Chorges est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
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Chorges Chòrjas (oc) | |
La place du Fort. | |
Héraldique |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Hautes-Alpes |
Arrondissement | Gap |
Intercommunalité | Communauté de communes Serre-Ponçon |
Maire Mandat |
Christian Durand 2020-2026 |
Code postal | 05230 |
Code commune | 05040 |
Démographie | |
Gentilé | Caturiges[1] |
Population municipale |
3 061 hab. (2019 ) |
Densité | 57 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 32′ 47″ nord, 6° 16′ 38″ est |
Altitude | Min. 773 m Max. 2 510 m |
Superficie | 53,34 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Gap (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Chorges (bureau centralisateur) |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | mairie-chorges.fr |
modifier |
Ses habitants sont appelés les Caturiges[1].
La commune est labellisée Village étape depuis 2018.
Neuf communes sont limitrophes[2] de Chorges[3] :
Ancelle | Réallon | |
Montgardin, La Bâtie-Neuve |
Prunières | |
Espinasses | Rousset, Le Sauze-du-Lac |
Pontis |
La commune est arrosée par plusieurs torrents qui coulent du nord au sud le long des pentes du Piolit, des Parias et du Pic de Chabrières, et se dirigent vers la vallée de la Durance. À l'ouest, le torrent des Réallons et le torrent du Dévezet (ce dernier suivant la limite entre les communes de Chorges et de la Bâtie-Neuve) se jettent dans l'Avance, qui prend sa source tout près de la ville de Chorges et s'éloigne vers le sud-ouest[4]. Au centre, le torrent des Moulettes, dont le cours inférieur est noyé sous les eaux du lac de Serre-Ponçon[5] (baie des Moulettes, ou de Chanteloube). À l'est, c'est le torrent de Marasse qui sépare Chorges de Prunières[6].
Le lac de Serre-Ponçon baigne la commune au sud-est sur plusieurs kilomètres, selon un profil très découpé dans un relief relativement accusé. Toute la baie des Moulettes, ou de Chanteloube, ainsi que la moitié de la baie Saint-Michel dépendent de la commune de Chorges.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −3,2 | −2,1 | 0,1 | 3,1 | 6,7 | 9,9 | 12,4 | 12,1 | 9,7 | 5,8 | 0,9 | −1,9 | 4,4 |
Température moyenne (°C) | 1,2 | 2,7 | 5,5 | 8,7 | 12,7 | 16,2 | 19,3 | 18,8 | 15,9 | 11,4 | 5,6 | 2,4 | 10 |
Température maximale moyenne (°C) | 5,7 | 7,6 | 10,9 | 14,4 | 18,6 | 22,4 | 26,2 | 25,5 | 22,1 | 16,9 | 10,4 | 6,7 | 15,6 |
Humidité relative (%) | 66 | 64 | 61 | 61 | 64 | 65 | 59 | 62 | 66 | 68 | 68 | 66 | 64 |
La ville de Chorges est traversée par la route nationale 94 reliant Gap à Embrun et Briançon. Le réseau départemental, géré par le conseil départemental des Hautes-Alpes, est aussi varié[2] :
La ville possède une gare sur la ligne de Veynes à Briançon ; elle est aussi origine d'une ligne menant à Barcelonnette inachevée par suite de la mise en eau du barrage de Serre-Ponçon.
Chorges est une commune rurale[Note 1],[8]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[9],[10]. Elle appartient à l'unité urbaine de Chorges, une unité urbaine monocommunale[11] de 2 973 habitants en 2017, constituant une ville isolée[12],[13].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Gap, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[14],[15].
La commune, bordée par un plan d’eau intérieur d’une superficie supérieure à 1 000 hectares, le lac de Serre-Ponçon, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[16]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (56,6 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (58,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (26,9 %), forêts (24,6 %), terres arables (15,1 %), zones agricoles hétérogènes (10,5 %), eaux continentales[Note 3] (7,1 %), prairies (6 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (5,1 %), zones urbanisées (2,6 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,7 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Le nom de la localité est cité sous la forme Caturigomagus[21]. Ce toponyme est, sans contestation possible, d'origine celtique. Des racines gauloises Cat, Catu (« combat ») avec Ri, Rigo, (« roi ») et Mag (« plaine, champ ou marché »)[22], signifiant le « champ de combat du roi (des Caturiges) ».
Les Cathorigorois se battent dans tous les passages des montagnes contre les armées de Jules César. Le petit peuple de la vallée de la Durance près d'Embrun est appelé Caturiges par César dans le De Bello Gallico[23]. Les Caturiges sont cités sur l'arc de triomphe de Suse. Vaincu, le village gaulois appelé aujourd'hui Chorges est une cité, appelée Civit. Catur. sur un monument élevé par Néron à Chorges, abréviation de civitas Caturigomagus, cité des Caturiges. Selon Pline, les Cathorigorois jouissent des privilèges latins, ce qui n’est pas le cas de la plupart des gallo-romains. La cité gallo-romaine est, au IVe siècle, la capitale du Pagus Rigomagensis de la Notitia Galliarum qui fait partie de la province des Alpes maritimes. Le vicus celte de Caturigomagus a été élevé au rang de cité en 450. La civitas de Chorges devait englober la vallée de l'Ubaye. Chorges devient alors la capitale d’un évêché dépendant de l'archidiocèse d'Embrun, supprimé à l’époque de l’installation des Burgondes, vers 480, mais une bulle du pape Victor II à l'archevêque d'Embrun datée de 1057 cite encore l'évêché de Rigomagensium.
L'ancienne voie romaine et le marché-vicus, ou magos, se trouvaient autrefois au nord de l'agglomération actuelle, sur le plateau.
Les actes de l'évêque métropolitain d'Embrun saint Pelade nous apprennent qu'il est venu à Chorges en 514 pour inaugurer un nouveau templum[24].
Aux XIe et XIIe siècles, l’Embrunais dépend d'un administrateur. Chorges est indépendante d’Embrun et possède sa châtellenie et son tribunal ou Cour commune. La bourgade est détruite avant 1077 par une guerre, selon Joseph Roman. Mais l’acte qui parle de la reconstruction, qui va durer un siècle, évoque peut-être des ruines datant des guerres contre les Sarrasins.
Entre 1080 et 1083, Chorges est le centre d'un conflit opposant les moines de Sainte-Marie-Saint-Victor, dépendant de l'abbaye Saint-Victor de Marseille et les chevaliers qui leur disputent des terres. Ces événements sont rapportés par les cartulaires de Saint-Victor de Marseille et ont fait l'objet d'un réexamen récent par Florian Mazel.
Le 23 juin 1585, le duc de Lesdiguières prend la ville[25],[26].
Chorges est initialement choisie comme siège du chef-lieu du département des Hautes-Alpes (1790), avant que celui-ci ne soit transféré à Gap.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1790 | 1800 | Jean Jacques Souchon | ||
1800 | 1808 | Jean François Rispaud d'Aiguebelle | ||
1808 | 1810 | Joseph Devars | ||
1810 | 1816 | Jean Masson | ||
1816 | 1819 | Jean Jacques Souchon | ||
1819 | 1826 | Étienne Frédéric Provansal | ||
1826 | 1834 | Jean Honoré Bertrand | ||
1834 | 1848 | Joseph Frédéric Provansal | ||
1848 | 1851 | Jean Honoré Bertrand | ||
1851 | 1856 | Claude Durand | ||
1856 | 1863 | Jean Baptiste Nicolas | ||
1864 | 1875 | Jean Joseph Dioque | ||
1875 | 1878 | Maurice Augier | ||
1878 | 1886 | Antoine Gustave Provansal | ||
1886 | 1888 | Antoine Aubin | ||
1888 | 1892 | Joseph Sarlin | ||
1892 | 1895 | Louis Bertrand | ||
1895 | 1902 | Félix Garcin | ||
1902 | 1908 | Louis Dusserre | ||
1908 | 1919 | Antoine Gustave Provansal | ||
1919 | 1925 | Raoul Bertrand | ||
1925 | 1940 | Louis Masson | ||
1940 | 1942 | Joseph Eyraud | premier adjoint, fait fonction de maire | |
1942 | 1944 | Albert Dioque | ||
1944 | 1945 | Marcel Guibaud | ||
1945 | 1947 | Denis Disdier | ||
1947 | 1953 | Guy Dupuy | ||
1953 | 1959 | Henri Gelpy | ||
1959 | 1965 | Antoine Podevigne | ||
1965 | 1971 | Jacqueline Brandi | ||
1971 | 1983 | Lucien Guibaud | PCF | |
1983 | 2001 | André Arnaud | RPR | |
mars 2001 | mars 2008 | François Fennebresque | PS | |
mars 2008 | En cours | Christian Durand[28],[29] | Agriculteur sur moyenne exploitation |
La commune a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2009[30].
Chorges fait partie :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[33].
En 2019, la commune comptait 3 061 habitants[Note 4], en augmentation de 10,35 % par rapport à 2013 (Hautes-Alpes : +1,39 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 650 | 1 508 | 1 719 | 1 936 | 2 009 | 2 010 | 1 891 | 1 872 | 1 892 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 799 | 1 814 | 1 795 | 1 707 | 1 770 | 1 989 | 1 617 | 1 480 | 1 559 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 377 | 1 406 | 1 351 | 1 270 | 1 269 | 1 363 | 1 308 | 1 248 | 1 263 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 141 | 1 173 | 1 242 | 1 391 | 1 561 | 1 882 | 2 353 | 2 485 | 2 774 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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3 055 | 3 061 | - | - | - | - | - | - | - |
L'église primitive de Chorges a été construite de 1121 à 1124 par les religieux de l'abbaye Saint-Victor de Marseille.
Elle eut à subir bien des vicissitudes : pillée par les mercenaires de François Ier en 1517, puis saccagée par les protestants de Louis Ayme en 1569, et occupée par le duc de Lesdiguières en 1585. Puis l'église est incendiée à trois reprises : en 1586 lors du siège de Chorges par Bernard de Nogaret, en 1692 lors de l'invasion du Dauphiné et en 1699 par les troupes du duc de Savoie Victor-Amédée II.
Elle est choisie pendant la Révolution pour réunir du 4 au 15 juillet 1790 les 226 électeurs constituant la première assemblée départementale pour former le département des Hautes-Alpes nouvellement créé ; mais ils choisirent Gap comme chef–lieu.
L'église paroissiale Saint-Victor actuelle a gardé quelques survivances romanes après les restructurations intervenues aux XVIe et XVIIe siècles. Elle a été classée monument historique en 1862[36].
Saint-Victor est de style composite. Elle est constituée d'une nef rectangulaire de deux travées assez massives qui précèdent un chœur plus bas que le reste de l'édifice. L'ensemble des travées de la nef est voûté d'une anse de panier très irrégulière qui remplace probablement une couverture charpentée. Sur la façade méridionale, deux des trois anciennes baies romanes en plein cintre, très hautes, ont été maintenues. Dans la première travée, un pilier qui ne paraît pas antérieur au XIVe siècle soutient la tribune. On y reconnaît des motifs géométriques (triangles, cercles, et une roue à huit branches), tandis que sur le bénitier sont représentées des coquilles Saint-Jacques. À l'extérieur, l'abside pentagonale retient l'attention par sa forme assez inhabituelle ; bien qu'elle paraisse assez remaniée son style reste roman. La façade méridionale garde également quelques marques de son appareil roman d'origine, malgré l'emploi de moellons de facture assez composite. La couleur rougeâtre indique la trace des incendies. On y distingue des traces d'arcs et de nombreux coups de sabre qui signalent les reprises. Dans l'ensemble, le monument a gardé, surtout au côté méridional, un aspect roman, renforcé par le caractère massif des proportions.
Le clocher prend appui sur le côté nord. Les deux étages supérieurs sont délimités entre eux par un cordon. Uniques à l'étage inférieur, les fenêtres sont géminées au-dessus. L'utilisation d'enroulements dans les colonnettes du clocher reste un usage archaïque.
L'accès sur le côté gauche se compose d'une porte avec arc en plein cintre à tores qu'accompagnent des colonnettes en retrait, dont les chapiteaux offrent un décor de type traditionnel (crochets, feuilles, écussons, anges, animaux) plus tardif que l'ensemble du monument. Dans ce portail l'emploi d'un trumeau central, exceptionnel dans le département, montre des tentatives d'innovation et l'application d'influences extérieures.
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