Thiaroye (ou Tiaroye) est une ville du Sénégal, située dans la banlieue de Dakar, au sud de la presqu'île du Cap-Vert, entre Pikine et Rufisque.
Pour les articles homonymes, voir Thiaroye (homonymie).
Thiaroye | |||
Administration | |||
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Pays | ![]() |
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Région | Dakar | ||
Département | Pikine | ||
Démographie | |||
Population | 179 789 hab. (estim. 2007) | ||
Géographie | |||
Coordonnées | 14° 44′ 45″ nord, 17° 21′ 22″ ouest | ||
Altitude | 9 m |
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Localisation | |||
Géolocalisation sur la carte : Sénégal
Géolocalisation sur la carte : Sénégal
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En réalité, depuis la réforme de 1996, plusieurs communes portent ce nom, Thiaroye-Gare, Thiaroye-sur-Mer et Thiaroye-Kao (ou Djiddah Thiaroye Kao).
Le village de Thiaroye (prononcer tia-roi ou tia roïe) a été fondé vers 1800. L'épisode le plus connu de l'histoire de Thiaroye est celui d'un massacre, celui de soldats africains, récemment démobilisés par des troupes de l'armée française.
En novembre 1944, 1 280 soldats africains originaires de différents pays de l'Afrique-Occidentale française — communément appelés tirailleurs sénégalais — sont regroupés dans un camp de transit à une quinzaine de kilomètres du centre de Dakar. Ils se sont battus lors de l'offensive allemande de mai- et la plupart sont restés prisonniers des Allemands en France, employés comme travailleurs forcés dans des fermes ou des usines d'armement. Faisant partie des premiers prisonniers libérés, ils sont rapidement démobilisés et renvoyés au Sénégal, sans toutefois que ne leur soient versées leurs indemnités et pensions. Dans le camp de Thiaroye, une manifestation est organisée par les tirailleurs sénégalais anciennement emprisonnés et le général Dagnan est chahuté. Celui-ci en accord avec son supérieur, le général de Boisboissel[1],[2], décide de faire une démonstration de force et envoie des gendarmes, renforcés de détachements de soldats indigènes issus des 1er et 7e régiment de tirailleurs sénégalais et du 6e régiment d’artillerie coloniale[3] et de quelques blindés. Après deux heures et demie de discussion, l’ordre d’ouvrir le feu est donné, ce qui fait soixante-dix tués et autant de blessés graves, plus des centaines de blessés légers[4]. Immédiatement, trois cents ex-tirailleurs sont extraits du camp pour être envoyés à Bamako[5]. Trente-quatre survivants, considérés comme meneurs sont condamnés à des peines de un à dix ans de prison. Ils ont une amende de 100 francs de l'époque et perdent leurs droits à l'indemnité de démobilisation. Ils sont graciés en juin 1947, lors de la venue à Dakar de Vincent Auriol, président de la République, mais sans recouvrer leurs droits à leur retraite militaire[5].
Son souvenir reste vivace dans les années qui suivent et jusqu’à nos jours[6]. En , la journée du est déclarée Journée du tirailleur sénégalais par le Sénégal, qui invite les autres États d’Afrique d’où étaient originaires les tirailleurs. Le massacre de Thiaroye y est commémoré[7].
Les communes font partie de l'arrondissement de Thiaroye dans le département de Pikine (région de Dakar).
Les localités les plus proches de Thiaroye-Gare sont Pikini-Bougou, Nimzat, Yeumbeul, Thiaroye Kao, Diaksaw et Darou Rahmane.
Les localités les plus proches de Thiaroye-sur-Mer (à vol d'oiseau) sont Mbatal, Bel-Air, Hann-Montagne, Pikine, Guinaw-Rails, Tivaouane, Diammagueun, Mbaw Gou Ndaw et Gorée.
Les localités les plus proches de Thiaroye-Kao sont Tiaroye-Gare, Yeumbeul, Boun et Darou Rahmane.
Lors du recensement de 2002 la population de Thiaroye-Gare s'élevait à 21 873 habitants, celle de Thiaroye-sur-Mer à 36 602, celle de Thiaroye-Kao à 90 586.
En 2007, selon les estimations officielles, ces communes compteraient respectivement 24 867, 41 612 et 102 985 personnes.
Beaucoup d'habitants travaillent à Dakar.
Artisanat et commerce constituent les principales activités locales. Les conditions de vie sont souvent assez difficiles, notamment pour les jeunes sans emploi.
Ville côtière proche de la capitale, Thiaroye abrite le Centre de recherches océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT).
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