Allinges, que l'on retrouve encore parfois sous la forme ancienne Les Allinges[Note 1], est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Allinges est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[3],[4],[5].
Elle appartient à l'unité urbaine de Thonon-les-Bains, une agglomération intra-départementale regroupant 13 communes[6] et 79 147 habitants en 2019, dont elle est une commune de la banlieue[7],[8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française) dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[9],[10].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (44,3% en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (45,6%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
forêts (30,4%), zones agricoles hétérogènes (30%), zones urbanisées (21,9%), prairies (13,7%), zones humides intérieures (3,4%), terres arables (0,6%)[11].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
Le toponyme Allinges dérive d'un nom d'origine burgonde *Alingum, «chez les Alingi», selon l'auteur Théodore Perrenot[12],[2],[13]. Il pourrait s'agir d'un dérivé de la forme familière d'un nom burgonde *alls, germanique *alla, qui signifie «tout, tout à fait». Certains auteurs observent que le toponyme pourrait également dériver du prénom latin Alanus ou encore de l'ethnonyme Alains, un peuple envahisseur scythique originaire d'Asie, présence en Gaule vers le début du Vesiècle[2].
La paroisse est mentionnée sous la forme in Alingo entre 979 et 1046[2],[12],[13]. Au cours du XIIesiècle, on trouve les formes Alingis (1138-48) ou encore decanatus Allinges (1196), puis Alinco au début du siècle suivant[2],[12],[13]. Dans un document de 1210 du Cartulaire de Lausanne, il s'agit à nouveau de la forme Alingis, puis Cura de Alingio vers 1344[2],[13]. Lors de l'annexion du duché de Savoie par les troupes révolutionnaires françaises, la forme Alinges est utilisée (1793) [2],[13].
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Alinzho selon la graphie de Conflans ou encore (Les) Alinjos selon l'ORB[14].
Les lieux-dits:
Commelinges:
Nom d'origine burgonde, dérivant probablement de *Gumolingum (Gumoldingum), «chez les Gumoldingum»[15]. Le village est mentionné sous cette forme en 1540[15].
Mésinges:
Nom d'origine burgonde, dérivant probablement de *Miesingus, d'un germanique *meusa, musa désignant un lieu marécageux, «où pousse la mousse»[16],[17]. Le village est mentionné au XIIIesiècle sous les formes Meizinio (1248), Mesingis (1294), Mecingis (1298), puis on trouve Messinge et Mezinges, durant les périodes révolutionnaire et impériale (1793, 1810)[16],[17].
Histoire
Un dépôt de fondeur de la phase ancienne du bronze final (1350 à 1200 av. J.-C.) a été découvert en 1984. Il s'agit de fragments d'objets (pendeloques, torques, faucilles, épingle, hache, épée, poignard, lingots) en bronze qui avaient dû être enterrés dans un sac en toile ou en cuir. Ils sont conservés au Musée du Chablais[18].
Époque gallo-romaine
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Moyen Âge
Châteaux des Allinges
Une première mention du château des Allinges est citée dès 1071, mais il semblerait que les deux châteaux datent de cette période, appartenant chacun à deux branches ennemies de la même famille[19]. Les châteaux sont construits sur un belvédère naturel culminant à 712 mètres d'altitude, ce qui explique l'importance stratégique des lieux durant la période médiévale. La vue se déploie sur la plus grand partie du Chablais et des rives du Léman.
Entre 1123 et 1203, Château-Neuf ne relève plus de la famille d'Allinges, mais celle-ci y possède encore une maison-forte[19],[20],[21].
À partir de 1124, Château-Vieux est inféodé aux sieurs de Faucigny, devenant le centre d'une châtellenie[19].
Il faut attendre le XIIIesiècle pour que les dénominations Château-Vieux et Château-Neuf fassent leur apparition, le second dépendant désormais des comtes de Savoie[19]. Les conflits sont alors constants entre les deux châteaux séparés par 150 mètres, l'un appartenant aux sires de Faucigny et l'autre à la maison de Savoie. Chaque château disposait de solides fortifications et abritait son propre bourg. La paix est rétablie en 1355 lorsque la baronnie de Faucigny est intégrée aux États de Savoie.
Au fil de l'histoire, les châteaux connaissent plusieurs propriétaires et des guerres entre les catholiques et la réforme genevoise.
Seule construction n'étant pas en ruine, la chapelle est en bon état de conservation et classée en 1907 comme monument historique. On peut y découvrir une fresque datant du XIesiècle.
Période contemporaine
Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures[Note 4], dont 186 pour la commune[24]. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et 23 avril 1860 où 99,8% des Savoyards répondent «oui» à la question «La Savoie veut-elle être réunie à la France?»[25]. Dans un certain nombre de communes, les bulletins “non” étaient camouflés ou oubliés.
Article détaillé: Accident d'Allinges.
Le , un TER percute un autocar scolaire transportant des élèves du collège de Margencel, sur un passage à niveau du hameau de Mésinges. Sept mineurs, âgés entre onze et treize ans, y trouvent la mort[26]. Le 6 mars 2014, Réseau ferré de France annonce que le passage à niveau va être rénové, à cause de défauts du platelage, durant le mois d'avril 2014[27]. Après la mise en service d'un contournement par le sud, comprenant un pont-route au-dessus de la voie ferrée, le passage à niveau est supprimé en novembre 2015[28], cependant qu'une stèle en mémoire des victimes est inaugurée sur les lieux de l'accident[29].
Politique et administration
Situation administrative
Allinges appartient au canton de Thonon-les-Bains, qui compte selon le redécoupage cantonal de 2014 12 communes[30]. Avant ce redécoupage, elle appartenait au canton de Thonon-les-Bains-Ouest, créé en 1995 des suites de la scission de l'ancien canton de Thonon-les-Bains.
Elle forme avec sept autres communes la communauté de communes des collines du Léman (CCCL).
Allinges relève de l'arrondissement de Thonon-les-Bains et de la cinquième circonscription de la Haute-Savoie, dont le député est Marc Francina (UMP) depuis les élections de 2012[31]
Rattachée à Thonon agglomération depuis janvier 2017
Députée: Marion Lenne LREM
Tendances politiques et résultats
Article connexe: Élections municipales de 2014 en Haute-Savoie.
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Liste des maires
Liste des maires successifs
Période
Identité
Étiquette
Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
mars 1959
mars 1977
Jacques Berthet
mars 1977
mars 1983
Aimée Charvier
UDF-CDS
mars 1983
juin 1995
Gérard Duvaut
DVD
juin 1995
mars 2014
Jean-Pierre Fillion
DVD
mars 2014
En cours
François Deville
DVD
Population et société
Les habitants de la commune sont appelés les Allingeois[32],[33].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[35].
En 2019, la commune comptait 4 681 habitants[Note 5], en augmentation de 10,77% par rapport à 2013 (Haute-Savoie: +7,33%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1822
1838
1848
1858
1861
1866
496
537
542
878
949
1 057
1 104
1 070
1 038
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
1911
1 030
1 082
1 044
1 085
1 042
1 030
1 003
986
1 007
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
878
932
877
900
913
885
903
1 115
1 576
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2019
-
-
2 098
2 627
3 021
3 472
4 092
4 433
4 681
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[36] puis Insee à partir de 2006[37].)
Histogramme de l'évolution démographique
Enseignement
La commune d'Allinges est située dans l'académie de Grenoble. En 2015, elle administre une école maternelle et une école élémentaire «Joseph Dessaix» regroupant 437 élèves[38]. En janvier 2022 une deuxième école maternelle et élémentaire "l'aérospatiale" ouvre afin d'alléger l'école de la chavanne et accueille 40 pour cent de ses anciens élèves.
Manifestations culturelles et festivités
La 9eédition de la fête du Fromage a eu lieu en août 2008.
Économie
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Tourisme
En 2014, la capacité d'accueil de la station, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, est de 15 931 lits touristiques répartis dans 2 728 structures[Note 6]. Les hébergements se répartissent comme suit: 18 meublés; un centre ou Village de vacances/auberge de jeunesse et un refuge ou gîte d'étape[39].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
L'église Notre-Dame-de-l'Assomption d'Allinges.
Demi-clocher de la chapelle.
Le bloc erratique sculpté: cette gravure rupestre a été classée monument historique par arrêté du 28 janvier 1907[40].
Château-Vieux.
Article détaillé: Château-Vieux d'Allinges.
Château-Neuf et sa chapelle romane avec fresque du XIesiècle (monument classé au titre des Monuments historiques).
Article détaillé: Château-Neuf d'Allinges.
La « pierre du Diable » surnommée aussi « la pierre à Passet » au hameau du Châteauvieux.
Château de Chignans.
Personnalités liées à la commune
Maison d'Allinges.
Commune de naissance de Joseph Dessaix né à La Chavanne le 7 mai 1817, auteur savoyard et créateur du Chant des Allobroges.
Henri Capitant, décédé aux Allinges, juriste français, agrégé de droit, professeur de droit privé.
Monique Constant, "L'établissement de la Maison de Savoie au sud du Léman. La châtellenie d'Allinges-Thonon (XIIe siècle-1536)", in Mémoires et documents de l'Académie chablaisienne, t. LX, 1972.
Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Histoire des communes savoyardes: Le Chablais, Roanne, Éditions Horvath, , 422p. (ISBN978-2-7171-0099-0), p.57-58, « Canton de Thonon », 125 à 133, « Allinges ».
Abbé Jean-François Gonthier (1847-1913), Les Châteaux et la chapelle des Allinges, Annecy, impr. de J. Niérat (Ancienne imprimerie Burdet), , 136p. (lire en ligne)
La graphie Allinges respecte le Code officiel géographique français[1]. On trouve encore parfois au niveau local ou dans la littérature l'emploi de l'article « Les », Les Allinges, pour la désigner[2].
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Cette pétition réunit plus de 13 651 signatures dans des villages de la partie nord du duché (aujourd'hui la Haute-Savoie): 60 communes du Faucigny, 23 du Chablais savoyard et 13 aux environs de Saint-Julien-en-Genevois, soutenue par l’Angleterre[22],[23].
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
La structure Savoie Mont Blanc, pour ces données statistiques de capacité d'accueil en termes de lits touristiques d'une station ou d'une commune, additionne les établissements marchands, qui appartiennent au secteur de l'hôtellerie, et les hébergements non marchands, qui n'impliquent donc pas de transaction commerciale comme les résidences secondaires[39].
Cartes
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
D'après Henry Suter, «Aleins, Allinges», Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté le ).
Théophile Perrenot, Albert Dauzat, La Toponymie burgonde, 1942, p.191.
Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr.2004) (1reéd. 1935), 519p. (ISBN978-2-84206-268-2, lire en ligne), _ _ _.[réf.nonconforme].
Lexique des noms des communes savoyardes en arpitan: Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p.17
préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
.
D'après Henry Suter, «Commelinges», Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté le ).
Théophile Perrenot, Albert Dauzat, La Toponymie burgonde, 1942, p.195.
D'après Henry Suter, «Mésinges», Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté le ).
Laurent Berman, « Un dépôt de l'âge du bronze découvert sur la commune d'Allinges », Nature et patrimoine en pays de Savoie, pages 10-11, n° 37, juin 2012.
« Compte de la châtellenie d'Allinge-Thonon », Archives départementales de la Savoie, SA 14784: "unum fossatum a tornella juxta portam extra clausuras usque ad domum Jaquemeti de Alingio".
Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, , p.98.
Paul Guichonnet (préf.Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354p. (ISBN978-2-7171-0235-2), p.163.
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«Allinges», sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté le ), Ressources - Les communes.
Michel Germain, Jean-Louis Hebrard et Gilbert Jond, Dictionnaire des communes de Haute-Savoie, Éditions Horvath, , 450p. (ISBN978-2-7171-0933-7), p.424.
«La capacité d'accueil touristique en Savoie-Mont-Blanc», Observatoire, sur le site Savoie-Mont-Blanc - pro.savoie-mont-blanc.com, (consulté en ) : «Les données détaillées par commune, et par station: nombre de structures, nombre de lits par type d'hébergements (fichier: Détail des capacités 2014, .xlsx)».
Comte Amédée de Foras, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, vol.1, Grenoble, Allier Frères, 1863-1966, p.22-36.
André Borel d'Hauterive, Annuaire de la Noblesse de France et des Maisons souveraines, vol.A18, Grenoble, Allier Frères, (ISSN2019-8086, lire en ligne), p.373.
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