Éclaron-Braucourt-Sainte-Livière est une commune française située dans le département de la Haute-Marne, en région Grand Est.
Éclaron-Braucourt-Sainte-Livière | |
![]() La mairie (Éclaron). | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Haute-Marne |
Arrondissement | Saint-Dizier |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de Saint-Dizier Der et Blaise |
Maire Mandat |
Jean-Yves Marin 2020-2026 |
Code postal | 52290 |
Code commune | 52182 |
Démographie | |
Gentilé | Éclaronnais |
Population municipale |
2 017 hab. (2019 ![]() |
Densité | 37 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 35′ 30″ nord, 4° 52′ 01″ est |
Altitude | Min. 126 m Max. 171 m |
Superficie | 54,24 km2 |
Type | Commune rurale et littorale |
Aire d'attraction | Saint-Dizier (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Saint-Dizier-1 |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Ses habitants sont appelés les Éclaronnais.
Les bourgs d'Éclaron et de Braucourt sont situés à environ dix kilomètres au sud de Saint-Dizier, sous-préfecture du nord de la Haute-Marne, sur l'axe routier Nancy - Troyes (ancienne route nationale 384, devenue RD 384, très fréquentée). Le bourg de Sainte-Livière est situé sur la route de Vitry-le-François, à quatre kilomètres à l'ouest d'Éclaron.
Landricourt (Marne) Ambrières (Marne) |
Laneuville-au-Pont | Moëslains Valcourt |
Sainte-Marie-du-Lac-Nuisement (Marne) |
![]() |
Humbécourt |
Giffaumont-Champaubert (Marne) |
Frampas Planrupt |
Allichamps Louvemont |
La commune se trouve dans la Champagne humide, plus précisément dans la région du bocage champenois, au sous-sol argilo-sableux du Crétacé inférieur (Aptien et Albien). Cette caractéristique induit un paysage typiquement bocager et marécageux.
La forêt avoisinante est la forêt domaniale du Der (Der est un mot issu du celtique (gaulois) dervo « chêne », mettant en évidence l'essence principale rencontrée). Ce massif est l'un des restes de l'immense forêt primitive ardennaise. Il couvre presque 2 500 hectares et le gibier y abonde. Cette forêt fut la propriété des familles Rothschild (finances) et Werlé (propriétaires du champagne Veuve-Clicquot) avant de devenir domaniale après la Première Guerre mondiale.
Au point de vue hydrologique, la commune est traversée par la rivière Blaise, affluent de la Marne, et se trouve au bord du lac du Der-Chantecoq (la partie haut-marnaise du lac est intégralement située sur le finage de la commune).
Éclaron-Braucourt-Sainte-Livière est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Dizier, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 72 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].
La commune, bordée par un plan d’eau intérieur d’une superficie supérieure à 1 000 hectares, le lac du Der-Chantecoq, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[6]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[7],[8].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (38,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (38,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (37,4 %), eaux continentales[Note 3] (20,6 %), terres arables (19,5 %), prairies (11,8 %), zones agricoles hétérogènes (3,3 %), zones humides intérieures (3,2 %), zones urbanisées (2,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,4 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
La commune résulte de la fusion-association des communes d'Éclaron et de Braucourt (arrêté préfectoral du 26/12/1972) rejoints par celui de Sainte-Livière (décret du 26/12/1974), jusqu'à cette année-là situé dans le département de la Marne. Chaque commune fusionnée est représentée par un maire délégué.
L'occupation humaine de la commune est ancienne. Selon certains historiens, le territoire était parcouru par des chemins dans l'Antiquité : l'un venant de la vallée de la Blaise et gagnant Ambrières (Marne) et Perthes (capitale du Pagus Partensis), l'autre reliant Brienne la Vieille (sur le grand axe romain Rome - Boulogne-sur-Mer) à Saint-Dizier (Olonna antique), chemin très droit repris aujourd'hui par la route Éclaron - Saint-Dizier. Il devait également exister des diverticules. Quelques monnaies romaines et des sarcophages du Haut Moyen Âge ont été retrouvés sur le territoire de la commune.
Braucourt est le plus ancien des trois villages. Son nom apparait dès le VIIIe siècle (Beraudi Curia, le domaine de Beroald, ou Berwald, nom germanique). Le village, fortifié, a appartenu à la toute puissante abbaye de Montier-en-Der puis devint la possession des seigneurs d'Éclaron. Une charte d'affranchissement fut établie en 1511. Il y aurait eu un château au lieu-dit le Château des Landes, ainsi qu'un couvent de femmes à la Nonerie. Le village a été dévasté lors du passage dans la région des troupes de Charles Quint (XVIe siècle).
La première mention d'Éclaron, rendez-vous de chasse, apparaît en 992 sous la forme Sclarons, dans un document de l'abbaye de Montier-en-Der, puis Esclaron in comitatu Pertensi[C'est-à-dire ?], Esclarons et Esclairons, au XVIe siècle. L'étymologie est incertaine, le nom pouvant provenir de clarté (allusion au village, cette clairière ou essart dans la forêt du Der) mais aussi du latin scalae (échelle, degré) malgré le manque de dénivellation dans la région.
Le village appartient ensuite à la famille d'Esclaron, puis à la famille de Dampierre - Saint-Dizier au XIIIe siècle. Elle devient alors baronnie et passa au XVe siècle à la maison de Joinville. La famille des Guise en fit un grand rendez-vous de chasse, où ils se plurent à recevoir des hôtes de marque. Certaines rues de la commune portent encore leur nom. L'activité forestière domine à l'époque et la gruerie (siège de l'administration seigneuriale des forêts) était importante. La mairie occupe actuellement ce bâtiment. Avec la disparition des derniers ducs de Guise, la commune perd un peu son importance. La dernière de l'illustre lignée, Marie de Lorraine (Mademoiselle de Guise), lègue par testament une rente pour construire un hôpital et une école à Éclaron. La baronnie passa ensuite aux descendants des Guise (duchesse de Montpensier puis aux différents ducs d'Orléans). Les nouveaux propriétaires, aux ambitions nationales, ont délaissé le bourg, ne s'intéressant qu'aux rapports qu'il pouvait leur procurer. Éclaron s'installe ensuite dans l'ère moderne.
Sainte-Livière, commune du département de la Marne jusqu'au 31/12/1974, est devenu village de Haute-Marne le 01/01/1975 du fait de son association avec la commune d'Éclaron-Braucourt.
Traversé par la Blaise, le village doit son nom à sainte Libaire. Cette sainte originaire des confins de la Champagne et de la Lorraine qui vécut probablement au IVe siècle, était la fille du comte Sigmarus et de son épouse Lintrude. Elle avait pour sœurs six autres saintes : Amée, Hoilde, Lintrude, Pusinne, Francule et la très connue Ménehould. Bergère (elle est souvent représentée avec un chien et des agneaux à ses pieds), elle serait morte martyre décapitée à Grand sous le règne de Julien. Invoquée contre les calamités du monde rural, elle est la sainte patronne de treize paroisses des diocèses de Saint-Dié, Châlons-en-Champagne, Nancy, Verdun et Arras. On la fête le .
Mentionné pour la première fois en 1135, le village éponyme s'appelait à cette époque Sancta Libaria en latin puis a été orthographié Sainte-Lyvière et enfin Sainte-Livière à partir du milieu du XVIIe siècle. Il existait autrefois un séminaire jésuite (annexe de Châlons) et un château érigé sur une motte féodale (toujours présente) qui fut détruit, les pierres récupérées servirent à restaurer l'église. Selon la tradition orale un tunnel souterrain reliait le château à l'abbaye de Hautefontaine située à 6 km (commune d'Ambrières). La cloche de l'église Sainte-Libaire fondue et baptisée en 1579 est une des plus anciennes de la région.
Le fief a appartenu successivement et par divers mariages aux familles de Clefmont, de Méry, de Beaujeu et Le Mineur.
Pendant la Révolution française la commune de Sainte-Livière a porté provisoirement les noms de Belle-Prairie et de Montlivière[11].
On nomme « Caillottes » les habitants de ce village rural de 280 habitants au dernier recensement (150 hab. en 1975, 210 hab. en 1982).
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1790 | 1790 | Gabriel-Nicolas Varnier | ||
1791 | 1791 | Pierre-Philippe Huet | ||
1792 | 1792 | ? Nicolas Pincemaille | ||
1793 | 1798 | Jean Sauret | ||
1798 | Charles Leblanc | |||
1826 | Louis Huet | |||
ca 1846 | Gaspard Leblanc | |||
1856 | Garnier[12] | |||
1876 | Guillemin[13] | Sainte-Livière | ||
1900 | 1902 | ? Chaudron | ||
1902 | 1914 | Arsène Bertrand | ||
1914 | 1916 | Léon Gallois | ||
1916 | 1921 | Henri Legardeur | ||
1921 | 1929 | Claude Du Colombier | ||
1929 | 1930 | Fernand Marin | ||
1930 | 1930 | Henri Legardeur | ||
1930 | 1952 | Claude Du Colombier | ||
1953 | 1987 | Michel Marin | ||
1987 | 2014 | Jean Rimbert | ||
2014 | En cours | Jean-Yves Marin | DVD | Vétérinaire |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[15].
En 2019, la commune comptait 2 017 habitants[Note 4], en diminution de 2,65 % par rapport à 2013 (Haute-Marne : −4,96 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 200 | 1 127 | 1 151 | 1 108 | 1 156 | 1 191 | 1 109 | 1 133 | 1 158 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
936 | 933 | 940 | 980 | 968 | 1 092 | 921 | 921 | 851 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
909 | 860 | 1 086 | 913 | 848 | 876 | 947 | 961 | 1 038 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 248 | 1 478 | 2 006 | 1 940 | 1 827 | 1 844 | 1 953 | 1 969 | 2 066 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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2 019 | 2 017 | - | - | - | - | - | - | - |
Le club de football de l'Union sportive Éclaron, fondé en 1924, est basé dans la commune et évolue en division Régional 1 de la Ligue du Grand-Est, le sixième niveau du football français. Au cours de son histoire, il évolue notamment une saison en Division 3 et deux saisons en Division 4 et dispute un trente-deuxième de finale de Coupe de France contre le Dijon FCO en 2009[17].
La première activité a été l'exploitation de la forêt du Der. On y a extrait depuis fort longtemps du bois de chauffage ou du bois de charpente. Il était ensuite acheminé vers les communes voisines riveraines de la Marne, d'où il était flotté vers les grands centres (Paris entre autres). Le développement de l'activité métallurgique de la région va voir le bûcheronnage évoluer vers l'élaboration du charbon de bois. Une vive concurrence existera d'ailleurs entre ces deux activités. Dès le XVe siècle, il est fait mention d'un haut-fourneau sur la commune d'Éclaron (le Fourneau). À sa disparition, le site servira de moulin à tan et farine puis laissera place, vers 1830, à nouveau à un haut-fourneau qui disparaîtra à la fin du XIXe siècle. Le minerai vient des minières voisines et le bois de la forêt du Der. Une usine de machines agricoles prendra sa place puis disparaîtra à son tour.
En 1868, est créée à Éclaron une sucrerie qui produira du sucre jusqu'en 1914, date à laquelle une reconversion s'opère en distillerie d'alcool. L'ensemble sera modernisé en 1948. En 1971 est créée la Coopérative Agricole de Distillerie et de Déshydratation, aux activités diverses : distillerie principalement (environ 110 000 hl/campagne), déshydratation de luzerne et graminées (fabrication de bouchons pour l'élevage) et conditionnement d'oignons. L'activité cessera au début des années 2000.
En 1921, une usine d'ocre et de matières colorantes voit le jour. Elle cessera son activité et le site sera repris en 1946 par une scierie qui fusionnera par la suite avec une société de Saint-Dizier, la Manufacture d'Articles et d'Ameublement de Ferronnerie Métallique, la MAAFM. Cette société disparait dans les années 1980.
Une scierie, spécialisée dans la fabrication de palettes, a été créée en 1917.
Depuis le début des années 2000, une société de transport routier a créé une base sur le site de la distillerie.[réf. nécessaire]
L'activité agricole est importante sur la commune où le système de polyculture/élevage domine, avec quelques variantes cependant. Les terres beaucoup plus argileuses de Braucourt sont plus propices à l'embouche des bovins (prairies temporaires et permanentes ou céréales - maïs ensilage). Les terres plus légères de Sainte-Livière et d'Éclaron permettent, outre l'élevage, une culture plus facile des céréales, des oléagineux et de la betterave industrielle.
L'Institution Interdépartementale des Barrages Réservoirs du Bassin de la Seine (IIBRBS), pour superviser les travaux crée le siège de sa circonscription à Éclaron, où il est toujours. Le lac du Der, destiné à la base à n'être qu'une « zone technique » se transforme peu à peu en zone touristique avec l'aide d'un syndicat mixte d'aménagement touristique. La commune devient donc petit à petit la station balnéaire de la Haute-Marne.
On trouve sur les trois villages :
L'attrait touristique du lac, permet de développer d'autres activités de plein air : randonnée pédestre (avec le sentier de grande randonnée 24B Lac d'Orient - Troisfontaines-l'Abbaye) dans les immenses allées forestières de la forêt du Der, cyclotourisme (piste cyclable complète autour du lac allant jusqu'à Saint-Dizier), pêche.
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Les armes de Éclaron-Braucourt-Sainte-Livière se blasonnent ainsi : d'azur au château de trois tours d'argent ouvert et ajouré du champ, posé sur un tertre isolé de sinople, accosté de deux tiges feuillées du même et fleuries de trois pièces de gueules.
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