Aubenas-les-Alpes (Aubenàs leis Aups en vivaro-alpin et en provençal) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Pour les articles homonymes, voir Aubenas (homonymie).
Aubenas-les-Alpes | |
L'église de l’Assomption-de-la-Vierge. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Alpes-de-Haute-Provence |
Arrondissement | Forcalquier |
Intercommunalité | Communauté de communes Haute-Provence-Pays de Banon |
Maire Mandat |
Sylvie Martelli 2022-2026 |
Code postal | 04110 |
Code commune | 04012 |
Démographie | |
Gentilé | Albascecois |
Population municipale |
95 hab. (2019 ![]() |
Densité | 12 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 55′ 56″ nord, 5° 40′ 52″ est |
Altitude | Min. 480 m Max. 780 m |
Superficie | 7,93 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Reillanne |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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La commune fait partie du Parc naturel régional du Luberon, inclus dans la réserve naturelle géologique du Luberon, et est proche de Saint-Michel-l'Observatoire. Le village est situé à 650 m d’altitude[1].
Les communes limitrophes d’Aubenas-les-Alpes sont Revest-des-Brousses, Saint-Michel-l'Observatoire, Reillanne et Vachères.
Les sols de la commune se sont formés sur un substrat principalement calcaire ; ce calcaire est d’ailleurs utilisable pour couvrir les habitations[2]. Le village est cependant implanté sur une colline de marnes rouge de l'Oligocène ayant livré des ossements de grands mammifères et de reptiles (crocodile et tortue). Dans le vallon de l'Aiguebelle (ruisseau qui ne tarit jamais, même par les plus grandes sécheresses) des fossiles de végétaux et de poissons (Smerdi macrurus) ont aussi été trouvés. Ces deux gisements sont classés réserves géologiques (inclus dans la Réserve naturelle géologique du Luberon), tout ramassage y est interdit. Des panneaux d'informations sont placés à proximité des sites. Une sélection des fossiles découverts est visible au musée de Vachères (commune voisine) et à la Maison du Parc naturel régional du Luberon, à Apt dans le Vaucluse, et au Muséum national d'histoire naturelle à Paris (Jardin des plantes).[réf. souhaitée]
Le long du Largue et de l'Aiguebelle, et vers Vachères et Le Revest-des-Brousses, les calcaires de l'Oligocène renferment des loupes de silex brun, brun noir, qui ont été intensivement exploités du Paléolithique moyen (industrie type Levallois) à la fin du Néolithique. Ces silex ont été exportés dans tout le Sud-Est de la France, jusqu'en Italie par les hommes du Néolithique.[réf. souhaitée]
La commune d'Aubenas-les-Alpes est desservie par la départementale RD 555, qui s'embranche sur la RD 5 entre Revest-des-Brousses et Saint-Michel-l'Observatoire.
Aubenas-les-Alpes est arrosé par le Largue, rivière de 55,40 km, affluent de la Durance, et par l’Aiguebelle.
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Reillanne auquel appartient Aubenas-les-Alpes est en zone 1b (risque faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[3], et en zone 3 (risque modéré) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[4]. La commune d’Aubenas-les-Alpes est également exposée à trois autres risques naturels[4] :
La commune d’Aubenas-les-Alpes n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture[6].
Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune[6] et le Dicrim n’est pas non plus rédigé[7].
La localité apparaît pour la première fois dans les textes au XIe siècle sous la forme de Albenassio. Selon le couple Fénié, le nom d’Aubenas dérive du thème oronymique *Al-b-[8], faisant référence à une hauteur. Charles Rostaing confirme le radical préceltique alba, au sens général de colline, place forte ou citadelle, augmenté des suffixes -enn et -ate[9]. Pour sa part, Ernest Nègre préfère y voir l'anthroponyme romain Albinus, élargi par le suffixe -àte[10].
Le provençal aùbo 'peuplier blanc' n'est pas impliqué dans la formation du nom d'Aubenas.
La commune change de nom pour Aubenas-les-Alpes en 1934[11].
Aubenàs deis Aups en occitan.
Le territoire de la commune d'Aubenas est fréquenté par les hommes au Paléolithique moyen, mais c'est surtout au Néolithique que le secteur connait une forte activité humaine. En effet, la qualité du silex affleurant dans la vallée du Largue permet le débitage de grandes lames. Débitées à la pression au levier (Renault 1998), ces supports ont été produits en grand nombre, et plusieurs de ces ateliers sont connus sur la commune. Ces lames ont été diffusées sur une vaste aire géographique. La densité de l’occupation néolithique dans la vallée du Largue a été reconnue dès le début du XXe siècle. En 1906, M. Deydier mentionne l’existence de nombreuses carrières de silex néolithiques qui se développent sur des centaines d’hectares sur les communes de Saint-Michel-l’Observatoire, de Vachères et d’Aubenas-les-Alpes (Deydier 1905 – 1907 et 1908). L’inventaire des stations néolithiques et protohistoriques de V. Cotte, paru en 1924, recense 12 sites sur la commune d’Aubenas-les-Alpes (Cotte 1924).
Aucun indice d'occupation remontant aux âges des métaux n'est connu.
En plusieurs points de la commune, des tegulae, de la céramique commune voire de la sigillée attestent d'une occupation à l'époque gallo-romaine. Dans l’Antiquité, le territoire d’Aubenas fait partie de celui des Sogiontiques (Sogiontii), dont le territoire s’étend du sud des Baronnies à la Durance. Les Sogiontiques sont fédérés aux Voconces, et après la conquête romaine, ils sont rattachés avec eux à la province romaine de Narbonnaise. Au IIe siècle, ils sont détachés des Voconces et forment une civitas distincte, avec pour capitale Segustero (Sisteron)[12].
Alors que le sud-est de la Gaule était une terre burgonde, le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand fait la conquête de la région entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en 526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgonde Gondemar III, la régente ostrogothe Amalasonthe lui rend ce territoire[13].
Appelé Albenacum, ou Castrum de Albenis au Moyen Âge, on sait peu de chose sur l'histoire du fief d'Aubenas et de son arrière-fief d'Aiguebelle. Le bourg actuel est une relique d'une agglomération qui couronnait l'ensemble de la colline autour du château. La communauté d’Aubenas relevait de la viguerie de Forcalquier[14]. Un prieuré de bénédictins était établi au lieu-dit Saint-Jean[14].
La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. Un des co-seigneur d’Aubenas, Guyon de Lincel, se rallie aux Angevins en 1385, après la mort de Louis Ier[15].
Les vallées du Largue et de l'Aiguebelle faisaient fonctionner plusieurs moulins. Aujourd'hui, une dizaine de moulins existent encore.
Comme de nombreuses communes du département, Aubenas se dote d’une école bien avant les lois Ferry : en 1863, elle en possède déjà une qui dispense une instruction primaire aux garçons, au chef-lieu[16]. Aucune instruction n’est donnée aux filles : ni la loi Falloux (1851), qui impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants[17], ni la première loi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne concernent Aubenas[18]. Ce n’est qu’avec les lois Ferry que les filles de la commune sont régulièrement scolarisées.
Au XXe siècle, la culture de la lavande s’implante et une distillerie est créée[19]. Parallèlement, la culture de la vigne, destinée à la production d’un vin réservé à l’autoconsommation, est progressivement abandonnée[20].
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Blasonnement :
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Armes parlantes : La lettre A capitale est l'initiale du nom de la ville.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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mai 1945 | Louis Laugier[22] | |||
1947 | 1965 | Monsieur ARMAND Roger | ||
1965 | 1977 | Madame BARTHÉLÉMY Louise | ||
1977 | 1995 | Monsieur MINIÉ Pierre | ||
mars 1995 | 2014 | Roland Petiet[23] | PS | |
2014 | 2022 | Brigitte Moya[24] | SE | Comptable |
2022 | 2026 | Sylvie Martelli | ||
Les données manquantes sont à compléter. |
La commune est incluse dans le secteur postal de Reillanne (04110).
Aubenas-les-Alpes fait partie :
Aubenas-les-Alpes est une commune rurale[Note 1],[25]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[26],[27]. La commune est en outre hors attraction des villes[28],[29].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (57,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (57,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (36,7 %), prairies (21,1 %), forêts (20,8 %), zones agricoles hétérogènes (15,7 %), terres arables (5,7 %)[30].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[31].
Taxe | Part communale | Part intercommunale | Part départementale | Part régionale |
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Taxe d'habitation | 5,00 % | 30,30 % | 5,53 % | 0,00 % |
Taxe foncière sur les propriétés bâties | 4,30 % | 8,94 % | 14,49 % | 2,36 % |
Taxe foncière sur les propriétés non bâties | 12,30 % | 31,69 % | 47,16 % | 8,85 % |
Taxe professionnelle | 11,73 % | 6,37 % | 10,80 % | 3,84 % |
La taxe professionnelle est remplacée en 2010 par la cotisation foncière des entreprises portant sur la valeur locative des biens immobiliers et par la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (les deux formant la contribution économique territoriale).
Les habitants sont appelés les Albascecois[33].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[35].
En 2019, la commune comptait 95 habitants[Note 2], en diminution de 10,38 % par rapport à 2013 (Alpes-de-Haute-Provence : +1,48 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1765 | 1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
160 | 159 | 150 | 110 | 151 | 165 | 175 | 285 | 183 |
1851 | 1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
181 | 168 | 168 | 179 | 165 | 161 | 150 | 137 | 129 |
1896 | 1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 |
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124 | 114 | 97 | 108 | 75 | 74 | 63 | 62 | 56 |
1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
54 | 44 | 38 | 50 | 59 | 51 | 62 | 92 | 104 |
2016 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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101 | 95 | - | - | - | - | - | - | - |
1315 | 1471 |
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60 feux | inhabité |
L'histoire démographique d'Aubenas-les-Alpes, après l'abandon complet au XVe siècle et le long mouvement de croissance jusqu'au début du XIXe siècle, est marquée par une période d'« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure de 1831 à 1872. L'exode rural provoque ensuite un mouvement de recul démographique de longue durée. En 1921, la commune a perdu plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1846 (1841 mis à part)[38]. Le mouvement de baisse se poursuit jusqu'aux années 1960. Depuis, la population a plus que doublé, parvenant à retrouver les niveaux proches de ceux du début du XXe siècle.
La paroisse est rattachée à un secteur pastoral de 14 paroisses, le secteur pastoral du Largue. Le culte est célébré alternativement dans les églises de ces quinze communes[39].
Le village dispose d’une salle des fêtes ainsi que d’une aire de jeux pour enfants située devant la mairie.
Depuis le 8 décembre 2018, une roulotte en bois construite par des bénévoles accueille des « Livres en Liberté ». Habitants et touristes de passage sont invités à trouver leur bonheur dans cette bibliothèque participative recensant plus de 300 ouvrages, chacun pouvant librement donner des livres, en emprunter ou en faire voyager en les emmenant avec soi.[40] Depuis février 2019, de nombreux livres de ce dispositif qui mise sur la confiance, l’entraide et vise à créer du lien culturel, sont enregistrés sur le réseau Bookcrossing, qui permet de suivre leurs déplacements.[41]
En 2009, la population active s'élevait à 49 personnes, dont 4 chômeurs[42] (11 fin 2011[43]). Ces travailleurs sont majoritairement salariés (75 %)[44] et travaillent majoritairement hors de la commune (68 %)[44].
En 2011, l’agriculture maintient deux emplois salariés, sur 4 établissements[45]. Le secteur secondaire n’est représenté que par une seule entreprise[45]. Enfin, les 16 autres établissements de la commune recensés par l’Insee appartiennent au secteur tertiaire[45].
Fin 2010, le secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait 4 établissements au sens de l’Insee[45].
De 1988 à 2000, le nombre des exploitations agricoles décroît, passant de 8 à 5. La surface agricole utile (SAU) suit le même mouvement, passant de 338 à 257 ha[46]. Mais la déprise agricole semble stoppée : le nombre d’exploitations, selon l’enquête Agreste du ministère de l’Agriculture, est resté stable dans les années 2000, à 5, uniquement des exploitations de grandes cultures[47]. De manière complémentaire, la surface agricole utilisée a augmenté d’un tiers pour passer à 350 ha, soit plus qu’en 1988, consacrés en totalité aux grandes cultures[47].
La commune est située dans le périmètre de production de l’huile d'olive de Provence AOC[48], mais aucune exploitation ne s’est spécialisée dans cette production dans la commune[47].
Fin 2010, le secteur secondaire (industrie et construction) comptait 1 établissement, sans effectif salarié[45].
Fin 2010, le secteur tertiaire (commerces, service) comptait 10 établissements (avec 1 emploi salarié), auxquels s'ajoutent six établissements administratifs (salariant une personne)[45].
D'après l'Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est importante pour la commune, avec entre 1 et 5 touristes accueillis pour un habitant[49]. Les capacités d'hébergement de la commune consistent en :
Le château date de la fin du XVIe siècle sur des fondations du XIe siècle[réf. nécessaire]. Les voûtes des étages inférieurs sont du XIIIe siècle[52]. Sur plan rectangulaire, il n’a conservé qu’une seule tour[53]. Il a été restauré il y a peu. Le Vicaire, maison aujourd'hui isolée en contrebas du bourg, et autrefois dans l'agglomération, est une belle bâtisse du XVIe siècle avec fenêtres à meneaux.[réf. nécessaire]
La mairie, installée dans le presbytère, contient une cheminée remarquable en gypserie du XVIIIe siècle, de petite taille ; c’est un cas assez rare de manteau de cheminée en gypserie dans une demeure roturière[54].
Au cours du XIXe siècle, plusieurs moulins à aubes étaient en activité sur les rives du Largue, et de l'Aiguebelle. On peut encore voir leurs bassins de retenue et leurs biefs (Le Paraire, le moulin de la Combe, le moulin Brun, Le moulin Bas, le moulin du Plan)[55].
Il se trouve encore sur la commune un pigeonnier en forme de tour, au Moulin[56].
Au hameau du Paraire plusieurs maisons Renaissance possèdent encore leurs fenêtres à meneaux et linteaux[57].
L'église de l’Assomption de la Vierge, et le presbytère sur la place ombragée par des marronniers centenaires, sont les derniers vestiges du village médiéval[58]. L'église est en partie romane et reconstruite en partie au XVIIe siècle. Son clocher à arcades date du Moyen Âge (XIIIe siècle[59]). Des peintures murales du début du XVIIIe siècle ont été récemment dégagées dans la nef et restaurées.
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