Anhaux (en basque : Anhauze) est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine.
Anhaux | |
Le fronton d’Anhaux. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Département | Pyrénées-Atlantiques |
Arrondissement | Bayonne |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Pays Basque |
Maire Mandat |
André Changala 2020-2026 |
Code postal | 64220 |
Code commune | 64026 |
Démographie | |
Gentilé | Anhauztar |
Population municipale |
380 hab. (2019 ![]() |
Densité | 31 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 10′ nord, 1° 17′ ouest |
Altitude | Min. 180 m Max. 1 247 m |
Superficie | 12,33 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Saint-Jean-Pied-de-Port (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Montagne Basque |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
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Le gentilé est Anhauztar[1],[2].
La commune d'Anhaux se trouve dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine[3].
Elle se situe à 122 km par la route[Note 1] de Pau[4], préfecture du département, à 53 km de Bayonne[5], sous-préfecture, et à 46 km de Mauléon-Licharre[6], bureau centralisateur du canton de Montagne Basque dont dépend la commune depuis 2015 pour les élections départementales[3]. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Saint-Jean-Pied-de-Port[3].
Les communes les plus proches[Note 2] sont[7] : Irouléguy (1,2 km), Lasse (2,9 km), Ascarat (2,9 km), Uhart-Cize (3,8 km), Saint-Jean-Pied-de-Port (4,5 km), Saint-Étienne-de-Baïgorry (4,5 km), Ispoure (4,6 km), Uhart-Cize (6,4 km).
Sur le plan historique et culturel, Anhaux fait partie de la province de la Basse-Navarre, un des sept territoires composant le Pays basque[Note 3],[8]. La Basse-Navarre en est la province la plus variée en ce qui concerne son patrimoine, mais aussi la plus complexe du fait de son morcellement géographique[9]. Depuis 1999, l'Académie de la langue basque ou Euskalzaindia divise la Basse-Navarre en six zones[10],[11]. La commune est dans le pays de Baïgorry-Ossès (Baigorri-Ortzaize), au sud-ouest de ce territoire.
L'Adartza, 1 250 mètres, est un mont situé entre Saint-Étienne-de-Baïgorry, Lasse et Anhaux. L'Artzaïnharria culmine à 971 mètres et le pic d'Arrolakoharria, entre Banca, Saint-Étienne-de-Baïgorry et Anhaux, à 1 060 mètres.
Le Munhoa (ou Monhoa), 1 021 mètres, est un mont situé entre Saint-Étienne-de-Baïgorry et Saint-Jean-Pied-de-Port. On y accède à partir d'Anhaux, Lasse ou Saint-Étienne-de-Baïgorry par le GR10[13].
La commune est drainée par oholbidéko erreka et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 16,18 km de longueur totale[14],[Carte 1].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat des marges montargnardes », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[15]. En 2020, la commune ressort du type « climat de montagne » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, la température décroît rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nébulosité minimale en hiver et maximale en été. Les vents et les précipitations varient notablement selon le lieu[16].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[17]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[18] complétée par des études régionales[19] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Irouleguy », sur la commune d'Irouléguy, mise en service en 1963[20] et qui se trouve à 1 km à vol d'oiseau[21],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 13,7 °C et la hauteur de précipitations de 1 398,2 mm pour la période 1981-2010[22]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Socoa », sur la commune de Ciboure, mise en service en 1921 et à 39 km[23], la température moyenne annuelle évolue de 14,8 °C pour la période 1971-2000[24], à 14,7 °C pour 1981-2010[25], puis à 15 °C pour 1991-2020[26].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des Directives « Habitats » et « Oiseaux », constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 6]. Deux sites Natura 2000 ont été définis sur la commune au titre de la « directive Habitats »[28],[Carte 2] :
La chasse aux pigeons ramiers migrateurs, appelée chasse à la palombe, rassemble dans la vallée des Aldudes un nombre important de chasseurs dans les palombières installées ou remises en état, lors des grandes migrations au début de l’automne[31].
Anhaux est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[32],[33],[34].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Jean-Pied-de-Port, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 22 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[35],[36].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (58,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (61 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (44,8 %), zones agricoles hétérogènes (29,2 %), prairies (7,3 %), forêts (7,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (6,3 %), zones urbanisées (5,1 %)[37].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Anhaux est desservie par les routes départementales D 15 et D 518.
Le cadastre Napoléon divisa, en 1840 la commune en 16 quartiers :
Héguy est un ancien quartier, prolongeant celui de Choubitoa.
Aujourd'hui, les lieux-dits suivants sont répertoriés :
Le territoire de la commune d'Anhaux est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts et séisme (sismicité moyenne)[41]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[42].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par une crue torrentielle ou à montée rapide de cours d'eau. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 2009 et 2014[43],[41].
Anhaux est exposée au risque de feu de forêt. En 2020, le premier plan de protection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été adopté pour la période 2020-2030[44]. La réglementation des usages du feu à l’air libre et les obligations légales de débroussaillement dans le département des Pyrénées-Atlantiques font l'objet d'une consultation de public ouverte du 16 septembre au 7 octobre 2022[45],[46].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[47]. 40,1 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 9],[48].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 2021[41].
Le toponyme Anhaux apparaît sous les formes Onodz (1068[49],[50]-1072[50]), Nodz (1105[50],[49]), Naoz (1264[50],[49]), Hanauz (1350[50],[49]), Anhautz (1366[50],[49] et 1413[49]), Anus (1378[49]), Anaux (1513[38], titres de Pampelune[51]), Hanaux (1621[38], Martin Biscay[52]) et Anhausse (1686[38], collations du diocèse de Bayonne[53]).
Brigitte Jobbé-Duval[1] propose l’origine basque ona-oz, qui signifie lieu de la colline.
Chubitoa est un hameau d’Ascarat et d’Anhaux, mentionné en 1863[38] par le dictionnaire topographique Béarn-Pays basque.
Jauréguy était un fief vassal du royaume de Navarre, cité dans le dictionnaire de 1863[38].
Son nom basque actuel est Anhauze[2].
Le village d’Anhaux est l’un des onze hameaux ou villages primitifs qui constituaient la vallée de Baïgorry. Au Moyen Âge, ces onze hameaux étaient : Ascarat, Sorhoeta, Moussourits, Lasse, Irouleguy, Urdos, Leispars, Occos, Oticoren, Guermiette, Anhauz, tous au nord de la vallée. Le sud, quant à lui, ne sera peuplé que bien plus tard. Malgré une consonance basque, le nom de ce village semble échapper à toute analyse. Le document le plus ancien, connu, sur lequel apparaît le nom d’Anhaux est aujourd’hui le cartulaire de l’abbaye Saint-Jean de Sorde, dans lequel il apparaît vers le Xe siècle.
L’abbé Haristoy dans son livre Recherches sur le Pays basque nous livre que, consigné sur ce cartulaire :
L’abbaye bénédictine en question fut implantée vers le IXe siècle, au nord-est de la Navarre. C’était, en quelque sorte et comme tous les monastères à l’époque, un vaste domaine agricole qui avait ses possessions le long des gaves, en pays d’Orthe et en basse Navarre, et, à la vue des deux références citées, dans la paroisse d’Anhaux.
C’est vers 1023, que Sanche le Grand roi de Navarre créa le fief de la vicomté de Baïgorry au profit de Garcias Lope qui lui était apparenté. La création du hameau proprement dit, sur les terres des vicomtes, remonterait donc à cette période. C’est ainsi que dès le XIe siècle le statut des maisons d’Anhaux fut défini comme l’écrit Jean-Baptiste Orpustan[54]. Il donne pour Anhaux, la liste des maisons existantes au Moyen Âge. Ce document a été réalisé à partir d’archives des années 1350, 1366 et 1412.
On constate que sur les vingt-huit maisons recensées, quatre étaient nobles (la maison seule était noble et à ce titre les propriétaires étaient tenus pour tels), les autres étaient fivatiéres c’est-à-dire qu’elles payaient une redevance, en récoltes, travaux ou argent et étaient érigées sur les terres du ‘seigneur’ de la maison principale.
Les vicomtes de Baigorry puis d’Echaux qui se succédèrent jouirent des dîmes de ce village, et ce jusqu’à leurs liquidations vers 1792.
Les armoiries d’Anhaux, d'azur à un pal d'argent accosté de deux coquilles du même, sont celles de la famille d’Apesteguy. Elles ne furent adoptées par le conseil municipal que le . Pierre Haristoy[55] écrit que les d’Apesteguy étaient seigneurs de Jauréguia d’Anhaux et nommaient à la cure du lieu, que dans les actes notariés d’avant 1670 plusieurs d’Apesteguy figurent comme nobles. Vers 1720 Jean-Pierre d’Apesteguy fut reçu aux États de Navarre. La maison Apesteguia fut, paraît-il au XVIIIe siècle, abbaye laïque de ce lieu. Ses membres jouèrent un rôle important dans la vallée jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Réalisée au XVIIIe siècle la carte des géographes Cassini nous fait découvrir une paroisse ainsi constituée :
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1792 | Guillaume d'Uhalde | |||
1800 | 1832 | Arnaud d'Apesteguy | ||
1832 | 1840 | Guillaume Arreguy | ||
1840 | 1848 | Jean Jaureguiberry | ||
1848 | 1872 | Jean d'Apesteguy | ||
1874 | 1881 | Jean d'Apesteguy | ||
1881 | 1883 | Antoine Arreguy | ||
1883 | 1883 | Gratian Arrambide | ||
1883 | 1904 | Pierre Narbaitz | ||
1904 | 1922 | Michel Jaureguy | ||
1922 | 1934 | Gratian Iribarne | ||
1934 | 1945 | Jean Laxague | ||
1945 | 1947 | Arnaud Irouleguy | ||
1947 | 1947 | Michel Etchepare | ||
1947 | 1959 | Bernard Piarresteguy | ||
1959 | 1977 | Jean-Pierre Iribarne | ||
1977 | 1996 | Bernard Etcheperestou | ||
1996 | 2014 | Jacques Etchandy | DVD | |
2014 | En cours | André Changala | ||
Les données manquantes sont à compléter. |
La commune d'Anhaux appartient à la communauté d'agglomération du Pays Basque. Elle est membre du syndicat d'énergie des Pyrénées-Atlantiques, de l'Agence publique de gestion locale, du SIVOS de Garazi et du syndicat intercommunal pour l'aménagement et la gestion de l'abattoir de Saint-Jean-Pied-de-Port[56].
L'enquête de 1786[57] recense à Anhaux 80 maisons et 362 personnes[58].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[59]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[60].
En 2019, la commune comptait 380 habitants[Note 10], en augmentation de 2,7 % par rapport à 2013 (Pyrénées-Atlantiques : +2,8 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
604 | 590 | 336 | 533 | 607 | 697 | 710 | 705 | 622 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
642 | 630 | 607 | 572 | 570 | 588 | 518 | 496 | 453 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
419 | 430 | 387 | 371 | 365 | 341 | 321 | 318 | 293 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
272 | 285 | 275 | 274 | 310 | 247 | 280 | 290 | 370 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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380 | 380 | - | - | - | - | - | - | - |
La commune fait partie de la zone de production du vignoble d'Irouléguy et de celle d'appellation de l'ossau-iraty. L'activité est principalement agricole.
D'après la Carte des Sept Provinces Basques éditée en 1863 par le prince Louis-Lucien Bonaparte, le dialecte basque parlé à Anhaux est le bas-navarrais occidental.
Les maisons Jauregia[63] (XIVe et XVIIe siècles), Laxaga[40] (XVe et XVIIe siècles) et la ferme Eiherartia[39] (1730) sont inscrites à l'Inventaire général du patrimoine culturel.
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L'église Saint-Jean-Baptiste[64], d'origine médiévale, a été presque entièrement rebâtie en 1838. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel[64]. L'église est dédiée à saint Jean le Baptiste.
Son cimetière recèle des stèles discoïdales.
Jean Iraçabal, né en 1851 à Anhaux et mort en 1929 (inhumé à Saint-Étienne-de-Baïgorry), est un militaire français.
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Blasonnement :
D'azur à un pal d'argent accosté de deux coquilles du même[65]. |