Cheylard-l'Évêque est une commune française, située dans le nord-est du département de la Lozère en région Occitanie.
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Exposée à un climat de montagne, elle est drainée par le Cheylard, le Donozau, le Langouyrou, le Cartalaye, le Puech Aranc et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Cheylard-l'Évêque est une commune rurale qui compte 63 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 410 habitants en 1901. Ses habitants sont appelés les Cheylardiens ou Cheylardiennes.
Elle fait partie de la communauté de communes du Haut Allier.
Rocles | Saint-Flour-de-Mercoire | |
Chaudeyrac | ![]() |
Luc |
Saint-Frézal-d'Albuges | Mont Lozère et Goulet |
La superficie de Cheylard-l'Évêque est de 2 964 hectares (29,64 km2) avec une altitude minimum de 1 055 mètres et un maximum de 1 491 mètres.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat de montagne », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, la température décroît rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nébulosité minimale en hiver et maximale en été. Les vents et les précipitations varient notablement selon le lieu[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré suivant[2].
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Loubaresse », sur la commune de Loubaresse, mise en service en 1947[7]et qui se trouve à 20 km à vol d'oiseau[8],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 7,7 °C et la hauteur de précipitations de 1 990,2 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Lanas Syn », sur la commune de Lanas, dans le département de l'Ardèche, mise en service en 1990 et à 49 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 13,6 °C pour la période 1971-2000[11], à 13,5 °C pour 1981-2010[12], puis à 13,9 °C pour 1991-2020[13].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 2[Note 4] est recensée sur la commune[14] : la « forêt de Mercoire » (11 190 ha), couvrant 7 communes du département[15].
Cheylard-l'Évêque est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[16],[I 1],[17]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (87,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (89,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (79,1 %), prairies (10,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (8,4 %), zones agricoles hétérogènes (1,7 %)[18].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Cheylard-l'Évêque est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à un risque particulier : le risque de radon[19]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[20].
Cheylard-l'Évêque est exposée au risque de feu de forêt. Un plan départemental de protection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été approuvé en décembre 2014 pour la période 2014-2023[21]. Les mesures individuelles de prévention contre les incendies sont précisées par divers arrêtés préfectoraux et s’appliquent dans les zones exposées aux incendies de forêt et à moins de 200 mètres de celles-ci. L’arrêté du , complété par un arrêté de 2020, réglemente l'emploi du feu en interdisant notamment d’apporter du feu, de fumer et de jeter des mégots de cigarette dans les espaces sensibles et sur les voies qui les traversent sous peine de sanctions. L'arrêté du , abrogeant un arrêté de 2002, rend le débroussaillement obligatoire, incombant au propriétaire ou ayant droit[Note 6],[21],[22].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des éboulements, chutes de pierres et de blocs et des glissements de terrain[23].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. Aucune partie du territoire de la commune n'est en aléa moyen ou fort (15,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 87 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, aucun n'est en aléa moyen ou fort, à comparer aux 14 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[24],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[25].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1994 et 2003.
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Cheylard-l'Évêque est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[26].
La commune de Cheylard-l'Evêque tient son nom de l’occitan "chaillou" dérivé du gaulois "cal" qui signifie "rocher pour le guet". On y rattacha le mot "évêque" parce qu’un évêque de Mende, Guillaume VI acheta le Cheylard au seigneur de Randon en 1321. Le Cheylard et la forêt sont indissociables, c’est grâce à celle-ci que le village s’est développé. Il resta sur le promontoire jusqu’au XIXe siècle, puis il s’installa au pied du rocher et devint une commune en 1888 par détachement de la commune de Chaudeyrac. En haut du rocher, une chapelle dédiée à Notre-Dame de toutes les Grâces offre une vue magnifique sur le village et la forêt. L’église paroissiale est à signaler car son clocher provient de l’abbaye des Dames de Mercoire et date du XIIe siècle.
La commune de Cheylard-l'Évêque est membre de la communauté de communes du Haut Allier[I 4], un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Langogne. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[27].
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Mende, à la circonscription administrative de l'État de la Lozère et à la région Occitanie[I 4].
Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Langogne pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[I 4], et de la circonscription de la Lozère pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[28].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
2001 | 2014 | Régis Malzieu | | |
2014 | En cours | Philippe Pin |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1891. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[30].
En 2019, la commune comptait 63 habitants[Note 7], en augmentation de 1,61 % par rapport à 2013 (Lozère : 0 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1891 | 1896 | 1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
342 | 322 | 410 | 380 | 389 | 301 | 284 | 293 | 266 |
1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
231 | 211 | 184 | 151 | 125 | 114 | 60 | 54 | 60 |
2008 | 2013 | 2018 | 2019 | - | - | - | - | - |
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62 | 62 | 63 | 63 | - | - | - | - | - |
2008 | 2013 | 2018 | |
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Commune[I 5] | 6,5 % | 2,9 % | 5,6 % |
Département[I 6] | 5 % | 6,4 % | 7,1 % |
France entière[I 7] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 36 personnes, parmi lesquelles on compte 61,1 % d'actifs (55,6 % ayant un emploi et 5,6 % de chômeurs) et 38,9 % d'inactifs[Note 8],[I 5]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et département, alors qu'en 2008 il était supérieur à celui du département et inférieur à celui de la France.
La commune est hors attraction des villes[Carte 3],[I 8]. Elle compte 12 emplois en 2018, contre 11 en 2013 et 16 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 21, soit un indicateur de concentration d'emploi de 57,3 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 39,7 %[I 9].
Sur ces 21 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 10 travaillent dans la commune, soit 48 % des habitants[I 10]. Pour se rendre au travail, 57,1 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 4,8 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 38,1 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 11].
L'écrivain écossais Robert Louis Stevenson traversa Cheylard-l'Évêque le lors de son périple à travers les Cévennes relaté dans son Voyage avec un âne dans les Cévennes (1879)[33].
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