Carquebut est une ancienne commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 296 habitants[Note 1], commune déléguée au sein de Sainte-Mère-Église depuis le .
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Cette commune est au cœur du parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin. D'une superficie de 854 hectares, elle est divisée entre marais (Marais des Mottes, Marais de la Pigachière, Marais d'Éturville) et les collines environnantes. L'altitude maximale est de environ 30 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Les principaux hameaux de Carquebut sont: Éturville, le Petit Hameau, le Grand Hameau, le Port, les Raillières et Vigilant.
La principale route de la commune est la route nationale 13 qui relie Caen à Cherbourg. De même, la voie de chemin de fer Paris-Cherbourg traverse Carquebut.
Toponymie
Le nom de cette commune est le seul du doyenné de Plain qui semble avoir un nom d'origine entièrement scandinave ou anglo-scandinave. Il est attesté sous les formes Querquebu en 1165 - 1173[1]; Kirkebi en 1204[2]; Kerkebu en 1228[3].
Ce nom est issu de la combinaison des éléments kirkja «église»[Note 2] et bú «maison, ferme; résidence, domaine; village»[4],[5],[2], soit «le village de l'église», «le domaine rural (près) de l'église» ou encore «la maison (près) de l'église». L'ancien norois bú s'est ici très probablement croisé avec l'ancien anglais de même origine bū (forme fléchie bȳ) «résidence», forme sous laquelle il a dû se fixer[5],[Note 3].
Plusieurs villages scandinaves ont le même nom: Kirkeby au Danemark, Kyrkby, Kyrkeby en Suède, et de nombreux Kirby, Kirkby en Angleterre (plus d'une quarantaine d'exemples).
Remarque
De manière assez incompréhensible[5], le deuxième élément de ce toponyme est expliqué par l'ancien norois buth (variante both) «abri temporaire, cabane; maison» par François de Beaurepaire[3], et à sa suite René Lepelley[6], alors qu'il avait été parfaitement analysé par Auguste Longnon[7], Auguste Vincent[8], Albert Dauzat[4], Jean Adigard des Gautries et Fernand Lechanteur[9], et finalement Ernest Nègre[10]. Or les formes anciennes sont sans appel: nulle trace de dentale à la finale, contrairement aux produits de buth / both qui aboutissent d'ailleurs normalement en Normandie à -bo(t) ou -beu(f) et leurs variantes graphiques diverses[5].
Histoire
Armes des La Luzerne.
La seigneurie de Carquebut a appartenu à la famille de La Luzerne, qui portait d'azur à la croix ancrée d'or chargée de cinq coquilles de gueules.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[18],[Note 4].
En 2019, la commune comptait 296habitants, en diminution de −11,11% par rapport à 2014 (Manche: 0,44%, France hors Mayotte: 2,49%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
498
508
558
590
566
553
589
593
605
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
575
576
539
480
511
476
483
495
484
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
457
444
411
387
396
389
387
399
350
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2008
2013
2018
314
365
318
298
289
295
298
329
297
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2019
-
-
-
-
-
-
-
-
296
-
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[19] puis Insee à partir de 2006[20].)
Histogramme de l'évolution démographique
Économie
La principale activité économique de la commune est l'agriculture. La déchèterie de la communauté de communes est sur le territoire de la commune. Carquebut compte aussi une maison de retraite.
Lieux et monuments
Les marais de Carquebut.
Le manoir de Franquetot (XVesiècle). Il y avait avant la Révolution une chapelle Saint-Pierre qui était desservie par le curé de Saint-Côme-du-Mont (principal décimateur).
Le manoir de Courcy. Propriété des Gourmont, famille de Remy de Gourmont. Le manoir est du XVIIIesiècle avec un pavillon central à pilastres surmonté d'un fronton triangulaire. Haut d'un étage sur rez-de-chaussée, seul l'étage, qui s'éclaire par des fenêtres à linteaux droits, sert d'habitation. Les communs, plus anciens, comprennent une charretterie à trois arcades[21].
Le manoir du Port (dont les dernières traces ont disparu au début des années 1900).
Le manoir de Martainville (détruit dans les années 1880 pour les pierres).
Le manoir des Fontaines (XVIIIesiècle) est actuellement une maison de retraite. Dans un aveu du par Charles de Gourmont, écuyer, il est fait mention d'une motte au fief des Fontaines «…Et sur le dit fief il y a apparence de vieil manoir antien, auquel restes encore une vieille tour bataillère le tout clos à motte et fossez.»[14],[22].
L'église (XIIIeetXVIesiècles): édifice de la fin du XIIIesiècle de style gothique, placée sous le vocable de saint Ouen. L'ensemble, de plan cruciforme, est composé d'une nef unique avec un chœur de trois travées à chevet plat, et de trois chapelles latérales ajoutées aux XVeetXVIesiècles communiquant avec le transept. Le clocher du XVesiècle est coiffé d'une flèche octogonale. Le logis du sacristain est situé au-dessus de la chapelle dite des Hommes. À l'intérieur un maître-autel du XVIIIesiècle[23].
Le Manoir (XVIesiècle), et son escalier en vis, inscrit à l'Inventaire général du patrimoine culturel[24].
La fontaine Saint-Ouen inaugurée vers 650 par saint Ouen, évêque de Rouen.
Personnalités liées à la commune
Émile Frédéric Jean Alexandre Sevestre est né à Carquebut le de Frédéric Jean et d’Apoline Désirée qui étaient cultivateurs dans la commune.
Doué d'une grande intelligence, le jeune Émile rentre au collège diocésain de Valognes où il suit de brillantes études et remporte plusieurs prix d'excellence, notamment le prix d'honneur de la dissertation de philosophie et le prix d'honneur de l'enseignement religieux. En 1895, il sort du collège et le , il est ordonné prêtre. Ensuite appelé à sa mission pastorale, il est successivement vicaire de Saint-Sauveur-Lendelin, missionnaire à Notre-Dame-sur-Vire, vicaire à Saint-Nicolas de Coutances, professeur au petit séminaire et au collège de Valognes et vicaire à Saint-Croix de Saint-Lô. Mais finalement, le , il se retire à Carquebut pour se consacrer au travail d'historien qui va le rendre célèbre.
Dès lors, c'est une montagne de travaux d'une grande qualité qui se succèdent. Son domaine de prédilection, l'histoire religieuse de la Révolution française occupe une grande partie de son œuvre. On peut en citer quelques titres (une bibliographie complète est proposée par Remy Villand dans sa monographie sur Carquebut):
L'Histoire, le texte et la destinée du Concordat, Angers, Siraudeau, 1903;
Étude critique des sources de l'Histoire religieuse de la Révolution en Normandie, Paris, Picard, 1916;
Le Personnel de l'Église constitutionnelle en Normandie (1791-1795), Paris, Picard, 1925.
Une autre particularité de l'abbé Sevestre, est qu'il est le seul habitant de Carquebut à avoir été chargé de cours à l'École pratique des hautes études, et professeur à l'école des Sciences sociales de Paris. Il est également l'ami d'Alphonse Aulard, fondateur de la Ligue des droits de l'homme, ce qui lui attira la méfiance des autres prêtres du diocèse.
Cependant, tout ne va pas pour le mieux pour notre abbé. En effet, son caractère particulier, son âge avançant, l'abbé Sevestre, retiré à Carquebut, se trouve de plus en plus isolé et meurt dans l'indifférence le dans sa maison de Carquebut (actuelle maison de MmeCécile Barbey). Cependant, son œuvre grandissime lui vaut l'hommage de ses pairs. Ainsi, M.Gabriel Le Bras, président de la Société d'Histoire ecclésiastique de la France, dit d'Émile Sevestre en parlant des morts de l'année: «Combien de nos compatriotes ont connu l'histoire religieuse de la Révolution française comme l'abbé Émile Sevestre?».
Émile Sevestre lui-même écrit ces phrases touchantes: «Mes ouvrages ont été pendant ma vie mes meilleures consolations et mes avocats les plus éloquents. Ils m'ont fait oublier les mesquineries et les tristesses de la vie. Ils m'ont vengé des attaques injustement dirigées contre ma personne. À ma mort et après ma mort, ils ne m'abandonneront pas. C'est le seul cortège que je souhaite.»
Notes et références
Notes
Population municipale 2019, légale en 2022.
L’ancien noroiskirkja «église» représente un emprunt au germanique occidental °kirika (cf. anglaischurch, néerlandaiskerk, allemandKirche), lui-même tiré du grec médiéval ϰυριϰόν (kūrikón), réfection de ϰυριϰαόν [δῶμα] (kūriakón [dōma]) «[maison] du seigneur»), adjectif (ici neutre) dérivé de ϰύριος (kūrios) «seigneur». Ce dernier mot est issu d'un radical indo-européen °kū-ro- «puissant» (d’abord «enflé, gonflé»), forme suffixée du degré zéro de °keuə- «enfler» [in Dominique Fournier, Wikimanche]
L'ancien norois bú a comme équivalents modernes l'islandaisbú (même sens), le suédoisby «village», le danoisby «ville», etc. Il se rattache au radical °bū- «habiter, résider» < indo-européen °bʰū-, degré zéro allongé de la racine °bʰeu- «être», initialement «croître, devenir» (cf. anglaisto be, bretonbout, russeбыть (byt’) «être») [in Dominique Fournier, Wikimanche].
Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016,etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
Léopold Delisle, Recueil des actes de Henri II, revu et publié par Élie Berger, t. I, Imprimerie Nationale, Paris, 1916, p. 540, § CCCCXII.
Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie, OREP éditions, 2009, p. 89.
François de Beaurepaire, Les Noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 93.
Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, Paris, 1963 (rééd. Guénégaud, avec supplément de Marie-Thérèse Morlet), p. 150a.
Dominique Fournier: «Carquebut» in Wikimanche (lire en ligne)
René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, 1993, p. 86b.
Auguste Longnon, Les Noms de lieux de la France, Paris, 1920-1929; rééd. Champion, Paris, 1979, p. 283, § 1178-1181.
Auguste Vincent, Toponymie de la France, Bruxelles, 1937, p. 159, § 372.
Jean Adigard des Gautries & Fernand Lechanteur, «Les Noms de communes de Normandie», in Annales de Normandie, XVI (juin 1966), § 586.
Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 1015, § 18283.
René Gautier et al. (préf.Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche: Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll.«Inédits & Introuvables», , 704p. (ISBN978-2-35458-036-0), p.135.
Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin: Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296p. (ISBN978-2-913920-38-5), p.249.
Florence Delacampagne, «Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIesiècle): Étude historique et topographique», dans Archéologie médiévale, t.12, (lire en ligne sur Persée.), p.200.
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