world.wikisort.org - France

Search / Calendar

Bolazec [bɔlazɛk] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.

Bolazec

Le calvaire, le monument aux morts et la mairie.
Administration
Pays France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Châteaulin
Intercommunalité Communauté de communes Monts d'Arrée Communauté
Maire
Mandat
Coralie Jézéquel
2020-2026
Code postal 29640
Code commune 29012
Démographie
Gentilé Bolazécois
Population
municipale
188 hab. (2019 )
Densité 11 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 26′ 42″ nord, 3° 34′ 57″ ouest
Altitude Min. 124 m
Max. 268 m
Superficie 17,47 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Carhaix-Plouguer
Législatives Sixième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Bolazec
Géolocalisation sur la carte : France
Bolazec
Géolocalisation sur la carte : Finistère
Bolazec
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
Bolazec

    Géographie


    Longères route de Plougras.
    Longères route de Plougras.

    Ancienne trêve de Scrignac, Bolazec est élevée au statut de paroisse lors du Concordat de 1801. Sa superficie ne dépasse pas 1 747 hectares, bornée à l'est et à l'ouest par les rivières de l'Aulne et du Rudalveget. Située près de la source de l'Aulne, Bolazec est la commune la plus à l'est du parc naturel régional d'Armorique, en limite du département des Côtes-d'Armor (arrondissement de Châteaulin, canton de Huelgoat). Elle fait partie avec Berrien, Huelgoat, Locmaria-Berrien et Scrignac de la « communauté de communes des Monts d'Arrée ». La commune fait aussi partie du parc naturel régional d'Armorique dont elle est la commune située à son extrémité orientale.

    Les trois principaux cours d'eau traversant la commune sont l'Aulne, qui limite la partie orientale du territoire communal, le Hellès et le Rudalgevet, limitrophes de la partie occidentale de la commune.

    La commune comptait en 1999 24 exploitations agricoles.

    Communes limitrophes de Bolazec
    Botsorhel Plougras
    Côtes-d'Armor
    Lohuec
    Côtes-d'Armor
    Plourac'h
    Côtes-d'Armor
    Scrignac Carnoët
    Côtes-d'Armor

    Climat


    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]

    • Moyenne annuelle de température : 10,8 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1,1 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 0,9 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 11,5 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 3] : 1 150 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 16,9 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,6 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Carhaix », sur la commune de Carhaix-Plouguer, mise en service en 1983[7] et qui se trouve à 19 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,1 °C et la hauteur de précipitations de 1 082,4 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Landivisiau », sur la commune de Saint-Servais, mise en service en 1966 et à 42 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[11], à 11,2 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[13].


    Urbanisme



    Typologie


    Bolazec est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[14],[15],[16]. La commune est en outre hors attraction des villes[17],[18].


    Occupation des sols


    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (91,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (37,3 %), zones agricoles hétérogènes (36,8 %), prairies (17,2 %), forêts (6,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2 %)[19].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].


    Toponymie


    Le nom breton de la commune est Bolazeg.

    On trouve cités dans les archives les noms de Botglazec en 1448 et 1481 et Botlazec en 1679.

    Le nom de Bolazec provient du mot « Botglasuc » qui signifie littéralement « buisson vert » ou plutôt « buisson de verdure ». Selon une autre source, le nom proviendrait de Bot résidence ») et Glazec (nom d'une ancienne famille noble)[21].

    La motte castrale de Bolazec, dite « Kastell Voudenn », pourrait alors avoir été le siège du seigneur Glazec.


    Histoire



    Les origines


    La plus ancienne trace d'occupation humaine retrouvée à ce jour concerne un tumulus de l'âge du bronze situé à l'est de Lesnevez. L'époque gallo-romaine a également laissé des éléments patrimoniaux : à Bezidel un habitat a été mis au jour lors de fouilles archéologiques (beuz vient de buis, arbuste importé par les Romains en Gaule pour agrémenter leurs villas). L'ancienne voie romaine dite des Quatre Chemins (de Carhaix à Plestin-les-Grèves) traversait le territoire de Bolazec à partir de Ty Guen, au nord. Elle passait à quelques centaines de mètres de Bezidel puis la voie faisait une courbe pour éviter un terrain marécageux avant le bourg de Bolazec. Après ce dernier, la voie descendait au moulin de Hilvern, unique passage sur l'Aulne. Ty Guen reste aujourd'hui un carrefour important de la route de Guerlesquin à Huelgoat avec la route reliant Morlaix à Carhaix.


    Au Moyen Âge et pendant l'ancien régime


    Deux sites de mottes castrales du XIe ou XIIe siècle ont été retrouvés au Helles, où il reste des vestiges intéressants, et près de Petit Bolazec.

    La seigneurie du Helles en 1445 appartient à Jean du Poulmic et Jeanne du Beaumanoir. Cette dernière épouse en secondes noces Jean de Kerimel, chambellan du duc de Bretagne, notamment seigneur de Kerbrat et de Montafilant en Scrignac.

    Les trois seigneuries du Helles, en Bolazec, de Kerbrat et de Montafilant, en Scrignac, ont fusionné au début du XVIe siècle et ont appartenu à la famille de Boiséon par le mariage de Marie de Kerimel avec Claude de Boiséon le 28 avril 1522. La famille de Boiséon les a vendu en 1677 à Jacques Allain, sieur de la Marre, banquier établi à Morlaix. La seigneurie du Helles tenait en fief le manoir du Helles, dont la chapelle était en ruine en 1678, situé à proximité de la motte féodale, le fief de Lesnevez et le fief du Hallégoet. En 1678, dans l'église de Bolazec, les sieurs du Hallégoet possédaient une chapelle, nommée la chapelle du Sacre, avec sculptés dans l'autel deux blasons : le premier étant de trois jumelles de gueules au champ d'argent qui appartient à la famille du Parc de Locmaria et le second trois barrées en dix en fond d'azur.

    La seconde enceinte fortifiée, appelée Castel-ar-Vouden correspond au château de la Motte. Elle est située à proximité du village de Bolazec Bian et correspond aux 4 parcelles nommées prat ar Bouden du cadastre de 1831. Le château de Bouden est encore identifiable sur la carte satellite de Bolazec. Une des particularités de Bolazec réside dans le grand nombre de fiefs nobles et roturiers situés à proximité de cette enceinte qui dépendent directement du Roi et de la châtellenie de Carhaix sans être par conséquent placés sous la dépendance d'une seigneurie.

    Le village même de Bolazec pourrait probablement avoir son origine au manoir des Botglazec qui a donné son nom à la commune (de "bot" résidence associé au nom de la famille). Les Botglazec sont mentionnés en 1448 à Scrignac et étaient aussi possessionnés dans les paroisses voisines de Guerlesquin, Botsorhel et Guerlesquin ; leur dernière branche se fond dans celle des Coatmen vers 1580.

    Les autres lieux nobles cités aux XVe et XVIe siècles concernent, outre des manoirs, des métairies nobles dépendant de quelques seigneurs locaux (Clevede, de Boiseon, Guinamant, du Dresnay, du Parc). Ils concernent le Hellegoat Braz -fief noble de la seigneurie du Hellez-, Kersilé -fief noble dépendant de la seigneurie de Coatrescar en Plourac'h-, Lesnevez -fief noble de la seigneurie du Hellez-, La Salle -fief noble de la seigneurie de Kerlosquet en Plourac'h-, Pors Bihan -fief noble dépendant directement de la châtellenie de Carhaix- mais seuls quelques maigres vestiges subsistent aujourd'hui au Hellegoat Braz et à Kersilé. Cette présence noble est peut-être à mettre au compte de la situation géographique de Bolazec, point de passage entre la côte nord (Morlaix) et la ville de Carhaix au sud, seule véritable voie de communication des monts d'Arrée avec la voie romaine Carhaix-Brest. Cependant, la présence de landes et de marécages et la pauvreté des sols n'ont pas permis une implantation durable des manoirs. Les hameaux au statut noble sont souvent devenus de simples fermes avant la fin de l'Ancien Régime.

    En 1591, Jan de Kerampuil, procureur du Roi à Carhaix, voulut sanctionner les paroisses de la juridiction de Carhaix qui étaient entrées en rébellion contre le Roi et avaient adhéré « aux ennemis de Sa Majesté & émancipées de son obéissance, du nombre desquelles (...) Bolazec.»

    Avant la Révolution française, Bolazec était une simple trève de Scrignac et c'est lors du Concordat en 1801 que Bolazec est élevé au statut de paroisse. A la veille de la révolution, le 7 mai 1789, François Gueguen fabrique de la paroisse, passe un marché avec deux maçons, Yves Marrec et Pierre Grubil, pour la démolition et la reconstruction du pignon et du clocher de l'église pour une somme de 807 livres (Registre des actes des contrôles de Callac, juin 1788-juin 1789 p. 90).


    Pendant la Révolution française


    L'élection du premier corps municipal de Scrignac en décembre 1789 déplaît aux habitants de Bolazec qui nomment Jacques Le Corre, de Kerbalanen, premier maire de la commune de Bolazec en juin 1790.

    En 1792, le curé de Bolazec, François Cosquer, originaire de Scrignac, refuse de prêter serment de fidélité à la Constitution civile du clergé. Dénoncé, il est arrêté le 14 septembre 1793 à La Forêt en Bolazec où il se cachait chez son frère agriculteur. Bien que condamné à mort à Landerneau, il ne fut pas exécuté et libéré fin 1795 après 27 mois de prison. Il redevint curé de Bolazec jusqu'en septembre 1809, date où il fut nommé à Pouldreuzic. Bolazec fut alors sans clergé pendant une vingtaine d'années, redevenant une simple annexe de Scrignac[21].

    Au printemps 1796, une bande de chouans de Scrignac incendie la demeure, l'étable et la grange de Louis Plusquellec, officier municipal de Bolazec et rançonne Jean Gueguen, meunier d'Hilvern et ancien maire. Le 22 août 1796, Yves Derrien, âgé de 45 ans et frère de l'agent municipal Guillaume Derrien, est tué d'un coup de fusil dans la cour du manoir de Hallegouet par un soldat de la première compagnie de grenadiers de la 197e demi-brigade.

    Quatre officiers chouans de Jean François Edme Le Paige de Bar sont arrêtés le 13 février 1799 à Bolazec par un détachement de la 13e demi-brigade légère commandé par le lieutenant Brice, sur la dénonciation de François Marie Buhot de Kersers, ancien prêtre défroqué de Guerlesquin, dont la tête est mise à prix par les chouans. Il s'agissait de Jean-Louis Tanguy, dit Ulysse neveu de l'abbé Dohollou, Roland Madiou, dit Sans-Quartier son cousin ancien notaire, tous deux originaires de Plouégat-Moysan, Yves-Gilles Hamon, dit La Douceur et Jacques Lambert dit Le Sacreur.

    Le , le nouveau préfet du Finistère, François Joseph Rudler, est attaqué près de Bolazec par une bande de chouans dirigée par Jean François Edme Le Paige de Bar. Le préfet énonce que : « Une trentaine de chouans cachés dans des fossés a fait feu sur ma voiture et sur l'escorte que l'on m'avait donné en entrant dans le département. La bonne contenance de la 31e demi-brigade leur a tellement imposé, qu'ils ont disparu aussitôt. Aucune des soldats de mon escorte n'a été blessé, plusieurs ont eu cependant leurs chapeaux percés de balles, et l'un des chevaux de ma voiture a reçu un coup de feu. »


    Au XIXe siècle


    Carte de Cassini : les environs de Bolazec.
    Carte de Cassini : les environs de Bolazec.

    Sous l'Ancien Régime et dans la première moitié du XIXe siècle, la commune est pauvre : le grain cultivé ne suffisait pas à la consommation, il fallait en importer. Jacques Cambry dans son Voyage dans le Finistère en 1795 parle de quelques portions de terres fertiles, de l'aspect misérable qu'offre le bourg de Bolazec. En 1845, les terres labourables couvrent 645 hectares pour 827 de landes et d'incultes, le reste étant couvert de prés et de pâtures, de bois, de vergers et de jardins. Avec les progrès de l'agriculture, le recensement montre une augmentation de la population quasi constante jusqu'en 1911 avec 941 habitants contre 382 en 1800. Après la Première Guerre mondiale, la population commence à diminuer en raison de l'exode rural et des mutations de l'agriculture pour atteindre 198 habitants en 1999. Aujourd'hui, malgré cet exode rural, l'activité agricole reste importante à Bolazec avec environ quatorze fermes en activité sur la commune.

    La modestie du patrimoine bâti est directement liée à la situation économique de Bolazec, territoire peu prospère marqué jusqu'à la fin du XIXe siècle par la pauvreté de son sous-sol. Quelques édifices et édicules intéressants émergent cependant de l'ensemble : l'église paroissiale avec son clocher-porche et sa tour d'escalier du XVIIe siècle, le presbytère daté de 1829, le calvaire et la croix des XVe et XVIe siècles, l'ancienne école communale de 1879. L'architecture rurale traditionnelle a laissé quelques rares réalisations de qualité qui remontent à la fin du XVIe siècle et au XVIIe siècle. Elle connaît une période de reconstruction à partir du troisième quart du XIXe siècle, corroborée par un contexte démographique et économique devenu plus favorable.


    Le XXe siècle



    La Belle Époque

    En réponse à une enquête épiscopale organisée en 1902 par Mgr Dubillard, évêque de Quimper et de Léon en raison de la politique alors menée par le gouvernement d'Émile Combes contre l'utilisation du breton par les membres du clergé, le desservant de Bolazec écrit : « Quelques rares paroissiens comprennent un peu le français »[22].

    Bolazec fut sans prêtre pendant une vingtaine d'années au début du XXe siècle[23].


    La Première Guerre mondiale

    Selon le fichier « Mémoire des Hommes », Bolazec a été particulièrement touché par la Première Guerre mondiale : 47 soldats originaires de la commune sont « morts pour la France », soit 5,0 % de la population communale de 1911 (France : 3,0 % ; Finistère : 3,7 %)[24].


    Les écoles


    Bolazec aurait connu 4 écoles successives: la première, catholique, dans les deux premiers tiers du XIXe siècle, était implantée dans une maison du bourg. Entre 1879 et 1883 se construit la première école communale pour les garçons, à laquelle s'ajoute une seconde classe en 1906. En 1933 une école de filles et une mairie sont construits sur un terrain jouxtant le presbytère, au nord de l'église paroissiale ; l'école des filles est inauguré le 28 avril 1935[25]. Dans les années 1950, une quatrième école se construit route de Callac qui ferme à son tour en 1987[26].

    Le Conseil municipal de Bolazec fut en 1934 le second, après celui de Guerlesquin, à adopter un vœu demandant l'enseignement du breton[27].


    La Mission de 1920

    Du 18 au 27 juin 1920, une "Mission" se déroule à Bolazec. La population semble alors assez peu fréquenter l'église. L'hebdomadaire de l'évêché de Quimper, le Courrier du Finistère écrit alors : « Il fallait livrer assaut à la torpeur spirituelle de ces primitifs, ataviquement hostiles aux innovations et peu accessibles à l'enthousiasme »[28].

    La mission est prêchée par trois frères Capucins venus de paroisses assez lointaines, l'un de Plogonnec, le second de Goudelin, le troisième du séminaire de Pont-Croix. L'hebdomadaire le Courrier du Finistère, qui appartient à l'évêché de Quimper, écrit : « L'église avait son assistance des grands jours le dimanche de la fête du Sacré-Cœur (...) lorsque le Père supérieur ouvrit la Mission lors de la grand'messe ». Des cérémonies ont lieu tous les jours : « Le jeudi, pour la cérémonie des laboureurs, un trône s’élève au milieu du chœur.(...) Trois autels sont dressés près des fonts baptismaux, du confessionnal et de la Table Sainte et Jésus-Christ hostie est escorté par les hommes portant des cierges » ; le lendemain, deux cents personnes communient : « le vendredi, la grande croix de l’église a été descendue, une estrade se dresse comme la veille, au milieu du chœur. Le Christ y est déposé, entouré d’autant de couronnes qu’il y a de familles dans la paroisse. C’est le souvenir de mission qu'à la demande des Pères on emportera après la cérémonie pour le conserver au foyer et les assistants, avec un ordre que leur piété peut seule expliquer, viennent un à un baiser les pieds du crucifix, et les mères y appliquer les lèvres de leur enfant. » Le dimanche suivant est jour de grande cérémonie et « 200 communiants vinrent se joindre aux 200 qui les avaient précédés. »[29].


    La Seconde Guerre mondiale

    Le 18 mars 1944, le car de Bolazec transportant une cargaison de tabac de la manufacture de Morlaix est intercepté à Coat-ar-Herno par des individus masqués.

    Selon le journal La Dépêche de Brest, le 21 mars 1944 vers 21 h, deux individus armés, l'un d'un fusil de chasse et l'autre d'un révolver, sont pris en flagrant délit de vol au Hellès en Bolazec. L'un d'eux, Henry Nedelec, originaire de Scrignac, est tué à coups de couteau par le fils du propriétaire. Le second, Jean-Pierre Masson du maquis de Scrignac depuis le 15 août 1943, est arrêté et emprisonné à Quimper. Condamné à mort par un tribunal allemand le 30 juin 1944, il sera fusillé le 9 août 1944 à la prison de Fresnes comme résistant. Le 24 mars 1944 vers 20 h 30, des inconnus armés d'une mitraillette se présentent à la ferme du Hellès et ouvrent le feu, tuant le fils et la fille du propriétaire et blessant gravement le père.

    Le 22 mars 1944, des individus armés se rendent à la mairie de Bolazec pour se faire remettre les tickets d'alimentation de la commune.

    Le 8 juin 1944, sur invitation du maire de Bolazec, les maquisards du bataillon Giloux éliminent deux sentinelles allemandes du dépôt d’armes de la commune. Après récupération d’armes, munitions et équipements, le local est incendié.

    Le lendemain de l'embuscade de Louscoat en Lohuec, le 10 juin 1944, pendant laquelle Pierre-Marie Le Gac, instituteur de Bolazec perd la vie, les Allemands procèdent à des arrestations au bourg de Bolazec et tuent Catherine Elies, âgée de 32 ans, épouse d'un autre instituteur arrêté, et Gisèle Le Bras, âgée de 21 ans.

    [réf. nécessaire]

    Démographie


    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    508382720670531650669692704
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    717750819814815777844840825
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    856872941918894829778661579
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
    544479394297243198206210192
    2015 2019 - - - - - - -
    204188-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[30] puis Insee à partir de 2006[31].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Commentaire : Si l'on met de côté la population indiquée pour l'année 1800 qui semble aberrant (ou à tout le moins inexpliqué), la population de Bolazec a évolué en dents de scie pendant le XIXe siècle, atteignant un premier maximum secondaire en 1806 (720 habitants), un premier minimum secondaire en 1831 (531 habitants, soit une perte de 189 personnes en 25 ans) ; la population recommence à croître pendant le deuxième tiers du XIXe siècle, gagnant 288 habitants (+ 54 % en 35 ans) entre 1831 et 1866, stagnant ensuite quelque temps pour recommencer à augmenter jusqu'en 1911, date du maximum démographique avec 941 habitants. Depuis, la population a décliné régulièrement tout au long du XXe siècle, perdant 743 habitants (-79 %) en presque un siècle entre 1911 et 1999 en raison d'un fort exode rural. Une petite reprise démographique est constatée pendant le dernier intervalle intercensitaire entre 1999 et 2006 avec un gain minime de 8 habitants en 7 ans !

    Le solde naturel reste négatif : entre 1999 et 2008, 27 décès ont été enregistrés pour 11 naissances seulement en 9 ans, soit un déficit de 16 personnes. Certaines années n'ont enregistré aucune naissance (2002 et 2007 par exemple). Le vieillissement de la population est net : en 2007, 38 % de la population est âgée de 60 ans et plus alors que 13 % seulement ont moins de 15 ans[32].

    La densité de population communale est de 12 habitants par km² en 2006.


    Politique et administration


    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1959 1965 Yves Lossouarn    
    1965 1971 Noël Tanguy PCF  
    1971 1977 Jean Fouler    
    1977 1983 François Moysan    
    1983 2008 Jean Fouler    
    mars 2008 2014 Jacqueline Pailler    
    mars 2014 septembre 2016 Joseph Le Calvez DVG Retraité
    septembre 2016 21 janvier 2017 Alexia Guizouarn   maire par interim
    21 janvier 2017 En cours
    (au 23 mai 2020)
    Coralie Jézéquel[33],[34]
    Réélue pour le mandat 2020-2026
      Agricultrice
    Les données manquantes sont à compléter.

    À la suite de la démission de Joseph Le Calvez et d'une adjointe, des élections partielles sont prévues en novembre 2016 puis reportées, en raison d'une nouvelle démission[35]. Elles ont finalement lieu en janvier 2017 et le nouveau conseil municipal élit Coralie Jézéquel, qui vient d'y entrer, au poste de maire, entraînant la démission d'Alexia Guizouarn, maire par intérim, qui s'était également présentée[36].


    Monuments et sites



    Personnalités liées à la commune



    Légende


    La dépêche de Brest évoque déjà dans son numéro du 31 mai 1924 le début de la légende du serpent de Bolazec. En effet, sous le titre Le serpent de Bolazec, un habitant de Huelgoat relate qu'un cultivateur, nommé Le Corre, a voulu couper les ronces dans une vieille carrière entre le village de La Salle et Bolazec Bian (probablement sur le site du Castel ar Vouden). Son chien tomba sur une bête étrange que le cultivateur identifia comme une couleuvre géante dégageant une forte mauvaise odeur. Les élèves de l'école de Bolazec et d'autres personnes dignes de foi se rendirent également dans l'ancienne carrière et aperçurent le fameux serpent et évaluèrent sa taille à 3 mètres 50 de long et gros comme une cuisse.

    Il se pourrait que cette légende ne soit destinée qu'à ridiculiser les habitants de Bolazec, autrefois réputés limités intellectuellement. Un dicton local en breton précise d'ailleurs « An dud 'ba' Bolazeg n'anaont ket ar marc'h deus ar gazeg » (« Les gens à Bolazec ne distinguent pas le cheval de la jument »).


    Voir aussi



    Bibliographie



    Articles connexes



    Liens externes


    Sur les autres projets Wikimedia :


    Notes et références



    Notes


    1. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
    4. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.

    Références


    1. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    2. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    3. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    4. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    5. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    6. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur www.chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le )
    7. « Station Météo-France Carhaix - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    8. « Orthodromie entre Bolazec et Carhaix-Plouguer », sur fr.distance.to (consulté le ).
    9. « Station Météo-France Carhaix - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    10. « Orthodromie entre Bolazec et Saint-Servais », sur fr.distance.to (consulté le ).
    11. « Station météorologique de Landivisiau - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    12. « Station météorologique de Landivisiau - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    13. « Station météorologique de Landivisiau - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    14. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    15. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    16. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    17. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    18. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    19. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    20. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    21. http://www.infobretagne.com/bolazec.htm
    22. Fanch Broudic, L'interdiction du breton en 1902 : la IIIe République contre les langues régionales, Spézet, Coop Breizh, , 182 p. (ISBN 2-909924-78-5).
    23. Jean Rohou, "Catholiques et Bretons toujours ? (essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne)", éditions Dialogues, Brest, 2012 (ISBN 978-2-918135-37-1).
    24. http://www.grande-guerre-1418.com/index.php?option=com_content&task=view&id=55&Itemid=27
    25. Journal Ouest-Éclair du 5 mai 1935
    26. http://patrimoine.region-bretagne.fr/main.xsp?execute=show_document&id=MERIMEEIA29003972
    27. Claude Geslin, Patrick Gourlay, Jean-Jacques Monnier, René Le Coadic et Michel Denis, Histoire d'un siècle Bretagne 1901-2000, Skol Vreizh, 2010 [ (ISBN 978-2915-62362-8)]
    28. Le Courrier du Finistère, no 2110, 24 juillet 1920
    29. Le Courrier du Finistère, No 2110, 24 juillet 1920
    30. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    31. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    32. http://recensement.insee.fr/chiffresCles.action?zoneSearchField=&codeZone=29012-COM&idTheme=3&rechercher=Rechercher
    33. « Coralie Jézéquel, maire inattendue de la commune », Ouest-France, (lire en ligne).
    34. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
    35. https://www.ouest-france.fr/bretagne/carhaix-plouguer-29270/bolazec-une-nouvelle-demission-entraine-le-report-des-elections-4612645
    36. https://www.ouest-france.fr/bretagne/bolazec-29640/coralie-jezequel-maire-inattendue-de-la-commune-4754873
    37. http://www4.culture.fr/patrimoines/patrimoine_monumental_et_archeologique/insitu/image.xsp?numero=&id_article=fauchille-764&no_image=3
    38. http://patrimoine.region-bretagne.fr/main.xsp?execute=show_document&id=MERIMEEIA29003968
    39. http://fr.topic-topos.com/le-serpent-bolazec

    На других языках


    [de] Bolazec

    Bolazec (bretonisch Bolazeg) ist eine französische Gemeinde in der Bretagne im Département Finistère mit 188 Einwohnern (Stand 1. Januar 2019).

    [en] Bolazec

    Bolazec (French pronunciation: ​[bɔlazɛk]; Breton: Bolazeg) is a commune in the Finistère department of Brittany in northwestern France.
    - [fr] Bolazec

    [ru] Болазек

    Болазе́к (фр. Bolazec) — муниципалитет во Франции, в регионе Бретань, департамент Финистер, округ Шатлолен, кантон Каре-Плугер. Население — 205 человек (2016)[1].



    Текст в блоке "Читать" взят с сайта "Википедия" и доступен по лицензии Creative Commons Attribution-ShareAlike; в отдельных случаях могут действовать дополнительные условия.

    Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.

    2019-2024
    WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии