 1408, au cours des guerres consécutives au grand schisme d'Occident, le capitaine Tailulo s'empara de Crillon tenu par les troupes pontificales de Benoît XIII[17].
Durant les guerres de religion, en 1563, le village fut pris par les calvinistes[17].
Le fief de Crillon, qui appartenait aux Astouaud, seigneurs de Mazan, fut vendu par François à son beau-frère, Gilles des Balbes de Berton, le . Son fils Louis, chevalier surnommé le Brave Crillon, fut à l'origine du qualificatif actuel de la commune.
Au début du XVIIIe siècle, en 1722, la peste décima une grande partie de la population[1].
Erigée au XVIIe siècle en baronnie, puis en marquisat, Crillon devient en 1725 le siège d'un duché, en faveur de François Félix de Berton des Balbes, par lettres du pape Benoît XIII.
Le est créé le département de Vaucluse, constitué des districts d'Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d'Apt et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.
En 1794, le village fut rebaptisé Roc Libre en raison de sa situation géographique (perché sur un rocher)[16].
La commune a subi un important exode rural dans la première moitié du XXe siècle. Comptant 642 habitants en 1880, elle était largement passée sous la centaine d'habitants dans les années 1950[2]. Sa population remonte aujourd'hui grâce au tourisme.
En 1900, pour la première fois apparait l’appellation côtes-du-ventoux. Ce baptême a lieu pour un repas de noce. Sur le menu est calligraphié vins des Côtes du Ventoux et des Crans. Ces vins sont tous millésimés et datés de 1870, 1890 et 1895, soit des vins vieux de 5 à 30 ans. C'est à partir de 1939 que les vignerons du secteur constituent un syndicat des vins du Ventoux. Grâce à leur action, leurs vins sont classés en Vin Délimité de Qualité Supérieure (VDQS) dès 1953[18] puis accèdent enfin à l’AOC le .
La chapelle du village est élevée à partir de 1721 sur un terrain donné par l'un des habitants, Antoine Gigoy. Elle est alors dédiée à saint Roch, invoqué traditionnellement contre la peste. En effet, en 1720, la peste sévit à Marseille et se répand irrémédiablement à travers toute la Provence. Dès le , les vice-légats gouvernant le Comtat Venaissin prennent des mesures de prévention. Les habitants du Comtat doivent monter la garde et élever un mur entre la Durance et le Ventoux pour barrer la route à l'épidémie. Malgré tout, elle gagne rapidement du terrain et à la fin de l'été 1722, le village de Crillon est touché à son tour.
En 1818, une épidémie de fièvre maligne fait des ravages dans le village. Pour en être délivrés, les habitants font le vœu de fêter solennellement la Vierge chaque 8 septembre et réciter durant cette période une neuvaine de prière. En 1846 survient de nouveau une maladie épidémique. Le village renouvelle son vœu et la dédicace de la chapelle se transforme en celle de Notre-Dame-des-Abcès, le mot « Abcès » s'étant lui-même par la suite transformé en « Accès ». Aujourd'hui encore, cette tradition se maintient chaque .
L'édifice, très simple, se compose d'une nef. La porte, au-dessus de laquelle est placée une statue de la Vierge, est encadrée par deux fenêtres. Le faîte est surmonté d'un clocher-arcade. Restaurée en 1818, la chapelle est complétée d'un auvent en 1846. À l'intérieur sont exposés de nombreux ex-voto, dont un tableau rappelant l'épidémie de 1818 : la partie ouest du village y est représentée avec la chapelle et la porte Gérin. À l'est de Notre-Dame-des-Accès se trouvait le cimetière qui, vers la fin du XVIIIe siècle, remplaça celui qui entourait l'église paroissiale. Il est désaffecté en 1870 lorsque est ouvert le cimetière actuel.
|
---|
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1851 | 1853 | Eusèbe Girard | Sans | Maire |
1853 | 1855 | Thomas Joseph Mounier | Sans | Maire |
1855 | 1861 | Joseph Blouvac | Sans | Maire |
1861 | 1867 | Ferdinand Mounier | Sans | Maire |
1867 | 1870 | Eusèbe Girard | Sans | Maire |
1870 | 1871 | Auguste Barnouin | Sans | Maire |
1871 | 1873 | Eusèbe Girard | Sans | Maire |
1873 | 1876 | Auguste Barnouin | Sans | Maire |
1876 | 1878 | Eusèbe Girard | Sans | Maire |
1878 | 1880 | Jean Francois Villon | Sans | Maire |
1880 | 1884 | Casinir Roux | Sans | Maire |
1884 | 1887 | Joseph Blouvac | Sans | Maire |
1887 | 1888 | Gédéon Bertrand | Sans | Maire |
1892 | 1903 | Jean Francois | Sans | Maire |
1903 | 1904 | Auguste Blouvac | Sans | Maire |
1904 | 1906 | Joseph Imbert | Sans | Maire |
1906 | 1920 | Honoré Gassin | Sans | Maire |
1920 | 1925 | Elie Félix Plantevin | Sans | Maire |
1925 | 1929 | Philippe Girard | Sans | Maire |
1929 | 1944 | Emmanuel Jean | Sans | Maire |
1944 | 1947 | Henri James | Sans | Maire |
1947 | 1959 | Victor Roure | Sans | Maire |
1959 | 1971 | Désiré Jean | Sans | Maire |
1971 | 2008 | Yves Masclaux | Sans | Maire |
2008 | En cours | Guy Girard | Sans | Maire |
Les données manquantes sont à compléter. |
En 2017, le budget de la commune était constitué ainsi[28] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2015 : médiane en 2015 du revenu disponible, par unité de consommation : 22 619 €[29].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[31].
En 2019, la commune comptait 475 habitants[Note 3], en augmentation de 1,06 % par rapport à 2013 (Vaucluse : +2,09 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
484 | 377 | 515 | 531 | 604 | 625 | 646 | 652 | 645 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
642 | 626 | 626 | 597 | 548 | 519 | 484 | 473 | 423 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
359 | 302 | 282 | 238 | 202 | 228 | 169 | 142 | 154 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
186 | 134 | 171 | 265 | 370 | 398 | 434 | 443 | 478 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
475 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Depuis le Moyen Âge, les carrières de Crillon sont réputées pour la blancheur de leurs pierres au grain très fin. Comme elles sont résistantes au feu, leur exploitation a repris pour fournir les résidences secondaires[16].
La commune est productrice de céréales et de raisins de table dans la plaine de la Mède. Sur les coteaux, le vignoble produit des vins AOC ventoux et dans les garrigues des truffes.
La commune permet de faire des randonnées pédestres et en VTT. Un hôtel de luxe est installé dans l'ancien château de la famille des Balbes de Berton.
Le service des cars est assuré par la COVE avec passage matin et soir.
La commune possède une école maternelle et primaire. Les collèges, lycées (classique ou d'enseignement professionnel) se trouvent sur Bédoin, Mazan et Carpentras[37].
Les associations sportives qui existent sur le village sont : une association de tennis affiliée à la FFT qui a pour nom l'Association du Tennis A Crillon (A.T.A.C) et l'association des chevaux du Ventoux affiliée a la Fédération française d'équitation proposant des cours, stages d'équitation, pensions et balades.
Deux associations très actives agissent sur la commune : Le comité des fêtes pour la musique et les fêtes traditionnelles (le premier dimanche d'août), Association Art et Culture' qui organise chaque année un Salon du Livre.
Les spécialistes, hôpitaux et cliniques se trouvent à Vaison-la-Romaine et Carpentras. Les médecins généralistes se trouvent à Bedoin ou à Caromb[38].
La collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés et la protection et mise en valeur de l'environnement se font dans le cadre de la communauté d'agglomération Ventoux-Comtat Venaissin.
Sur les autres projets Wikimedia :