Elle est mondialement connue pour ses tombeaux étrusques: la «nécropole de Banditaccia».
Géographie
Le centre de Cerveteri est situé à 35 km au nord-ouest du Colisée de Rome, à 15 km du lac de Bracciano, et à environ 6 km de la mer Tyrrhénienne.
À 10 km au nord-ouest de Cerveteri se trouve, en bord de mer, le site archéologique de Pyrgi, l'un des trois ports de Cisra/Cære.
Histoire
Époque étrusque
Rome et ses voisins au Vesiècleav. J.-C.
Cisra était membre de la dodécapole étrusque d'Étrurie, ce qui permit à la cité de réaliser une allégorie représentant Vulci, Tarquinia et Vetulonia, trois autres cités étrusques membres de cette dodécapole[2].
Son nom dérive de Cære Vetus donné au XIIIesiècle pour la différencier de Cære Novum, l’actuelle Ceri. Les noms antiques de la cité sont Cære pour les Romains, Cisra pour les Étrusques et Agylla pour les Grecs (et «Cæré» en français[3]). Cæré fut intégrée aux possessions romaines au milieu du IVesiècleav. J.-C. en devenant le premier municipe sine suffragio[4]. Elle conserva ses institutions particulières qui sont encore attestées au IIesiècle de notre ère.
Depuis Cerveteri, on accède à la nécropole étrusque de Banditaccia, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco avec celle de Monterozzi de Tarquinia depuis 2004[5].
Le Museo Nazionale Archeologico expose dans ses vitrines des éléments des trousseaux funéraires de ses tombes.
«Anciennement, en effet, Cæré se nommait Agylla: c'étaient, à ce qu'on assure, des Pélasges venus de Thessalie qui l'avaient fondée. Mais les Lydiens (j'entends ceux qui prirent le nom de Tyrrhènes) ayant mis le siège devant Agylla, un des leurs, dit-on, s'approcha du rempart et demanda qu'on lui dit le nom de la ville, et comme, au lieu d'obtenir la réponse à sa question, il avait été salué par un Thessalien du haut du rempart du mot Χαῖρε (bonjour), les Tyrrhènes virent là un présage heureux et firent de ce mot un nom nouveau qu'ils donnèrent à la ville, quand ils l'eurent prise. Aujourd'hui, du reste, cette ville illustre et naguère si florissante, n'est plus que l'ombre d'elle-même, au point que les thermes qui se trouvent dans ses environs, les thermes dits de Cæré, sont en réalité infiniment plus peuplés qu'elle, vu l'affluence des gens qui s'y rendent pour raison de santé.»
—Strabon ,Géographie,V, 2.
La cité-État de Cisra
Fortifications de la métropole protohistorique de «Cisra».
Ici: vue des contreforts fortifiés de «Cisra»[alpha 1].
Motifs de guerrier peints en surface d'une plaque de grès issue d'un vestige d'habitat de la cité de «Cisra»[7].
Sépulture de la nécropole de Banditaccia[alpha 2].
Vestiges d'infrastructure funéraire issue de la nécropole de Banditaccia
Sépulture de la nécropole de Banditaccia, la Tomba dei Rilievi.
Vue panoramique de la nécropole de Banditaccia.
Tombes de la nécropole de Banditaccia.
À l'instar de ses homologues urbaines toscanes, la cité-État de «Cisra» s'octroie d'un fait fondateur assigné au VIIIesiècleav. J.-C.[8] Cette dernière se présente en situation de hauteur, prenant appui sur un large promontoire, lequel surplombe le littoral tyrrhénien. Par conséquent, en regard de ce cadre topographique particulier, on peut attribuer à la métropole étrusque, une implantation géostratégique dite de castramétation. La ville, cooptant d'une surface au sol d'environ 150 hectares, est ceinte d'une massive fortification de pierre taillée[9]. D'autre part, dès le milieu du 1erâge du fer, le complexe urbain étrusque semble procéder d'un statut de plaque tournante économique majeur[alpha 3][12],[14]. Différents faits archéologiques, corroborées à plusieurs évocations littéraires antiques, mettent en évidence que celle-ci fait l'objet d'abondants échanges commerciaux, essentiellement avec les Chalcidiens, les Syrio-Phéniciens, et les Grecs de Méditerranée orientale[15],[16],[17]. Cette situation contribue à l'enrichissement de la cité protohistorique, notamment par le biais d'exportations massives de produits manufacturés étrusques de bronze et d'étain, mais également, et dans une moindre mesure, par la vente de biens de vaissellerie fine ouvragés en terracotta tels que des bucchero à vernis noir[18],[19], ou encore des «pythoï» pourvus de dorures à la feuille[20],[21],[14],[22].
En contre-point, les connaissances que l'on possède sur la cité de «Cisra» à l'époque villano-proto-étrusque et au début de la période orientalisante (du IXesiècleav. J.-C. jusqu'au début du VIIesiècleav. J.-C.) présentent une relative faiblesse en regard de celles correspondant à la fin de cette dernière et à l'ensemble de l'époque archaïsante[23],[24]. Toutefois, on peut objecter que le complexe funéraire auquel la métropole est associée, nous fourni des éléments d'information matériels. La nécropole de Banditaccia, localisée à quelques centaines de mètres est attestée dès le début du IXesiècleav. J.-C. Ces nombreuses infrastructures mortuaires, lesquelles ont fait l'objet de multiples fouilles et découvertes archéologiques majeures[alpha 4][27], révèlent des indices concrets sur le quotidien social, culturel et économique des citadins du complexe proto-urbain de «Cisra», au cours de la genèse de la civilisation étrusque[alpha 5][20],[21],[27],[28].
Pour autant, les connaissances que l'on possède de la métropole étrusque du Latium septentrional, bénéficient d'un élément archéologique concret témoignant de l'existence probable d'un haut personnage, un «Zilath»[29],[30],[31],[32],[33],[34],[alpha 6] (l'équivalent du rex en Étrurie). Cette personnalité souveraine, connue sous le patronyme de «Thepharie Velanias»[38],[39],[40] (ou «Thebarie Velanias»[41] selon la traduction), aurait régné sur la cité de «Cisra» au cours du VIesiècleav. J.-C.[38]
En l'occurrence, une dédicace à vocation à la fois funéraire et religieuse[alpha 7], dont on a retranscrit la syntaxe apparaissant sur l'un des artéfacts épigraphiques du groupe dit lamelles de Pyrgi[alpha 8],[42], met en lumière certains faits et événements historiques associés au «zilath» de «Cisra». La lamelle A de Pyrgi matérialise également les circonstances relatives à la mort du roi étrusque[43],[44],[45],[38],[42]. En voici la transcription littérale, établie en langue étrusque:
—Scuola Normale Superiore Laboratorio di Storia, Archeologia, Epigrafia, Tradizione dell'antico[alpha 9], Lamelle A de Pyrgi, 2008-2016[42].
Administration
Les maires successifs
Période
Identité
Étiquette
Qualité
juin 2003
29 avril 2008
Antonio Brazzini
29 avril 2008
En cours
Gino Ciogli
Partito Democratico
Les données manquantes sont à compléter.
Hameaux
Plusieurs hameaux sont intégrés à la structure communale de Cerveteri: Sasso, Ceri, Valcanneto, Marina di Cerveteri, Cerenova, Campo di mare, San Martino, I Terzi, Due Casette.
En l'occurrence ce point de vue souligne le dispositif technique mis en œuvre par les architectes et artisans étrusques. On relève par ailleurs la mise en place de blocs de pierre taillés soumis à une structure en appareillé.
Laquelle est associée au complexe urbain étrusque de «Cisra». Le caveau mortuaire étrusque est dénommé la Tomba Dei Capitelli.
La cité «Cisra», se préemptait d'un emplacement légèrement en retrait par rapport par rapport à la côte tyrrhénienne, toutefois on objecte que cette dernière possédait un débouché maritime, via le site portuaire étrusque de Pyrgi[10],[11],[12],[13].
Le site funéraire est actuellement classé au patrimoine mondial de l'UNESCO[25], les artefacts mis au jour au sein de celui-ci conservés et exposés au Musée national archéologique de Cérétain à Cerveteri, Latium[26].
Celui-ci se présentait sous une de petits villages régulièrement espacés au sein d'un zone spatiale ne dépassant pas 2 km2.
Ou encore «Zilach», le suffixe «-ch-» étant parfois privilégié dans la transcription linguistitique par certains spécialistes de l'étrusque, ou des étruscologues, tels que l'historien Alain Hus[35],[36],[37].
L'inscription procède d'un cadre et d'un contexte religieux. Concrètement, cette dernière a été mise au jour lors des fouilles d'un temple étrusque dévolu à la déesse égyptienne étruscoïséeAstartée, à Pyrgi.
Lesquelles sont au nombre de trois.
Laboratoire de l'École Normale Supérieure d'histoire, archéologie, épigraphie et tradition de l'antiquité.
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Bibliographie
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