Azillanet (en occitan : Asilhanet) est une commune française située dans le sud-ouest du département de l'Hérault, en région Occitanie.
Azillanet | |
L'église Saint-Laurent du XVIIe siècle d'Azillanet. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Hérault |
Arrondissement | Béziers |
Intercommunalité | Communauté de communes du Minervois au Caroux |
Maire Mandat |
Alexandre Dye 2020-2026 |
Code postal | 34210 |
Code commune | 34020 |
Démographie | |
Gentilé | Azillanetois |
Population municipale |
360 hab. (2019 ![]() |
Densité | 25 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 19′ 30″ nord, 2° 44′ 18″ est |
Altitude | Min. 62 m Max. 279 m |
Superficie | 14,4 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Saint-Pons-de-Thomières |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
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Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par la Cesse, le Tartiguier, le ruisseau du Pas de Fosse et par divers autres petits cours d'eau. Incluse dans le parc naturel régional du Haut-Languedoc, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (les « causses du Minervois » et le « Minervois ») et deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Azillanet est une commune rurale qui compte 360 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 778 habitants en 1896. Ses habitants sont appelés les Azillanetais ou Azillanetaises.
Typique village viticole des coteaux de l'Hérault, Azillanet est situé sur les contreforts de la Montagne Noire, à 5 kilomètres au Nord d'Olonzac, capitale du Haut Minervois, et à 4 kilomètres au sud de Minerve, la fière cité cathare, assiégée puis détruite lors de la croisade contre les Albigeois.
À une zone de plaine occupant le sud de son territoire, marquée par la monoculture intensive de vignoble, fait face un espace de coteaux, composé de végétation typiquement méditerranéenne de garrigue, maquis, vignes, oliviers.
Le village proprement dit est marqué par un habitat dense, des rues étroites et un escarpement relativement prononcé. Traversé par un ruisseau, le village jouit d'un axe d'agriculture maraichère, avec une occupation remarquable de l'espace composé d'une multitude de jardins potagers. Cette coulée verte est un poumon vivrier ainsi qu'un véritable oasis lorsque, dès le mois de juin, les journées sont chaudes. Il est ainsi fréquent de croiser des habitants à l'ombre d'un figuier alors que le soleil cogne, même s'il est encore plus fréquent de ne croiser personne, sieste oblige.
L'urbanisation d'Azillanet connaît depuis une petite dizaine d'années une évolution notable, que d'aucuns qualifieront de regrettable. En effet, sous l'effet conjoint de la crise viticole structurelle et d'une pression européenne à l'arrachage du vignoble, les parcelles de vignes limitrophes du village sont transformées en terrains à bâtir. Ce phénomène a débuté sur la route menant à Minerve, mais touche aujourd'hui tous les faubourgs d'un village qui s'étend.
Évolution de l'espace, du paysage, mais aussi du type d'urbanisation : d'un habitat dense, à la solidarité villageoise forte, nous pouvons désormais remarquer les effets de l'individualisme sur un territoire rural. Maisons avec terrain (idéologie de "chacun son jardin") contre désertification de l'hypercentre.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat méditerranéen franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat méditerranéen » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, les hivers sont doux et les étés chauds, avec un ensoleillement important et des vents violents fréquents[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré suivant[1].
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[4] complétée par des études régionales[5] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « La Livinière », sur la commune de La Livinière, mise en service en 1992[6] et qui se trouve à 8 km à vol d'oiseau[7],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 14,8 °C et la hauteur de précipitations de 650,6 mm pour la période 1981-2010[8]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Carcassonne », sur la commune de Carcassonne, dans le département de l'Aude, mise en service en 1948 et à 34 km[9], la température moyenne annuelle évolue de 13,7 °C pour la période 1971-2000[10], à 14,1 °C pour 1981-2010[11], puis à 14,5 °C pour 1991-2020[12].
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée[13],[14].
Un espace protégé est présent sur la commune : le parc naturel régional du Haut-Languedoc, créé en 1973 et d'une superficie de 307 184 ha, qui s'étend sur 118 communes et deux départements[15]. Implanté de part et d’autre de la ligne de partage des eaux entre Océan Atlantique et Mer Méditerranée, ce territoire est un véritable balcon dominant les plaines viticoles du Languedoc et les étendues céréalières du Lauragais[16],[17].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 4]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats[19] :
et un au titre de la directive oiseaux[19] :
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1[Note 5] est recensée sur la commune[22] : les « gorges de la Cesse » (977 ha), couvrant 5 communes du département[23] et une ZNIEFF de type 2[Note 6],[22] : le « Haut Minervois » (21 605 ha), couvrant 26 communes dont cinq dans l'Aude et 21 dans l'Hérault[24].
Azillanet est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[25],[I 1],[26]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (64,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : cultures permanentes (35,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (30,7 %), zones agricoles hétérogènes (28,5 %), forêts (5,1 %)[27].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune d'Azillanet est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à deux risques particuliers : le risque minier et le risque de radon[28]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[29].
Azillanet est exposée au risque de feu de forêt. Un plan départemental de protection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été approuvé en juin 2013 et court jusqu'en 2022, où il doit être renouvelé. Les mesures individuelles de prévention contre les incendies sont précisées par deux arrêtés préfectoraux et s’appliquent dans les zones exposées aux incendies de forêt et à moins de 200 mètres de celles-ci. L’arrêté du réglemente l'emploi du feu en interdisant notamment d’apporter du feu, de fumer et de jeter des mégots de cigarette dans les espaces sensibles et sur les voies qui les traversent sous peine de sanctions. L'arrêté du rend le débroussaillement obligatoire, incombant au propriétaire ou ayant droit[Note 8],[30].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 93,6 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59,3 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 319 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 319 sont en en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 85 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[31],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[32].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1997, 1999, 2001 et 2018.
L’étude Scanning de Géodéris réalisée en 2008 a établi pour le département de l’Hérault une identification rapide des zones de risques miniers liés à l’instabilité des terrains[33]. Elle a été complétée en 2015 par une étude approfondie sur les anciennes exploitations minières du bassin houiller de Graissessac et du district polymétallique de Villecelle. La commune est ainsi concernée par le risque minier, principalement lié à l’évolution des cavités souterraines laissées à l’abandon et sans entretien après l’exploitation des mines[34].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune d'Azillanet est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[35].
Asilhanet en occitan.
Le nom de la localité est attesté sous les formes capellanus de Azillano en 1170, Azelano en 1222 Asellano en 1262, Azillanum minorem en 1268, Azilhaneto en 1351[36], Azillanet en 1529[37], 1649[38] et 1770[39].
Comme les noms de village terminés par -an (Névian, Siran, Ouveillan), ce nom vient d'un nom de domaine gallo-romain : gentilice latin. Asellius + suff. -anum ; le suff. dimin. -et sert depuis le 14e siècle à distinguer cette localité d'Azille (Aude), à env. 10 km. vers le sud-ouest[37].
Le a lieu la bataille de Cesseras-Azillanet dans l'Hérault, pendant la huitième guerre de Religion.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
avant 1988 | ? | Pierre Poumayrac | ||
mars 2001 | juin 2020 | Martine Olmos | PS | Fonctionnaire |
juin 2020 | En cours (au 3 juillet 2020) |
Alexandre Dye[40],[41] | Ancien viticulteur exploitant[42],[43] |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[44]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[45].
En 2019, la commune comptait 360 habitants[Note 9], en diminution de 8,86 % par rapport à 2013 (Hérault : +7,63 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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500 | 510 | 518 | 469 | 520 | 580 | 594 | 594 | 600 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
604 | 623 | 639 | 633 | 690 | 731 | 649 | 703 | 778 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
749 | 675 | 681 | 662 | 666 | 695 | 726 | 576 | 514 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
506 | 468 | 384 | 371 | 331 | 370 | 397 | 398 | 415 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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379 | 360 | - | - | - | - | - | - | - |
En 2018 (données Insee publiées en ), la commune compte 183 ménages fiscaux[Note 10], regroupant 367 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 17 790 €[I 4] (20 330 € dans le département[I 5]).
2008 | 2013 | 2018 | |
---|---|---|---|
Commune[I 6] | 17,5 % | 17,4 % | 17,3 % |
Département[I 7] | 10,1 % | 11,9 % | 12 % |
France entière[I 8] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 211 personnes, parmi lesquelles on compte 74,5 % d'actifs (57,2 % ayant un emploi et 17,3 % de chômeurs) et 25,5 % d'inactifs[Note 11],[I 6]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 3],[I 9]. Elle compte 63 emplois en 2018, contre 76 en 2013 et 62 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 124, soit un indicateur de concentration d'emploi de 51,3 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 51,1 %[I 10].
Sur ces 124 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 41 travaillent dans la commune, soit 33 % des habitants[I 11]. Pour se rendre au travail, 82 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 4,9 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 13,1 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 12].
44 établissements[Note 12] sont implantés à Azillanet au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 13],[I 13].
Secteur d'activité | Commune | Département | |
---|---|---|---|
Nombre | % | % | |
Ensemble | 44 | ||
Industrie manufacturière, industries extractives et autres | 11 | 25 % | (6,7 %) |
Construction | 4 | 9,1 % | (14,1 %) |
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration | 8 | 18,2 % | (28 %) |
Information et communication | 1 | 2,3 % | (3,3 %) |
Activités immobilières | 1 | 2,3 % | (5,3 %) |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien | 13 | 29,5 % | (17,1 %) |
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale | 4 | 9,1 % | (14,2 %) |
Autres activités de services | 2 | 4,5 % | (8,1 %) |
Le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques et des activités de services administratifs et de soutien est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 29,5 % du nombre total d'établissements de la commune (13 sur les 44 entreprises implantées à Azillanet), contre 17,1 % au niveau départemental[I 14].
La commune est dans le « Minervois », une petite région agricole occupant une petite partie du sud-ouest du département de l'Hérault[48]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 14] sur la commune est la viticulture[Carte 4].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
---|---|---|---|---|
Exploitations | 68 | 63 | 35 | 25 |
SAU[Note 15] (ha) | 597 | 497 | 335 | 338 |
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 68 lors du recensement agricole de 1988[Note 16] à 63 en 2000 puis à 35 en 2010[50] et enfin à 25 en 2020[Carte 5], soit une baisse de 63 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 67 % de ses exploitations[51],[Carte 6]. La surface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de 597 ha en 1988 à 338 ha en 2020[Carte 7]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 9 à 14 ha[50].
![]() |
Les armes d'Azillanet se blasonnent ainsi :
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