Saül est une commune française du canton de Maripasoula en Guyane française (Amérique du Sud). Saül, qui compte un peu plus d'une centaine d'habitants, se trouve pratiquement au centre géographique de la Guyane, dans une région inhabitée au cœur de la forêt amazonienne à environ 180 km au sud-ouest de Cayenne.
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La commune de Saül se situe au centre de la Guyane française (Amérique du Sud). Saül est le centre géographique et le château d'eau de la Guyane (les fleuves Approuague, Mana et Inini entre autres y prennent leur source). Sa superficie est de 4 475 kilomètres carrés. Le bourg est construit aux pieds des monts « Bœuf Mort » à 209 mètres d'altitude. Le territoire de la commune culmine à 640 mètres avec le sommet de la Montagne Continent. Les communes limitrophes avec Saül sont Saint-Élie au nord-est, Régina au sud-est, Maripasoula à l'ouest, Papaïchton et Grand-Santi au nord-ouest, puis Mana au nord.
Le climat y est de type équatorial humide, type Af selon la classification de Köppen. Le climat y est plus doux que sur la côte avec une température nocturne moyenne de 20°C et une pluviométrie de 2300 millimètres[1].
La végétation est d'une grande diversité sur le territoire de la commune du fait de la diversité des conditions physiques rencontrées (hydrologie, géologie, climat, relief). Elle comprend des forêt de basse ou moyenne altitude, de pentes ou de crêtes des forêts inondées et cambrouses ainsi qu'une végétation spécifique qui pousse sur les inselbergs. Une forêt primaire subsiste sur les plateaux et les contreforts du Mont Boeuf-Mort[1].
La commune se compose d’un bourg contenant une centaine de parcelles et de nombreuses habitations à l’écart.
Des vestiges archéologiques attestent d’une présence amérindienne ancienne dans le secteur. L’histoire récente de Saül débute avec l’arrivée des populations originaires des Antilles et principalement de Sainte Lucie, lors de la deuxième ruée vers l’or qui atteignit la région du Haut-Approuague et de la Haute Mana à la fin du XIXe siècle[2]. Le bourg moderne, créé en 1910, tire son nom d'un orpailleur Sainte-Lucien, Sahul, installé près du mont Bœuf mort et originaire de Sainte-Lucie[3].
La petite agglomération née de cette ruée vers l'or est transformée par l'arrivée en 1930 du Père Didier Maurice Louis Stanislas qui est affecté en Guyane et dès sur le territoire de l’Inini. En , il se fixe sur la commune et progressivement met fin à une société régie essentiellement par la loi du plus fort. Le Père Didier crée une coopérative d’achat pour limiter les abus sur les prix. Il commence à tenir à jour l’état-civil. Il fait construire de petites chapelles du bourg jusqu’à Sophie et à son initiative, la construction d’une nouvelle église est envisagée, commencée en 1952, elle s’achève dix ans plus tard. Seul édifice religieux de Guyane à deux clochers en bois. La population qui était de 47 habitants en 1936 passe à 153 habitants en 1944[1].
À la suppression de l’Inini, les gendarmes, en qualité de représentants du Préfet, font office de municipalité et c’est ainsi que le gendarme Jean Demailly (1922-1985) affecté à Saül en 1957 va mettre en place la balise de la piste d’atterrissage puis l’ouverture de la piste de limonade ainsi que l'ouverture par voie fluviale du Dégrad Demailly jusqu’à Maripasoula avec l’aide de huit ouvriers. Saül a obtenu le statut de commune en 1969[4].
L'ouverture de voies de communication, qui permet le désenclavement de la commune, entraine toutefois le départ de sa population vers les régions côtières où les conditions de vie sont considérées comme meilleures. La population chute à 70 habitants en 1990 et 40 habitants en 1982. Elle remonte à compter des années 1990[1].
D'un point de vue administratif Saül est rattachée au canton de Maripasoula. La commune fait partie de la communauté de communes de l'Ouest guyanais.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1969 | 1971 | Ho Si Fat Gaston | ... | |
1971 | 1992 | Cochet Raymond | PS | |
1992 | 1995 | Timane Théodore | ||
1995 | 2014 | Hermann Charlotte | ||
2014 | En cours | Marie-Hélène Charles |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1961, premier recensement postérieur à la départementalisation de 1946. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[5]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[6].
En 2019, la commune comptait 152 habitants[Note 1], en augmentation de 1,33 % par rapport à 2013 (Guyane : +15,39 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1961 | 1967 | 1974 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
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417 | 90 | 119 | 67 | 63 | 160 | 158 | 158 | 151 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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152 | 152 | - | - | - | - | - | - | - |
La population résidente, constituée essentiellement de Créoles, de métropolitains, ainsi que de quelques Hmongs et Brésiliens, varie selon les saisons entre 70 et 200 personnes.
Saül est accessible uniquement par voie aérienne, via l'aérodrome de Saül. La piste d'atterrissage pour petits avions existe depuis 1954.
La commune de Saül n'est pas reliée au réseau électrique de la Guyane, elle produit donc son électricité localement grâce à un système hybride constitué d'une cinquantaine de générateurs solaires photovoltaïques, située devant certaines habitations, et d'un groupe électrogène communal fonctionnant en appoint quelques heures par semaine.
La boulangerie-cafétéria de Saül, financée par la CCOG en partenariat avec la Région Guyane et l’État, fut inaugurée en . Elle est restée quasiment inutilisée. Les élus à l'origine de ce projet avaient en effet sous-estimé l'importance de trouver un boulanger qui accepterait de s'installer dans cette commune isolée au milieu de la forêt et peuplée de 160 habitants. En , elle est toujours fermée. Elle aura pourtant coûté au contribuable la somme de 723 000 euros, soit plus de trois fois la somme initialement prévue. Cette affaire est régulièrement rappelée par la presse locale (France Guyane, la semaine Guyanaise, etc.) pour critiquer la gestion de l'aménagement en Guyane par certains élus .
Guyane Nature Environnement affirme qu'Arnaud Montebourg, le Ministre du Redressement Productif, a signé fin 2012 un arrêté octroyant à la société minière REXMA un permis d’exploitation minière de 10 km2[9],[3].
Si l'extraction aurifère est encore très présente sur les territoires alentour, ce village est une destination prisée des touristes et des scientifiques grâce à son réseau de sentiers de randonnées balisés au cœur du Parc amazonien de Guyane. Pour accueillir ses hôtes elle dispose de bungalows avec lits, de carbets d'hôtes (en hamac) et d'un gîte en forêt[10].
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