Ressons-le-Long est une commune française située dans le département de l'Aisne, dans la région naturelle du Soissonnais, dans la vallée de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
Pour les articles homonymes, voir Ressons (homonymie).
Ressons-le-Long | |
Mairie-école, côté entrée de la mairie. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Hauts-de-France |
Département | Aisne |
Arrondissement | Soissons |
Intercommunalité | Communauté de communes Retz-en-Valois |
Maire Mandat |
Nicolas Rébérot 2020-2026 |
Code postal | 02290 |
Code commune | 02643 |
Démographie | |
Gentilé | Ressonnais(es) |
Population municipale |
769 hab. (2019 ![]() |
Densité | 73 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 23′ 20″ nord, 3° 08′ 58″ est |
Altitude | Min. 37 m Max. 150 m |
Superficie | 10,55 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Soissons (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Vic-sur-Aisne |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | ressonslelong.fr |
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À la limite du Soissonnais et du Valois, le terroir descend d'un coteau escarpé avec ses soubassements crayeux recouverts de forêt pour s'ouvrir sur la vallée de l'Aisne et ses sols variés, emblavés de cultures céréalières, sucrières, à proximité du pôle agro-alimentaire de Vic-sur-Aisne.
Le village avec ses maisons en pierre calcaire en neuf quartiers et s'étire sur six kilomètres.
À l'est, venant de Soissons :
Et à l'ouest vers Compiègne,
![]() |
Vic-sur-Aisne | Berny-Rivière | Fontenoy | ![]() |
N | ||||
O Ressons-le-Long E | ||||
S | ||||
Montigny-Lengrain | Ambleny |
Ressons-le-Long est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Soissons, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 93 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (83,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (80,9 %), zones urbanisées (7,8 %), forêts (7,5 %), prairies (2,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,5 %), eaux continentales[Note 3] (0,2 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Attestations anciennes : Ressontius. 872 (CH2, II, 642) ; Reisons 1192 (PH2, 490)[9].
Un rapprochement s'impose avec le nom de deux autres communes situées également en Picardie : Ressons-l'Abbaye (Oise, de Resons vers 1170, Ressons 1184, Reisons 1191, Roisuns 1198, de Ressons XIIe siècle, Raissons 1206, de Ressuns 1212) et Ressons-sur-Matz (Oise, Ressonto 587, Rosonto vers 679, Ressontum, Rossontus VIIe siècle, Resontium 658, Rossontum Xe siècle, Resons 1165)[9], plus riches en formes anciennes. À cette série, on peut ajouter Resson (Aube, Rosuntum avant 854) et Rançon (Seine-Maritime, Rosontio 829, Resentio 1025 - 1026)[10].
Origine du nom : Rosontio ou Resontio.
Le second élément s'explique par le suffixe gaulois -ontio, que l'on observe dans d'autres formations toponymiques comme Lihons (Somme, Leontium 1100).
Le premier élément est plus difficile à déterminer :
On note la même évolution phonétique Ros- > Res-, sans doute liée au déplacement de l'accent, d'où [o] > [œ]. Ce terme serait donc similaire et représenterait donc un gallo-germanique ros[10]. Rosontio serait « un endroit où se trouv(ai)ent des roseaux ».
Cette hypothèse présente l'avantage d'expliquer les mentions anciennes en Ros- et de relier entre eux plusieurs éléments, ainsi ce type toponymique n'est-il attesté qu'au nord de la France, de même que le terme rosel > roseau, qui n'est propre qu'à la langue d'oïl (comparer par exemple avec l'occitan canavèra « roseau » et canaveral « endroit couvert de roseau »)
Sous l'antiquité, Ressons-le-Long appartient au territoire de la Civitas Suessionum [11] et plus exactement du Pagus Suessionicus ou Pays du Soissonnais.
Le Pagus Suessonicus a pour limites au nord-ouest le Pagus Noviomagensis (Pays du Noyonnais), au nord-est le Pagus Laudunensis (Pays du Laonnois), au sud-est le Pagus Tardensis (Pays du Tardenois), au sud-ouest le Pagus Vadensis (Pays du Valois) et à l'ouest le Pagus Rossontensis (Pays de Resson).
S'il ne fait aucun doute que le peuple gaulois des Suessions se soit installé d'est en ouest tout au long de la rivière Aisne, traversant la forêt de Compiègne, jadis forêt de Cuise et ce jusqu'à la rivière Oise, les fouilles engagées n'ont pas mis en évidence la présence d'indigènes gaulois. La première présence d'habitants dans la commune remonte donc au Ier siècle après J.-C. sur le camp romain d'Arlaines, site de la dynastie dite julio-claudienne, la première des dynasties à avoir régné sur l'Empire romain. Situé sur la route de Compiègne, à l'ouest du hameau de Pontarcher, jadis Pont-Archer, parce qu'un pont y traversait le ruisseau de Retz qui descendait de Coeuvres vers l'Aisne [12], le camp s'étend sur une superficie d'environ cinq hectares.
Ce site n'a pas cessé d'intriguer les archéologues et historiens depuis ses premières fouilles réalisées en 1851 par l'abbé Pêcheur. En effet, les fondations en pierres du camp d'Arlaines sont différentes des autres camps julio-claudiens, généralement en terre et en bois, si bien que les premiers historiens y voyaient plus une villa gallo-romaine, voire un vicus qu'un camp militaire. La découverte en 1882, lors de fouilles complémentaires d'une inscription funéraire mentionnant un cavalier de l'Aile militaire des Voconces ou Ala Augusta Vocontiorum[12] vint confirmer l'hypothèse d'un camp romain. L’Aile, en latin Ale est l’unité de cavalerie romaine ; le terme provenant de l’époque républicaine, quand les escadrons étaient placés sur les flancs de l’armée lors du déploiement sur le champ de bataille. Le paradoxe de sa construction en pierres n'a du coup toujours pas été élucidé à moins qu'on veuille y voir les traces du Pagus Rossontensis (Pays de Resson).
La localisation exacte de ce Pays romain, situé à l'ouest du Pays du Soissonnais a toujours suscité des interrogations. Si de nombreux historiens ont cherché à situer le Pays de Resson plus à l'ouest et de faire de Ressons-sur-Matz sa capitale, de nombreux archéologues et historiens s'interrogent encore sur ce curieux Pagus qui ne laissera que peu de traces. En effet, en dehors de la présence de vestiges celtiques laténiens, l'absence de vestiges gallo-romains proche de Ressons-sur-Matz et d'Estrées-Saint-Denis ainsi que sa situation éloignée d'une voie romaine d'importance laissent perplexes les historiens sur sa localisation exacte.
À l'inverse, de nombreux vestiges témoignent de la présence romaine à Ressons-le-Long et dans ses environs. De prime abord, deux voies romaines se croisent au niveau du site d'Airlaines : la première voie allait de Soissons à Amiens et traversait Vic-sur-Aisne en traversant le site d'Arlaines et la seconde voie partait de Pontarcher pour conduire également à Amiens mais en passant par Senlis : la chaussée Brunehaut, sur laquelle nous reviendrons dans la section suivante. Un oppidum dit le Châté ou Châtel, proche de Pernant, fut également exploré au XIXe siècle par O. Vauvillé, situe également le site à l'époque gallo-romaine.
Se pose ensuite la question du Cavalier de l'Aile des Voconces. Pourquoi n'avons nous pas trace du reste de la garnison ? d'autant qu'à cette époque l'Aile de ces cavaliers était située en Germanie et que la superficie des camps de ces cavaliers était nettement inférieure à celle du site d'Airlaines (deux à trois hectares maximum contre près de cinq hectares pour le site d'Airlaines. Si la datation des éléments de fouille retrouvés sur place ne laisse aucun doute, la présence d'un camp militaire à cet endroit et à cette époque a de quoi surprendre car aucune menace militaire ne justifiait la présence d'un tel campement. Enfin, la présence d'une nécropole et de thermes sur un site du Ier siècle pourraient également laisser plutôt imaginer qu'il s'agissait d'un Vicus, peut-être capitale du Pagus Rossontensis ou Pays de Resson et qui ramènerait la frontière de la civitas des Bellovaques beaucoup plus proche du Pagus Suessionicus qu'on ne le pensait. Bien que cette hypothèse ait déjà été étudiée par les archéologues et historiens, ces derniers conclurent que le Pagus Rossontensis se situait davantage près de Ressons-sur-Matz, de l'autre côté de la rivière Oise, au-delà de laquelle les Suessions avaient cessé leur progression.
La Chaussée Brunehaut est une voie romaine qui partait du lieu-dit Pont-Archer, à trois lieues de Soissons (onze kilomètres) et conduisait à Amiens, en passant par les villages de Montigny-Lengrain, de Chelles et de Pierrefonds, le vicus de Champlieu situé sur la commune d'Orrouy, puis Senlis et Beauvais. Cette voie, indiquée sur des cartes anciennes comme la table de Peutinger est notamment mentionnée dans l'Itinéraire d'Antonin[13], guide de voyage de la Rome antique, recensant les villes-étapes de l’Empire romain et les distances les séparant.
Le village de Ressons-le-long fut donné en l'année 858 par Charles II dit le-Chauve, roi de Francie occidentale, avec d'autres villages, à l'abbaye de Notre-Dame de Soissons qui en a gardé la propriété jusqu'à la Révolution[14].
Si la lèpre existe déjà à l'époque gallo-romaine, c'est au Moyen Âge, que la maladie prend une ampleur considérable partout en France. Le Soissonnais ne fait pas exception. Le principe d'isolement des lépreux et de leur subsistance va faire l'objet de divers conciles dont le concile d'Orléans en 511 qui prévoit que les évêques doivent fournir le nécessaire aux malades. Entre le VIIIe et le Xe siècle, les monastères créent leurs propres léproseries. Ainsi, les religieux de l'abbaye de Notre-Dame de Soissons créent leur maladrerie à Pontarcher, les moines de l'abbaye Saint-Jean-des-Vignes à Belleu[15]. On relèvera près de cent maladreries dans le seul département de l'Aisne au XIIe siècle puis a diminué à partir du XVe pour disparaître presque complètement au XVIe. En 1768, le Soissonnais compte encore deux maladreries dont celle de Pontarcher[1] à Ressons-le-Long et celle de Bazoches-sur-Vesle.
La commune de Ressons-le-Long est membre de la communauté de communes Retz-en-Valois, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Villers-Cotterêts. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[16].
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Soissons, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[17]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Vic-sur-Aisne pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[17], et de la quatrième circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[18].
Les municipalités créées par l’édit de juin 1787 tinrent leurs premières réunions dans les premiers mois de l'année 1788. Le premier registre commence ainsi : « Registre concernant les actes de délibérations et procès-verbaux de la municipalité de Ressons du ».
Dès les premiers jours de l'année 1790, de nouvelles municipalités sont constituées. Dimanche , les citoyens actifs de la communauté de Ressons-le-Long sont convoqués pour la composition de la municipalité. Pierre Ignieux, laboureur, est élu maire avec 26 voix sur 46 votants : c'est le premier maire de la commune.
Liste des maires de la commune
La Constitution de l'an III indiquait que dans chaque commune de moins de 5 000 habitants, il n'y avait plus qu'un agent communal à Ressons : Mansier puis Amory et un adjoint, ceux-ci formant la municipalité du canton dont le président était choisi par tout le canton.
Cet état de choses dura jusqu'à la Constitution de l'an IV : à la fête de la commune, il y eut de nouveau un maire ; la commune retrouvait son autonomie.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 1995 | mars 2001 | Michel Lefranc | PS | |
mars 2001 | mars 2008 | Éric Debosque | DVD | |
mars 2008[19] | En cours (au 11 juillet 2020) |
Nicolas Rébérot | DVD | Commerçant, conseiller départemental depuis 2021 Réélu pour le mandat 2020-2026[20] |
La commune connaît un CMJ (conseil municipal jeunes) depuis 2008. Les maires juniors :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[22].
En 2019, la commune comptait 769 habitants[Note 4], en diminution de 0,77 % par rapport à 2013 (Aisne : −1,61 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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543 | 601 | 588 | 625 | 708 | 737 | 710 | 764 | 714 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
699 | 665 | 668 | 644 | 611 | 637 | 614 | 591 | 566 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
576 | 587 | 613 | 375 | 709 | 691 | 564 | 642 | 643 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
641 | 652 | 692 | 698 | 711 | 740 | 757 | 762 | 775 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
773 | 769 | - | - | - | - | - | - | - |
Constant Huret, coureur cycliste.
Raymond Lefranc, homme politique
![]() |
Blason | Coupé, au 1er de sinople à la crosse d'or accostée de deux tentes du même ; au 2e d'argent au dragon de gueules[25]. |
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Détails | Création de Jean-François Binon adopté par la municipalité en 2010. |
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