Épierre est une commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Épierre | |
![]() Vue d'Épierre. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Savoie |
Arrondissement | Saint-Jean-de-Maurienne |
Intercommunalité | Communauté de communes Porte de Maurienne |
Maire Mandat |
Sylvain Conti 2020-2026 |
Code postal | 73220 |
Code commune | 73109 |
Démographie | |
Gentilé | Épierrains |
Population municipale |
777 hab. (2019 ![]() |
Densité | 40 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 27′ 17″ nord, 6° 17′ 43″ est |
Altitude | Min. 348 m Max. 2 746 m |
Superficie | 19,36 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Saint-Pierre-d'Albigny |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | epierre-savoie.com |
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La commune d'Épierre se situe dans partie basse de la vallée inférieure de l'Arc ou de la vallée de la Maurienne[1], à environ 10 kilomètres en amont d'Aiguebelle. Cette partie de la vallée se nomme la Basse Maurienne[1], sur laquelle a été créée la communauté de communes Porte de Maurienne.
Saint-Pierre-de-Belleville | Argentine | |
Saint-Léger | ![]() |
La Léchère |
La Chapelle | Montgellafrey |
La commune se situe en basse Maurienne, dans un bassin précédent celui de la Chambre. Le village principal est bâti en fond de vallée dans l'axe des massifs cristallins externes. Les roches les plus communes sont le granite et le gneiss. Épierre est dominée par le massif de la Lauzière. Le delta entre le bas de la commune et ses sommets est de plus de 2 200 m d'altitude.
La rivière l'Arc délimite l'ouest du territoire de la commune.
La commune d'Épierre est accessible par l'autoroute A43, sortie no 25 : Aiguebelle - Épierre, et par la route départementale D 1006 (ancienne nationale 6).
La gare d'Épierre - Saint-Léger est desservie par les trains TER en provenance de Lyon, Chambéry et Saint-Jean de Maurienne.
Épierre est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (94,1 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (95,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (55,8 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (25,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (13 %), zones urbanisées (3,4 %), zones agricoles hétérogènes (1,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,2 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Épierre : en patois, *Éve pierre < *Acqua pietrosa. L'Arc doit ici parcourir des rapides, qui contrastent en aval avec une zone de calme relatif, d'où le nom d'Aiguebelle, commune située en aval sur le cours d'eau.
Autre variante : Ad pietra, lieu entouré de rochers.
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Épyére (graphie de Conflans) ou Èpiérra (ORB)[8].
Durant la période médiévale, Épierre est une partie de la seigneurie appartenant La Chambre[9]. Elle est positionnée entre le comté de Savoie et celui de Maurienne, permettant de contrôler le passage, notamment le passage par vers le col du Grand Cucheron[9]. La maison forte d'Épierre permet de le contrôler[9].
La commune d'Épierre a été détachée d'Aiguebelle en 1738.
À partir de 1924 la vie de la commune a été fortement marquée par la présence d’une usine de phosphore – la seule, pratiquement, en France si l’on excepte un petit atelier dans l’usine de Pierrefitte-Nestalas[10]. Au départ, il s’agissait pour la société Coignet, d’origine lyonnaise, de regrouper en une seule entité trois petites unités implantées dans les Alpes. Le but restait le même : pour une fabrication exigeant 13 500 kWh à la tonne, disposer d’un approvisionnement énergétique autonome. Or l’opportunité se présentait du rachat des trois petites centrales hydroélectriques (Corbière, Lauzière et des Moulins). Pour faire face aux investissements de modernisation, au terme de divers accords, Coignet a été conduit à intégrer le groupe Kuhlmann en 1960 et, pour finir, à entrer dans le conglomérat PUK en 1972[11].
Pari tenu, malgré la perte de l’autonomie énergétique du fait de la nationalisation de l’électricité, comme en témoigne la progression de la production passée de 1 000 tonnes vers 1950 à 13 000 en 1971. Le défi à relever était pourtant considérable car l’usine d’Épierre était particulièrement pénalisée par son enclavement dans un site montagnard du fait de l’énormité des intrants pour une telle fabrication. Le phosphate tricalcique importé de Tunisie devait être débarrassé de sa gangue calcaire et réduit de son oxyde, sa teneur en phosphore pur n’étant que de 12,5 %. Compte tenu, par ailleurs, du quartzite et du coke nécessaires au traitement du minerai brut, la mise au mille s’établissait à 13,5 tonnes pour une tonne de phosphore. PUK devait lutter contre la concurrence étrangère, allemande et canadienne en particulier. La fermeture paraissait inévitable malgré une politique de qualité exceptionnelle. Il est remarquable que la production ait été maintenue jusqu'en 1995, par les repreneurs successifs, Atochem depuis 1985, Elf Atochem depuis 1992.
Si l'emploi a pu être relativement sauvegardé, l'effectif passant de 179 en 1974 à 114 en 1985 c'est grâce au développement de la production de dérivés du phosphore : l'anhydride phosphorique dès les années 1960, les acides polyphosphoriques depuis 1979. Cet effort constant de spécialisation a été poursuivi par Atofina de 2000 à 2002, puis le néerlandais ThermPhos de 2002 à 2013, date du rachat par l'Allemand Lanxess, leader mondial pour le pentoxyde de phosphore et l'acide polyphosphorique, substances intermédiaires pour diverses fabrications, en pharmacie en particulier. Mais seule une trentaine d'emplois a pu être maintenue.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
avant 1995 | ? | Paul Charvin | ||
mars 2001 | En cours (au avril 2014) |
Jean Bouvier | ... | ... |
Les habitants de la commune sont appelés les Epierrien(ne)s[12].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[14].
En 2019, la commune comptait 777 habitants[Note 2], en augmentation de 1,97 % par rapport à 2013 (Savoie : +3 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1822 | 1838 | 1848 | 1858 | 1861 | 1866 |
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358 | 348 | 380 | 360 | 490 | 540 | 542 | 531 | 576 |
1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 | 1911 |
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606 | 584 | 629 | 660 | 577 | 551 | 565 | 610 | 630 |
1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 |
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625 | 681 | 616 | 566 | 566 | 674 | 750 | 753 | 761 |
1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 | 2017 | 2019 | - |
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820 | 650 | 578 | 651 | 661 | 758 | 759 | 777 | - |
Le château d'Épierre est une ancienne maison forte du XIIe siècle, reconstruite au XIVe siècle, et, restauré au XVIe ou XVIIe siècle, qui se dresse au nord-est, dans la partie haute du bourg. Il surveillait l'étroit passage sur la rivière Arc. Au Moyen Âge, il fut le centre de la seigneurie d'Épierre, élevée au rang de baronnie.
Près du château se trouve une ancienne église datant du XIVe siècle.