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Corvol-d'Embernard
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Géographie
La commune de Corvol-d’Embernard, d’une superficie de 986 hectares, a une altitude allant de 223 à 384 mètres. La forêt communale de Corvol s'étend sur 273ha.
Elle est adossée à la colline de partage des eaux de la Loire et de la Seine.
Corvol-d'Embernard est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,9% en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (61%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante: prairies (38,7%), forêts (36,5%), terres arables (22,2%), zones urbanisées (2,6%)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes:
Corvolium en 1287 (reg. de l'év. de Nevers);
Corvolium-Domipni-Bernardi en 1331 (censier du chap. de Nevers);
Courvol-le-Dampbernard vers 1420 (A. N.);
Corvol-en-Damp-Bernard en 1500 (A. N.);
Corvolle-Dampbernard en 1507 (procès-verbal de la coutume d'Auxerre);
On retrouve des traces écrites de la paroisse depuis le XIesiècle mais on ne sait rien sur ses commencements.
L'histoire de Corvol d'Embernard est très liée à celle de la Maison de Corvol (ou Courvol)[9] laquelle porte pour armes «De gueules à la croix ancrée d’or, cantonnée en chef de deux étoiles d’argent», et dont les armoiries figurent en tête de la "Généalogie de la Maison de Courvol"[9]
Hugues de Courvol, qui vivait vers la fin du XIesiècle, peut être regardé comme le fondateur de la Maison de Courvol. On apprend d'un titre de l'an 1088 du prieuré de la Charité sur Loire, qu'il tenait le fief de Courvol (de Corvolio) de Robert des Ouches, lequel en donna la mouvance à ce monastère du consentement d'Agnès sa femme[9].
Corvol d'Embernard (Courvol Dam Bernard) est sorti de la Maison de Courvol le 22 avril 1380 lorsque Jeanne d'Artois, veuve de Simon de Thouars, comte de Dreux, en rendit hommage[10]. Elle en jouissait à titre de douaire.
En 1463 et 1466 des arrêts du Parlement de Paris contre les comtes de Nevers (Charles et Jean de Bourgogne) attestent que la seigneurie appartenait alors à Perette de la Rivière, dame de la Rocheguyon. Elle passa depuis successivement à différentes familles. Le comte de Jaucourt à qui Armande-Marguerite de Certaines la porta en mariage, la vendit vers 1708 à M. Fremin, président au Bureau de Paris[9].
En 1694, les habitants sont condamnés à continuer de payer au chapitre de l’église cathédrale Saint-Cyr de Nevers et à l’abbaye de Notre-Dame également à Nevers la dîme des gros et petits blés et des pois[11].
En 1724 a lieu une perquisition au château de Corvol dans la cadre d’une affaire de faux-monnayage[11].
En 1911[12], le nombre d'habitants de Corvol-d’Embernard, qui compte 116 maisons (dont 16 sont inoccupées), s'élève à 254 individus. La commune compte 1 curé, 1 instituteur et 1 ex-institutrice, 1 garde champêtre, 1 garde forestier, 1 facteur et 3 cantonniers. Les commerçants se comptent sur les doigts de la main: 2 aubergistes, 1 aubergiste-épicière et 1 épicière. Il n’y a apparemment ni boulanger ni boucher. On peut ajouter à cette liste de commerçants 1 négociant et 1 commerçante, dont l’activité commerciale n’est pas précisée. Les artisans sont plus nombreux: 4 couturières, 2 maçons, 2 maréchaux-ferrants, 2 tonneliers, 2 cordonniers, 2 menuisiers, 1 lingère, 1 tisserand et 1 charron. 41 cultivateurs (dont 34 exploitent leur propre terre), 10 ouvriers agricoles (qualifiés généralement de domestiques), 7 journaliers, 2 jardiniers, 2 vignerons, 1 fermier, 1 berger et 1 apiculteur vivent du travail de la terre. On note également la présence dans la commune d’1 chef de gare, 2 poseurs[13] et 2 gardes-barrières employés par la compagnie des chemins de fer (PLM). Enfin, on recense 21 rentiers et rentières et 2 propriétaires, ainsi qu’une femme de chambre et un élève de l’ «école des arts». 141 habitants n’exercent aucune profession. Au total, on relève à Corvol-d’Embernard 32 professions différentes. On y trouve, selon le recensement de 1911, ni médecin ni notaire ni sage-femme. Il n’y a aucun étranger dans la commune. Comme c’est souvent le cas dans la Nièvre, plusieurs familles du village ont en nourrice un «enfant assisté de la Seine»: il y a 10 enfants des «hospices» à Corvol-d’Embernard en 1911.
En 1923, une décision de justice arrête que l’abbé Barrellon, occupant le presbytère depuis 1911, bien qu’il ait été relevé de ses fonctions, n’y a plus aucun droit canonique de résidence[14].
Seigneurs
Les noms de plusieurs seigneurs sont connus:
Jean de Courvol en 1285, Gaucher de Corvol en 1301;
Antoine de Chabannes en 1485, Jean de Chabannes[15], comte de Dammartin vers 1501;
Jean de la Rivière en 1505, François de La Rivière[16] en 1512, François de La Rivière le jeune en 1544, Jacques de La Rivière[17] en 1630;
Pierre de Certaines en 1663, Charles de Certaines en 1666;
Jean Louis de Jaucourt, marquis de Jaucourt seigneur de Vaux (époux d’Armande-Marguerite de Certaines) de 1704 à 1708;
Michel Frémin[18], ancien président du Bureau des Finances à Paris, en 1713 et 1720;
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[22].
En 2019, la commune comptait 85 habitants[Note 2], en diminution de 12,37% par rapport à 2013 (Nièvre: −5%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
456
496
547
520
541
479
541
531
506
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
504
457
471
432
452
412
397
382
371
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
330
296
269
215
212
206
190
174
185
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
2016
192
132
112
106
101
112
109
101
88
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2019
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-
85
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De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[23] puis Insee à partir de 2006[24]. |recens-prem=.)
Histogramme de l'évolution démographique
Lieux et monuments
Église Saint-Gengoult.
Lors d’une promenade dans le village, on peut voir la grille et les deux pavillons d’entrée du château du XIXesiècle. L’ancienne ferme accolée au château est aujourd’hui transformée en chambres d’hôtes (4 épis) et salle d’exposition d’art contemporain de 180 m2. Son pigeonnier en bordure de route porte la date de 1812.
Corvol-d’Embernard est un joli village aux maisons étagées sur les collines. On y trouve quatre fontaines, de nombreux puits - dont certains possèdent une margelle taillée dans un seul bloc de pierre -, trois lavoirs - dont deux couverts -, trois croix de mission. Le village est traversé par le ruisseau du Canard qui autrefois animait le moulin aujourd’hui disparu.
L’église actuelle a été construite au point le plus haut, sur le site d’un ancien château disparu. Au XIVesiècle, un autre petit château a été construit au pied de la colline, près de la source du Canard, remplacé au fil des siècles par d’autres constructions jusqu’à la contemporaine datant du XIXesiècle.
Le lavoir du Pétat: Le lavoir se trouve en bordure d'un chemin qui est l’ancienne route de Nevers (direction de Chazeuil). Ce lavoir à ciel ouvert trouve son originalité par sa profondeur de 3 m que l'on atteint par une série de marches.
Le lavoir du Canard.
La source du Canard et son lavoir[25]: On voit sortir le Canard de la colline d’un lac souterrain découvert en 1837; la galerie qui mène à ce lac est longue de 725 m. Les parois formées d’énormes pierres sont comme disposées par la main de l’homme d’où son premier nom de «canal». Dans le lavoir qui date de 1824, de magnifiques dalles de pierre permettent de passer au-dessus de la source qui le traverse. De chaque côté du bassin, le long des murs, se trouvent des poutres en bois qui servaient à égoutter le linge.
Le lavoir du Courtil: Ce lavoir de dimensions plus modestes est intéressant par le dessin très curieux de sa charpente, qui prend la forme d’un parapluie à partir d’un axe central. Ces deux lavoirs ont été récemment restaurés.
La grange avec séchoir du XIXesiècle: Le séchoir était utilisé pour la récolte du chanvre, culture très pratiquée dans le canton et qui, selon l’étude d’un employé des domaines en 1843, «réussit bien dans toutes les localités». Les draps, les torchons, les chemises étaient tissés en toile de chanvre. Devenu ruine, il a été racheté par un particulier qui le restaure en maison d'habitation et conserve ses caractéristiques originales.
La bascule municipale: Il existe au milieu du village l’antique bascule municipale abritée par un petit cabanon de briques enduites et couvertes d’ardoises. Elle évoque un passé tout proche où les villageois et les habitants des communes alentour venaient peser bêtes et grains. Une restauration est envisagée afin de la préserver du temps qui passe.
La maison curiale: Antérieure à 1798, elle fut rachetée puis restaurée en 1840 par la commune. Aujourd’hui, elle abrite la mairie et un logement communal.
La fontaine de Saint-Gengoult (1894).
La fontaine sacrée de Saint-Gengoult: saint patron de la commune – fêté le 11 mai. Derrière le cimetière, la fontaine sacrée devait exister de tout temps. Elle a été consacrée lors de la campagne de mission en 1894, qui la dota d’un retable en pierre taillée. On y accède par un escalier en pierre.
L'église de Saint-Gengoult: Dédiée elle aussi au saint patron de la commune dont deux représentations sont proposées à l'intérieur. L'une par une statue qui le montre en costume romain, l'autre par un vitrail contemporain sur lequel il est en armure moyenâgeuse. Une peinture à l'huile du XIIIe représentant le Christ en croix, inscrit à ISMH, a été entièrement restaurée en 2013.
Sculpture contemporaine: Equilibre est le nom de la sculpture réalisée par Florentin Tanas dans le cadre du symposium de sculpture international en 2011 auquel s'est associée la municipalité. Cette sculpture a été acquise avec l'aide financière de plusieurs particuliers. Elle est installée à l'entrée Sud de la commune.
Personnalités liées à la commune
Romain Baron et sa femme dans les années 1960.
Romain Baron (1898-1985), professeur de lettres et historien régionaliste, avait une maison de campagne et des terres dans la commune de Corvol-d'Embernard. Il y est enterré en compagnie de sa femme. Romain Baron est l'auteur de plusieurs études consacrées à l'histoire locale nivernaise, dont une Histoire de Corvol-d'Embernard (voir la bibliographie ci-dessous). Le cimetière de la commune porte son nom depuis 2013.
Colonel E. Chambon (1897-1978), ancien directeur adjoint de la gendarmerie nationale pendant la Seconde Guerre mondiale. Né à Corvol d'Embernard, il habitait la commune, depuis sa retraite, dans la maison familiale. Il est enterré dans l'ancien cimetière en compagnie de son épouse.
Pierre de Certaines, dit Pierre Certaines de Fricambault (1620-1666), chef d'escadre de la marine de Louis XIV. Né en 1620 au château de Villemolin dans la Nièvre, il sert au sein de la Marine royale, à la fin du règne de Louis XIII et au début de celui de Louis XIV, pendant la guerre de Trente Ans et la guerre franco-espagnole. Ses «excellents services dans la flotte» lui valent d'être promu au rang de chef d'escadre par Louis XIV, un rang qu'il occupe du 20 mai 1654 à sa mort. Il acquiert en 1660 de François de la Rivière la seigneurie de Corvol-Dam-Bernard (sic) et la terre de Saint-Martin-de-Vaux (cf. Mémoires de la Société Académique du Nivernais). Il meurt de la "fièvre pourprée" (probablement le typhus) à bord du "Saint-Louis", le 4 juin 1666 au large de Lagos (Andalousie). Il est enterré à Lagos avec les honneurs rendus par toute l'escadre. L'acquisition de Corvol est soldée par sa veuve en 1677 grâce au produit de la vente de quelques fiefs en Puisaye.
L’un de ses fils, Charles de Certaines, dit "Chevalier de Courvol-Fricambault", hérite de la seigneurie de Corvol au décès de son père. Il est mineur (de 25 ans) à l’occasion d'un compte rendu de succession fait vers 1687 par sa mère, «dame Antoinette (Le Maistre de Grandchamp), demeurant en son château de Corvol». Officier de marine lui aussi, il meurt sans descendance sur le pont de l'Intrépide, comme lieutenant de vaisseau dans l’escadre du comte de Toulouse, le 24 août 1704 durant la bataille navale de Velez-Malaga.
Jean-Baptiste de Lardemelle (1731-1794), dernier seigneur de Corvol, fut condamné à mort et guillotiné le 15 mars 1794 sur la place de la Révolution à Paris (actuelle place de la Concorde)[26].
Notes et références
Notes
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Georges de Soultrait, Dictionnaire topographique de la Nièvre, Paris, 1865, p. 55. (lie en ligne sur DicoTopo)
Inventaire des Titres de Nevers de l'Abbé Marolles, suivi d'extraits des Titres de Bourgogne et de Nivernois -
«BNF 634 E2», sur le site de la BNF (consulté le ).
Jean Née de la Rochelle, Pierre Gillet, Jean-François Née de la Rochelle. Jean Bureau, dans Mémoires pour servir à l'histoire, politique et littéraire, à la géographie... du département de la Nièvre, 1827.
M. de La Chenaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, 1778.
Pour être seigneur, il n'était pas nécessaire d'être noble, il suffisait de posséder une seigneurie.
Même remarque que pour Michel Frémin.
Georges de Soultrait, Armorial de l'ancien duché de Nivernais, 1852.
Romain Baron, Une Victime de la Terreur, Jean-Baptiste de Lardemelle, seigneur de Corvol-d'Embernard, Bulletin de la Société scientifique et artistique de Clamecy, 78eannée, 3esérie, no29, 1954, p.79-85.
Voir aussi
Bibliographie
M. de La Chenaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, 1778.
Titres de la Chambre des Comptes de Nevers
Romain Baron, «Un épisode pré-révolutionnaire, l'affaire des moulins de Corvol», Nivernais-Morvan, nouv. sér., no137, 1959, p.2.
Inventaire des Titres de Nevers de l'Abbé Marolles, suivi d'extraits des Titres de Bourgogne et de Nivernois, BNF 634 E.
Généalogie de la maison de Courvol en Nivernais, dressée sur titres originaux et sur des jugements d'intendants rendus lors de la recherche de la noblesse du royaume en 1666.
Romain Baron, «Une victime de la Terreur, Jean-Baptiste de Lardemelle, seigneur de Corvol-d'Embernard», Bulletin de la Société scientifique et artistique de Clamecy, 78eannée, 3esérie, no29, 1954, p.79-85.
Romain Baron, «Histoire de Corvol-d'Embernard», Bulletin de la Société scientifique et artistique de Clamecy, 96eannée, 3esérie, no47, 1973, p.66-76.
Carré, «Notice historique sur Corvol-d’Embernard», Mémoires de la Société académique du Nivernais, 2esérie, tome II, 1erfascicule, 1909
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