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Colméry
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Ses habitants sont les Colméryçois.
Géographie
Colméry est très étendue et s'élève à une altitude moyenne de 352 mètres. Elle compte 344 habitants (recensement de 2015), située à égale distance de Donzy et de Varzy.
Le sous-sol est essentiellement composé de roches calcaires, marnes et gypses.
Accès
Hameaux
Colméry regroupe, outre le bourg, divers hameaux et habitations isolés: la Birette, la Boissonnerie, les Bougauderies, le Châtelet, la Cour, Dreigny, les Duprés, le Foulon, la Girauderie, les Godards-du-Bas, les Godards-du-Haut, les Lacs, Malicorne, les Moiriers, la Montagne, les Moutots, la Pelotte, les Pénitiaux, le Poinçon, Savigny, le Vaudoisy.
Colméry est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (62,3% en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (62,2%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante: forêts (37,6%), terres arables (33,9%), prairies (28,4%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,2%)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
Le nom de Colméry dérive probablement du latin columbarium, pigeonnier[8].
Histoire
Moyen Âge
En 596 le règlement de saint Aunaire, 18e évêque d'Auxerre (572-605), inclut Colméry dans les trente principales paroisses du diocèse[9].
Le , on relève une troisième mention du nom qui viendrait de Columbarium (pigeonnier).
En 1356, la région est dévastée par les Anglais et les Navarrais durant la guerre de Cent Ans. En 1367, le Donziais est à nouveau ravagé par les Anglais.
Époque moderne
En 1536, l'église de Saint-Aignan est édifiée.
De 1627 à 1638, la commune connaît une épidémie de peste.
De 1673 à 1699, le seigneur est Philippe de Troussebois, lequel réside dans sa maison seigneuriale de Colméry[11].
Le (jour de la Saint-Jean-Baptiste), une procession de l'église à la croix Saint-Jean a lieu. Les habitants forment le vœu de reconduire chaque année cette procession à la même date[12].
Le , l'évêque d'Auxerre, André Colbert, se rend à Colméry et témoigne: «il y a dans ladite paroisse environ 700 âmes dont il y a bien 400 communiants qui ont tous fait leurs pasques [...]. Il n'y a point de pécheurs publics. L'on ne fréquente point les cabarets pendant le service ni superstitions ni aucun abus, sinon que ledit sieur curé s'est plaint qu'après la 1re messe plusieurs personnes s'attroupent sur le cimetière et y font du bruit [...]. Après quoy aiant demandé audit sieur curé s'il estoit content de ses paroissiens, il nous a dit qu'ouy et eux nous ont dit pareillement qu'ils sont très content tant dudit sieur curé que de son prédécesseur...»[13].
Le , la seigneurie de Colméry change de mains par adjudication. Le nouveau seigneur est le marquis Armand-François de Menou, seigneur de Menou[14].
En 1746, la «dame de Menou» baille la terre et seigneurie de Colméry pour 1230 livres par an[15].
En 1763, la terre et seigneurie de Colméry est à vendre[16].
Époque contemporaine
En 1801, deux jeunes pâtres des Duprés sont dévorés par un loup[17].
En 1854, le cimetière qui entourait l'église de Saint-Aignan est déplacé.
En 1870, l'école de garçons est installée dans la maison du notaire, maison à forme de castel[18].
En 1872, on recense dans la commune la présence de religieuses appartenant à la congrégation des sœurs de la Providence de Portieux[19].
En 1906[20], le nombre d'habitants de Colméry, qui compte 380 maisons et 369 ménages, s'élève à 1190 individus. La commune compte parmi ses habitants un curé, deux instituteurs et deux institutrices, un notaire (employant un clerc et un garçon d’écurie), huit cantonniers, un facteur et un receveur des postes, deux gardes champêtres, deux gardes particuliers et un fossoyeur. Les commerçants sont bien représentés: 5 épicières, 2 boulangers, 1 boucher, 1 hôtelière, 1 aubergiste, 1 débitant, 1 buraliste, 2 marchands de tissus, 1 modiste, 1 marchand de grains et 1 marchand de bois. Les artisans sont nombreux: 14 couturières, 9 fendeurs[21], 7 charpentiers, 7 tisserands, 7 maçons, 6 sabotiers, 6 maréchaux-ferrants, 5 scieurs de long, 5 ménagères, 4 charrons, 3 meuniers, 3 tuiliers, 3 cordonniers (dont un bottier), 3 menuisiers, 2 cuisinières, 2 tailleurs de pierre, 1 huilier, 1 charbonnier, 1 peintre, 1 mécanicien, 1 jardinier, 1 vigneron, 1 bourrelier... La profession la plus représentée est celle de cultivateur (116) - dont beaucoup sont propriétaires de leurs terres -, suivie par les bûcherons (67), les propriétaires exploitants (40), les journaliers (26), les domestiques (20) - en réalité beaucoup plus nombreux - et les fermiers (4). On recense également dans la commune 4 rentiers et 1 institutrice retraitée. Au total, on relève à Colméry pas moins de 55 professions différentes. Il n’y a, selon le recensement de 1906, ni médecin ni sage-femme dans la commune. Enfin, 90 nourrissons sont placés dans des familles du village.
En 1935, l'étude de notaire est supprimée.
Seigneurs
Quelques seigneurs de Colméry: François de La Rivière[22], Hubert de La Rivière (+ en 1615), René de Rabutin (1652), François de Guibert (1648 à 1673), Philippe de Troussebois (1673 à 1699), Armand-François de Menou (1699 à 1703), Françoise-Marie de Clère (1703 à 1719), François-Charles de Menou (1719 à 1739), Augustine-Marie de Menou (1739 à 1764), Marie-Louise de Menou (1764 à 1786), Étienne-Charles de Damas-Crux (1786)...
Armorial
Armoiries des seigneurs de Colméry:
Famille de La Rivière (XVIesiècle).
Famille de La Bussière, seigneurs du Vaudoisy.
François de Guibert, seigneur de Colméry (1648 à 1673).
Famille de Menou, seigneurs de Colméry (XVIIIesiècle).
Famille de Morogues, seigneurs de Dreigny.
Famille de Rabutin, seigneurs de Colméry.
Philippe de Troussebois, seigneur de Colméry (1673 à 1699).
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[25].
En 2019, la commune comptait 276 habitants[Note 2], en diminution de 18,82% par rapport à 2013 (Nièvre: −5%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1 098
937
1 025
1 156
1 282
1 329
1 310
1 333
1 477
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1 470
1 537
1 568
1 553
1 552
1 456
1 477
1 418
1 250
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1 236
1 190
1 092
862
789
728
660
642
563
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2004
2006
2009
503
424
319
274
254
247
293
300
334
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2014
2019
-
-
-
-
-
-
-
345
276
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27]. |recens-prem=2004 |nombr.)
Histogramme de l'évolution démographique
Économie
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église de Saint-Aignan édifiée dans le 2equart du XVIesiècle (1536), inscrite au titre des Monuments historiques le 19 mars 1971.
Sept lavoirs.
Malicorne, hameau de la commune de Colméry.
Le hameau a été construit en partie avec les pierres d'un château fort détruit vers 1367 par les Anglais[28]. Il subsiste quelques vestiges dans la cour des Tayauts dont:
un puits (qui se trouvait au centre de la cour du château), où sont encore gravées les armoiries des familles de Viry et de la Rivière - seigneurs de Malicorne;
des souterrains, bouchés depuis 1975[réf.nécessaire], qui s'étendent jusqu'au bourg de Colméry;
des meurtrières et des pierres de taille, dont certaines sont sculptées, visibles sur certains bâtiments de la cour des Tayauts;
les fondations du château, visibles du ciel[réf.nécessaire].
Le nom de Malicorne viendrait de la mauvaise réputation de ses premiers seigneurs, peu accueillants et même franchement hostiles. Mal y corne: "Pour ton malheur, en vain, là, appelle au son du cor!".
Galerie
Malicorne.
Puits de la cour des Tayauts.
Église Saint-Aignan.
Le Vaudoisy.
Lavoir du Vaudoisy.
Personnalités liées à la commune
L'abbé Charrault en 1951 (photo de Jean-Louis Coignet).
Étienne et François Dupré d'une part, Antoine Penissiault d'autre part, sont les plus anciens habitants de Colméry identifiés (1519)[29], des patronymes qui ne sont évidemment pas sans rapport avec deux des hameaux de Colméry: les Duprés et les Pénitiaux.
Lucien Charrault (9 avril 1870 à Châteauneuf-Val-de-Bargis – 9 mai 1953 à Colméry) est un ecclésiastique français et un historien local. La photo ci-contre, datant du printemps 1951, le montre dans le jardin de sa maison, située en face de la mairie de Colméry.
Article détaillé: Lucien Charrault.
Armand Desbordes, noble, lieutenant d'infanterie au régiment de Normandie, vit aux Duprés (1699)[30].
François de Guibert, seigneur de Colméry (1648-1673) et autres lieux, se distingue au Portugal, entre 1641 et 1643, lors de la guerre de la Restauration opposant l'Espagne et le Portugal. Le colonel Chantereine - ainsi est-il désigné dans les documents de l'époque - est envoyé au Portugal par Richelieu. On lui décerne alors le grade de colonel de chevau-légers et il prend le commandement d'un régiment français. Salué pour son courage et son sens du commandement, François de Guibert est surnommé par ses soldats portugais le coronel da arcada (colonel de l'arcade) en raison de la grande boucle d'oreille (arcada, en portugais ancien) qu'il porte à l'oreille droite. Les combats auxquels il participe sont relatés dans plusieurs documents d'époque [31]. De retour en France, il vit à Cessy-les-Bois (Nivernais). Les archives font état de sa qualité de conseiller et de maître d'hôtel ordinaire du roi Louis XIV[32].
Notes et références
Notes
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud, 1989.
Jean Lebeuf (abbé), Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre..., vol.1, Auxerre, Perriquet, , 886p. (lire en ligne), p.117.
Cartulaire général de l'Yonne, II, LXXIII.
Minutier du notaire Louis Voullereau, Archives départementales de la Nièvre, 3 E 8 / 142.
Ce château est en effet mentionné par P.-J. Millot, dans sa Contribution à l'histoire de Colméry (1963), mais aucun document d'archive ne vient étayer cette thèse.
Archives départementales du Cher.
Archives départementales de la Nièvre, 3 E 8 / 149.
Jorge Penim de Freitas, O combatente durante a Guerra da Restauração, 1640-1668. Vivência e comportamentos dos militares portugueses e estrangeiros ao serviço de Portugal, Lisboa, Faculdade de Letras da Universidade de Lisboa (texto policopiado de dissertação de mestrado), 2003.
Minutier du notaire Jean Voullereau, Archives départementales de la Nièvre, 3 E 8 / 135.
Voir aussi
Article connexe
Liste des communes de la Nièvre
Bibliographie
P.-J. Millot, «Un prêtre nivernais sous l'Ancien Régime: Hubert-Edme Millot, 1639-1704», Bulletin de la Société scientifique et artistique de Clamecy, no34, , p.34-49 (ISSN0181-0596).
P.-J. Millot, «Contribution à l'histoire de Colméry», Bulletin de la Société scientifique et artistique de Clamecy, no38, (ISSN0181-0596).
Gérard Roumieux, «Les Balbutiements de l’école primaire au début du 19e siècle: l’exemple de Colméry», Mémoires de la Société académique du Nivernais, no76, 1998-1999, p.83-88.
Philippe Cendron, «Un évêque au village: Colméry à la fin du XVIIe siècle», Bulletin de la Société scientifique et artistique de Clamecy, , p.51-96 (ISSN0181-0596).
Philippe Cendron, «Un curé apprécié de ses ouailles (Colméry, 1678-1704)», Bulletin du Cercle généalogique Nivernais-Morvan, no159, , p.24-29 (ISSN0291-0810).
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