Néris-les-Bains [neʁi le bɛ̃] est une commune française située dans le département de l'Allier en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Néris-les-Bains | |
![]() Les thermes et casino. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Allier |
Arrondissement | Montluçon |
Intercommunalité | Communauté de communes Commentry Montmarault Néris Communauté |
Maire Mandat |
Alain Chapy 2020-2026 |
Code postal | 03310 |
Code commune | 03195 |
Démographie | |
Gentilé | Nérisiens [1] |
Population municipale |
2 570 hab. (2019 ![]() |
Densité | 78 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 17′ 19″ nord, 2° 39′ 44″ est |
Altitude | Min. 230 m Max. 441 m |
Superficie | 33,13 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Montluçon (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Montluçon-3 |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | ville-neris-les-bains.fr |
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La commune est située à huit kilomètres au sud-est de Montluçon.
À 352 mètres d'altitude, le bourg se situe sur les premiers contreforts du Massif central et plus particulièrement du plateau des Combrailles (ou Combraille).
Néris-les-Bains se situe sur la route départementale 2144, qui relie Clermont-Ferrand à Bourges par Montluçon et qui reprend le tracé de l'ancienne voie romaine.
La commune se situe sur le parcours de la ligne Montluçon - Gouttières. La gare de Chamblet était appelée gare de Chamblet - Néris.
Néris-les-Bains est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Néris-les-Bains, une unité urbaine monocommunale[5] de 2 553 habitants en 2017, constituant une ville isolée[6],[7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Montluçon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 58 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[8],[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (72 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (74,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (37,5 %), zones agricoles hétérogènes (31,6 %), forêts (21,5 %), zones urbanisées (6,3 %), terres arables (2,9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,2 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Néris vient du nom du dieu gaulois Nérios[11], divinité personnifiant la source thermale (latinisé en Nérius).
Son nom est Neiris en marchois, dialecte qui est traditionnellement parlé dans la région de Montluçon[12]. La commune fait, en effet, partie du Croissant[13], zone où se rejoignent et se mélangent la langue occitane et la langue d'oïl (berrichon)[14].
À cette époque, Néris s'appelle Neriomagos (nom qui vient du nom du dieu Nerios, divinité personnifiant la source thermale) en langue gauloise. C'est alors une bourgade au commerce florissant, au carrefour de deux axes de passage.
Nerios est latinisé en Nerius, Neriomagos devient Aquae Nerii (« les eaux de Nérius »). Les eaux sont utilisées dans un but thérapeutique et deux établissements thermaux luxueux sont créés. De nombreux monuments sont construits : temples, thermes, villas… La 8e légion Augusta y est stationnée vers la fin du Ier siècle et un théâtre-amphithéâtre est construit pour offrir aux soldats et aux habitants jeux du cirque et représentations théâtrales[15]. Il reste de nombreux vestiges de cet âge d'or : villa de Cheberne, camp romain des Chaudes.
La ville gallo-romaine couvre environ 200 ha. Elle est particulièrement dense sur le plateau nord-est, probablement parce que la voie reliant Lyon à Poitiers y passe. Lorsque la source est captée (pour les thermes), la vallée est asséchée. Au Bas-Empire les thermes sont détruits et la vallée reprend son ancien parcours[16].
Yves Menez (1989) a établi un inventaire des formes de céramique fumigée à partir de l'abondant mobilier céramique recueilli lors des fouilles de Néris, conjointement à celui recueilli sur le site de Châteaumeillant (Cher) Ces 102 formes répertoriées sont subséquemment utilisées dans la typologie de ces céramiques fumigées (« formes Menez »)[17].
Une seconde vague d'invasions détruit à nouveau la ville, dont les ruines sont utilisées comme carrière de pierres par la population mérovingienne. Des blocs de pierre appartenant aux bâtiments publics sont ainsi utilisés pour les sarcophages maintenant exposés sous la pyramide de la place de l'Église.
Saint Patrocle évangélise Néris au VIe siècle et y construit une église et un couvent. L'église romane actuelle date du XIe siècle ou XIIe siècle. Elle est construite au même endroit que la basilique primitive du VIe siècle, elle-même érigée sur les ruines d'un monument romain.
Le roi carolingien Pépin Ier d’Aquitaine, le petit-fils de Charlemagne, séjourne à Néris en 835 et 838.
Sous le règne du seigneur Archambaud III de Bourbon dit le Jeune (ou du Montet), Néris est incorporée à la seigneurie de Bourbon (qui deviendra le Bourbonnais) dans la première moitié du XIe siècle. Elle faisait partie précédemment du Berry médiéval.
La renommée des thermes de Néris grandit. Rabelais les évoque dans Pantagruel (ce qui vaut au collège de Néris le nom de collège François-Rabelais), et Nicolas de Nicolay, géographe du roi Charles IX de France, cite les « Baings de Nérys » en 1569.
Le nouvel âge d'or de Néris commence quand la dauphine Marie Thérèse de France, duchesse d'Angoulême, pose la première pierre du nouvel établissement thermal[18] dans la première moitié du XIXe siècle. La source est à nouveau captée, la vallée asséchée comme aux premiers siècles de notre ère mais cette fois le vallon thermal est remblayé pour y créer une promenade et le parc du casino[16]. Les hôtels, le casino (inauguré en 1898) et le théâtre sont construits[18]. Parmi les curistes célèbres, on trouve Chateaubriand[19], Musset, Lamartine, l'impératrice Eugénie…
À cette époque, l'on commence aussi des fouilles archéologiques qui permettent de découvrir l'infrastructure de l'Aquae Nerii romaine.
La vie mondaine bat son plein, des fêtes grandioses sont organisées.
Au début du siècle, une intéressante controverse juridique opposant le maire de Néris et le préfet de l'Allier donne lieu à un arrêt du Conseil d’État clarifiant les liens hiérarchiques entre différentes autorités de police administrative. Le préfet avait en effet signé un arrêté le 8 août 1893 interdisant les jeux d'argent dans tous les lieux publics du département de l'Allier. Le 24 mai 1901, le maire de la ville prend un second arrêté, plus rigoureux interdisant de manière absolue tous les jeux d'argent et de hasard. Le préfet prononce l'annulation de l'arrêté municipal en soulignant son illégalité au vu de l'arrêté préfectoral, qui ne réservait un pouvoir d'intervention qu'à l'autorité supérieure, en l'espèce le Ministre de l'Intérieur[20]. La question était donc de savoir si l'intervention administrative d'un échelon hiérarchique supérieur (le préfet) entrainait le dessaisissement de l'autorité inférieure (le maire)[21]. Le conseil d’État a réglé la question par son arrêt du 18 avril 1902 (« Commune de Néris-les-bains ») en donnant tort au préfet : il souligne que les pouvoirs municipaux de police administrative sont mis en œuvre sous la surveillance et non sous l'autorité du préfet, et qu'il est loisible au maire de prendre de nouvelles dispositions, sous réserve que celles-ci aggravent la règle établie par l'autorité supérieure et soient justifiées par des motifs propres à la localité[21].
Néris devient « ville-hôpital » lors de la Première Guerre mondiale ; on y soigne les blessés de guerre.[réf. nécessaire]
À la fin de la guerre, les thermes sont à nouveau florissants.
En 1930, la ligne de chemin de fer de Montluçon à Gouttières via Néris entre en service, avec la construction de la gare de Néris-les-Bains, aux pierres de grès rose et au toit multicolore, œuvre de Louis Brachet[22],[23]
La Seconde Guerre mondiale ainsi que les avancées sociales qui l'ont précédée (sécurité sociale et congés payés) donnent à la ville un nouveau visage et une nouvelle clientèle.
Les thermes sont modernisés et la ville se dote d'un golf, d'un musée archéologique et d'une piscine. Elle s'ouvre de plus en plus au tourisme de santé et met en valeur son patrimoine.
Le succès du casino et des thermes de Néris lui permettent d'investir : création d'une salle socio-culturelle près de la gare, d'un gymnase…
Le nombre d'habitants au dernier recensement étant compris entre 2 500 et 3 499, le nombre de membres du conseil municipal est de 23[24].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1871 | 1873 | Paul Rambourg | Maître de forges, député de l'Allier (1857-1863) | |
1873 | 1881 | Michel Boissier | Notaire, sénateur de l'Allier (1903-1912) | |
1881 | 1907 | |||
1907 | 1931 | Ernest Décloux | Député de l'Allier (1919-1924) | |
1931 | 1945 | |||
1945 | 1959 | Henri Limoges | ||
1959 | 1971 | Jean Desriot | ||
1971 | 1977 | Maxime Chatron | ||
1977 | 1995 | Henri Yermia | PS | |
1995 | 2014 | Jean-Claude De Pin | UMP | |
2014 | En cours (au 8 juillet 2020) |
Alain Chapy[25] | DVD | Retraité cadre de banque Réélu en 2020 |
Néris-les-Bains est jumelée avec la ville de Wadersloh, en Allemagne (Rhénanie-du-Nord-Westphalie).
Les habitants de la commune sont appelés Nérisiens[26].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[28].
En 2019, la commune comptait 2 570 habitants[Note 3], en diminution de 1,38 % par rapport à 2013 (Allier : −2,17 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 132 | 1 152 | 1 071 | 1 097 | 1 392 | 1 379 | 1 432 | 1 760 | 1 769 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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1 933 | 2 000 | 2 180 | 2 080 | 2 190 | 2 383 | 2 803 | 2 588 | 2 723 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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2 821 | 3 067 | 3 075 | 3 070 | 3 276 | 3 377 | 3 444 | 4 344 | 4 595 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
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2 997 | 2 917 | 2 836 | 2 924 | 2 831 | 2 708 | 2 726 | 2 728 | 2 588 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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2 553 | 2 570 | - | - | - | - | - | - | - |
La principale ressource économique de la commune est le tourisme grâce au thermalisme. Les thermes de Néris-les-Bains exploitent depuis 1 400 ans l'eau issue de terres volcaniques[31].
Le musée de la civilisation gallo-romaine a été ouvert en 1995 et installé dans la Maison du patrimoine, maison du XVe siècle située derrière l'église. Ce musée expose les objets antiques découverts sur le site : fragments d'architecture, inscriptions latines, statuettes, céramique gallo-romaine, verrerie, bronzes, etc.
Outre les maires cités ci-dessus, plusieurs personnalités sont nées ou mortes dans la commune, ou y ont résidé :
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Les armes de la commune se blasonnent ainsi : De gueules à la fontaine d’or jaillissant d’argent, à l’intérieur d’un portique aussi d’or. |
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