Magnitogorsk (en russe : Магнитогорск) est une ville minière et industrielle de l’oblast de Tcheliabinsk, en Russie. Sa population s’élevait à 411 880 habitants en 2016.
Magnitogorsk (ru) Магнитогорск | |
![]() Héraldique |
![]() Drapeau |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région économique | Oural |
District fédéral | Oural |
Sujet fédéral | ![]() |
Code postal | 455000 — 455049 |
Code OKATO | 75 438 |
Indicatif | (+7) 495 / 496 48 |
Démographie | |
Population | 417 561 hab. (2016) |
Densité | 1 063 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 53° 23′ nord, 59° 02′ est |
Altitude | 310 m |
Superficie | 39 266 ha = 392,66 km2 |
Fuseau horaire | UTC+06:00 (OMST)![]() |
Divers | |
Fondation | 1929[1] |
Statut | Ville depuis 1931 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | https://www.magnitogorsk.ru/ |
Liste des villes de Russie |
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C’est la deuxième plus grande ville de Russie dépourvue de fonction administrative que ce soit au niveau fédéral ou régional. Elle possède, avec le Combinat métallurgique de Magnitogorsk, l’un des plus importants complexes sidérurgiques du pays.
Magnitogorsk est située à 250 km au sud-ouest de Tcheliabinsk et à 1 400 km à l’est de Moscou. Magnitogorsk est arrosée par le fleuve Oural, généralement considéré comme la limite entre l’Europe et l’Asie, ce qui en fait une ville bicontinentale[1].
Administrativement, le district urbain de Magnitogorsk se trouve dans l’oblast de Tcheliabinsk (dont il est la deuxième plus grande ville), à la frontière avec la Bachkirie. Il s’étend sur 362,66 km2[1].
Magnitogorsk doit son nom au mont Magnitnaïa, un géotope de fer presque pur.
La ville est arrosée par le fleuve Oural.
Le climat de Magnitogorsk est un climat continental humide[2] semblable à celui des Grandes Plaines nord-américaines : ses étés sont plus doux que ceux des climats subarctiques, mais les hivers sont plutôt rigoureux pour cette latitude. Ce type de climat est typique des régions de Russie méridionale éloignées des grandes vallées fluviales. La température moyenne en juillet est de 25 °C avec un minimum à 13 °C ; la température moyenne diurne de janvier va de −10 °C à −18 °C[3]. On n’a enregistré de températures de plus de 34 °C qu’entre mai et septembre, et les froids extrêmes, inférieurs à −36 °C peuvent survenir tout le reste de l’année, d’octobre à avril[3] (ces deux mois de transition exclus).
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −18,3 | −18,1 | −11,9 | −1 | 5,9 | 11,4 | 13,4 | 11,1 | 5,3 | −0,8 | −9,6 | −16 | −2,4 |
Température moyenne (°C) | −14,1 | −13,5 | −7,1 | 4,5 | 12,6 | 18,2 | 19,2 | 17 | 11,1 | 3,8 | −5,9 | −11,9 | 2,8 |
Température maximale moyenne (°C) | −10 | −8,8 | −2,1 | 10,6 | 19,4 | 24,9 | 25,2 | 23,4 | 17,4 | 9,1 | −1,9 | −7,9 | 8,3 |
Record de froid (°C) date du record |
−42,8 1969 |
−46,1 1951 |
−36,1 1966 |
−23,9 1963 |
−8,9 1952 |
−2,8 1971 |
3,9 1970 |
0 1969 |
−11,1 1955 |
−21 1979 |
−36,1 1953 |
−38,9 1948 |
−46,1 1951 |
Record de chaleur (°C) date du record |
3 2007 |
5,6 1987 |
16,5 2009 |
30,1 2012 |
33,9 1952 |
38,5 1998 |
38,9 1952 |
37,2 1949 |
35,1 2003 |
24,3 1999 |
15,8 2008 |
8,2 2008 |
38,9 1952 |
Précipitations (mm) | 19 | 14 | 18 | 27 | 33 | 39 | 60 | 48 | 27 | 24 | 23 | 21 | 353 |
Magnitogorsk possède au total 833 km de voies (rues, routes, quais…), 15 km de berges et 12 ponts qui permettent de traverser l’Oural[5].
Une gare ferroviaire et quatre gares routières permettent de relier Magnitogorsk au reste de la Russie et au Kazakhstan.
La ville dispose aussi d’un aéroport international situé à 14 km à l’ouest de la ville, en Bachkirie, qui dessert surtout Moscou et Iekaterinbourg, mais propose aussi des vols saisonniers vers, entre autres, Antalya et Barcelone.
Magnitogorsk dispose d’un réseau de transports en commun : autobus (60 lignes), taxis collectifs et un réseau de tramway : 280 rames desservent 34 itinéraires sur 176,6 km de lignes[5].
Magnitnaïa a été fondée en 1743 en tant que fort cosaque de la ligne Orenbourg décidée sous le règne de l'Impératrice Élisabeth. Dès 1747, cette colonie russe avait suffisamment grandi pour justifier l'érection d'une petite église en bois, l'église de la Sainte-Trinité.
En 1752 deux entrepreneurs, Tverdich et Miasnikov, se mirent à prospecter les minerais. Après s'être assurés de l'absence de concession antérieure sur le mont Magnitnaïa, ils demandèrent l'octroi d'un placer et purent commencer l'extraction de fer en 1759.
Dans le cadre de la préparation du plan quinquennal soviétique de 1928, une délégation du Soviet se rendit à Cleveland (Ohio) pour arrêter avec l'ingénieur américain Arthur G. McKee les détails d'une industrialisation à grande échelle du site de Magnitogorsk sur le modèle des usines sidérurgiques US Steel de Gary (Indiana). Le contrat fut revu à la hausse à quatre reprises et finalement les nouvelles usines développèrent une capacité de production de plus de quatre millions de tonnes d'acier par an[6].
Le développement rapide de Magnitogorsk était l'une des priorités des plans quinquennaux de Joseph Staline dans les années 1930, vitrine des exploits industriels du nouveau régime. Les immenses réserves de minerai de fer du site en faisaient l'endroit idéal pour développer un bassin sidérurgique capable de rivaliser avec ceux des États-Unis, à ceci près qu’une grande partie de la main d’œuvre disponible, faite de paysans déclassés, n'avaient pas de formation technique ni d'expérience industrielle. Pour résoudre ce problème, on fit venir des centaines de contremaîtres étrangers, dont une équipe d'ingénieurs menés par l'Allemand Ernst May[7].
À l'origine, le plan urbain de Magnitogorsk devait s'inspirer de ceux de Gary et de Pittsburgh, à l'époque les deux plus gros centres sidérurgiques des États-Unis : des boulevards rectilignes en plan hippodamien, avec des îlots de courées disposés parallèlement à l'usine, séparés seulement par un ruban d'espaces verts (greenbelt) faisant parc. Inspirés par le taylorisme, les urbanistes cherchaient à minimiser le trajet domicile-travail pour étirer les temps de production : les ouvriers habitaient généralement dans la bande de maisons la plus proche de leur poste de travail dans l'usine.
Pourtant, au moment où l'ingénieur May parachevait ses plans pour Magnitogorsk, la construction de l'usine et des courées était déjà bien engagée. L'usine tentaculaire et ses énormes lacs de refroidissement alentour ne laissaient que peu de place au développement urbain : c'est pourquoi May dut adapter son projet aux infrastructures existantes, donnant aux cités ouvrière un tracé en S. Bien que l'usine et les zones les plus résidentielles soient séparées par le fleuve Oural, les habitants sont toujours en proie aux émanations toxiques et aux fumées.
Le livre de John Scott, Behind the Urals, documente l’expansion industrielle de Magnitogorsk au cours des années 1930. Scott y décrit l'industrialisation accélérée et les bouleversements sociaux durant le premier plan quinquennal de Staline et le climat de paranoïa croissant du régime soviétique à l'aube des Grandes Purges de la fin des années 1930.
En 1937, les autorités invitèrent les auxiliaires étrangers à quitter le pays, et Magnitogorsk fut déclarée ville fermée par le régime : c'est probablement devenu un goulag minier.
Magnitogorsk joue un important rôle pendant la Seconde Guerre mondiale pour le complexe militaro-industriel soviétique. Elle produit la moitié des chars d'assaut soviétiques, ainsi que le tiers des balles et des obus de l'armée. Sa position stratégique, à proximité des monts Oural, la mettait hors d'atteinte des griffes de l'armée allemande.
Dans le cadre de la perestroïka, le statut de ville fermée fut aboli et les étrangers furent de nouveau autorisés à visiter la ville. Le Combinat métallurgique de Magnitogorsk (abrégé en russe en « MMK ») est devenu une société par actions, qui s'est impliquée dans la reconstruction du chemin de fer et la construction de l'aéroport.
Mais l'épuisement des ressources locales en minerais de fer implique qu'il faut désormais acheminer vers Magnitogorsk la matière première depuis les mines de Sokolvsko-Sarbaïsky dans le nord du Kazakhstan.
Recensements (*) ou estimations de la population[8].
1931 | 1939* | 1959* | 1970* | 1979* | 1989* | 2002* |
---|---|---|---|---|---|---|
64 100 | 145 948 | 311 101 | 364 209 | 406 074 | 440 321 | 418 545 |
2010* | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | - |
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407 775 | 409 593 | 411 880 | 414 897 | 417 039 | 417 561 | - |
Selon le recensement de 2010, l’origine ethnique (nationalité) des habitants de Magnitogorsk est répartie comme suit[9].
Magnitogorsk est divisée en trois raïons (équivalents des arrondissements)[10].
Nom | Nom russe | Population (2013)[11] |
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Raïon Leninski | Ленинский район[note 1] | 199 219 |
Raïon Ordjonikidzevski | Орджоникидзевский район[note 2] | 98 690 |
Raïon Pravoberejny | Правобережный район[note 3] | 113 971 |
Magnitogorsk est jumelée avec Brandebourg-sur-la-Havel en Allemagne[12].
Magnitogorsk abrite trois écoles d'études supérieures :
Le club de hockey sur glace du Metallourg Magnitogorsk évolue dans la KHL. Il a notamment formé Ievgueni Malkine, originaire de la ville de Magnitogorsk.
Le drapeau de Magnitogorsk et son blason représentent tous les deux un triangle noir sur un fond argent. Le drapeau, dans ses proportions actuelles (2:3), a été adopté en 2004. Officiellement, le triangle noir symbolise les tentes des fondateurs de la ville, la montagne Magnintaïa (montagne riche en fer près de laquelle la ville a été fondée) et la sidérurgie (appelée « métallurgie noire » en russe[note 4]), et le fond argent représente la bonté, la générosité, la pureté et la justice[13].
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