Piégut est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Pour les articles homonymes, voir Piégut (homonymie).
Piégut | |
![]() Le village de Piégut et la colline de Saint-Colomban. | |
![]() Blason |
|
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Alpes-de-Haute-Provence |
Arrondissement | Forcalquier |
Intercommunalité | Communauté de communes Serre-Ponçon Val d'Avance |
Maire Mandat |
Adèle Kuentz 2020-2026 |
Code postal | 05130 |
Code commune | 04150 |
Démographie | |
Gentilé | Piéguard |
Population municipale |
202 hab. (2019 ![]() |
Densité | 18 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 27′ 10″ nord, 6° 07′ 43″ est |
Altitude | Min. 610 m Max. 1 560 m |
Superficie | 11,12 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Gap (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Seyne |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Le nom des habitants de Piégut est Piéguard[1],[2].
Le village de Piégut est sur un site perché, à 1 036 m d’altitude[1], avec comme point culminant le Mont Sérieux à 1 600 m.
Le Hameau de Neyrac fait partie de la commune.
Les communes limitrophes de Piégut sont Valserres et Remollon au Nord, Rochebrune à l’Est (toutes trois dans le département des Hautes-Alpes), Gigors et Venterol.
Le territoire se situe en limite nord des Préalpes de Digne et de la nappe de Digne[3], au niveau du lobe nord-ouest[4] : il s'agit d'une nappe de charriage, c'est-à-dire d'une dalle épaisse de près de 5 000 m qui s'est déplacée vers le sud-ouest durant l'Oligocène et la fin de la formation des Alpes. Les lobes (ou écaille) correspondent à la bordure découpée à l'ouest de la nappe.
Lors des deux dernières grandes glaciations, la glaciation de Riss et la glaciation de Würm, la commune est entièrement recouverte par le glacier de la Durance[5].
La station météo la plus proche de Piégut est située à Tallard, dans les Hautes-Alpes[6].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −3 | −2 | 1 | 3 | 7 | 10 | 13 | 13 | 10 | 6 | 1 | −1 | 4,8 |
Température moyenne (°C) | 1,5 | 3 | 6,5 | 9 | 13 | 17 | 20 | 20 | 16 | 11,5 | 5,5 | 3 | 10,5 |
Température maximale moyenne (°C) | 6 | 8 | 12 | 15 | 19 | 24 | 27 | 27 | 22 | 17 | 10 | 7 | 16,2 |
Précipitations (mm) | 33 | 29,4 | 28,9 | 43,4 | 38,7 | 40,9 | 33,3 | 36,7 | 46,2 | 63,7 | 48,8 | 34 | 477 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
6 −3 33 | 8 −2 29,4 | 12 1 28,9 | 15 3 43,4 | 19 7 38,7 | 24 10 40,9 | 27 13 33,3 | 27 13 36,7 | 22 10 46,2 | 17 6 63,7 | 10 1 48,8 | 7 −1 34 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
La commune compte 554 ha de bois et forêts, soit 50 % de sa superficie[1].
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Turriers auquel appartient Piégut est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[8], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[9]. La commune de Piégut est également exposée à trois autres risques naturels[9] :
La commune de Piégut est de plus exposée à un risque d’origine technologique, celui de rupture de barrage : en cas de rupture du barrage de Serre-Ponçon, toute la vallée de la Durance serait menacée par l’onde de submersion[10].
Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune[11] et le Dicrim n’existe pas non plus[12].
Piégut est une commune rurale[Note 1],[13]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[14],[15].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Gap, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[16],[17].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (78,9 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (76,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (54,4 %), zones agricoles hétérogènes (18,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (16,8 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (7,7 %), prairies (2,8 %)[18].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[19].
Le nom de la commune vient du latin podio acuto, qui donnera puech agut, ce qui signifie puy (colline) aigu, pointu en occitan[20].
La localité apparaît pour la première fois dans les chartes vers 1100-1120 (podio acuto, ce qui signifie puy (colline) aigu, pointu en latin[20],[21]). L’église Saint-Colomban dépendait de l’abbaye de Chardavon (actuellement dans la commune de Saint-Geniez), abbaye qui percevait les revenus attachés à cette église[22]. La communauté relevait de la baillie de Sisteron[23]. Lors de la crise ouverte par la mort de la reine Jeanne Ire, Gaufroid de Piégut, seigneur de Piégut, soutient Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. Le ralliement de Sisteron à la cause angevine, en 1386, entraîne son changement d’engagement, et il prête hommage au jeune duc d’Anjou, Louis II, en juillet 1386[24].
Une mine de plomb sulfuré a été exploitée à partir de la fin des années 1770 au hameau de Neyrac, dont le minerai rendait 61 % de plomb. Elle est vendue par M. de Venterol, titulaire du fief, à M. Delorme, qui accroit la production, creuse un puits de mine de 36 mètres de profondeur, construit une fonderie (avec four à manche, four écossais et brocard). Mais dès 1790, on signale que le filon s’épuise[25] et la mine n’est plus rentable après 1792[26]. Les paysans de la commune s’en emparent, extraient quelques petites quantités de plomb et rendent la mine inexploitable[27].
Comme de nombreuses communes du département, Piégut se dote d’une école bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle compte déjà une école dispensant une instruction primaire aux garçons[28]. Aucune instruction n’est donnée aux filles : la loi Falloux (1851) n’impose l’ouverture d’une école de filles qu’aux communes de plus de 800 habitants. La première loi Duruy (1867) abaisse ce seuil à 500 habitants[29], ce qui ne concerne pas la commune[30]. La deuxième loi Duruy (1877) permet à la municipalité, grâce aux subventions de l’État, de reconstruire l’école du village[31].
Une carrière de la SCAD prélevait annuellement 29 000 m3 de granulats dans le lit de la Durance jusqu'à la fin du XXe siècle. Elle occupait une superficie de 123 ha au lieu-dit Lettret-Rousine[32].
De par sa taille, la commune dispose d'un conseil municipal de neuf membres (article L2121-2 du Code général des collectivités territoriales[33]). Lors du scrutin de 2008, il y eut deux tours (neuf élus au premier tour et deux au second) et Monique Ouvrier-Buffet a été élue conseillère municipale au premier tour avec le troisième total de 60 voix, soit 65,93 % des suffrages exprimés. La participation a été de 91,00 %. Elle a ensuite été nommée maire par le conseil municipal[34]. Le conseil municipal est constitué du maire, deux adjoints et sept conseillers.
L'élection du maire est la grande innovation de la Révolution de 1789. De 1790 à 1795, les maires sont élus au suffrage censitaire pour 2 ans. De 1795 à 1800, il n’y a pas de maires, la commune se contente de désigner un agent municipal qui est délégué à la municipalité de canton.
En 1799-1800, le Consulat revient sur l'élection des maires, qui sont désormais nommés par le pouvoir central. Ce système est conservé par les régimes suivants, à l'exception de la Deuxième République (1848-1851). Après avoir conservé le système autoritaire, la Troisième République libéralise par la loi du 5 avril 1884 l'administration des communes : le conseil municipal, élu au suffrage universel, élit le maire en son sein.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mai 1945 | Ernest Astier[35] | |||
1983 | 1993 | Maurice Maurel[36] | ||
1993 | mars 2008 | Alain Michel | DVG [37],[38],[39] | |
mars 2008 | 2014 | Monique Ouvrier-Buffet[40] | ||
avril 2014 | En cours (au 21 octobre 2014) |
Alain Michel[41] | DVG |
Piégut est une des sept communes de l'ancien canton de Turriers qui totalisait 1 229 habitants en 2006. Le canton a fait partie de l’arrondissement de Sisteron du au , date de son rattachement à l'arrondissement de Forcalquier et de la deuxième circonscription des Alpes-de-Haute-Provence. Piégut fait partie du canton de Turriers de 1793[42] à mars 2015 ; à la suite du redécoupage des cantons du département, la commune est rattachée au canton de Seyne[43].
La commune fait partie de la juridiction prud'homale de Manosque, d’instance et de grande instance de Digne-les-Bains[44].
Piégut a fait partie, jusqu'en 2016, de la communauté de communes du Pays de Serre-Ponçon.
Depuis le , elle fait partie de la communauté de communes Serre-Ponçon Val d'Avance[45].
Les habitants de Piègut ont accès à la déchèterie de la communauté de communes du Pays de Serre-Ponçon[46].
Taxe | Part communale | Part intercommunale | Part départementale | Part régionale |
---|---|---|---|---|
Taxe d'habitation (TH) | 2,70 % | 1,23 % | 5,53 % | 0,00 % |
Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) | 25,68 % | 2,83 % | 14,49 % | 2,36 % |
Taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB) | 0,00 % | 16,26 % | 47,16 % | 8,85 % |
Taxe professionnelle (TP) | 21,88 % | 2,08 % | 10,80 % | 3,84 % |
La part régionale de la taxe d'habitation n'est pas applicable.
La taxe professionnelle est remplacée en 2010 par la cotisation foncière des entreprises (CFE) portant sur la valeur locative des biens immobiliers et par la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) (les deux formant la contribution économique territoriale (CET) qui est un impôt local instauré par la loi de finances pour 2010[48]).
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[49]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[50].
En 2019, la commune comptait 202 habitants[Note 3], en augmentation de 30,32 % par rapport à 2013 (Alpes-de-Haute-Provence : +1,48 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1765 | 1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
182 | 216 | 185 | 208 | 201 | 219 | 219 | 233 | 210 |
1851 | 1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
228 | 227 | 215 | 205 | 185 | 181 | 178 | 166 | 173 |
1896 | 1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
160 | 163 | 144 | 131 | 101 | 88 | 100 | 84 | 95 |
1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
78 | 72 | 65 | 66 | 72 | 86 | 123 | 131 | 133 |
2009 | 2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
141 | 161 | 202 | - | - | - | - | - | - |
1315 | 1471 |
---|---|
47 feux | 8 feux |
La commune dispose d'une école primaire publique[53],[54]. Ensuite les élèves sont affectés au collège Marcel-Massot à La Motte-du-Caire[55]. Puis ils poursuivent au lycée de la cité scolaire Paul-Arène à Sisteron[56],[57].
Ce petit village ne possède aucun professionnel de santé. Les médecins les plus proches se trouvent dans les communes des Hautes-Alpes : Tallard à 5 km (cabinet médical) et Rousset à 8 km[58]. La pharmacie du secteur se situe à Tallard[59]. Les hôpitaux les plus proches sont l’hôpital local Saint-Jacques Seyne-les-Alpes éloigné de 21 km et l'hôpital local de Laragne distant de 28 km[60].
En 2009, la population active s’élevait à 65 personnes, dont six chômeurs[61] (neuf fin 2011[62]). Ces travailleurs sont majoritairement salariés (44 sur 59)[63] et travaillent majoritairement hors de la commune (43 actifs sur 59)[63]. Fin 2010, le secteur secondaire (industrie et construction) ne comptait aucun établissement, l’essentiel des emplois de la commune relèvent de l’agriculture[64].
Fin 2010, le secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait 12 établissements actifs au sens de l’Insee (exploitants non-professionnels inclus) et aucun emploi salarié[64].
Le nombre d’exploitations professionnelles, selon l’enquête Agreste du ministère de l’Agriculture, est de neuf en 2010. Il était de 10 en 2000[65], de 11 en 1988[66]. Actuellement[Quand ?], ces exploitants sont majoritairement des polyculteurs (cinq exploitations). La commune compte également des éleveurs ovins et des exploitations spécialisées dans les grandes cultures[65]. De 1988 à 2000, la surface agricole utile (SAU) a fortement augmenté, de 233 à 373 ha[66]. La SAU a fortement augmenté lors de la dernière décennie, à 551 ha, soit 61 ha par exploitation. La surface moyenne a ainsi triplé en vingt ans[65].
La commune de Piégut est dans le périmètre du label appellation d'origine contrôlée (AOC) (huile essentielle de lavande de Haute-Provence) et de neuf labels à indication géographique protégée (IGP) (pommes des Alpes de Haute-Durance, miel de Provence, agneau de Sisteron, vin alpes-de-haute-provence (IGP) blanc, rouge et rosé et VDP de Méditerranée blanc, rouge et rosé)[67].
La viticulture est pratiquée dans la commune depuis très longtemps : cette culture était destinée à l’autoconsommation[68], mais certains vins jouissaient d’une bonne réputation (l’enquête agricole de 1848 en trouve d’excellents)[69]. Actuellement[Quand ?], les surfaces plantées en vigne sont relictuelles[68],[70].
Fin 2010, le secteur tertiaire ne comptait aucun trois établissements (sans aucun emploi salarié), auxquels s’ajoutent les deux établissements du secteur administratif (regroupé avec le secteur sanitaire et social et l’enseignement), salariant six personnes[64].
D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est secondaire pour la commune, avec moins d’un touriste accueilli par habitant[71], la capacité d'hébergement étant très faible[72] et ne consistant qu’en des meublés non-labellisés[73]. Les résidences secondaires apportent un complément à la capacité d’accueil[74] : au nombre de 23, elles représentent 24 % des logements[75],[76].
L’église Saint-Colomban, d’architecture archaïque, est construite au XVIIe siècle. Sa nef est simplement voûtée en berceau, le chœur est à chevet plat. Il y a une seule chapelle latérale, côté sud[77].
La chapelle du hameau de Neyrac, au nord de la commune, date de 1882[23].
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