Talmont-Saint-Hilaire est une commune du Centre-Ouest de la France, située sur la côte de Lumière, dans le département de la Vendée en région Pays de la Loire.
Pour les articles homonymes, voir Talmont et Saint-Hilaire.
Le territoire municipal de Talmont-Saint-Hilaire s’étend sur 9 048 hectares. L’altitude moyenne de la commune est de 29 mètres, avec des niveaux fluctuant entre 0 et 57 mètres[1],[2].
Le château de Talmont, siège de la principauté de Talmont, était situé à l'extrémité occidentale de l'ancienne région du Bas-Poitou. Construit sur une hauteur, son caractère défensif se voyait renforcé par le fait que l'océan Atlantique baignait ses douves deux fois par jour.
En 1963, M. Gilbert Bessonnat, passionné de sciences, découvrit des ichnites, traces fossiles, en effectuant un relevé géologique de la falaise. Il fut le premier à les identifier comme étant des traces de dinosauriens. Le site fut alors précisément étudié par F. Lapparent, C. Montenat et M. Ters[3].
Lors de la découverte, le gisement fut pillé. Aujourd'hui, il est protégé et seule l'observation et les photographies sont permises.
Les empreintes de dinosauriens ne sont visibles qu'à certaines périodes de l'année, surtout en hiver lorsque les courants marins entraînent le sable au large. Pendant la période estivale, l'observation paléontologique reste plus délicate car le sable et les algues envahissent les lieux[4].
Un paléoestuaire
Le paléoestuaire du Veillon est aujourd'hui essentiellement connu par les traces tridactyles de dinosauriens bipèdes qu'il recèle. Les empreintes, par milliers, se succèdent sur trois couches géologiques dont l'épaisseur totale ne dépasse guère une dizaine de mètres.
À la base, la première strate présente des indices de sols de plaines alluviales tropicales, et l'on pense qu'il s'agissait d’une zone plane avec des apports liés à la crue du fleuve. Le second niveau témoigne d'un environnement de type lagune soumis à l'influence du fleuve. La troisième couche est constituée par un calcaire dolomitique argileux jaune plus ou moins coquillier connu sous le nom de «calcaire Nankin». C'est ce dernier étage qui présente des traces de dinosauriens, inscrits sur une plage de fond de baie largement ouverte sur l’océan.
Il y a 204 millions d’années, à la fin du Trias et au début du Lias inférieur, la flore était essentiellement constituée d’une végétation de l’ordre des coniférales, révélant une certaine aridité du milieu, sans doute liée à la salinité.
L’étude des traces d'animaux (photographies, relevés…) permet de distinguer différents dinosauriens bipèdes dont: Eubrontes veillonensis, les Grallators olonensis et les Talmontopus Tersi. Le plus grand Eubrontes veillonensis atteignait environ 3 m de hauteur et avait une enjambée d'environ 1,20 m.
Urbanisme
Typologie
Talmont-Saint-Hilaire est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7].
Elle appartient à l'unité urbaine de Talmont-Saint-Hilaire, une unité urbaine monocommunale[8] de 7 657 habitants en 2017, constituant une ville isolée[9],[10].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction des Sables-d'Olonne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 9 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].
La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[13]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[14],[15].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78% en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (84,4%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
terres arables (53,3%), zones agricoles hétérogènes (16%), prairies (8,7%), zones urbanisées (8,2%), zones humides côtières (5,4%), forêts (4%), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,7%), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,6%), eaux maritimes (0,5%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,3%), eaux continentales[Note 3] (0,3%)[16].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[17].
Histoire
Article détaillé: Seigneurie de Talmont.
Au XIesiècle, la terre de Talmont fut donnée par Guillaume le Grand, duc d'Aquitaine de 995 à 1030, à Guillaume le Chauve, l'un de ses plus fidèles sujets, qui y construisit un donjon, lequel fut agrandi dans la deuxième moitié du XIesiècle. Un quartier médiéval, doté d'une abbaye, d'une motte castrale et d'habitations se développe peu à peu à l'ombre de la forteresse[18]. Le port médiéval retrouvé lors de fouilles en 2021 date également de cette époque; il est resté en usage jusqu’au XVIIesiècle[19].
Au XIIesiècle, le mariage, en 1137, d'Aliénor d'Aquitaine, duchesse d'Aquitaine, à Louis VII, roi de France, fait passer Talmont sous l'autorité de ce dernier, lequel fait incendier le château en 1138 pour punir la trahison de Guillaume de Lezay, qui en avait la garde. L'annulation de ce mariage (1152), et le remariage d'Aliénor avec le futur roi Henri II d'Angleterre (1154) font des terres d'Aquitaine un sujet de dispute avec la couronne de France. La forteresse est renforcée par Raoul III de Mauléon, alors seigneur de Talmont, vassal de Richard Cœur de Lion, duc d'Aquitaine de 1169 à 1196, qui craint les attaques de la France[18].
La seigneurie appartint par la suite aux Mauléon, dont Savary Ier de Mauléon, aux Thouars et à la famille d'Amboise
Au XVesiècle, Louis XI en fit donation à son historiographe Philippe de Commynes.
Le château fut assiégé au XVIesiècle par Henri de Navarre et son donjon fut démantelé au XVIIesiècle par Richelieu pour que les Anglais et leurs alliés ne puissent pas s'implanter durablement en Poitou.
La dernière famille ayant le titre de Prince de Talmont, est la famille Trémoille. L'un des plus célèbres princes est Antoine-Philippe de La Trémoille, qui monta sur l'échafaud en 1794.
La ville garde le souvenir de Béatrix de Machecoul, dont la légende fit une ogresse[réf.nécessaire][20],[21].
Après une première tentative entre 1834 et 1849, la commune de Talmont a fusionné en 1974 avec Saint-Hilaire-de-Talmont peuplée de 2 314 habitants au recensement de 1968[22], formant ainsi la commune de Talmont-Saint-Hilaire, peuplée de plus de 3 300 habitants; ladite commune de Saint-Hilaire-de-Talmont avait porté, durant la Révolution, le nom de Le Tanès[22].
Héraldique
Article détaillé: Armorial des communes de la Vendée.
Blasonnement:
D'argent aux trois tours crénelées de gueules, couvertes et girouettées du même, ouvertes, ajourées et maçonnées du champ.
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Article connexe: Élections municipales de 2014 en Vendée.
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Chargé de mission au conseil général de la Vendée Conseiller régional des Pays de la Loire (2015-2021) Président de Vendée-Grand-Littoral (depuis 2017) Conseiller départemental du canton de Talmont-Saint-Hilaire (depuis 2021)
Les données manquantes sont à compléter.
Pour les périodes 1796-1834 et 1849-1973, voir Talmont et Saint-Hilaire-de-Talmont.
Population et société
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[28].
En 2019, la commune comptait 7 831 habitants[Note 4], en augmentation de 7,82% par rapport à 2013 (Vendée: +4,57%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
550
396
464
572
600
3 087
3 123
3 363
724
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
694
980
1 043
1 040
1 027
1 043
1 047
1 159
1 155
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1 209
1 333
1 233
1 116
1 166
1 107
1 101
1 014
1 014
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2007
2012
1 046
1 110
3 347
3 865
4 409
5 363
6 533
6 693
7 259
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2017
2019
-
-
-
-
-
-
-
7 657
7 831
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[29] puis Insee à partir de 2006[30].)
Histogramme de l'évolution démographique
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 26,1%, soit en dessous de la moyenne départementale (31,6%). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 38,8% la même année, alors qu'il est de 31,0% au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 3 797 hommes pour 3 951 femmes, soit un taux de 50,99% de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,16%).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[31]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,6
90 ou +
2,2
10,5
75-89 ans
11,5
27,0
60-74 ans
25,9
19,8
45-59 ans
21,2
14,5
30-44 ans
14,5
12,3
15-29 ans
11,1
15,3
0-14 ans
13,6
Pyramide des âges du département de la Vendée en 2018 en pourcentage[32]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,8
90 ou +
2,1
8,4
75-89 ans
11
19,5
60-74 ans
20,4
20
45-59 ans
19,4
18
30-44 ans
17,1
14,9
15-29 ans
13,2
18,5
0-14 ans
16,8
Économie & Industrie
Siège social de Bellier automobiles, constructeur de voitures sans permis
Lieux et monuments
Château de Talmont[33] du XIe, XIe, XVe et XVIesiècle.
Château des Granges-Cathus[34] du XVIesiècle. Il s'agit de l'un des rares châteaux de la renaissance en Vendée, achevé vers 1525. Transformé en 1878, il conserve néanmoins de belles sculptures italianisantes en façade et un superbe escalier à vis aux voûtes sculptées.[35]
La commune de Talmont-Saint-Hilaire dispose d'un bureau de tourisme ouvert à l'année, situé 6, rue de l’Hôtel-de-Ville, et d'un bureau de tourisme ouvert en saison situé à La Croisée à Bourgenay. Ces bureaux de tourisme dépendent de l'office de tourisme de la destination Vendée-Grand Littoral.
En 1996, Talmont-Saint-Hilaire a été la première commune européenne à accueillir un village aéronautique sur son territoire, le Vendée Air Park situé au nord-est du bourg à la limite de la commune de Poiroux[réf.nécessaire].
Port-Bourgenay est un port de plaisance artificiel d'une capacité de six cents anneaux, dépendant de la commune.
Personnalités liées à la commune
Charles-Jean-Marie Alquier (1752-1826), magistrat, homme politique et diplomate français des XVIIIeetXIXesiècles.
Saint Henri Dorie (1839-1866), prêtre martyr de Corée,
Achille Mestre, juriste, professeur de droit aux universités de Toulouse puis de Paris (1874-1960).
Auguste Goichon (1890-1961), peintre de la Marine et illustrateur français du XXesiècle.
Philippe Mestre (1927-2017), homme politique.
Événements
Talmont-Saint-Hilaire était l'arrivée de la dernière étape de l'édition 2005 de la solitaire du Figaro.
Deuxième étape du Tour de France 2005.
Sixième étape du Tour de France à la voile en 2010.
Première étape du Tour de France en 2018.
Notes et références
Notes
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
Références
«Commune 14980», Géofla, version 2.2, base de données de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) sur les communes de la France métropolitaine, 2016 [lire en ligne].
«Talmont-Saint-Hilaire», Répertoire géographique des communes, fichier de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) sur les communes de la Métropole, 2015.
Christian Montenat & Gilbert Bessonnat, «L'ichnofaune reptilienne hettangienne du Veillon (Vendée, France)», Le Naturaliste vendéen, no3, , p.41-45.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Née en 1190 et morte en 1235. A épousé, Guillaume de Mauléon, oncle de Savary, puis vers 1214, Aimeri, qui devint plus tard vicomte de Thouars, sous le nom d'Aimeri VIII. Elle est inhumée à l'abbaye des Fontenelles.
Michel Dillange - Talmond Château - p.253-258, dans Congrès archéologique de France. 151esession. Vendée. 1993 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1996
Jean Guillaume - Talmont-Saint-Hilaire. Les Granges-Cathus - p.259-268, dans Congrès archéologique de France. 151esession. Vendée. 1993 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1996
Jean Guillaume, «Talmont-Saint-Hilaire. Les Granges-Cathus», Congrès archéologique de France, vol.1993, no151, , p.259-268 (lire en ligne).
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