Kanesatake (en mohawk : Kanehsatà:ke) est un établissement mohawk enclavé dans la municipalité canadienne d'Oka, au Québec. Kanesatake est situé dans la région des Laurentides, à la confluence de la rivière des Outaouais et du lac des Deux Montagnes, sur la Rive-Nord de Montréal[3]. Les Mohawks de Kanesatake y vivent.
Cet article est une ébauche concernant les Autochtones du Canada et les Laurentides.
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Kanesatake | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Province | ![]() |
Région | Laurentides |
Subdivision régionale | Deux-Montagnes |
Grand chef | Victor Bonspille[1] |
Code postal | J0N 1E0 |
Démographie | |
Population | 1 783 hab. (2020[2]) |
Densité | 150 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 29′ nord, 74° 07′ ouest |
Superficie | 1 188 ha = 11,88 km2 |
Divers | |
Code géographique | 2472802 |
Localisation | |
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Kanesatake fait partie du territoire de la municipalité régionale de comté de Deux-Montagnes, dans la région administrative des Laurentides[4].
Couvrant une superficie de 11,88 km2[5], le territoire de Kanesatake est composé de plusieurs parcelles de terres non contiguës. On y compte 327 maisons et il est accessible par la route 344.
« Une partie du territoire de Kanesatake est imbriquée dans le village d'Oka même, où près de 55 parcelles de terrain appartenant à des Mohawks sont séparées les unes des autres par des terrains privés non amérindiens »[6].
Selon l'ancien chef Sohenrise Paul Nicholas, « il faut augmenter la superficie de Kanesatake pour parvenir à avoir à la base un certain territoire qui n'est pas composé que de morceaux de terre éparpillés »[6].
En 1717, sous le régime français, le gouverneur Vaudreuil et l'intendant Bégon concèdent la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes, sur laquelle est aujourd'hui situé Kanesatake, aux sulpiciens de Montréal afin d'y établir une mission amérindienne[7]. Les Mohawks, une nation iroquoise, sont les premiers à s'y installer et nomment l'endroit Kanesatake[8]. Ils sont rapidement rejoints par des Algonquins et des Népissingues, nations de langues algonquiennes, qui appellent quant à eux la mission Oka[8]. En 1839, la mission du Lac-des-Deux-Montagnes compte 1 050 habitants, répartis entre Algonquins, Népissingues et Mohawks[7]. En 1851, cependant, les Algonquins commencent à quitter Kanesatake-Oka pour s'installer dans la région de Maniwaki[7], de sorte que la communauté devient au final exclusivement mohawk[8].
Kanesatake a connu des tensions politiques au cours de son histoire récente.
Du au , la crise d'Oka est un évènement politique marquant qui oppose la nation mohawk aux États québécois et canadien. La crise demande l'intervention de l'armée canadienne après l'échec d'une intervention de la Sûreté du Québec.
Vingt ans plus tard, les tensions sont encore vives entre les gens de la communauté et les Blancs, selon Ghislain Picard[9].
En 1991, les citoyens de Kanesatake tiennent leurs premières élections pour les chefs et les membres du conseil. Jerry Peltier y est alors élu grand chef[10]. Avant cela, les chefs sont héréditaires à travers le système de parenté matrilinéaire et nommés par les mères de clan.
En , la petite communauté fait face à une autre crise qui fait la manchette autant dans la province du Québec que dans le reste du Canada, en raison de conflits politiques entre les partisans de l'ex-chef de la communauté, James Gabriel, et ceux du chef en poste, Steven Bonspille[11]. Les chefs Pearl Bonspille, Steven Bonspille et John Harding s'opposent à Gabriel dans une suite d'incidents qui mettent fin au mandat de Gabriel comme grand chef. John Harding et les autres chefs du conseil, Steven Bonspille et Pearl Bonspille, s'opposent donc à la tentative de prise de contrôle de la police par Gabriel par l'embauche d'agents privés dans le cadre d'une descente contre des trafiquants de drogue en . Ils considèrent l'action de Gabriel comme une tentative illégale d'usurpation du pouvoir de la Commission de police. Les 67 constables spéciaux sont contraints de se réfugier dans la station de police locale pour se protéger après que 200 membres de la communauté aient encerclé le poste de police[12]. La demeure de Gabriel est incendiée et ce dernier quitte la communauté, d'abord pour Montréal, ensuite pour l'Ontario[10],[13]. Treize personnes sont plus tard reconnues coupables de méfaits et de participation à une émeute[14].
Des élections ont eu lieu à la fin du printemps 2005. Le , Steven Bonspille défait James Gabriel lors de l’élection du grand chef. Harding Bonspille et Pearl Bonspille sont en outre réintégrés dans leurs fonctions comme chefs sur le conseil[10].
L'engagement dans la vie politique est resté élevé : en 2008, il y avait 25 candidats en lice pour sept sièges au conseil. À l'époque, il y avait plus de 2 300 électeurs inscrits : 1 685 sur le territoire et 664 à l'extérieur.
Le tabac est une plante traditionnelle indigène à l'Amérique du Nord et du Sud. Des sources archéologiques ont montré que son utilisation fait partie des traditions religieuses et politiques rituelles dans les cultures autochtones des Amériques depuis au moins deux mille ans[15][source insuffisante]. Sous les lois actuelles du Canada et des États-Unis, les autorités fédérales et provinciales/étatiques tentent de contrôler le commerce de produit contenant du tabac à travers le prix et les taxes, en partie à cause de l'impact sur la santé du tabagisme.
Malgré les problèmes politiques et légaux qui y sont liés, Kanesatake a bénéficié de retombées économiques des ventes hors taxes de tabac (dans les cigarettes) à des non-Autochtones. Commençant autour de 2003, avec seulement deux cabanes de pêche mises en place à chaque extrémité du territoire, la communauté a développé par la suite ses ventes de tabac. En 2014, il y avait environ 25 magasins qui vendaient du tabac. Les réserves mohawks d'Akwesasne et de Kahnawake ont toutes deux développé des usines pour fournir Kanesatake avec leurs cigarettes depuis que l'expansion du commerce a pris de l’ampleur[16].
Le centre de services scolaire francophone du territoire est le Centre de services scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles (CSSSMI)[17] :
La commission scolaire anglophone du territoire est la Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier. En 2014, 55 étudiants de Kanesatake choisissent de fréquenter l'école secondaire Lake of Two Mountains (en) à Deux-Montagnes[18]. Kanesatake est situé au sein du territoire de desserte de l'école secondaire Lake of Two Mountains[19] L'école primaire Mountainview et l'école primaire Saint-Jude, toutes deux à Deux-Montagnes, desservent également cette communauté[20],[21].
Kanesatake est enclavé dans la municipalité d'Oka