Bernaville est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.
Bernaville est une commune située dans le département de la Somme (ex-région Picardie). Sa superficie est de 17,4 km2. Bernaville se situe géographiquement à une altitude de 148 mètres environ.
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Prouville | Le Meillard Heuzecourt |
Boisbergues | ![]() |
Beaumetz | N | Autheux | ||
O Bernaville E | ||||
S | ||||
Ribeaucourt Domesmont |
Épécamps Gorges |
Fienvillers |
La localité est desservie par la ligne d'autocars no 26 (Doullens - Bernaville - Abbeville) et la ligne no 57 (Cramont - Bernaville - Amiens) du réseau inter-urbain Trans'80 qui permettent les déplacements vers Abbeville et Amiens[1].
Bernaville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (92,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (77 %), prairies (14,5 %), zones urbanisées (4,9 %), forêts (3,3 %), zones agricoles hétérogènes (0,2 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Le nom Bernaville est de formation germano-romane au Haut Moyen Age. En règle général, le radical « ville » vient du latin villa signifiant domaine puis village, le préfixe « Berna » provenant du nom germanique du propriétaire du lieu[9].
En 1160, on trouve, dans le cartulaire de l'abbaye Saint-Martin-aux-Jumeaux d'Amiens, Novavilla mais aussi Bernardi villa[10].
Ce bourg qui, au Moyen Âge, eut une certaine importance, est désigné en latin sous le nom de Bernardi Villa, en souvenir de son origine, attendu qu’il eut pour fondateur Bernard, seigneur de Saint-Valery qui, vers l’an 1174, y fit construire un château fort.
Cotenvillers correspond à la déformation de Constantvillers, inspiré de Constant, un personnage lié à l'endroit[11] et « villiers » provient du latin villare signifiant domaine issu du démembrement d'un domaine principal[12].
Pour Vacquerie, le nom du lieu doit être lié à vaccaria, utilisé de 1160 à 1220, vacherie, étable à vaches[11].
L'histoire du château fort ne présente aucun fait majeur. Il n'en reste rien sinon çà et là quelques pierres de fondation.
L'évêque d’Amiens, en 1160, autorise Simon, prieur d’Epécamps « de construire une chapelle à Bernaville et d’y détacher un prêtre pour la desservir ». (Le prieuré d’Epécamps tout proche de Bernaville était alors à cette époque très important). Cette chapelle va s’agrandir au cours des siècles mais la vétusté venant, il est décidé la construction d’une nouvelle église qui a été ouverte au culte le 4 avril 1886.
Comme tant de villes ou villages de France, Bernaville, au cours de son histoire, passe aux mains de plusieurs nobles familles : Les Dreux, Craon, Soissons, Créquy, Neuville, Le Fournier de Wargemont, de Brossard de Monthue.
En l'an 1247, Jean de Dreux hérite la seigneurie de Bernaville de sa mère et octroie aux bourgeois de la ville un droit de 'commune' et aux maieurs et eschevins, une partie de ses droits de justice.
Au mois de septembre 1247, Jean Ier, comte de Dreux et de Braine, seigneur de Saint-Valery, accorda aux habitants de Bernaville une charte de commune qui fut confirmée par Charles VI au mois de décembre 1397 Cette charte qui comprend 41 articles est conforme à celle de Domart, sauf les articles1, 2, 3, 5, 3g et 41. Elle est inspirée, comme cette dernière, par la charte de Saint-Quentin. D’après l’article 1er, c’est le bailli et non le prévost et le vicomte qui jugent, conjointement avec le maire et les échevins, les individus qui ont assailli une maison. Ceux qui se rendent coupables de coups et blessures ayant entraîné l’effusion de sang doivent payer au seigneur sept sous et demi ; si le sang ne se montre que trois jours après que les coups auront été portés, l’amende sera de 22 sous et demi et le tiers de cette amende appartiendra au vicomte. Celui qui frappe un juré, mais sans le blesser jusqu’au sang doit cinq sous d’amende au seigneur et au vicomte et 15 sous à la ville. Les procès relatifs aux héritages appartenant à des francs-hommes seront jugés par la cour du seigneur, si les héritages sont situés dans la banlieue et, par le saigneur s’ils sont situés dans la ville. Le maire et les échevins assisteront au jugement. L’article 41 détermine le nombre de corvées qui sont dues au seigneur.
Lettres, du mois de novembre 1514, par lesquelles Louis XII accorde des foires et marchés aux bestiaux aux habitants de Bernaville, et l’autorisation de construire de balles ou d’établir des étaux :
« Louys, par la grâce de Dieu, roy de France savoir faisons à tous présens et advenir, nous avons receu l’humble supplicacion de nos chers et bien aimez les maieurs et eschevins, mammians et habitans de Bernaville, contenant que la dite ville de Bernaville est une belle ville, bien peuplée, assise et située en bon pays fertile et opulent, abondant en blez et aultres biens croissans à l’environ de la dite ville, par laquelle ville passent beaucoup de gens marchands et aultres allans et venans en divers lieux de nostre royaume et ailleurs en aultres pays estranges, à cause de quoy, et pour le bien utilité de la chose publique de la dite ville et des habitans des lieux circonvoisins, seroit besoing y avoir quatre foires l’an et ung marché chaque semaine…
Nous inclinans libéralement à la supplicacion et requeste des habitans, créons, ordonnons et establissons les quatre foires l’an et ung marché chacune semaine aux jours et à la manière qui s’esnsuit : C’est assavoir – La 1re desdites foires le XIIIe jour de mars. –la seconde, le Ve jour de juillet. –La 3e, le XIIIe jour d’octobre et la 4e, le XIe jour de décembre. Et le marché aux jours de vendredy chacune semaine, pour icelles foires et marchés estre dorénavant et ce tousiours, perpétuellement tenus et entretenus et que iceulx jours de foires et jours de marché on puisse vendre, acheter et marchander toutes sortes de marchandises licites et honnestes, et que les dits habitans, ensembles les dits marchans et aultres fréquentans les dites foires et marchés puissent joyr de telz et semblables privilèges, franchises et libertez qui joissent et ont accoutumé joyr ceulx des aultres foires et marchés des villes et villaiges d’environ, pourveu que à quatre lieues à la ronde de la dite ville de Bernaville n’y ait aux dits jours aucune foire et marché »[13]
L'année 1817, pour le village est une année de misère, des souscriptions sont étendues afin de venir en aide aux ouvriers.
En 1874, la famille Petit d'abord établie à Méru (Oise) où elle travaillait la nacre depuis Colbert, s'installe à Bernaville ; elle y installe un atelier de fabrication de boutons de nacre. Cette entreprise emploie en 1906, 25 ouvriers boutonnier et 41 en 1911). La nacre provenait de coquillages de l’hémisphère Sud et la découpe se faisait avec des machines à l’emporte-pièce. L'entreprise fonctionne toujours de nos jours. Seulement la nacre a été remplacée par d'autres matériaux adaptés à la demande actuelle.
En septembre 1944, l'occupant allemand arrête six résistants locaux, les torture et les fusille à Abbeville[14].
En 1985, la commune de Vacquerie fusionne avec Bernaville[15]. Auparavant, Vacquerie avait ses propres registres paroissiaux et d'état civil.
Dans les années 1975, on comptait environ une vingtaine d’exploitations agricoles pour la plupart de petite taille ; au début du XXIe siècle, on n'en dénombre plus que sept.
Les habitants de la commune ont, tout au long des siècles, cultivé cette terre arable ayant pour souche une bonne couche d'argile ou de terre glaise qui retient bien l'humidité tant nécessaire aux cultures, avec amour et acharnement, leurs lopins de terre… en tant que laboureurs, manouvriers, journaliers, etc.
La commune se trouve depuis 1926 dans l'arrondissement d'Amiens du département de la Somme (département). Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 1958 de la quatrième circonscription de la Somme.
Elle était depuis 1793 le chef-lieu du canton de Bernaville[16]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune fait désormais partie du canton de Doullens.
La commune était le siège du SIVOM du Bernavillois, qui a été transformé en communauté de communes par un arrêté préfectoral du 28 décembre 1999 sous le nom de communauté de communes du Bernavillois.
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du 7 août 2015, qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, la préfète de la Somme propose en octobre 2015 un projet de nouveau schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) qui prévoit la réduction de 28 à 16 du nombre des intercommunalités à fiscalité propre du Département.
Ce projet prévoyait la « fusion des communautés de communes du Bernavillois, du Doullennais et de Bocage Hallue », le nouvel ensemble de 34 661 habitants regroupant 70 communes[17]. À la suite de l'avis favorable du Doullennais, du Bernavillois, de l'avis défavorable de Bocage-Hallue (dont une partie des communes souhaitait rejoindre la communauté d'agglomération Amiens Métropole), puis de l'avis favorable de la commission départementale de coopération intercommunale en mars 2016[18],[19].
Cette fusion intervient le , créant la communauté de communes du Territoire Nord Picardie dont la commune est désormais membre.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1817 | 1848 | Jacques Antoine Lefebvre | Notaire Conseiller d'arrondissement de Bernaville (avril → juin 1815) Conseiller général de Bernaville (1833 → 1842) | |
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1870 | 1873 | Philogène Gaillet-Horville | ||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1929 | 1940 | Édouard Brandicourt | ||
1940 | 1944 | Rémy Patte | ||
1944 | 1983 | Maurice Crépin | SFIO puis MDSF | Conseiller général de Bernaville (1951 → 1976) |
1983 | 1995 | Jacques Patte | ||
1995 | 2001 | Étienne Cailleux | ||
mars 2001 | mai 2015 | Laurent Somon[21], [22] | UMP → LR | Vétérinaire Conseiller général de Bernaville (2001 → 2015) Conseiller départemental de Doullens (2015 → ) Président du conseil départemental de la Somme (2015 → 2020) Président de la CC du Territoire Nord Picardie (2008 → 2020) Démissionnaire à la suite de son élection comme président du Conseil départemental. |
mai 2015[23] | mai 2020 | Gérard de Saint-Riquier | Retraité de la fonction publique | |
mai 2020[24] | En cours (au 30 mai 2020) |
Christelle Leclercq |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[26].
En 2019, la commune comptait 1 058 habitants[Note 3], en diminution de 4,25 % par rapport à 2013 (Somme : −0,2 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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947 | 984 | 837 | 1 060 | 1 066 | 1 102 | 1 085 | 1 208 | 1 127 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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1 109 | 1 115 | 1 109 | 1 011 | 1 000 | 962 | 905 | 878 | 913 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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864 | 851 | 849 | 759 | 720 | 734 | 743 | 732 | 754 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
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799 | 794 | 880 | 853 | 910 | 996 | 981 | 1 105 | 1 083 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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1 058 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Bernaville est la 8 949e ville[Quand ?] au classement des communes de France ayant le plus d'habitants[réf. nécessaire].
L'école primaire publique, rue de Ribeaucourt, regroupe la maternelle et l'élémentaire. Elle compte 151 élèves à la rentrée 2018 et se situe dans l'académie d'Amiens, en zone B pour les vacances scolaires. Un service de restauration a été mis en place[28].
Le collège de Bernaville se nomme le collège du Bois l'eau et se trouve rue de Ribeaucourt. Il fait partie de l'académie d'Amiens[29].
En 2019, la SFG, Société Française de Gavanoplastie emploie 90 salariés[30].
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Ces armoiries ont été adoptées par la commune le 7 juillet 1970. Le chef rappelle l'appartenance de Bernaville à l’ancien comté de Ponthieu. Les coquillages symbolisent l'industrie du bouton de nacre, apportée de Méru (Oise) en 1874 qui fit, jadis, la prospérité de la commune[32]. Blasonnement :
Ornements extérieurs :
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