Ascou est une commune française située dans le département de l'Ariège, en région Occitanie.
Localisée dans le sud-est du département, la commune fait partie, sur le plan historique et culturel, du pays du Sabarthès, structuré par la haute vallée de l'Ariège en amont du pays de Foix avec Tarascon-sur-Ariège comme ville principale. Exposée à un climat de montagne, elle est drainée par la Lauze, le ruisseau de l'Andorre, le ruisseau Riou Caud et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (le « bassin du Rebenty ») et cinq zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Ascou est une commune rurale qui compte 120 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 1 001 habitants en 1836. Ses habitants sont appelés les Ascounais ou Ascounaises.
La commune d'Ascou se trouve dans le département de l'Ariège, en région Occitanie[I 1].
Elle se situe à 34 km à vol d'oiseau de Foix[1], préfecture du département, et à 2 km d'Ax-les-Thermes[2], bureau centralisateur du canton de Haute-Ariège dont dépend la commune depuis 2015 pour les élections départementales[I 1]. La commune fait en outre partie du bassin de vie d'Ax-les-Thermes[I 1].
Les communes les plus proches[Note 1] sont[3] : Sorgeat (1,3 km), Orgeix (1,4 km), Ax-les-Thermes (1,9 km), Ignaux (2,1 km), Orlu (3,0 km), Savignac-les-Ormeaux (3,8 km), Vaychis (5,2 km), Tignac (6,1 km).
Sur le plan historique et culturel, Ascou fait partie du pays de Sabarthès, structuré par la haute vallée de l'Ariège en amont du pays de Foix avec Tarascon-sur-Ariège comme ville principale[4].
Sorgeat | La Fajolle (Aude) | |
Ax-les-Thermes | ![]() |
Mijanès |
Orgeix | Orlu |
La commune est située dans les Pyrénées à l'est d'Ax-les-Thermes. C'est une commune limitrophe avec le département de l'Aude. Le col du Pradel (1 673 mètres) permet la communication routière vers le haut plateau calcaire du pays de Sault par la commune riveraine de La Fajolle.
La commune est située dans les Pyrénées, une chaîne montagneuse jeune, érigée durant l'ère tertiaire (il y a 40 millions d'années environ), en même temps que les Alpes. Les terrains affleurants sur le territoire communal sont constitués de roches sédimentaires datant pour certaines du Paléozoïque, une ère géologique qui s'étend de −541 à −252,2 Ma (millions d'années), et pour d'autres du Protérozoïque, le dernier éon du Précambrien sur l’échelle des temps géologiques[6],[7].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l’Insee, qui sert de références dans toutes les statistiques, est de 35,59 km2[8],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 35,81 km2[7]. Son relief est particulièrement découpé puisque la dénivelée maximale atteint 1481 mètres. L'altitude du territoire varie entre 879 m et 2 360 m[11].
La commune est dans le bassin versant de la Garonne, au sein du bassin hydrographique Adour-Garonne[12]. Elle est drainée par la Lauze, le ruisseau de l'Andorre, le ruisseau Riou Caud, le ruisseau de Cabane Longue, le ruisseau de la Coume, le ruisseau de Llongaynous, le ruisseau d'Eycherque et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 36 km de longueur totale[13],[14].
La Lauze, d'une longueur totale de 14,1 km, prend sa source dans la commune et s'écoule d'est en ouest. Elle traverse la commune et se jette dans l'Ariège à Ax-les-Thermes[15].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat semi-continental », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[16]. En 2020, la commune ressort du type « climat de montagne » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, la température décroît rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nébulosité minimale en hiver et maximale en été. Les vents et les précipitations varient notablement selon le lieu[17]. À l'est du département, l’influence méditerranéenne accentue les contrastes saisonniers, le climat y est plus sec[18].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[Note 3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-contre[16].
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[20] complétée par des études régionalesLa station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1959 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −3,3 | −3,1 | −1,1 | 0,9 | 4,4 | 7,9 | 9,8 | 9,7 | 6,7 | 3,9 | −0,1 | −2,5 | 2,8 |
Température moyenne (°C) | 1,9 | 2,8 | 5,3 | 7 | 10,9 | 14,5 | 17,1 | 17,1 | 13,9 | 10,5 | 5,5 | 2,6 | 9,1 |
Température maximale moyenne (°C) | 7,2 | 8,7 | 11,6 | 13,2 | 17,5 | 21,1 | 24,5 | 24,4 | 21 | 17,2 | 11 | 7,6 | 15,5 |
Record de froid (°C) date du record |
−22,2 09.01.1985 |
−17,8 11.02.1986 |
−18,3 06.03.1971 |
−10 21.04.1991 |
−6 12.05.1985 |
−2 01.06.06 |
1,2 11.07.1993 |
−1 29.08.1998 |
−2,8 26.09.1984 |
−8 29.10.12 |
−15 23.11.1988 |
−17 02.12.1980 |
−22,2 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
20 16.01.1993 |
25,7 28.02.1960 |
26,2 25.03.1981 |
28 10.04.14 |
31,5 17.05.06 |
37 27.06.19 |
36,3 30.07.1983 |
36 04.08.03 |
33 09.09.04 |
30,5 02.10.01 |
26 01.11.1999 |
22 25.12.1983 |
37 2019 |
Précipitations (mm) | 124,9 | 96,8 | 111,4 | 139,2 | 132,4 | 96,3 | 65 | 85,1 | 93,2 | 95,1 | 118,4 | 113,1 | 1 270,9 |
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 5]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : le « bassin du Rebenty »[22], d'une superficie de 8 567 ha, qui offre une palette d'habitats naturels sur une grande gamme altitudinale et climatique et sur des substrats variés (calcaires, marnes, schistes). En particulier, on y rencontre de belles pinèdes de pins à crochets sur sol acide. La rivière héberge des espèces aquatiques (Chabot commun et Barbeau méridional, Écrevisse à pattes blanches) et mammifères (Desman des Pyrénées)[23].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Trois ZNIEFF de type 1[Note 6] sont recensées sur la commune[24] :
et deux ZNIEFF de type 2[Note 7],[24] :
Ascou est une commune rurale[Note 8],[30]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[I 2],[31]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 3],[I 4].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (92,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (93,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (54,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (36,6 %), zones agricoles hétérogènes (3,7 %), prairies (3,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (2 %)[32].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 227, alors qu'il était de 230 en 2013 et de 224 en 2008[I 5].
Parmi ces logements, 24,4 % étaient des résidences principales, 75,1 % des résidences secondaires et 0,4 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 98,2 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 1,8 % des appartements[I 5].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Ascou en 2018 en comparaison avec celle de l'Ariège et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (75,1 %) supérieure à celle du département (24,6 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 71,4 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (62,7 % en 2013), contre 66,3 % pour l'Ariège et 57,5 % pour la France entière[I 6].
Typologie | Ascou[I 5] | Ariège[I 7] | France entière[I 8] |
---|---|---|---|
Résidences principales (en %) | 24,4 | 65,7 | 82,1 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 75,1 | 24,6 | 9,7 |
Logements vacants (en %) | 0,4 | 9,7 | 8,2 |
Le territoire de la commune d'Ascou est vulnérable à différents aléas naturels : inondations, climatiques (grand froid ou canicule), feux de forêts, mouvements de terrains, avalanche et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à un risque particulier, le risque radon[33],[34].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par crue torrentielle d'un cours d'eau, ou ruissellement d'un versant[35].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit des chutes de blocs, soit des glissements de terrains, soit des mouvements liés au retrait-gonflement des argiles. Près de 50 % de la superficie du département est concernée par l'aléa retrait-gonflement des argiles, dont la commune d'Ascou[36]. L'inventaire national des cavités souterraines permet par ailleurs de localiser celles situées sur la commune[37].
La commune est exposée au risque d'avalanche lié notamment à la pratique du ski compte tenu d’une fréquentation hivernale croissante. Un plan d’Intervention et de déclenchement des avalanches (PIDA) a en particulier été élaboré[38].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune d'Ascou est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[39].
Selon le cartulaire de l’abbaye de Boulbonne, le comte de Foix Roger IV donne le village d’Ascou à Loup de Foix en 1243.
En 1946, le barrage de Goulours construit sur la Lauze permet de constituer un étang de 6,4 hectares. L'eau captée est conduite à la centrale hydroélectrique d'Orgeix.
Durant l'hiver 1965, la station de ski d'Ascou-Pailhères ouvre pour la première fois.
Lors de la centième édition du Tour de France en 2003, le port de Pailhères (2001 m), à la limite de la commune et de Mijanès, est emprunté pour la première fois par l'épreuve dont il deviendra un grand classique.
La commune d'Ascou est membre de la communauté de communes de la Haute Ariège[I 9], un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Luzenac. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[40].
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Foix, au département de l'Ariège, en tant que circonscription administrative de l'État, et à la région Occitanie[I 9].
Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Haute-Ariège pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[I 9], et de la première circonscription de l'Ariège pour les élections législatives, depuis le redécoupage électoral de 1986[41].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
avant 1981 | ? | Omer Carrière | PS | |
mars 2001 | En cours | Sabine Carriere | PS | Retraité |
Les habitants sont appelés les Ascounais[42].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[43]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[44].
En 2019, la commune comptait 120 habitants[Note 9], en diminution de 21,57 % par rapport à 2013 (Ariège : +0,39 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
776 | 613 | 851 | 914 | 925 | 1 001 | 837 | 842 | 805 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
686 | 710 | 695 | 664 | 641 | 565 | 620 | 521 | 521 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
469 | 456 | 453 | 363 | 310 | 266 | 250 | 274 | 158 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
136 | 114 | 120 | 81 | 96 | 102 | 124 | 127 | 153 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
121 | 120 | - | - | - | - | - | - | - |
Division | 2008 | 2013 | 2018 |
---|---|---|---|
Commune[I 10] | 9,6 % | 0 % | 3,9 % |
Département[I 11] | 8,9 % | 11,1 % | 11,2 % |
France entière[I 12] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 76 personnes, parmi lesquelles on compte 75,3 % d'actifs (71,4 % ayant un emploi et 3,9 % de chômeurs) et 24,7 % d'inactifs[Note 10],[I 10]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département, alors qu'en 2008 la situation était inverse.
La commune est hors attraction des villes[Carte 2],[I 13]. Elle compte 51 emplois en 2018, contre 49 en 2013 et 44 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 55, soit un indicateur de concentration d'emploi de 94,3 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 56,3 %[I 14].
Sur ces 55 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 25 travaillent dans la commune, soit 46 % des habitants[I 15]. Pour se rendre au travail, 87,3 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1,8 % les transports en commun, 1,8 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 9,1 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 16].
21 établissements[Note 11] sont implantés à Ascou au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 12],[I 17]. Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 38,1 % du nombre total d'établissements de la commune (8 sur les 21 entreprises implantées à Ascou), contre 27,5 % au niveau départemental[I 18].
La station de sports d'hiver d'Ascou-Pailhères se trouve sur la commune, accessible par la route de la Mouline (D25). Elle comprend 17 pistes de niveaux variés, 7 remontées mécaniques, une piste de luge, une piste école de ski ainsi que près de 30 canons à neige.
1988 | 2000 | 2010 | |
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Exploitations | 10 | 6 | 6 |
Superficie agricole utilisée (ha) | 152 | 140 | 148 |
La commune fait partie de la petite région agricole dénommée « Région pyrénéenne »[47]. En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 13] sur la commune est l'élevage d'ovins et de caprins[48]. Six exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune sont dénombrées lors du recensement agricole[Note 14] de 2010 (dix en 1988). La superficie agricole utilisée est de 148 ha[48].