Brioude [bʁijud] Écouter est une commune française située dans le département de la Haute-Loire (dont elle est une sous-préfecture), en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Brioude | |
Place Saint-Julien et portail méridional de la basilique Saint-Julien. | |
Blason |
Logo |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Haute-Loire (sous-préfecture) |
Arrondissement | Brioude (chef-lieu) |
Intercommunalité | Communauté de communes Brioude Sud Auvergne (siège) |
Maire Mandat |
Jean-Luc Vachelard 2020-2026 |
Code postal | 43100 |
Code commune | 43040 |
Démographie | |
Gentilé | Brivadois(es) |
Population municipale |
6 609 hab. (2019 ) |
Densité | 489 hab./km2 |
Population agglomération |
8 131 hab. (2019) |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 17′ 42″ nord, 3° 23′ 06″ est |
Altitude | 518 m Min. 414 m Max. 622 m |
Superficie | 13,52 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Brioude (ville-centre) |
Aire d'attraction | Brioude (commune-centre) |
Élections | |
Départementales | Canton de Brioude (bureau centralisateur) |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | brioude.fr |
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Ses habitants sont appelés les Brivadois et les Brivadoises.
Avec 6 609 habitants en 2019, Brioude est la quatrième ville la plus peuplée du département, derrière Le Puy-en-Velay, Monistrol-sur-Loire et Yssingeaux.
La commune de Brioude se trouve dans le département de la Haute-Loire, en région Auvergne-Rhône-Alpes[a 1].
Elle se situe à 58 km par la route[Note 1] du Puy-en-Velay[1], préfecture du département.
Les communes les plus proches[Note 2] sont[2] : Paulhac (2,9 km), Fontannes (3,2 km), Vieille-Brioude (3,5 km), Saint-Laurent-Chabreuges (3,8 km), Lamothe (3,8 km), Beaumont (4,0 km), Cohade (4,9 km), Lavaudieu (6,5 km).
Capitale du Brivadois, la ville est située, à plus de 400 mètres d'altitude, dans une petite Limagne qui porte son nom. À l'est, les monts du Livradois surplombent la plaine tandis qu'au sud et à l'ouest commence la Margeride. Surnommée « Brioude la Douce » depuis Sidoine Apollinaire, au Ve siècle, la ville, attractive et commerçante, est la capitale du Brivadois.
L'altitude moyenne de la commune est de 518 m[3].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat est une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré suivant[4].
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Avec le changement climatique, ces variables ont pu depuis évoluer. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales[7]. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1957 à 1990 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[8]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −1,8 | −1,3 | 0,9 | 2,8 | 6,5 | 9,8 | 12,1 | 11,2 | 9,1 | 6 | 1,7 | −0,4 | 4,7 |
Température moyenne (°C) | 2,7 | 3,9 | 6,6 | 9 | 12,9 | 16,6 | 20,2 | 19 | 16,4 | 12,1 | 6,6 | 3,9 | 10,9 |
Température maximale moyenne (°C) | 7,2 | 9,1 | 12,4 | 15,2 | 19,4 | 23,5 | 28,2 | 26,8 | 23,8 | 18,3 | 11,5 | 8,2 | 17 |
Record de froid (°C) date du record |
−24 05.01.1971 |
−20 05.02.1963 |
−13,5 08.03.1971 |
−6 12.04.1976 |
−5 01.05.1962 |
0 04.06.1962 |
2,4 04.07.1979 |
1 27.08.1966 |
−2,5 27.09.1972 |
−5 30.10.1963 |
−9,5 09.11.1981 |
−18 18.12.1963 |
−24 1971 |
Record de chaleur (°C) date du record |
17 21.01.1969 |
25 27.02.1960 |
27,3 25.03.1981 |
30 16.04.1970 |
34 14.05.1965 |
38 28.06.1968 |
40,3 31.07.1983 |
40 13.08.1966 |
36,6 16.09.1987 |
29,9 03.10.1983 |
26 02.11.1962 |
19,2 30.12.1983 |
40,3 1983 |
Précipitations (mm) | 30,8 | 26,2 | 30,6 | 57,6 | 80,3 | 67,2 | 54,9 | 58,3 | 69 | 64,3 | 46,8 | 36,5 | 622,5 |
L'Allier est le seul cours d'eau traversant Brioude[9].
Brioude est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[10],[11],[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Brioude, une agglomération intra-départementale regroupant 3 communes[13] et 8 131 habitants en 2019, dont elle est ville-centre[14],[15].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brioude, dont elle est la commune-centre[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 39 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[16],[17].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (58,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (63,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (38,8 %), zones urbanisées (30 %), prairies (17,2 %), forêts (4,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,6 %), mines, décharges et chantiers (2,5 %), zones agricoles hétérogènes (2,2 %)[18].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
256 odonymes recensés à Brioude au | ||||||||||||||||||
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Allée | Ave. | Bld | Chemin | Cité | Imp. | Montée | Pass. | Place | Pont | Quai | Rd-point | Route | Rue | Ruelle | Sentier | Square | Autres | Total |
5 [N 1] | 16 | 4 [N 2] | 10 | 0 | 19 | 1 [N 3] | 0 | 24 | 0 | 0 | 0 | 4 [N 4] | 166 [N 5] | 0 | 0 | 0 | 7 [N 6] | 256 |
Notes « N » |
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Sources : rue-ville.info & annuaire-mairie.fr & OpenStreetMap | ||||||||||||||||||
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 4 434, alors qu'il était de 4 420 en 2013 et de 4 323 en 2008[a 2].
Parmi ces logements, 76,9 % étaient des résidences principales, 5,3 % des résidences secondaires et 17,8 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 57,6 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 42,3 % des appartements[a 3].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Brioude en 2018 en comparaison avec celle de la Haute-Loire et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (5,3 %) inférieure à celle du département (16,1 %) mais supérieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 52,1 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (52,7 % en 2013), contre 70 % pour la Haute-Loire et 57,5 pour la France entière[a 4].
Typologie | Brioude[a 2] | Haute-Loire[a 5] | France entière[a 6] |
---|---|---|---|
Résidences principales (en %) | 76,9 | 71,5 | 82,1 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 5,3 | 16,1 | 9,7 |
Logements vacants (en %) | 17,8 | 12,4 | 8,2 |
L'autoroute A75 (Paris-Béziers) passe à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Brioude (accès nord sortie 20, le Puy-en-Velay (RN 102), accès sud sortie 22). Un aménagement en voie express est en cours de construction sur la RN 102 entre l'A75 et Brioude. La RN 102 se prolonge vers Le Puy-en-Velay et des routes départementales desservent Massiac (Cantal) et La Chaise-Dieu.
La gare de Brioude est sur la ligne ferroviaire de Saint-Germain-des-Fossés à Nîmes où circulent des trains TER Auvergne-Rhône-Alpes dans chaque sens entre Clermont-Ferrand, Arvant, Saint-Georges-d'Aurac et Le Puy-en-Velay ou Nîmes (ainsi que l'Intercités Le Cévenol reliant Clermont-Ferrand à Nîmes). Quelques trains permettent des correspondances avec la plupart des Intercités de la ligne de Paris à Clermont-Ferrand.
Un aérodrome est situé à 2,5 km au nord sur la commune de Beaumont. Les aéroports les plus proches de Brioude sont ceux du Puy - Loudes à 50 km au sud et de Clermont-Ferrand Auvergne à 60 km au nord.
Attestée sous la forme Brivate au VIe siècle.
En dialecte auvergnat, Brioude est transcrit en graphie occitane classique Briude [ˈbriwdə/ˈbrijde] et en norme bonnaudienne Bride. Ce nom est le résultat d'une longue évolution[19] depuis le mot celte gaulois « briuati » (qui est muni d'un pont), celui-ci étant situé à Vieille-Brioude, au sud à 3 kilomètres[20]. Ce terme nous rappelle donc que le franchissement de l'Allier dans cette région a été un défi pendant des siècles.
À proximité de l'aérodrome de Brioude-Beaumont un site de surface a livré de l'industrie pré-acheuléenne à l'âge estimé entre 80 000 et 5 000 ans[21].
Le nom de la ville ainsi que quelques faciès céramiques exhumés au sud du bourg[22] confirmeraient l'origine laténienne de l'agglomération brivadoise. Toutefois, hors de l'archéologie, qui atteste une présence gallo-romaine certaine sur le site pour tout le Haut-Empire, les évocations historiques de la ville sont plus tardives.
Tout ce que l'on sait de Brioude pour les hautes époques est à rapporter à l'apparition du culte de saint Julien. Ce martyr fut décapité probablement sur place ou peut-être dans la proche localité de Vinzelles (Puy-de-Dôme, com. Bansat, cant. Sauxillanges) à l'occasion des persécutions de Dioclétien, dans les premières décennies du IVe siècle[23].
Le chroniqueur Grégoire de Tours, dans la Passion qu'il consacre à Julien et rédige vers 581-587, évoque la tradition selon laquelle le premier aménagement du tombeau du saint serait le fait d'aristocrates priscillianistes ibériques repentis ayant échappé aux condamnations du mouvement à Trèves par l'usurpateur Maxime[24]. Au regard du reste du récit des origines du culte, le plus souvent fort évasif, ces détails sont trop précis pour ne pas avoir été collectés localement ou lus sur des écrits du temps qui ne nous sont pas parvenus.
Ensuite, l'hypothèse d'une élection de sépulture par Avitus, empereur romain d'Occident d'origine auvergnate[25], auprès du tombeau du martyr, retenue et démontrée récemment par le professeur Françoise Prévot, aurait pu contribuer de façon décisive à la renommée du sanctuaire en Gaule. Indépendamment de la publicité que connurent alors ces événements, il est à noter que cette inhumation ad sanctos, en relayant la mode italique, constituerait par ailleurs un précédent remarquable pour un homme d'État en Gaule.
Au seuil du Moyen Âge, l'arrivée des chefs germaniques semble, paradoxalement, avoir renforcé de façon décisive l'importance du culte du martyr (on n'a en effet qu'une mention ponctuelle de razzia, de la part des Burgondes vers 472-474[26]). Ainsi, le duc Victorius, Aquitain au service du roi wisigoth Euric, maître de l'Auvergne depuis 475, démonte les monuments antiques voisins pour l'aménagement de la basilique[27]. Thierry, fils ainé de Clovis, lors de sa pacification de l'Auvergne, en conséquence d'un excès de zèle de ses éclaireurs, offrit un diplôme d'immunité au sanctuaire après 526, comme il l'avait fait peu auparavant au profit de Clermont, siège cathédral du pays[28]. Dès lors, la protection vigilante mais discrète des intérêts de l'église de Saint-Julien par le distant pouvoir austrasien fut probablement un moyen efficace de ménager des fidélités au sein de l'aristocratie romaine locale. En retour et malgré le relatif silence des sources issues de Grégoire de Tours, le sanctuaire du martyr est une plate-forme entre le pouvoir royal et militaire franc avec le vieux monde juridique et institutionnel latin. En tout cas, l'importance surprenante des niveaux mérovingiens mis en évidence lors des récentes fouilles programmées et effectuées aux abords de la basilique (sous la direction de Bernadette Fizellier-Sauget puis de Fabrice Gauthier) confirme le dynamisme de ces lieux pour la période. Par ailleurs, le nombre, la variété et la répartition des émissions monétaires, triens et deniers d'argent frappés à Brioude, dont les trouvailles s'égrainent de l'actuelle Espagne aux îles Britanniques, sont encore un témoignage concret du rayonnement du lieu.
Cet équilibre mérovingien, fut peut-être remis un temps en question par l'hostilitas Francorum dont se font écho les Formulae Arvernenses dans le courant du VIIIe siècle, mais il se recompose vite au IXe siècle, l'âge carolingien.
Le Brivadois est sous les Carolingiens, l'un des cinq comtés secondaires de l'Auvergne, avec une viguerie particulière (les autres comtés sont Clermont, Turluron, Tallende, Carlat)[29]. Ce comté secondaire d'Auvergne est tenu par le Chapitre qui de ce fait est un chapitre noble, ses membres ont le titre de chanoine-comte de Brioude.
La basilique de Brioude, de Louis le Pieux à Charles le Chauve, fait l'objet de préceptes d'immunités réitérés. C'est probablement à cette époque que la communauté des desservants fut réformée en une collégiale canoniale selon les prescriptions de la regula d'Aix-la-Chapelle désormais en vigueur dans l'Empire.
Le chapitre demeure le moyen majeur du rapprochement du pouvoir franc avec l'ensemble des représentants des aristocraties locales : à la fois école, cour, chancellerie, il participe de l'« aquitanisation » décisive des lignages des consanguinei carolingiens en charge au sud de la Loire. Au premier des rangs de ceux-ci, les Guillelmides, et surtout son principal représentant Guillaume le Pieux, duc d'Aquitaine, véritable aboutissement du phénomène. Son abbatiat à la dite basilique de Brioude par « don royal » (dono regio) est alors le symbole de l'étendue de son autorité sur toutes les anciennes provinces romaines d'Aquitaine. De la Vita sancti Guillelmi au la Charroi de Nîmes, le dépôt des armes à l'autel de saint Julien à Brioude marquera désormais l'entrée symbolique en Aquitaine, le passage obligé par lequel le guerrier franc, qu'il soit un personnage historique, un fondateur héroïsé ou encore le premier modèle de sainteté guerrière, véritable « proto-chevalier », entamera sa quête.
Dans le sillage du moment ducal, la famille des Mercœur se distingue en Haut-Allier et à Brioude plus particulièrement, grâce à saint Odilon, ancien chanoine de Brioude mais surtout abbé de Cluny (994-1049), constructeur de la plus vaste église d'Occident et l'un des promoteurs de la Trêve de Dieu ainsi que de la fête des morts, célébrée au lendemain de la fête de la Toussaint. Les Mercœur fourniront jusqu'au XIVe siècle l'essentiel des doyens du chapitre et réclameront encore à la fin du XIIIe siècle des droits patrimoniaux sur les revenus attachés à cette dignité. Odilon est au XIe siècle le premier d'une série de saints dont le cursus s'initie dans les rangs canoniaux de Saint-Julien. Citons Robert de Turlande, fondateur du puissant ordre bénédictin de la Chaise-Dieu, mais préalablement trésorier du chapitre. Enfin saint Pierre de Chavanon, plus modeste fondateur de l'abbaye de Pébrac, fit aussi ses débuts dans la communauté. À l'issue du XIe siècle, lors du passage du pape Urbain II à Brioude, en route pour Clermont où il prêchera la première croisade, la seigneurie capitulaire semble alors être à son faîte.
Mais, à rebours des tendances générales, le XIIe siècle paraît ici beaucoup plus troublé qu'ailleurs. La documentation, très lacunaire, ne laisse transparaître que sentences arbitrales pontificales et royales réitératives au sujet de dissensions entre partis au sein du chapitre. Rixes entre chanoines dans le cloître, prise de la doyenné et sièges rompent définitivement les vieux équilibres. Malgré les débuts du chantier de la basilique, l'aura du culte de Julien pourrait en avoir été diminué. Il est aussi possible que la multiplication des ordres « concurrents » en pourtour du domaine capitulaire, en nourrissant des conflits d'intérêts, ait participé à cet amoindrissement lors du « second âge féodal ».
Sous Saint Louis plus particulièrement, l'autorité royale se réinstalle peu à peu en ville et donne systématiquement raison aux chanoines-comtes contre toutes tentatives d'organisation communale jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Et Brioude est bientôt promue par l'autorité royale « bonne ville » d'Auvergne.
Les premiers religieux de l'Ordre des Frères mineurs du Puy-en-Velay s'installent à Brioude en 1286, après le don d'une maison par Anne Fabret dans un faubourg des Olliers. La première pierre de l'église est posée par Pons de Polignac, en 1317. L'église est consacrée le [30].
Le , le sinistre capitaine des « routiers » Seguin de Badefol s'empare de la cité, qui devient « centre d'expéditions punitives » dans toute la région : « ...comme tuer gens, violer fames, pendre les personnes, arder (incendier) les villes, rober et piller tout le pays... » (Jean Froissart, Chroniques, 1370-1400)[31]. À la suite d'une convention signée le , le bandit consent à quitter les lieux.
En 1532, le roi François Ier y est accueilli par une centaine de gentilshommes menés par le vicomte François-Armand de Polignac[32].
En 1618, Louis XIII autorise et règle le fonctionnement d'une société de tir à Brioude. Au mois de mai de chaque année, ses membres se réunissaient pour tirer, soit à l’arc, soit à l’arbalète (et plus tard au mousquet et à l’arquebuse) sur des papegays. Nommé roi de l’oiseau, le vainqueur jouissait pendant un an du droit de porter l’épée, était exempt de guet et recevait un prix de quinze livres[33].
Un couvent des Minimes est fondé le 14 juin 1608[34]. Un couvent de Capucins est fondé en 1619[35],[36]. Ce couvent des Capucins est transféré en 1685 sur la butte Saint-Laurent[37]. Un couvent de la Visitation est fondé en 1658. Le couvent des Capucins est détruit par un incendie en 1771. Il est reconstruit avec des bâtiments plus grands. Les ordres religieux sont dispersés en 1789.
La place Saint-Jean. Emplacement d'une église disparue de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dont les fondations furent mises au jour en 2012, objet de fouilles archéologiques puis recouvertes[38]. Cette « maison du Temple de Sainte-Bonnette » dépendait à l'époque des Templiers de la commanderie du Chambon. Appelée également « l'Hôpital de Brioude », elle est devenue un membre de la commanderie de Montchamp au grand prieuré d'Auvergne[39], c'était également le principal domaine viticole de la commanderie avec des vignes à Paulhac et Puy-Fontaine[40].
La commune de Brioude est membre de la communauté de communes Brioude Sud Auvergne[a 7], un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Brioude. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[41].
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Brioude, au département de la Haute-Loire, en tant que circonscription administrative de l'État, et à la région Auvergne-Rhône-Alpes[a 7].
Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Brioude pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[a 7], et de la deuxième circonscription de la Haute-Loire pour les élections législatives, depuis le redécoupage électoral de 1986[42].
Avec 73,75 % des voix au 2e tour de l'élection présidentielle à Brioude, Emmanuel Macron (En Marche!) arrive à la première place. Marine Le Pen (FN) se place en deuxième position avec 26,25 % des voix.
Emmanuel Macron (En Marche!) était également en tête dans la commune de Brioude après le 1er tour et avait reçu 27,56 % des suffrages.
Sur l'ensemble des votants, 6,43 % ont voté blanc et 2,71 % ont voté nul[43].
Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire de la commune de Brioude sont les suivantes :
Élection | Territoire | Titre | Nom | Début de mandat | Fin de mandat |
---|---|---|---|---|---|
Municipales | Brioude | Maire | Jean-Jacques Faucher | 2014 | 2020 |
Cantonales | Brioude-Nord | Conseiller général | Jean-Noël Lheritier | 2015 | |
Brioude-Sud | Conseiller général | Philippe Vignancour | 2015 | ||
Législatives | 2e circonscription | Député | Jean-Pierre Vigier | ||
Régionales | Auvergne-Rhône-Alpes | Président du conseil régional | Laurent Wauquiez | 2021 | |
Présidentielle | France | Président de la République | Emmanuel Macron |
Le conseil municipal est élu pour six ans au suffrage universel, par tous les citoyens de la commune inscrits sur la liste électorale.
À Brioude, le conseil municipal est composé de 29 élus dont : membres de la majorité (le maire, adjoints au maire, conseillers municipaux délégués, conseillers municipaux) et conseillers municipaux de la minorité municipale[44].
Tête de liste | Suffrages | Pourcentage | CM | CC | |
---|---|---|---|---|---|
Jean-Luc Vachelard | 1173 | 55,04 % | 23 | 12 | |
Juliette Tilliard - Blondel | 958 | 44,95 % | 6 | 3 |
Le conseil municipal de Brioude, commune de plus de 1 000 habitants, est élu au scrutin proportionnel de liste à deux tours (sans aucune modification possible de la liste)[45], pour un mandat de six ans renouvelable[46]. Compte tenu de la population communale, le nombre de sièges à pourvoir lors des élections municipales de 2020 est de 29[47]. Les vingt-neuf conseillers municipaux sont élus au premier tour avec un taux de participation de 43,61 %, se répartissant en vingt-trois issus de la liste conduite par Jean-Luc Vachelard et six issus de celle de Juliette Tilliard - Blondel[48]. Jean-Luc Vachelard est élu nouveau maire de la commune le [49].
Les quinze sièges attribués à la commune au sein du conseil communautaire de la communauté de communes Brioude Sud Auvergne se répartissent en : liste de Jean-Luc Vachelard (12) et liste de Juliette Tilliard - Blondel (3)[48].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1944 | 1944 | Joseph Jalenques | ||
1944 | 1947 | Jean Pradin | SFIO | |
1947 | Paul Chambriard | DVD | Sénateur (1946-1959) | |
1964 | 1971 | Joseph Jalenques | ||
1971 | 1983 | Louis Eyraud | PS | Député (1976-1978) |
1983 | 1989 | Jean-Paul Chambriard | UDF | Sénateur (1983-1996) |
1989 | Pierre Chambon | PS | ||
mai 2020 | Jean-Jacques Faucher | DVD | Président de la CC Brioude Sud Auvergne ( → 2020) | |
mai 2020 | En cours | Jean-Luc Vachelard[50],[51] | DVD | Directeur de lycée Président de la CC Brioude Sud Auvergne (2020 → ) |
Brioude possédait un tribunal d'instance, boulevard Vercingétorix, mais il a disparu le 31 décembre 2009 dans le cadre de la réforme de la carte judiciaire de la loi Dati. Ses activités ont été regroupées avec le tribunal d'instance du Puy-en-Velay.
La ville de Brioude est le bureau centralisateur d'un canton depuis 2015[52].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[53]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[54].
En 2019, la commune comptait 6 609 habitants[Note 7], en diminution de 0,72 % par rapport à 2013 (Haute-Loire : +0,6 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
4 983 | 5 386 | 5 486 | 5 132 | 5 099 | 5 247 | 4 940 | 4 962 | 4 804 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
4 928 | 4 950 | 4 932 | 4 616 | 4 747 | 4 987 | 5 102 | 4 928 | 4 963 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
4 841 | 4 865 | 4 903 | 4 754 | 5 104 | 5 113 | 5 039 | 5 623 | 5 687 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
6 184 | 7 195 | 7 773 | 7 483 | 7 285 | 6 820 | 6 695 | 6 688 | 6 664 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
6 743 | 6 609 | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 27,5 %, soit en dessous de la moyenne départementale (31 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 38,7 % la même année, alors qu'il est de 31,1 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 3 065 hommes pour 3 616 femmes, soit un taux de 54,12 % de femmes, largement supérieur au taux départemental (50,87 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
1,4 | 90 ou + | 4,5 |
10,9 | 75-89 ans | 16,6 |
21,0 | 60-74 ans | 22,1 |
19,8 | 45-59 ans | 19,5 |
15,1 | 30-44 ans | 13,4 |
15,9 | 15-29 ans | 11,4 |
15,9 | 0-14 ans | 12,5 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,8 | 90 ou + | 2,4 |
8 | 75-89 ans | 11,6 |
19,7 | 60-74 ans | 19,6 |
21,6 | 45-59 ans | 20,5 |
17,2 | 30-44 ans | 16,4 |
15,3 | 15-29 ans | 13,4 |
17,4 | 0-14 ans | 16,1 |
La commune de Brioude dépend de l'académie de Clermont-Ferrand (rectorat de Clermont-Ferrand) et les écoles primaires de la commune dépendent de l'Inspection académique de la Haute-Loire.
Pour le calendrier des vacances scolaires, Brioude est en zone A.
Sur la commune de Brioude, 12 établissements scolaires sont ouverts : 5 écoles, 2 collèges et 3 lycées[58].
Les Décades de la peinture est un festival annuel dédié aux artistes indépendants et émergents. Depuis 2018, il met en lumière chaque année au mois d'août une cinquantaine d'artistes venus de France et de l'international peu ou encore jamais vus représentant la scène artistique actuelle[61]. Le festival s'articule autour d'une exposition d’œuvres graphiques et plastiques ouverte à tous les styles proposant au public une balade artistique hors des sentiers battus. Animations, démonstrations, performances artistiques, concerts et ateliers d'initiation à l'art créent un écrin autour de l'exposition pendant les dix jours de festival[62].
L'édition 2019 a attiré près de 4 000 visiteurs[63].
Brioude abrite au nord de la ville un centre hospitalier[64] assurant les urgences et de la chirurgie, et des résidences pour personnes âgées dépendantes : résidences Saint-Dominique (centre)[65].
Le centre hospitalier de Brioude dispose de 224 lits et places dont[66] :
On fête Julien le de chaque année, mais la procession n'a plus lieu. Saint Julien est présenté au public dans la crypte. Le reliquaire date du XIXe siècle.
Le passé liturgique de Brioude est connu. Plusieurs bréviaires remontant au XIVe siècle permettent de connaître les particularités liturgiques de l'ancienne collégiale[68]. L'office divin était célébré par les chanoines dans le chœur entouré d'un jubé. Jusqu'au XVIIIe siècle, les offices rythmaient la journée. Les processions étaient effectuées autour dudit cloître, dans la collégiale, pour des offices solennels, mais aussi pour des offices particuliers (sur demande testamentaire par exemple). Aujourd'hui la procession de la saint Julien n'existe plus ; il reste pourtant quelques objets qui gardent le souvenir de cette procession oubliée. L'effondrement des liturgies depuis Vatican II n'a pas plus fortifié l'identité liturgique de Saint-Julien. La liturgie forgée par les chanoines valorisait en effet un marqueur identitaire fort : cette liturgie était à la fois héritée de l'Aquitaine et du Velay. L'identité liturgique de Brioude a récemment été mise en valeur par deux études[69]. La richesse historique des anciennes liturgies de Brioude reste inconnue et aucunement utilisée. À Brioude, on fêtait particulièrement le Saint-Sépulcre : une liturgie du dédiée entièrement au tombeau du Christ. Les chanoines participaient spirituellement à la croisade. La chapelle Saint-Michel et les sculptures du chœur attestent également de cette dévotion brivadoise pour le Saint-Sépulcre[70].
Agriculture (céréales et élevage bovin surtout dans la région), agro-alimentaire, sous-traitance automobile, transformation du bois, construction, tourisme (notamment le tourisme halieutique pour la pêche à la mouche) et hôtellerie sont les principales activités économiques représentées.
Autrefois, Brioude était un haut lieu de la pêche au saumon. En raison de la pression accrue des activités humaines sur les écosystèmes halieutiques (pollution agricole, surpêche dans l'estuaire de Nantes, barrages infranchissables sur l'axe Loire Allier, rejet des eaux chaudes des quatre centrales thermonucléaires, etc.), celui-ci a pratiquement disparu depuis les années 1960. Sa pêche est maintenant interdite depuis 1994.
Brioude est un centre d'impulsion régional dans le domaine agricole. En effet, 12 % de la production de tournesol en Auvergne est issue des environs de Brioude.
Brioude est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de Brioude.
En 2009, la population âgée de 15 à 64 ans s’élevait à 3 902 personnes, parmi lesquelles on comptait 72,1 % d’actifs dont 61,9 % ayant un emploi et 10,2 % de chômeurs[a 8].
On comptait 5 069 emplois dans la zone d’emploi (dont 4 457 salariés[a 9]). Le nombre d’actifs ayant un emploi résidant dans la zone étant de 2 439, l'indicateur de concentration d'emploi est de 207,9 %, ce qui signifie que la commune offre deux emplois par habitant actif[a 10].
Agriculteurs exploitants | Artisans, commerçants, chefs d’entreprise | Cadres et professions intellectuelles supérieures | Professions intermédiaires | Employés | Ouvriers | Ensemble | |
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Population active[a 11] | 16 | 237 | 273 | 527 | 856 | 929 | 2 846 |
Actifs avec emploi[a 11] | 16 | 209 | 257 | 503 | 744 | 756 | 2 485 |
Nombre d’emplois[a 12] | 36 | 426 | 438 | 1 107 | 1 595 | 1 391 | 4 992 |
2 080 des 2 436 personnes âgées de 15 ans ou plus (soit 85,4 %) sont des salariés[a 13], parmi lesquels 70,7 % sont titulaires de la fonction publique et contrats à durée indéterminée, 8,1 % des contrats à durée déterminée ; parmi les non-salariés, on recensait 7,45 % d'indépendants et 6,6 % d'employeurs[a 14]. Près des deux tiers des actifs travaillent dans la commune de résidence[a 15].
Le salaire net horaire moyen (en euros) s'élève à 11,10 €, il est maximal pour les cadres (19 €) et minimal pour les ouvriers non qualifiés (8,50 €)[a 16].
Le chômage (au sens du recensement) des 15-64 ans s’élevait en 2009 à 14,2 %[a 17]. Au , on comptait 567 demandeurs d'emploi de catégorie ABC dont 313 de catégorie A[a 18].
Au , Brioude comptait 844 établissements actifs (3 602 postes salariés) : 28 dans l’agriculture-sylviculture-pêche, 70 dans l'industrie, 58 dans la construction, 535 dans le commerce-transports-services divers et 153 étaient relatifs au secteur administratif. 16 entreprises avaient plus de 50 salariés[a 19],[a 20].
En 2011, 50 entreprises ont été créées à Brioude[a 21] ; parmi celles-ci, 32 sont individuelles dont 19 auto-entrepreneurs[a 22], ce qui représente au total 50 entreprises[a 23]. 45 % des entreprises ont été créées avant 2001[a 24].
Secteur d’activité | Entreprises | Établissements | |||
---|---|---|---|---|---|
Créations[a 21] | individuelles[a 22] | Nombre[a 23] | Créations[a 25] | Nombre[a 26] | |
Industrie | 3 | 2 | 47 | 4 | 67 |
Construction | 8 | 6 | 44 | 8 | 49 |
Commerce, transports et services divers | 34 | 19 | 330 | 49 | 429 |
Administration publique, enseignement, santé et action sociale |
5 | 5 | 84 | 7 | 94 |
Ensemble | 50 | 32 | 505 | 68 | 639 |
Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements SIRENE |
L'activité primaire est fortement représentée à travers l'agriculture autour de Brioude mais aussi les entreprises de bois : Trans Bois Sarl, Bois Industriel, Rouvet, etc.
Depuis peu se développe aussi une activité tertiaire autour des NTIC (services informatiques, référencement internet[71], etc.).
Brioude abrite le siège social de trois grandes entreprises (chiffre d'affaires supérieur à 10 M€) :
- Snop Financère Dunois : société d'emboutissage, détenue par le groupe familial Pinaire (5 500 employés dans le monde)[72] ;
- Defimode : réseau de magasins sous l'enseigne Nov'Mod[73]. 292 personnes employées dans 69 établissements fin 2017. Filiale déficitaire du groupe Vivarte ;
- Copagno, coopérative des producteurs d'ovins[74],
- Richemont, usine de fromage Raclette[75].
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« De gueules à la ruche d'or accompagnée de six abeilles du même, au chef cousu de France. »
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Dans La France illustrée, 1882, de Malte-Brun on trouve :
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Dossier local établi par l'Insee [lire en ligne (page consultée le 11 novembre 2013)] [PDF] :
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