Bergheim[bɛʁɡaim]Écouter est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Bergheim (homonymie).
Ses habitants sont appelés les Bergheimois et les Bergheimoises.
La commune fait partie de l'association Les Plus Beaux Villages de France. Le , Bergheim a été proclamé Village préféré des Français 2022.
L’habitat se concentre, encore au début du XXIesiècle, essentiellement au-dedans d’un rectangle de 300 m sur 500 m, aux angles arrondis, déterminé par la double enceinte médiévale, laquelle a été conservée jusqu’à nos jours sur quasi toute sa longueur. La ville a somme toute peu débordé de cet étroit périmètre au fil des siècles, allant seulement s’étendre sur quelques centaines de mètres vers l’est, sur le Wolfshoehle, et vers l’ouest, en direction du hameau de Froehn, où se construisent de nouveaux logements et où se sont implantées quelques entreprises.
Géographie
Localisation
Bergheim est située dans le canton de Sainte-Marie-aux-Mines, à 17 km au nord de Colmar et à 10 km au sud-ouest de Sélestat, dans la frange vallonnée de la plaine d’Alsace, entre Ribeauvillé, Saint-Hippolyte et Thannenkirch, à quelque deux kilomètres des montagnes vosgiennes, lesquelles ont, notoirement, un début abrupt sur leur versant oriental.
Communes limitrophes de Bergheim
Rodern
Rorschwihr
Saint-Hippolyte
Thannenkirch
Ribeauvillé
Guémar
Hydrographie et les eaux souterraines
La ville est arrosée par le petit ruisseau du Bergenbach, affluent gauche de l’Ill.
Géologie et relief
Cette ancienne cité médiévale est sise dans une contrée riche en vignes, un peu en retrait à l'ouest par rapport à la voie express N83/A35 Strasbourg-Colmar et la ligne de chemin de fer Strasbourg-Bâle.
C'est une des 198 communes[1] du parc naturel régional des Ballons des Vosges.
Photo aérienne de Bergheim (regard tourné vers l’ouest-sud-ouest). On reconnaît bien le plan rectangulaire de la ville ancienne, délimité par la double enceinte médiévale et sa douve (comblée). On distingue l’église paroissiale à l’avant-plan (près de la section orientale de la muraille d’enceinte) et la Grand’Rue, qui traverse le bourg de part en part, et aboutit, à l’extrémité occidentale de la cité, à la Porte Haute, reconnaissable à sa tour carrée à comble pyramidal. Plus loin, c'est-à-dire plus à l’ouest, le quartier neuf de Froen. Tout au loin, à gauche, l’agglomération de Ribeauvillé.
Urbanisme
Typologie
Bergheim est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Colmar, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 95 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60% en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (61,7%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
forêts (33,1%), terres arables (32,5%), cultures permanentes (23,5%), zones urbanisées (4,1%), zones agricoles hétérogènes (3,9%), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,6%), prairies (0,1%)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Toponymie
Attestée sous la forme Berchem en 465, Bercheim en 1302, Berckheim en 1510, Bercken en 1576[9].
Du germanique berg (montagne), repris du celtique et du pré-celtique, et du germanique heim (village)[10].
Bergheim peut se traduire par la «maison du mont»[11].
Histoire
Préhistoire
On a retrouvé à Bergheim 58 silos de l'époque néolithique, dont 14 contenaient des restes humains[12]. Dans le silo 157 ont été retrouvés huit corps, et des bras gauches sectionnés qui n'appartenaient pas aux mêmes individus[13], témoignant d'un événement violent survenu vers 4200 av. J.-C.
Construit sur un ancien camp romain
La ville de Bergheim a été identifiée à l’emplacement d’un ancien camp romain. En 1848, on a découvert d'anciennes mosaïques de cette époque, qui ont été partiellement reconstituées.
Un village changeant plusieurs fois de propriétaire
Grand'Rue, aboutissant à la Porte Haute (allem. Obertor), qui se dresse sur la flanc occidental de l'enceinte et dont on voit ici la façade arrière.
Aucun lieu en Alsace n'a aussi souvent changé de maître que le bourg de Bergheim. Au VIIesiècle, un nommé Hagio en fit don à l'abbaye de Moyenmoutier, en Lorraine. Othon Ier le donna à Conrad, père de Hermann, duc d'Alsace. Les religieux de Moyenmoutier entrèrent en possession de Bergheim[14] en 964 par le recours de Gerhard, évêque de Toul, mais le duc Hermann s'en empara de nouveau en 978 et le concéda à un certain Lugold. Sous l'empereur Henri II, il devint la propriété des évêques de Toul, et, en 1132, le pape Innocent II confirma cette possession. En 1225, l'évêque Eudes conféra son droit sur Bergheim à Mathieu, duc de Lorraine. Mathieu céda à son tour, en 1246, Bergheim, à titre de fief, à Philippe de Gilbeviller, et à la mort de celui-ci à Hugues, comte de Lützelstein. En 1285, Cuno de Berckheim (famille de Mittelbergheim issue de la branche d'Andlau) est l'un des 500 chevaliers invités du comte de Chiny et participe aux fêtes, joutes et tournoi qui se donnent à Chauvency-le-Château près de Montmédy. Il y était venu avec d'autres Alsaciens, dont Conrad Warnier ou Werhner de Hattstatt. Le trouvère Jacques Bretel, chargé de faire le reportage de ces journées, raconte la joute qui opposa alors Cuno de Berckheim au seigneur de Faucogney.
En 1287, Bergheim était entre les mains des Rappolstein. En 1301, Albert Ier, roi des Romains, l'engagea à Burcard de Geroldseck. Henri II de Ribeaupierre le reprit sur ce dernier, l'entoura de fortifications et l'offrit à l'empereur Henri VII, dont il le reçut en fief, en 1312.
Bergheim fut finalement élevée au rang de ville libre sous la tutelle de Henri de Ribeaupierre. C’est en 1313 que Bergheim obtint le privilège de frapper la monnaie, le droit de refuge et le droit de perception de droits de douane. Des vestiges historiques abondants de cette époque sont bien conservés de nos jours.
Entre 1582 et 1683, la ville connait un épisode de chasse aux sorcières[15]: 39 femmes sont condamnées à être brûlées, l'une est pendue et trois autres autres meurent sous la torture[16].
Les guerres mondiales
Un bombardier US B17 s’est écrasé à Bergheim le après avoir été pris en chasse par un Messerschmitt[17].
Huit personnes nées à Bergheim ont été déportées[18].
C'est au «Grasberg» que reposent 5 308 soldats allemands morts pendant la Deuxième Guerre mondiale[19].
Héraldique
Cuno de Berckheim porte d'or à croix de gueules au iournoi de Chauvency. Ernoult de Bergheim (voir l'armorial du tournoi de Chauvency).
Article connexe: Armorial des communes du Haut-Rhin.
Les armes de Bergheim se blasonnent ainsi: «D'argent à deux tour carrées pavillonnées de gueules maçonnées de sable et enfermées dans une enceinte ronde de murailles crénelées aussi de gueules, maçonnée et ouverte de deux portes de sable, un mont de trois coupeaux de sinople posé entre les tours, celui du milieu sommé d'un écusson d'azur à trois fleurs de lys d'or.»[20]
Politique et administration
Budget et fiscalité 2016
Bergheim vue depuis les coteaux de l'Altenberg. Ville ancienne à gauche, s'échelonnant entre l'église paroissiale et le beffroi de la Porte-Haute; à l'avant-plan à droite, immeubles neufs du Froen.
En 2015, le budget de la commune était constitué ainsi[21]:
total des produits de fonctionnement: 2 522 000€, soit 1 238€ par habitant;
total des charges de fonctionnement: 2 080 000€, soit 1 021€ par habitant;
total des ressources d'investissement: 1 401 000€, soit 687€ par habitant;
total des emplois d'investissement: 1 785 000€, soit 876€ par habitant;
endettement: 627 000€, soit 308€ par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants:
taxe d'habitation: 12,85%;
taxe foncière sur les propriétés bâties: 8,27%;
taxe foncière sur les propriétés non bâties: 36,05%;
taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties: 50,60%;
cotisation foncière des entreprises: 20,19%.
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2015: médiane en 2015 du revenu disponible, par unité de consommation: 21 603 €[22].
Médecin Conseiller général du canton de Ribeauvillé (1964 → 1988)
Jean-Paul Steib
Directeur d'école, maire honoraire
Pierre Bihl
UMP-LR
Cadre bancaire retraité, maire honoraire (2021) Conseiller général du canton de Ribeauvillé (2008 → 2015) Conseiller départemental du canton de Sainte-Marie-aux-Mines (2015 → ) Vice-président du conseil départemental du Haut-Rhin (2015 → ) 2e vice-président de la CC du Pays de Ribeauvillé (? → 2020)
3e vice-présidente de la CC du Pays de Ribeauvillé (2020 → )
Les données manquantes sont à compléter.
Population et société
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[26].
En 2019, la commune comptait 2 070 habitants[Note 3], en augmentation de 4,23% par rapport à 2013 (Haut-Rhin: +1,1%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
2 546
2 769
3 081
3 194
3 518
3 659
3 449
3 491
3 596
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1871
1875
1880
1885
1890
1895
3 126
3 200
3 089
3 074
2 737
2 771
2 586
2 505
2 484
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1900
1905
1910
1921
1926
1931
1936
1946
1954
2 424
2 209
1 956
1 714
1 695
1 704
1 714
1 717
1 727
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2004
2006
2009
1 708
1 753
1 703
1 774
1 802
1 830
1 850
1 837
1 906
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2014
2019
-
-
-
-
-
-
-
2 030
2 070
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[27] puis Insee à partir de 2006[28].)
Article détaillé: Liste des monuments historiques de Bergheim.
Ville fleurie: quatre fleurs au concours des villes et villages fleuris[29].
Remparts (XIVe - XVesiècle)[30],[31], avec sur le flanc occidental une tour-porte, la Porte Haute[32] ou Obertor, érigée au XIVesiècle et remaniée au XVIe, la seule à subsister des trois portes que comptait autrefois le bourg.
Ancienne commanderie de Templiers, dite Le Tempelhof[33],[34].
Enceinte médiévale (XIVe), Tour E rectangulaire, vers l'est.
Enceinte médiévale (XIVe), Porte Haute.
Hôtel de ville (1767).
Ossuaire, puis école, aujourd'hui Musée de la ville (XVIe)[46].
Fontaine (XVIe), place du Docteur-Pierre-Walter.
Église paroissiale de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie: celle-ci fut probablement, et pour l’essentiel, construite entre 1320 et 1347[47],[48],[49]. Remontent, en effet, à cette époque gothique les éléments suivants:
le chevet voûté, avec abside à cinq pans, que jouxte au nord une sacristie voûtée à croisée d'ogives;
la nef à trois vaisseaux;
le clocher occidental, précédé d’un porche, également à croisée d'ogives;
et de nombreux éléments sculptés datant du XIVesiècle, tels que le tympan de lAdoration des Mages surmontant le portail d’entrée, et quelques fragments d'un portail du Jugement dernier apposés contre le flanc sud de la nef.
Cependant, l'aspect actuel de la nef est déterminé surtout par un remaniement dans le sens baroque effectué en 1718, lors duquel le vaisseau central fut couvert d'un plafond et séparé des bas-côtés par des arcs en plein-cintre s’appuyant sur des colonnes toscanes. La chapelle des Quatorze Saints Auxiliateurs, de style néogothique, qui renferme d'intéressantes œuvres d'art tant peintes que sculptées, fut ajoutée au flanc sud en 1819. La sacristie sud, de style néo-gothique également, date de la fin du XIXesiècle. Les grandes orgues, de type Rinkenbach, sont de 1903; le bâti néobaroque qui les abrite date de 1879, mais incorpore des sculptures originales de 1740[50],[51],[52]. Le Buffet d'Orgue a été construit en 1740 par Jean Jodoc Von Esch. La dernière restauration de l'instrument a été effectuée par Michel Gaillard en 2006.
Bergheim est aujourd'hui le siège d'une communauté de paroisses regroupant 8 paroisses: Bergheim, Guémar, Illhaeusern, Ostheim, Rodern, Rorschwihr, Saint Hippolyte et Thannenkirch. Ce regroupement porte le nom de «Communauté de paroisses du Bon Pasteur, entre Ill et Taennchel» et peut être découvert via son site Internet www.paroisses-bergheim.fr.
Martin Drolling, peintre né à Bergheim en 1752 et décédé à Paris en 1817. Il travaillait pour de nombreuses manufactures de porcelaine et devint, à partir de 1808, conseiller de celle de Sèvres.
Son fils Michel Martin dirigeait un atelier d'artistes peintres à Paris. Jean-Jacques Henner y était l'un de ses élèves.
Dominique-François-Louis Roget (1795-1872), baron de Belloguet, né à Bergheim, historien français.
Paul Haguenauer, Grand-rabbin de Nancy, né en 1871 à Bergheim. Il est déporté et assassiné à Auschwitz, en 1944.
Léopold Sée, né le à Bergheim et mort le à Paris (XVIIe) est un général de division d'infanterie, grand officier de la Légion d’honneur.
Bibliographie
Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 662p. (ISBN2-7165-0250-1)
Bergheim, pp. 48 à 51
Michel Hérold et Françoise Gatouillat, Les vitraux de Lorraine et d'Alsace, Corpus vitrearum, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Paris, CNRS Editions Inventaire général, , 328p. (ISBN2-271-05154-1)
Recensement des vitraux anciens de la France, Volume V, Bergheim, maison collection privée, page 267
Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4e trimestre 1979, 1287p. (ISBN978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)
Bergheim, pp. 139-140
Charles-Laurent Salch, Atlas des villes et villages fortifiés en France, Début du Vesiècle à la fin du XVesiècle, Strasbourg, Editions Publitotal, , 495p.
Bergheim pp. 206 à 212 Carte n°5 Alsace-Lorraine-Franche-Comté
(fr) Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région Alsace
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
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