Mardin (Mêrdîn en kurde, ماردين en arabe, ܡܪܕܝܢ en syriaque) est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom. Les ruelles de sa citadelle (Xesiècle), jalonnée d'interminables escaliers, s'élèvent devant les plaines de Mésopotamie. Il y a de nombreuses mosquées, dont l'Ulu Camii au minaret sculpté (ancienne église Saint-Thomas) et la Latifiye Camii aux portes monumentales décorées. Ainsi qu'une dizaine d'églises comme Mar Behnam Kilesi.
Mardin était la seule ville de Turquie dirigée par une maire de confession chrétienne jusqu'à fin 2016[1], Februniye Akyol[2],[3].
Démographie
Le minaret de la grande mosquée de Mardin s'élève devant les plaines de Mésopotamie.
La population de la ville est de 65 072 habitants.
Mardin fait partie des rares villes au monde où cohabitent plusieurs religions tels que l'islam, le christianisme, le judaïsme, le yezidisme, etc[4]. La ville est majoritairement habitée par des Kurdes[5], des Arabes, des Turcs et des Araméens.
Histoire
Mardin a une place très importante dans l'histoire. Au IIIesiècle, elle est habitée par des Araméens (Syriaques) chrétiens, jusqu'en 640, année où la ville et la région (Djezireh, Gzîrta, al-Jazîra) sont conquises par les Arabes[5].
Au XIIesiècle, les Seldjoukides conquièrent le Caucase puis l'Est anatolien. Mardin tombe en 1104. En 1394, la ville est sous domination mongole[6]. En 1516, elle fait partie de l'Empire ottoman[5].
Au début du XIXesiècle, la ville subit de nombreux dommages au cours de la répression des révoltes kurdes, puis de son occupation par les troupes arrivées d'Égypte en 1839. Dès lors, Mardin perd son statut de centre régional incontournable[5].
À la fin du XIXesiècle, environ la moitié des habitants de Mardin sont chrétiens[7] (araméens, arméniens, assyriens et chaldéens). Durant la Première Guerre mondiale, dans le cadre du génocide arménien, les 8 000 Arméniens de la ville, puis les autres minorités chrétiennes, environ 12 000 (génocide syriaque), sont déportés ou massacrés[8],[9] par des tribus kurdes[10], avec l'appui du gouvernement[11]. D'autres sont enlevés ou victimes de conversion forcées à l'islam. On compte au total, avec les villages alentour (Midyat, Kerbûran, Kerjaous, Djézireh, Nisibe, etc.) environ 75 000 victimes[12]. Parmi les victimes s'illustre la grande figure de Mgr. Ignace Maloyan, archevêque arménien catholique, et P. Léonard Melki de Baabdath (Liban), missionnaire Capucin, tués ensemble dans une même caravane, le .
Grâce à son riche patrimoine la ville attire de plus en plus de touristes, elle espère être classée au patrimoine mondial en 2012.
Habitant de Mardin au XIXesiècle.
Hommes de Mardin - fin du XIXesiècle.
Églises
Syriaque orthodoxe
Monastère Saint-Ananias
Église des Quarante martyrs de Sébaste (Kırklar Kilisesi)
Église des Sept-Saints-Maccabées (Mor Shmoneh Kilisesi)
Église de l'Archange-Saint-Michel
Syriaque catholique
Église de Sainte-Marie (Maryamana kilisesi)
Monastère de Saint Éphrem le Syrien.
Arménienne catholique
Église Saint-Georges des Arméniens catholiques
Chaldéenne catholique
Église de Saints-Pierre-et-Paul
Panorama de Mardin, avec la plaine de Mésopotamie s'ouvrant sur la droite
Personnalités nées à Mardin
Voir la catégorie: Naissance à Mardin.
Cigerxwîn (1903-1984), l'un des plus célèbres poètes et écrivains kurdes
Musa Anter, surnommé «Apê Mûsa» (1920-1992), écrivain, poète et activiste intellectuel kurde, assassiné à Diyarbakir
Ahmet Türk (*1942), homme politique, maire de Mardin (2014-2019), figure centrale des partis pro-kurdes HEP (Parti du travail du peuple), HADEP, DTP, BDP, HDP
Ferhat Kurtay (1949-1982), membre fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan, s'immole par le feu, avec trois autres militants détenus, dans la prison de Diyarbakir dans la nuit du 17 au 18 mai 1982
Raymond H. Kevorkian, Paul B. Paboudjian, Les Arméniens dans l'Empire ottoman à la veille du génocide, Arhis, Paris, 1992 (ISBN2906755095), p.413.
(en) Rafael de Nogales, Four Years Beneath the Crescent, Taderon Press, 2003 (ISBN978-1903656198), p.135, 146.
Yves Ternon, «L'impossible sauvetage des Arméniens de Mardin» [lire en ligne(page consultée le 4 mars 2011)], dans Jacques Sémelin, Claire Andrieu, Sarah Gensburger (dir.), La Résistance aux génocides. De la pluralité des actes de sauvetage, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2008 (ISBN978-2724610895), p.403.
Yves Ternon, Mardin 1915: Anatomie pathologique d’une destruction, Livre I, quatrième partie, «L'élimination des Chrétiens du Sandjak de Mardin», Chapitre II, «Massacres dans le Tur Abdin» [lire en ligne(page consultée le 4 mars 2011)].
Rosie Ayliffe, et al., The Rough Guide to Turkey, Rough Guides, London, 2000.
George Grigore, L'arabe parlé à Mardin. Monographie d'un parler arabe périphérique, Editura Universitatii din Bucuresti, Bucarest, 2007 (ISBN978-973-737-249-9).
Otto Jastrow, «Arabische Textproben aus Mardin und Asex», dans Zeitschrift der Deutschen Morgenländischen Gesellschaft (ZDMG), 119: 29-59 (1969).
Otto Jastrow, «Lehrbuch der Turoyo-Sprache», dans Semitica Viva – Series Didactica, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1992.
Hugo Makas, Kurdische Texte im Kurmanji-Dialekte aus der Gegend von Mardin, Petersburg-Leningrad, 1926.
V. Minorsky, «Mārdīn», dans The Encyclopaedia of Islam, E. J. Brill, Leiden, 1991
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