Baerenthal [bɛʁəntal], également orthographié Bærenthal, est une commune française située dans le département de la Moselle, en région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Bärental.
Bærenthal redirige ici.
Baerenthal Bærenthal | |
![]() Vue sur le village depuis le château du Ramstein. | |
![]() Héraldique |
|
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Moselle |
Arrondissement | Sarreguemines |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Bitche |
Maire Mandat |
Serge Weil 2020-2026 |
Code postal | 57230 |
Code commune | 57046 |
Démographie | |
Gentilé | Baerenthalois |
Population municipale |
763 hab. (2019 ![]() |
Densité | 19 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 58′ 32″ nord, 7° 31′ 06″ est |
Altitude | Min. 190 m Max. 473 m |
Superficie | 39,19 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Bitche |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
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Village rural du pays de Bitche, Baerenthal est situé à 47 km au nord-ouest de Strasbourg, dans le terroir du parc naturel régional des Vosges du Nord, aux confins de l'Alsace et de la Lorraine. En 2019, la population légale est de 763 habitants, appelés les Baerenthalois et surnommés plaisamment die Heckebuewe (Heckenbuben, « les gars des buissons »[1]), en référence aux Bohémiens qui vivaient autrefois dans les forêts à proximité du village[2].
Le village se situe en pays couvert, à quinze kilomètres de Bitche et à douze kilomètres de Niederbronn, à la limite Sud-Est du canton de Bitche. Comptant sept-cent-cinquante habitants, il est situé à deux-cent-quarante mètres d'altitude, dans la verdoyante vallée de la Zinsel du Nord.
![]() |
Eguelshardt | Waldeck | Lieschbach | ![]() |
Mouterhouse | N | Philippsbourg | ||
O Baerenthal E | ||||
S | ||||
Reipertswiller (Bas-Rhin) | Lichtenberg (Bas-Rhin) | Zinswiller (Bas-Rhin) |
Les écarts du village sont très nombreux, réduits souvent à quelques maisons :
L'unique maison formant l'écart Kroterwasen est achetée par l'Administration des Eaux et Forêts et, en 1887, transformée en maison forestière prenant le nom de Schwarzenberg. Les hameaux disparus de Leimenthalerhof, Rothenbronnerhof, Sasselbach, Scharfeneckerhof et Wiesenlagerhof sont encore mentionnés en 1798. Le village de Mühlenbach, appartenant en 1332 à la seigneurie de Gross-Arnsburg, puis à celle de Falkenstein, est enfin réuni au village de Lemberg. En 1150, le landgrave Dietrich le cède à l'abbaye de Neuweiler qui donne le domaine en fief à l'abbaye de Neubourg.
Le marais-friche de Baerenthal[3].
La commune est située au cœur du massif forestier[4] du Pays de Bitche[5].
Commune située dans une zone de sismicité modérée[6].
Grand étang faisant partie de la Réserve naturelle nationale des rochers et tourbières du pays de Bitche.
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse[7]. Elle est drainée par la Zinsel du Nord, le ruisseau le Falkensteinbach, le ruisseau le Brambach, le ruisseau le Brunnenthal, le ruisseau le Winkelbach et le ruisseau Rehbach[Carte 1].
La Zinsel du Nord, d'une longueur totale de 43,2 km, prend sa source dans la commune de Mouterhouse et se jette dans la Moder à Schweighouse-sur-Moder, après avoir traversé douze communes[8].
Le Falkensteinbach, d'une longueur totale de 27,2 km, prend sa source dans la commune de Bitche et se jette dans la Zinsel du Nord à Gundershoffen, après avoir traversé huit communes[9].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Moder ». Ce document de planification, dont le territoire correspond au bassin versant de la Moder, d'une superficie de 1 720 km2, est en cours d'élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat des eaux et de l’assainissement Alsace-Moselle[10]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le SDAGE du Bassin Rhin-Meuse[11].
La qualité des eaux des principaux cours d’eau de la commune, notamment de la Zinsel du Nord et du ruisseau le Falkensteinbach, peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité. Ainsi en 2020, dernière année d'évaluation disponible en 2022, l'état écologique de la Zinsel du Nord était jugé moyen (jaune)[Carte 2].
Climat classé Cfb dans la classification de Köppen et Geiger[12].
Au niveau intercommunal, la municipalité est intégrée dans la communauté de communes du Pays de Bitche qui regroupe 46 localités autour de Bitche.
Baerenthal est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[13],[14],[15]. La commune est en outre hors attraction des villes[16],[17].
La Communauté de Communes du Pays de Bitche a décidé de se doter d’un Plan Local d’Urbanisme intercommunale[18],[19]. Le précédent ayant été annulé, un nouveau PLUi devra être élaboré avant 2027[20].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (92,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (92,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (91,7 %), prairies (4,2 %), zones urbanisées (2,3 %), zones agricoles hétérogènes (1,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,7 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[22].
Berendal en 1318, Bernthal (1592), Berenthal (1755), Baerenthal (1793), Bacrendhal (1801), Berend'hal (An II), Behrenthal (An XII).
En allemand Bärental. En francique lorrain : Päretal[23] et Bäredal.
Contrairement à ce qu'on écrit parfois[Qui ?], Baerenthal, comme Philippsbourg, relève encore du domaine des dialectes franciques du moyen allemand et non pas de l'alémanique. Bien que le vocalisme de son dialecte rappelle déjà le dialecte alémanique du Bas-Rhin, Baerenthal est situé à l'ouest de la ligne d'isoglosse P/PF (on y dit par exemple Kopp, tête, et Appel, pomme, et non pas Kopf et Apfel comme dans les dialectes de l'allemand supérieur)[réf. nécessaire].
Lors de sa fondation, à l'époque des comtés francs du VIIIe au Xe siècle, Baerenthal se situe dans le Nordgau alsacien et fait partie, à l'époque carolingienne de l'évêché de Strasbourg, juste à la frontière de l'évêché de Metz. La période médiévale du village est très riche grâce à la présence des châteaux de Ramstein et du Grand-Arnsberg sur son ban. Dans un document du , on cite pour la première fois les nobles de Ramstein et le village de Baerenthal est mentionné tardivement en 1318, sous la forme Berebdal, signifiant peut-être « la vallée de Bero ». Du point de vue du pouvoir temporel, Baerenthal fait alors partie de la seigneurie de Ramstein, puis, à partir de 1355 de celle de Falkenstein, au sein du Saint-Empire romain germanique. Commence alors pour la région le règne des chevaliers-brigands ou pillards (Raubritter) et une sinistre période pour Berebdal unter Ramenstein (le rocher des Corbeaux).
Par acte de vente du , le comte Louis V de Lichtenberg devient propriétaire de la moitié sud du village avec le château du Grand-Arnsberg. Puis en 1569, les comtes de Hanau-Lichtenberg deviennent propriétaires de l'ensemble du village. Le nom de plusieurs endroits des environs de Baerenthal remonte à cette époque :
À partir de 1480, Berebdal passe entre les mains des comtes de Hanau-Lichtenberg et suit le sort de cette seigneurie. En 1606 sont implantées les bornes qui doivent délimiter le duché de Lorraine et le comté de Hanau-Lichtenberg, dont le tracé se situait sur la limite du ban communal du hameau de la Melch à Bannstein, et Baerenthal fait partie désormais du grand-bailliage de Lemberg (près de Pirmasens en Palatinat), enclavé dans le Palatinat de l'époque. À partir de 1736, il dépend du landgraviat de Hesse-Darmstadt, le landgrave Louis VIII étant le gendre du dernier comte Johann-Reinhardt de Hanau-Lichtenberg, et le père de Louis IX qui hérite le comté de son grand-père Johann-Reinhard.
À partir de 1648, après la guerre de Trente Ans, Baerenthal ainsi que les autres villages du grand-bailliage de Lemberg (partie du comté de Hanau-Lichtenberg) constituent donc des fiefs allemands, enclavés dans d'autres territoires alsaciens-lorrains appartenant dorénavant directement au royaume de France à la suite de l'annexion progressive par la France de l'Alsace (traités de Westphalie et de Nimègue, 1648 et 1679) et de la Lorraine (traités de Chambord et de Vienne, 1552 et 1738). Dès 1700, le comte de Hanau-Lichtenberg avait décidé de pratiquer avec le roi de France Louis XIV un échange de bons procédés : sa soumission à la suprématie royale contre la reconnaissance par lettres patentes de l’exercice de sa supériorité territoriale avec la jouissance de tous ses anciens droits et revenus. Ce prince possessionné acceptait ainsi de devenir non le sujet mais le vassal du roi de France, qui l’assurait de sa protection en reconnaissant ses privilèges particuliers. Baerenthal ne dépendait donc pas du droit français mais de celui du Saint-Empire romain germanique, comme garanti d'ailleurs par les traités de Westphalie.
Fin 1792, la jeune République française s'empare des biens alsaciens-lorrains des princes possessionnés. En 1793, Baerenthal ainsi que son annexe Philippsbourg sont érigés en communes du canton de Bitche, détachés du reste de l'Alsace et unis au département de la Moselle. D'autres territoires du bailliage de Lemberg, notamment Obersteinbach, sont quant à eux rattachés aux cantons de Breidenbach et de Volmunster. La décision est prise par la Convention lors de la Révolution française, la nouvelle République voulant établir une continuité territoriale dans ses possessions. Ceci ne va cependant pas sans de grandes tensions avec les princes allemands, tensions ayant déjà abouties en 1792 à la guerre franco-autrichienne.
Baerenthal est officiellement intégré, avec le comté de Hanau-Lichtenberg, à la France en 1801. Bonaparte dédommage pour cela le landgrave de Hesse-Darmstadt par le versement d'une indemnité record de dix millions de florins. En 1815, à la suite du congrès de Vienne, la France est ramenée à ses frontières de 1791 et les communes du bailliage de Lemberg acquises en 1793 sont cédées à la Bavière, à l'exception de Baerenthal et Philippsbourg qui restent françaises.
La Zinsel du Nord est utilisée dès le XVIIIe siècle pour alimenter les usines et les forges qui amenèrent travail et vie active dans la vallée. En 1745, la première industrie est créé à Baerenthal. Il s'agit d'une forge d'armes blanches qui prend rapidement de l'extension. Une seconde forge est créée pour transformer la fonte venant de Franche-Comté, en tôle de fer et en acier. Avec l'implantation en 1807 d'une aciérie, de fours à puddler et de trains de laminage, les forges se multiplient le long du Zinselbach. Cette activité atteint son plus grand développement au milieu du XIXe siècle, pour ralentir au début de ce siècle et c'est en 1932 que la dernière forge ferme ses portes. Le relais est pris par la Chaiserie Lorraine, détruite par la Seconde Guerre mondiale. Reconstruite et destinée à nouveau au travail de l'acier, l'atelier mécanique est remplacé par une usine de couverts de table.
En conséquence de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, qui voit la défaite de la France, Baerenthal redevient allemand comme tout le reste de l'actuelle Alsace-Moselle. De 1940 à 1944, Baerenthal de nouveau annexé par l'Allemagne devient Bärental bei Bitsch. Classée Station de Cure d'air, Baerenthal est un centre touristique important des Vosges du Nord puisque le village est classé Station verte depuis 1987.
Au Moyen Âge, Baerenthal est une annexe de la paroisse catholique d'Obersteinbach, de l'archiprêtré du Haut-Haguenau au diocèse de Strasbourg. En 1570, le comte Philippe IV de Hanau-Lichtenberg introduit la Réforme dans le village et le culte catholique est supprimé. Cette situation particulière explique l'absence de croix de chemin sur le ban de la commune. Pour les catholiques, peu nombreux et arrivés récemment dans la commune, le territoire est attribué à l'évêché de Metz depuis 1802 et Baerenthal forme une annexe de la paroisse de Mouterhouse. La chapelle de l'Immaculée Conception est construite en 1885 dans la partie nord du village.
Après le passage du village à la Réforme, l'église catholique est affectée au culte protestant. L'église protestante est restaurée en 1630. Par ailleurs, le village est une paroisse protestante depuis 1739.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 1959 | 1995 | Edouard Jund | ||
mars 1995 | 2001 | Gérard Peter | ||
mars 2001 | mars 2008 | Gaston Honnert | ||
mars 2008 | En cours | Serge Weil |
En 1793, Bærenthal ainsi que son annexe Philippsbourg, sont érigés en communes du canton de Bitche, détachés de l'Alsace et unis au département de la Moselle. La décision a été prise par la Convention lors de la Révolution française.
En 2020, le budget de la commune était constitué ainsi[24] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2019 : médiane en 2019 du revenu disponible, par unité de consommation : 21 640 €[25].
Feistritz im Rosental (Autriche)
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[27].
En 2019, la commune comptait 763 habitants[Note 2], en diminution de 2,05 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,03 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1836 | 1841 | 1861 | 1866 | 1871 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
384 | 386 | 566 | 1 041 | 1 322 | 1 540 | 1 824 | 1 946 | 1 969 |
1875 | 1880 | 1885 | 1890 | 1895 | 1900 | 1905 | 1910 | 1921 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 302 | 1 370 | 1 282 | 1 170 | 1 103 | 1 036 | 948 | 895 | 725 |
1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
645 | 619 | 659 | 621 | 635 | 681 | 735 | 754 | 694 |
1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 | 2015 | 2019 | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
723 | 702 | 710 | 703 | 762 | 779 | 763 | - | - |
La population a considérablement varié, passant de 660 habitants en 1817 à 1 683 en 1852, pour retomber à 694 en 1982.
Entre 1810 et 1874 le village de Philippsbourg appartenait à la commune de Baerenthal.
Établissements d'enseignements[30] :
Professionnels et établissements de santé[31] :
![]() |
Blasonnement :
De sable à l'ours, passant d'argent, chapé-ployé d'or à l'étoile de gueules à dextre
Commentaires : Il s'agit des armes de la famille de Ramstein, de la seigneurie de laquelle relevait le village au Moyen Âge, et qui tire son nom de l'ancien château du Ramstein. L'ours rappelle le nom de la localité, signifiant la vallée des ours : Bären-tal, en allemand. |
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