Saint-Jean-Saverne (anciennement Saint Jean près Saverne et Saint Jean des Choux[1]) est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
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Saint-Jean-Saverne | |
Rue Principale. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Saverne |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Saverne |
Maire Mandat |
Jean Goetz 2020-2026 |
Code postal | 67700 |
Code commune | 67425 |
Démographie | |
Population municipale |
533 hab. (2019 ![]() |
Densité | 83 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 46′ 16″ nord, 7° 21′ 43″ est |
Altitude | Min. 186 m Max. 436 m |
Superficie | 6,39 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Saverne (banlieue) |
Aire d'attraction | Strasbourg (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Saverne |
Législatives | Septième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.saintjeansaverne.com |
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Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace et fait partie du parc naturel régional des Vosges du Nord.
Saint-Jean-Saverne se trouve en bordure du massif des Vosges.
Ernolsheim-lès-Saverne | ||
![]() |
Steinbourg | |
Eckartswiller | Monswiller |
Saint-Jean-Saverne se situe à l’extrémité occidentale du fossé rhénan. À ce titre, le territoire de la commune est coupé en deux, à la fois en matière de relief et de géologie, par une faille normale courant selon un axe sud-ouest-nord-est au pied du mont Saint-Michel. À l’ouest de cette faille prédomine donc une zone de montagne caractérisée par des grès, tandis qu’à l’est se trouve une zone de plaine au sous-sol composé d’abord de calcaires, puis de colluvions[2].
Du côté de la montagne, le grès est du Buntsandstein, ou grès bigarré, qui s’est formé au sein d’un ensemble fluviatile il y a 230 millions d’années, au Trias inférieur. Cette couche de plusieurs centaines de mètres d’épaisseur est coiffé sur les sommets par la couche du Conglomérat principal, un poudingue riche en galets de quartz blanc, visible notamment au mont Saint-Michel. En certains endroits, notamment au Stampfloecher, cette couche épaisse d’une dizaine de mètres est elle-même couverte par une couche de grès intermédiaire[2].
Le village lui-même est construit sur les calcaires se trouvant immédiatement à l’est de la faille. Ceux-ci sont constitués d’une alternance de marnes dolomitiques du Muschelkalk moyen et de calcaire à entroques et térébratules du Muschelkalk supérieur. Plus bas en direction de la plaine, cet ensemble est suivi par des marnes argileuses du Lettenkohle, rapidement recouvertes toutefois par des colluvions provenant de la montagne puis par les sables charriés par la Zorn. À l’extrémité orientale du territoire de la commune, l’épaisseur d’alluvion est ainsi de 3 m et est suivie d’une couche d’au moins 8 m de marnes[3].
Saint-Jean-Saverne est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6].Elle appartient à l'unité urbaine de Saverne, une agglomération intra-départementale regroupant 8 communes[7] et 18 734 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[8],[9].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française) dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (72,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (72,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (72,6 %), prairies (16,4 %), cultures permanentes (7,3 %), zones urbanisées (3,8 %)[12].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].
L'actuelle dénomination Saint-Jean-Saverne date de 1920 lorsque la commune, mettant à profit le retour de l'Alsace-Lorraine à la France et le rétablissement des appellations françaises, opta pour ce nom consensuel en lieu et place du sobriquet Saint-Jean-des-Choux dont l'avaient affublée à la fin du XVIIe siècle les autorités françaises en souvenir d'un combat désespéré livré en 1676 par les troupes du maréchal de Luxembourg, acculées par les troupes impériales du duc Charles V de Lorraine, au pied des Vosges et du village, dans les champs de choux.
Antérieurement, au temps du Saint-Empire romain germanique, l'appellation officielle était Sankt Johann bei (ou nächst) Elsass-Zabern, appellation reprise par les autorités allemandes pendant les deux périodes d'annexion de 1871-1918 et de 1940-1944. Cette dénomination est la traduction littérale de S. Iohannes prope Tabernas, plus anciennement S. Iohannes prope oppidum Zabernia, apparue dans les textes officiels anciens en 1126-1127 sous la forme Cella Sancti Iohannis, en remplacement du premier nom connu de la localité, Meginhelmeswilre, dans l'acte de donation du village et du domaine par le propriétaire Pierre de Lutzelbourg à l'abbaye de Sankt Georgen (en Forêt-Noire). Ce premier nom germanique évoque une création mérovingienne ou carolingienne, tout comme le nom des localités voisines d'Eckartswiller et d'Ernolsheim.
Il n’existe pas de signes concrets d’une occupation permanente à l’emplacement même de la commune avant le Moyen Âge, bien que quelques silex taillés aient été découverts à proximité de l’église. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas de présence humaine pendant ces périodes : il en existe en fait des traces assez abondantes, mais que celle-ci se concentre sur d’autres sites. Cette différence d’emplacement entre peuplement ancien et peuplement plus récent pourrait également être un biais introduit par le nombre limité de fouilles réalisées dans le village même[14]. Ainsi, le site du Mont-Saint-Michel montre des traces d’occupation permanente à l’époque du second âge du fer, à mettre ne relation avec l’oppidum de la Heidenstadt, implanté à la limite entre le territoire de la commune et celui d’Ernolsheim[15]. Au même endroit, la ligne de démarcation actuelle entre les deux communes est constitué par le tracé d’une voie romaine passant à travers les Vosges et desservant également une carrière antique au lieu-dit Stempfloecher[14].
Au Haut Moyen Âge, les traces d’habitat humain restent dans un premier temps localisée sur le mont Saint-Michel, celui-ci étant habité au IXe siècle[16]. Le village est mentionné pour la première fois en 1126 sous le nom de Megenhelmswilre, lorsque Pierre de Lutzelbourg en fait don, ainsi que de l’église privée qu’il dispose en ce lieu, à l’abbaye de Saint-Georges-en-Forêt-Noire (de). L’année suivante, le celle-ci fonde sur place le couvent de Saint-Jean, dont le village prendra le nom[17]. Il se trouve à cette date un autre village sur le territoire de la commune : Volkerswiller, situé au débouché du vallon de la Winterhalt ; celui-ci disparaît toutefois lors des troubles de la fin du Moyen Âge. Cette période est en effet marquée par les ravages de la région par des bandes de routiers provenant de France, qui traversent les Vosges à cet endroit choix : la fin du XIVe siècle voit ainsi trois passages des Grandes compagnies en 1365, 1375 et 1384, puis quelques décennies plus tard, en c’est au tour des « Armagnacs » de Jean de Fénétrange d’incendier le village sur leur passage. En 1525, pendant la guerre des paysans, le couvent est également la cible des paysans révoltés qui le mettent à sac et brûlent les archives[14].
Les conflits des siècles suivants amènent encore le village à être régulièrement saccagé par les armées de passage, attirées par les richesses du couvent et la possibilité d’y loger de grands corps de troupe. En 1590, le couvent est au bord de la disparition, ses bâtiments en ruines et les quelques religieuses restantes sans direction, la supérieure ayant pris la fuite dans le Wurtemberg[18].
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Les armes de Saint-Jean-Saverne se blasonnent ainsi : |
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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mars 2001 | mai 2020 | Henri Wolff[20] | ||
mai 2020 | En cours | Jean Goetz [21] | ||
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[23].
En 2019, la commune comptait 533 habitants[Note 3], en diminution de 9,35 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,76 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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534 | 621 | 496 | 763 | 799 | 854 | 794 | 863 | 889 |
1856 | 1861 | 1866 | 1871 | 1875 | 1880 | 1885 | 1890 | 1895 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
795 | 863 | 854 | 787 | 781 | 750 | 775 | 754 | 730 |
1900 | 1905 | 1910 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
726 | 725 | 701 | 620 | 631 | 614 | 591 | 561 | 509 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
543 | 550 | 547 | 563 | 559 | 598 | 611 | 592 | 602 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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583 | 533 | - | - | - | - | - | - | - |
Sur le domaine de Meginhelmeswilre, devenu Cella Sancti Johannis par la donation de 1126-1127, le nouveau propriétaire, l'abbaye de Sankt Georgen en Forêt-Noire fit construire dans le troisième quart du XIIe siècle une abbaye, placée sous l'invocation de Jean le Baptiste, pour accueillir une communauté de moniales bénédictines. L'histoire de cette communauté et des bâtiments conventuels n'est bien connue qu'à partir de la fin du XVIIe siècle, lorsqu'il fallut « ressusciter [...] une seconde fondation » selon les archives - l'abbaye anéantie par un siècle de conflits dévastateurs. Seule fut conservée la nef romane de l'abbatiale, remaniée et dotée d'une tour-porche. Tous les autres bâtiments, conventuels et annexes, firent l'objet d'un vaste programme de reconstruction, commencé en 1729 par les travaux à l'abbatiale et terminés en 1756 à l'achèvement de la maison du receveur. Puis commencèrent les travaux de réaménagement intérieur de l'abbatiale, pourvue d'un décor et d'un mobilier baroques dans le goût du jour.
L'abbaye ferma ses portes le et l'ensemble des terres et des bâtiments de l'enclos conventuel, déclarés biens nationaux, fut acquis le par un collectif des 72 chefs de famille de Saint-Jean qui lotirent leur propriété le , à l'exception de l'église, l'ancienne abbatiale, promue église paroissiale. Cette église catholique Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-des-Choux figure sur la liste initiale des Monuments Historiques de 1840, et le classement Monument Historique a été confirmé au J.O. du , aux côtés des deux autres anciennes abbatiales romanes de la région, l'église catholique Saint-Étienne de Marmoutier et l'église catholique Saints-Pierre-et-Paul de Neuwiller-lès-Saverne[26].
Vers la sortie est du village, au bout de la Grand-Rue, s'élève la chapelle Saint-Wendelin. Construite à la suite d'un vœu fait en 1736 par les bourgeois de Saint-Jean dont les troupeaux de bovins étaient décimés par une épizootie particulièrement meurtrière, elle fut consacrée le [27].
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d'archéologie de Saverne et ses environs, Saverne, 1984, 71 p. (numéro de Pays d'Alsace)