Arancou est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine.
Arancou | |
![]() Église d'Arancou | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Département | Pyrénées-Atlantiques |
Arrondissement | Bayonne |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Pays Basque |
Maire Mandat |
Alexandre Bordes 2020-2026 |
Code postal | 64270 |
Code commune | 64031 |
Démographie | |
Gentilé | Arancoï ou Arancoye |
Population municipale |
174 hab. (2019 ![]() |
Densité | 33 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 26′ 41″ nord, 1° 02′ 59″ ouest |
Altitude | Min. 12 m Max. 142 m |
Superficie | 5,30 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton du Pays de Bidache, Amikuze et Ostibarre |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.arancou.fr/ |
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La commune d'Arancou se trouve dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine[1].
Elle se situe à 88 km par la route[Note 1] de Pau[2], préfecture du département, à 44 km de Bayonne[3], sous-préfecture, et à 18 km de Saint-Palais[4], bureau centralisateur du canton du Pays de Bidache, Amikuze et Ostibarre dont dépend la commune depuis 2015 pour les élections départementales[1]. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Peyrehorade[1].
Les communes les plus proches[Note 2] sont[5] : Bergouey-Viellenave (2,4 km), Labastide-Villefranche (2,7 km), Saint-Dos (4,0 km), Escos (4,3 km), Castagnède (4,7 km), Auterrive (4,9 km), Oraàs (5,2 km), Saint-Pé-de-Léren (5,5 km).
Sur le plan historique et culturel, Arancou fait partie de la province de la Basse-Navarre, un des sept territoires composant le Pays basque[Note 3],[6]. La Basse-Navarre en est la province la plus variée en ce qui concerne son patrimoine, mais aussi la plus complexe du fait de son morcellement géographique[7]. Depuis 1999, l'Académie de la langue basque ou Euskalzaindia divise la Basse-Navarre en six zones[8],[9]. La commune est dans le pays d’Agramont (Agaramonte), au nord de ce territoire.
Came | ||
Arraute-Charritte | ![]() |
Labastide-Villefranche |
Bergouey-Viellenave |
Arancou est desservie par les routes départementales 256 et 656.
Quatre quartiers composent la commune d'Arancou[11] :
Quelques lieudits d'après les cartes IGN :
La commune est drainée par la Bidouze, le Baniou, le Lauhirasse et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 7,49 km de longueur totale[12],[Carte 1].
La Bidouze, d'une longueur totale de 82,2 km, prend sa source dans la commune d'Aussurucq et s'écoule du sud vers le nord. Elle longe la commune sur une petite partie nord-ouest et se jette dans l'Adour à Guiche, après avoir traversé 26 communes[13].
Le Baniou, d'une longueur totale de 13,6 km, prend sa source dans la commune de Came et s'écoule du sud vers le nord. Il longe la commune sur une petite partie nord et se jette dans le gave de Pau à Cauneille, après avoir traversé 8 communes[14].
Le Lauhirasse, d'une longueur totale de 19,1 km, prend sa source dans la commune d'Arbouet-Sussaute et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il longe la commune sur son flanc sud-est, constituant une limite séparative, et se jette dans la Bidouze en limite ouest du territoire communal, après avoir traversé 6 communes[15].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[16]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[17].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 4]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[19] complétée par des études régionales[20] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Bidache », sur la commune de Bidache, mise en service en 1985[21] et qui se trouve à 9 km à vol d'oiseau[22],[Note 6], où la température moyenne annuelle est de 14,1 °C et la hauteur de précipitations de 1 386,8 mm pour la période 1981-2010[23]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Biarritz-Pays-Basque », sur la commune d'Anglet, mise en service en 1956 et à 38 km[24], la température moyenne annuelle évolue de 14,1 °C pour la période 1971-2000[25], à 14,3 °C pour 1981-2010[26], puis à 14,6 °C pour 1991-2020[27].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des Directives « Habitats » et « Oiseaux », constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 7]. Deux sites Natura 2000 ont été définis sur la commune au titre de la « directive Habitats »[29],[Carte 2] :
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 2[Note 8] est recensée sur la commune[32],[Carte 3] : le « réseau hydrographique de la Bidouze et annexes hydrauliques » (2 867,4 ha), couvrant 30 communes dont 1 dans les Landes et 29 dans les Pyrénées-Atlantiques[33].
Arancou est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 9],[34],[35],[36]. La commune est en outre hors attraction des villes[37],[38].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (86,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (84,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (35,5 %), terres arables (31,1 %), zones agricoles hétérogènes (19,8 %), forêts (13,6 %)[39].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 4].
Le territoire de la commune d'Arancou est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité modérée)[40]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[41].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par une crue torrentielle ou à montée rapide de cours d'eau, notamment le Baniou, la Bidouze et le Lauhirasse. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1992, 1999, 2007, 2009, 2014 et 2021[42],[40].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines)[43]. Afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, un inventaire national permet de localiser les éventuelles cavités souterraines sur la commune[44].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[45]. 86,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 5]. Depuis le , en application de la loi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 10],[46].
Le toponyme est documenté sous les formes Arranque (1119-1136[47]), Arancoe (1119[48]), Aranchoen (XIIe siècle[48]), Arancoen (XIIIe siècle[47]), sanctus martinus de aranco (1160[48]), Arancoyen (1309[48]), Arancohen (1360[48]), Arancoey[49] et Arancoenh[49] (vers 1360[47]), Arrancoeynh[49] et Arancoinh[49] (1372[48],[47]) et Aranquoen (1403[47], titres de Came[49]), et Aranco (1584[47], aliénations du diocèse de Dax[50]).
Le toponyme Arancou provient du basque Arran-goien que Jean-Baptiste Orpustan analyse par le basque haran 'vallée' ce qui donne ’vallée du haut’ ou ’haut de vallée’[48].
Le nom basque d'Arancou est Erango. Il fut normalisé par l'Académie de la langue basque le [51].
Le gentilé correspondant est erangoar, normalisé lui-aussi le [51].
Son nom gascon est Arancon (prononcer "Arancou")[52].
L'industrie magdalénienne, dernière phase du Paléolithique supérieur européen, comprise entre environ 17 000 et 10 000 ans avant nos jours, est présente à la grotte Bourrouilla[53], sur le territoire d'Arancou, découverte en 1986. Plusieurs milliers de vestiges osseux d'animaux chassés y ont été répertoriés, ainsi qu'un millier d'outils en silex (lamelles à dos servant à armer des pointes de sagaies, ou à réaliser des burins et des grattoirs), et des objets en os (hameçons, lissoirs, aiguilles à chas)[54].
En 1790 Arancou faisait partie du canton de Came qui comprenait également les communes de Came, Bergouey, Sames et Viellenave.
Le , les trois communes d'Arancou, Bergouey et Viellenave-sur-Bidouze fusionnent pour former Bergouey-Arancou-Viellenave. Le , Arancou redevient indépendante alors que Bergouey et Viellenave restent associées[55].
Jean-Baptiste Orpustan note une mention d'Arancou en 1309 parmi une liste de paroisses payant franchise au pouvoir royal navarrais[56]. Pour la fin du Moyen Âge, Eugène Goyheneche note que « du fait du pouvoir des Gramont », la situation d'un certain nombre de paroisses voisines de Bidache – dont Arancou – est « ambigüe »[57].
En revanche, à partir de l'époque moderne, on ne trouve plus trace de relation de subordination d'Arancou à la Navarre ni même aux terres de Gramont, duché de Gramont ou principauté souveraine de Bidache. Le seigneur direct et foncier d'Arancou est le chapitre de la collégiale Saint-Jacques de Bidache ; la paroisse est située en France, dans la sénéchaussée des Lannes où elle dépend du bailliage de Hastingues[58].
Sans doute sous l'influence du découpage cantonal contemporain, Arancou est néanmoins aujourd'hui généralement incluse dans les listes de communes de Basse-Navarre[59]. Présentant le village en 2009 sur le site web de sa commune, le maire, Alexandre Bordes, ne prend pas parti et met en relief le « mélange de cultures aux racines très profondes » et la « situation du village à la frontière de la Gascogne, du Béarn, du Pays basque et de la Navarre » ; le site qualifie le village de « basco-béarnais »[60].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1995 | En cours | Alexandre Bordes | DVD | |
Les données manquantes sont à compléter. |
La commune appartient à la communauté d'agglomération du Pays Basque. Elle est membre du syndicat d'énergie des Pyrénées-Atlantiques et de l'Agence publique de gestion locale[61].
Lons (France)[53].
Le nom des habitants est Arancoï ou Arancoye[53] (ou Erangoar[62] en basque).
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[63]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[64].
En 2019, la commune comptait 174 habitants[Note 11], en augmentation de 25,18 % par rapport à 2013 (Pyrénées-Atlantiques : +2,8 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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336 | 353 | 358 | 357 | 378 | 379 | 334 | 378 | 366 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
331 | 316 | 310 | 285 | 306 | 289 | 263 | 260 | 265 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
270 | 275 | 256 | 239 | 238 | 224 | 228 | 205 | 211 |
1962 | 1968 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 | 2014 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
192 | 145 | 122 | 122 | 108 | 93 | 92 | 120 | 145 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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174 | - | - | - | - | - | - | - | - |
L'activité est principalement agricole. La commune fait partie de la zone d'appellation de l'ossau-iraty.
Une carrière de calcaire subsiste sur la commune. Elle alimentait jusqu'en 1993 la cimenterie des Ciments de l'Adour (Italcementi Group) située alors à Boucau, par des barges descendant la Bidouze puis l'Adour. Elle est actuellement exploitée par la société GSM[67], branche granulats du même groupe cimentier en France.
Les fêtes d'Arancou ont lieu le week-end suivant le [68].
Les deux versions de la Carte des sept provinces basques montrant la délimitation actuelle de l'euscara en dialectes, sous-dialectes et variétés dressée en 1863 par le prince Louis-Lucien Bonaparte placent Arancou en dehors de l'aire bascophone.
Le Recueil de linguistique et de toponymie des Pyrénées réalisé en 1887 par Julien Sacaze nous livre pour Arancou une version en gascon, composée d'une traduction de deux textes mythologiques, ainsi que d'une liste des micro-toponymes de la commune.
Le Recueil des idiomes de la région gasconne réalisé en 1894 par le linguiste Édouard Bourciez nous livre pour Arancou une version de la parabole de l'enfant prodigue traduite en gascon.
La carte du Pays Basque français dressée en 1943 par Maurice Haulon laisse apparaître la "démarcation actuelle entre la langue basque et les dialectes romans", incluant la commune d'Arancou dans l'aire gasconophone.
La commune présente des fermes et des maisons des XVIIe et XVIIIe siècles[69],[70] inscrites à l'Inventaire général du patrimoine culturel.
Un ensemble composé d'un puits artésien, d'un lavoir, et d'une fontaine, dépendant de la maison Garay, date de la deuxième moitié du XIXe siècle[71].
L'église de l'Assomption-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie du XIIIe siècle. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historique en 1925[72]. Elle située sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle (voie de Tours) offre un portail gothique. L'église est dédiée à l'Assomption de Marie. Une source la traverse souterrainement. En contrebas, on peut y découvrir un lavoir, le lavoir de Galharret.
Elle recèle une Vierge à l'Enfant dite Notre-Dame-d'Arancou[73], une stèle discoïdale[74] (provenant de Labets-Biscay) et divers mobiliers (tabernacle, bénitier et croix)[75]. Elle possède également une verrière[76] référencée par le ministère de la Culture.
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Blasonnement :
Écartelé au 1 de sinople à un pèlerin d'argent marchant de profil tenant de la main senestre un bâton de sable, cantonné en chef de deux coquilles d'argent ;
au 2 d'azur à l'église de profil d'or, surmontée à dextre d'un clocheton croisé du même, couverte au naturel et ajourée de sable ; Commentaires : sur le blason figurent :
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