Bure est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est.
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Le village, lieu d'implantation du laboratoire de Bure destiné aux recherches sur le stockage des déchets radioactifs en couche géologique profonde, est régulièrement le théâtre d'un conflit d'aménagement se traduisant par des manifestations hostiles à ce projet et à l'industrie nucléaire en général.
Bure est située aux confins des départements de la Meuse, de la Haute-Marne et des Vosges. Par distance orthodromique, la localité se situe à 33 kilomètres de Bar-le-Duc et de Saint-Dizier, à 64 kilomètres de Nancy, et 54 kilomètres (non orthodromique) de Vittel et Contrexéville.
Bure est limitrophe de cinq communes, trois comprises dans le département de la Meuse et appartenant au canton de Montiers-sur-Saulx, à savoir : Mandres-en-Barrois, Montiers-sur-Saulx et Ribeaucourt ; et deux localités de la Haute-Marne (région Champagne-Ardenne) : Gillaumé et Saudron, sises dans le canton de Poissons.
Ribeaucourt | Ribeaucourt | Bonnet |
Saudron | ![]() |
Mandres-en-Barrois |
Saudron | Saudron | Mandres-en-Barrois |
Bure est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (72,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (74,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (60 %), forêts (24,3 %), prairies (12,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,8 %), zones urbanisées (1,5 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Anciennes mentions : Bura (1135), Bures (1793)[8].
Plus que l'habit du moine qui décore son blason, Bure tire son nom d'un lieu d'origine, assez fréquent dans les départements de la Meuse, Cote-d'Or, Calvados, Essonne, Orne. Issu du germanique bur, hutte, habitation. Cette étymologie a été imposée par un article de Jean Haust, paru en 1920 dans le Bulletin du dictionnaire wallon.
Au XVIIe siècle, les termes bur, bure, beûr (liégeois) sont fréquents à cette époque dans le sens "puits de mine" ; mais ils signifient parfois "trou", "fosse" (notamment pour enfoncer des piliers), "creux" (dans un arbre, un tronc). En gaumais et ardennais, on trouve la forme bore, "tronc, tige végétale" et bora, "très haut". Une expression, « fosse ou burres » figure dans le règlement des "ouvrages de hulhiers" datant de 1403 et reproduit par Jean de Stavelot.[9]
À la suite de fouilles réalisées par l'Inrap en 2015 et 2016, une enceinte néolithique datant de la première moitié du 4e millénaire avant notre ère a été découverte, à la limite de Bure, Saudron et Gillaumé[10].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 2001 | En cours | Gérard Antoine [11] Réélu pour le mandat 2020-2026 |
Agriculteur |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[13].
En 2019, la commune comptait 81 habitants[Note 2], en diminution de 1,22 % par rapport à 2013 (Meuse : −4,17 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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295 | 309 | 313 | 343 | 353 | 341 | 333 | 333 | 346 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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366 | 356 | 348 | 314 | 290 | 273 | 251 | 249 | 220 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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225 | 225 | 199 | 196 | 184 | 149 | 149 | 147 | 170 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
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135 | 119 | 106 | 105 | 92 | 85 | 91 | 92 | 86 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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84 | 81 | - | - | - | - | - | - | - |
Sur le territoire de la commune est implanté le laboratoire de Bure destiné aux recherches sur le stockage des déchets radioactifs en couche géologique profonde. Ce laboratoire souterrain est exploité par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA). La commune accueille également la « Maison de résistance à la poubelle nucléaire de Bure »[15], animée par l'association Bure Zone Libre. Ce lieu est un espace d'information indépendante sur le projet de l'ANDRA et l'industrie nucléaire en général, de rencontres militantes, de promotions des énergies renouvelables et alternatives.
Selon le BRGM, le territoire de la commune de Bure est doté d'un certain potentiel géothermique dans la nappe aquifère du Tithonien[16] (c'est-à-dire entre 0 et 10 mètres de profondeur). Les forages effectués par l'Andra en 2007-2008 à Montiers-sur-Saulx ont montré qu'il n'existe pas de ressources géothermiques exceptionnelles au niveau où le laboratoire souterrain effectue ses recherches et où pourrait être implanté un jour le centre de stockage souterrain de déchets[17]. La Commission nationale d'évaluation aboutit aux mêmes conclusions[18].
Fin 2013, à la demande du comité local d'information et de suivi du laboratoire de Bure, l'entreprise suisse spécialisée en géothermie Geowatt effectue une étude au terme de laquelle elle conclut que « les ressources géothermiques peuvent être aujourd'hui exploitées de manière économique, avec l'emploi de technique et de matériel appropriés, et que l'enfouissement des déchets radioactifs rend inaccessible l’accès [sic] aux ressources géothermiques ». Plusieurs associations écologistes portent alors plainte contre l’ANDRA pour dissimulation, mais elles sont déboutées d’abord par le tribunal de grande instance de Nanterre qui ne reconnaît pas leur intérêt à agir, puis par la cour d'appel de Versailles qui considère que la communication de l'ANDRA sur la question est conforme à la réalité[19].
Le lavoir abrite aujourd'hui le CLIS[20] (Comité local d'information et de suivi du laboratoire de Bure).
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Blason | Parti : au 1er d'or au moine en robe de bure au naturel, au 2e palé contre-palé d'argent et de gueules ; le tout sommé d'un chef d'azur à la sauterelle d'or. |
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Détails | « Quelques maisons nobles peuvent avoir pris la sauterelle dans leurs armes, en mémoire de ce que quelqu'un de leurs ancêtres a vaincu et chassé une horde de barbares qui voulaient envahir une partie du royaume, soit par terre soit par mer »[21]. Blason composé et dessiné par R.A LOUIS et adopté par la commune en juin 2011 |
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