Berry-au-Bac (prononcé [bɛʁij‿o bak]) est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
Pour les articles homonymes, voir Berry (homonymie) et Bac.
Berry-au-Bac | |
L'église Saint-Hilaire de Berry-au-Bac. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Hauts-de-France |
Département | Aisne |
Arrondissement | Laon |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Champagne Picarde |
Maire Mandat |
Marie-Christine Hallier 2020-2026 |
Code postal | 02190 |
Code commune | 02073 |
Démographie | |
Gentilé | Berryacois(es) |
Population municipale |
670 hab. (2019 ![]() |
Densité | 83 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 24′ 16″ nord, 3° 54′ 08″ est |
Altitude | Min. 50 m Max. 91 m |
Superficie | 8,1 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Reims (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Villeneuve-sur-Aisne |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | https://www.berry-au-bac.fr/ |
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Berry-au-Bac est située dans la région Hauts-de-France, à l'est du département de l'Aisne. L'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) attribue les coordonnées géographiques 49° 24' 13" nord et 03° 54' 13" au point central du territoire communal[1].
À vol d'oiseau, la commune est située à 128,3 kilomètres au nord-est de Paris-Notre-Dame[2], point zéro des routes de France, à 27,2 kilomètres au sud-est de la préfecture Laon[3] et à 27,2 kilomètres au nord-ouest de Reims[4].
La Ville-aux-Bois-lès-Pontavert | Juvincourt-et-Damary | |
Pontavert | ![]() |
Condé-sur-Suippe |
Cormicy (Cne deléguée de Gernicourt) |
Cormicy |
La rivière l'Aisne traverse le territoire de la commune d'est en ouest, et la Loivre, un affluent gauche de l'Aisne y a sa confluence. De même, le canal latéral à l'Aisne, qui longe l'Aisne, et le canal de l'Aisne à la Marne, qui longe La LoIvre, se rencontrent à Berry-au-Bac. Un port est installé en cet endroit.
L'écluse no 1 du canal de l'Aisne à la Marne et l'écluse no 3 du canal latéral à l'Aisne se situent à Berry-au-Bac.
Deux routes départementales traversent le territoire de la commune :
En outre, la commune est accessible par l'autoroute A26 (sortie no 14, Guignicourt), à 4 km à l'est de la commune par la D 925.
La ligne R510 du réseau de bus de la Régie départementale des transports de l’Aisne[5], reliant Laon à Reims, a un arrêt à Berry-au-Bac[6].
La gare la plus proche est celle de Guignicourt, située à 7 km à l'est par la D 925. Elle permet de relier Laon ou Reims en 20 minutes environ.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[7]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[8].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[11] complétée par des études régionales[12] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Martigny-Courpierre », sur la commune de Martigny-Courpierre, mise en service en 1987[13] et qui se trouve à 19 km à vol d'oiseau[14],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,5 °C et la hauteur de précipitations de 744,9 mm pour la période 1981-2010[15]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Saint-Quentin », sur la commune de Fontaine-lès-Clercs, mise en service en 1933 et à 66 km[16], la température moyenne annuelle évolue de 10 °C pour la période 1971-2000[17] à 10,3 °C pour 1981-2010[18], puis à 10,8 °C pour 1991-2020[19].
Berry-au-Bac est une commune rurale[Note 6],[20]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[21],[22].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Reims, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 295 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[23],[24].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (67,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (45,1 %), zones agricoles hétérogènes (37,8 %), forêts (9,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,2 %), zones urbanisées (3,4 %), prairies (0,3 %)[25].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[26].
Des photographies aériennes ont permis de localiser un important site d'occupation néolithique, dit du « chemin de la Pêcherie » dans la commune sur lequel des fouilles furent effectuée en 1978 et 1979[27]. D'autres fouilles eurent lieu à la Renardière en 1986 ; elles mettent ainsi à jour une présence importante des populations du Rubané dans la vallée de l'Aisne ainsi qu’À la Croix Maigret. Comme le reste de la vallée de l'Aisne, la commune a de nombreuses traces d'habitats préhistoriques.
Avec des habitats de La Tène, l'occupation humaine semble continue jusqu'aux fouilles menées en 1861 et 1862, et confirmées depuis par la photographie aérienne, ont identifié à Mauchamp, sur le territoire de la commune, le camp de Jules César lors de la bataille qui eut lieu en 57 av. J.-C. contre les Belges[28].
Une nécropole mérovingienne a été mise au jour près du camp de César, en 1906. Parmi le mobilier, il faut noter deux sarcophages sculptés[29].
Le , lors de la Campagne de France (1814) sous les ordres de Pac[30] et du chef d'escadron Skarzynski[31],[32], les lanciers polonais de la Garde impériale, après avoir brisé, avec seulement 600 hommes, les 2 000 Cosaques de Wizingerode, chargent à la tête des cavaliers de Nansouty et d'Exelmans[33] sur le pont de Berry-au-Bac, refoulent une nouvelle fois l'ennemi, faisant prisonniers 200 Cosaques et capturant deux canons[34],[35].
Berry-au-Bac était desservie par la ligne Soissons - Rethel d'une compagnie de chemin de fer secondaire à voie métrique, les Chemins de fer de la Banlieue de Reims (CBR).
Pendant la Première Guerre mondiale la "côte 108" fut sur la ligne de combat de 1914 à 1917, et connue en particulier des combats de sape et des explosions de mines.
En 1917, c'est à Berry-au-Bac qu'eut lieu la première offensive blindée de l'histoire militaire française (la première attaque de chars de l'Histoire eut lieu lors de la Somme le 15 septembre 1916, avec des chars d'assaut britanniques Mark I[36].)
132 chars Schneider CA1 furent amenés pour la grande offensive du Chemin des Dames le 16 avril 1917[37]. Leur utilisation ne fut pas très profitable, les unités d'infanterie n'ayant pu suivre leur avance[38].
Sur les 132 chars engagés, 57 ont été détruits par les Allemands, 56 ramenés du combat (44 en panne dans les lignes françaises).
Pertes françaises : 16 officiers tués, 17 blessés ; 12 sous-officiers tués, 16 blessés ; 43 brigadiers et canonniers tués, 76 blessés. Louis Bossut, commandant du 1er Groupement d'Artillerie d'Assaut (AS4), fait partie des morts.
La commune de Berry-au-Bac est membre de la communauté de communes de la Champagne Picarde, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Saint-Erme-Outre-et-Ramecourt. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[39].
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Laon, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[40]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Villeneuve-sur-Aisne pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[40], et de la première circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[41].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
Jean-Louis Deligny | (1791-1870) | |||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1965 | 2001 | Jacques Bahin | Cultivateur céréalier (1926-2019) | |
mars 2001 | mars 2008 | Jean Coutelle | ||
mars 2008[42] | En cours (au 6 juin 2020) |
Marie-Christine Hallier | DVG | Cadre supérieur Réélue pour le mandat 2020-2026[43],[44] |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[45]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[46].
En 2019, la commune comptait 670 habitants[Note 8], en augmentation de 13,18 % par rapport à 2013 (Aisne : −1,61 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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432 | 407 | 457 | 395 | 484 | 547 | 563 | 627 | 603 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
603 | 608 | 600 | 635 | 650 | 666 | 727 | 778 | 756 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
785 | 809 | 815 | 221 | 351 | 395 | 456 | 435 | 465 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
419 | 350 | 334 | 388 | 509 | 528 | 521 | 588 | 655 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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670 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Berry-au-bac possède une école primaire : maternelle et élémentaire.
Le territoire de la commune de Berry-au-Bac fait partie de la paroisse catholique « Saint Pierre Saint Paul des Trois Rivières » dans le secteur paroissial de « Laon Nord et Est » du diocèse de Soissons - Laon - Saint-Quentin[49]. Le lieu de culte est l'église Saint-Hilaire de Berry-au-Bac.
La sucrerie de Berry-au-Bac a été détruite pendant les combats.
Le monument des chars d'assaut, mémorial national, propriété de la commune de Berry-au-Bac, rend hommage à tous les équipages de chars d'assaut tombés au cours de la Première Guerre mondiale. Il est situé au lieu-dit la ferme du Choléra d'où partirent, le 16 avril 1917, les premiers chars d’assaut français en direction de Juvincourt.
Le monument, œuvre de l'architecte Villiers et du sculpteur Maxime Real del Sarte, a été érigé par le groupement des anciens combattants de l'artillerie d'assaut et inauguré le 2 juillet 1922 en présence des maréchaux Foch et Pétain, des généraux Mangin et Weygand et du général Estienne, « inventeur» des chars ».
Deux chars y sont exposés à titre permanent : depuis 2017, la réplique d'un char Schneider de la Première Guerre mondiale et, depuis juin 2018, un AMX 30[50], char de combat ayant équipé l'armée française à partir de 1967.
Le calvaire de la ferme du Choléra, situé en face du mémorial des chars d'assaut, est implanté à l'endroit où se situait la ferme du Choléra d'où partit la première bataille de chars français.
Sur une superficie de 1,1 ha, la nécropole nationale de Berry-au-Bac rassemble 3 972 corps dont 2 014 en tombes individuelles et 1 958 en ossuaires[51].
Située en bordure de la RD 1140, à la sortie du village en direction Gernicourt, cette nécropole était autrefois appelée le « cimetière militaire de Moscou » parce qu'elle était située dans le hameau de Moscou. Elle fut aménagée de 1919 à 1925. S'y trouve également les tombes de six Russes et d'un Belge.
Un carré contient 29 tombes de soldats britanniques, dont 17 inconnus, tombés entre le 27 et le 29 mai 1918, lors de l'offensive allemande sur le Chemin des Dames et inhumés ici après l'armistice du . Deux soldats britanniques, non-identifiés, tombés lors de la Seconde Guerre mondiale reposent également dans ce cimetière.
Un monument dédié aux sapeurs de la compagnie 19/3, du 2e régiment du génie, morts à la Cote 108 en 1916 et 1917, a été érigé dans la nécropole[52]. Les terrains autour de la cote 108, avec leurs vestiges de la Grande Guerre, dont des tranchées et des entonnoirs de mines, sont classés au titre des monuments historiques depuis 1937[53].
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Blason | Tiercé en chevron : au 1er d’argent à la Croix de Guerre 14-18, appendue à un ruban ployé componné de gueules et d'argent et mouvant du chef, au 2d de gueules à un sanglier contourné de sable* sur un pavois d’or à dextre et à cinq besants du même ordonnés en croix à senestre, au 3e de sinople à un casque d’argent[58].
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Détails | Création Xavier Lenfant, adoptée par la municipalité dans les années 1960. |
À Arromanches (en Normandie, dans le département du Calvados), sur un terre-plein surplombant la ville, est exposé un char américain Sherman M4 portant le nom de Berry-au-Bac.
Ce type de char a servi pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment lors du débarquement de Normandie. Il s'agit ici d'un char de la 2e DB du général Leclerc. Une plaque avec le nom des cinq membres d’équipage est fixée dessus.
En juin 1944, à Arromanches, fut construit un port artificiel, pour permettre le débarquement de matériels de guerre dont les chars Sherman.
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