Pontigny est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté. Elle abrite la célèbre abbaye de Pontigny.
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Cet article possède des paronymes, voir Pontivy et Potigny.
Pontigny | |
![]() Mairie de Pontigny. | |
![]() Héraldique |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Yonne |
Arrondissement | Auxerre |
Intercommunalité | Communauté de communes Chablis, Villages et Terroirs |
Maire Mandat |
Emmanuel Maufroy 2020-2026 |
Code postal | 89230 |
Code commune | 89307 |
Démographie | |
Population municipale |
749 hab. (2019 ![]() |
Densité | 63 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 54′ 28″ nord, 3° 42′ 42″ est |
Altitude | Min. 102 m Max. 183 m |
Superficie | 11,92 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Auxerre (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Chablis |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | site officiel |
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La commune est traversée dans le sens nord-sud par la N77 joignant Auxerre au sud et Saint-Florentin et Troyes au nord, et par la D91 reliant Migennes à l'ouest et Chablis au sud-est.
La sortie 20 (« Venoy ») de l'autoroute A6 est à 16 km au sud, la sortie 19 (« Monéteau ») est à 19 km au sud-ouest.
Les gares les plus proches sont celles de Laroche - Migennes (la mieux desservie) à 18 km et celle d'Auxerre à 19 km[1].
Le Serein[Sandre 1], très méandreux, traverse la commune d'Est en Ouest sur environ 8,2 km. Il est doublé en rive gauche par le bief du Moulin[Sandre 2], long de 2,7 km et qui finit dans Pontigny même.
Six de ses affluents coulent sur la commune[1] :
La commune comprend très peu de surface d'eaux stagnantes (étang ou lac), avec seulement trois étangs : un petit étang de environ 82 ares à Entre Deus Eaux, une presqu'île à l'intérieur d'un méandre très resseré du Serein ; un étang de plus de un hectare à côté de la station d'épuration, toujours dans la vallée du Serein ; et un très petit étang de 25 ares derrière le Beugnon[1].
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Rouvray | Vergigny | ![]() | |
Venouse | N | Ligny-le-Châtel | ||
O Pontigny E | ||||
S | ||||
Montigny-la-Resle | Lignorelles |
Cinq hameaux sont entièrement situés sur la commune, et une partie du hameau des Prés du Bois d'en Bas.
Les lieux suivis d'une astérisque sont situés à l'écart de la route indiquée. Les lieux-dits sont en italiques.
B
C
E
J
L
P
R
S
T
Pontigny est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Auxerre, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 104 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (85,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (45,4 %), prairies (24 %), zones agricoles hétérogènes (15,4 %), forêts (9,8 %), zones urbanisées (5,4 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Le Serein à Pontigny est le point de rencontre de sept territoires féodaux : comtés d'Auxerre, de Tonnerre et de Champagne, diocèses d'Auxerre, de Sens et de Langres, et le fief de l'abbaye de Pontigny[9]. C'est du pont de Pontigny qu'il était dit que deux évêques et deux abbés pouvaient s'asseoir ensemble sans quitter leurs territoires respectifs. Il s'agissait des évêques de Sens et de Langres, et des abbés de Pontigny et de Saint-Germain d'Auxerre[10].
La première implantation remonte à 1114 : des moines venus de Cîteaux défrichent une terre sur la rive du Serein, sur la paroisse de Venouse, pour y fonder une abbaye qui prend le nom de Pontigny (du nom du pont qu'ils construisent sur la rivière). La légende situe dans cette abbaye la rédaction de la Grande Charte par les barons anglais révoltés contre Jean sans Terre.
À partir de 1240, de nombreux pèlerins affluent vers les reliques de saint Edme, archevêque anglais inhumé dans l'église. Après 1285, les premiers laïcs s'installent à Pontigny et des maisons de bois apparaissent le long de la muraille du monastère.
Lorsqu'un conflit éclatait entre l'un ou l'autre des princes ou des prélats, plutôt que de se battre ou de s'excommunier, et comme aucun n'admettait de se rendre chez l'autre pour négocier, puisque aussi chacun pouvait se prétendre chez lui sur l'arche centrale du pont de Pontigny, les grands qui gouvernaient vinrent se rencontrer au beau milieu de ce pont à de multiples reprises pour signer accords et conventions. Dans les grandes circonstances, on dressait une table dans l'axe du Serein ; et les trois comtes, les évêques et l'abbé de Pontigny y réglaient en dînant les affaires de nos régions.
En 1549, on fabrique des tuiles et des carreaux de terre cuite, grâce à une argile de bonne qualité qu'on extrait sur place. La force hydraulique est exploitée par un moulin à grains et plus tard par un moulin à foulon (en 1746).
À la Révolution, Pontigny, alors hameau rattaché à Venouse, devient une commune indépendante. L'abbaye, quant à elle, est fermée et les moines chassés. Les bâtiments sont démolis et servent de carrière pour les habitants. L'église est épargnée et devient église paroissiale.
De 1848 à 1903, le domaine de l'abbaye est occupé par les pères de Saint-Edme, confrérie fondée par le père Jean-Baptiste Muard.
Au début du XXe siècle, l'abbaye de Pontigny a été le cadre d'un mouvement intellectuel important, les Décades de Pontigny. Il s'agissait de rencontres, durant l'été, d'intellectuels d'horizons très divers invités dans ce cadre verdoyant par son propriétaire de l'époque, Paul Desjardins. Entre 1910 et 1939, tout ce que la France compta d'écrivains, d'historiens, de philosophes etc. vint, une année ou l'autre, à Pontigny ; entre autres, Gaston Bachelard, Charles Du Bos, André Gide, Pierre Do-Dinh, Bernard Groethuysen, Alexandre Koyré, Helmut Kuhn et sa femme Käthe, André Malraux, Gabriel Marcel, Roger Martin du Gard, Robert Oppenheimer, Raymond Aron, Jean-Paul Sartre, Paul Valéry, Herbert George Wells. L'écrivain Henry de Montherlant, le philosophe Vladimir Jankélévitch et d'autres ont marqué le mouvement, qui s'est poursuivi après la mort de Paul Desjardins par les Colloques de Cerisy. L'inspiration de Paul Desjardins était les Solitaires de Port-Royal des Champs.
En 1954, l'abbatiale de Pontigny est érigée, siège épiscopal de la Mission de France par le pape Pie XII.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
2008 | 2014 | Hubert Trapet | ||
2014 | En cours | Emmanuel Maufroy |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[12].
En 2019, la commune comptait 749 habitants[Note 3], en augmentation de 1,35 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,69 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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406 | 496 | 478 | 496 | 714 | 726 | 705 | 742 | 829 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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785 | 770 | 811 | 828 | 852 | 791 | 851 | 823 | 769 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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778 | 776 | 736 | 716 | 697 | 700 | 700 | 596 | 776 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
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677 | 668 | 684 | 727 | 737 | 748 | 809 | 757 | 724 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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749 | 749 | - | - | - | - | - | - | - |
Le domaine monastique, hors l'église, est acquis en 2003 par la région Bourgogne qui le remet en vente en 2006. La région Bourgogne-Franche-Comté le vend en 2020 à la Fondation François Schneider.