Moutier-d'Ahun est une commune française située dans le département de la Creuse, en région Nouvelle-Aquitaine.
Pour les articles homonymes, voir Moutier (homonymie).
Moutier-d'Ahun
Le pont médiéval en mai 2005.
Administration
Pays
France
Région
Nouvelle-Aquitaine
Département
Creuse
Arrondissement
Guéret
Intercommunalité
Communauté de communes Creuse Sud-Ouest
Maire Mandat
Jean-Manuel Salguero-Hernandez 2021-2026
Code postal
23150
Code commune
23138
Démographie
Gentilé
Moutiérots
Population municipale
169 hab. (2019 )
Densité
17 hab./km2
Géographie
Coordonnées
46° 05′ 27″ nord, 2° 03′ 15″ est
Altitude
362 m Min. 340 m Max. 456 m
Superficie
9,91 km2
Unité urbaine
Commune rurale
Aire d'attraction
Guéret (commune de la couronne)
Élections
Départementales
Canton d'Ahun
Législatives
Circonscription unique
Localisation
Géolocalisation sur la carte: France
Moutier-d'Ahun
Géolocalisation sur la carte: France
Moutier-d'Ahun
Géolocalisation sur la carte: Creuse
Moutier-d'Ahun
Géolocalisation sur la carte: Nouvelle-Aquitaine
Moutier-d'Ahun
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Géographie
Le village est situé à 2km d'Ahun en descendant vers la Creuse. Le territoire communal est arrosé par la rivière Creuse.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de «climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord», selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type «climat océanique altéré» dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]
Moyenne annuelle de température: 10,7°C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5°C: 4,9 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30°C: 5,3 j
Nombre de jours de précipitation en janvier: 12,1 j
Nombre de jours de précipitation en juillet: 7,9 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, «Maisonnisses», sur la commune de Maisonnisses, mise en service en 1947[7] et qui se trouve à 12 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 9,6°C et la hauteur de précipitations de 1 188,3 mm pour la période 1981-2010[9].
Sur la station météorologique historique la plus proche, «Châteauroux Déols», sur la commune de Déols, dans le département de l'Indre, mise en service en 1893 et à 86 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11,5°C pour la période 1971-2000[11], à 11,8°C pour 1981-2010[12], puis à 12,2°C pour 1991-2020[13].
Urbanisme
Typologie
Moutier-d'Ahun est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[14],[15],[16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Guéret, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 72 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[17],[18].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (88,4% en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (88,5%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
prairies (79,1%), forêts (10,5%), zones agricoles hétérogènes (9,3%), zones urbanisées (1,1%)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Moutier-d'Ahun est vulnérable à différents aléas naturels: météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à un risque technologique, la rupture d'un barrage, et à deux risques particuliers: le risque minier et le risque de radon[20]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[21].
Risques naturels
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Creuse et l'Épy. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1999 et 2001[22],[20].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Moutier-d'Ahun.
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 40,3% de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (33,6% au niveau départemental et 48,5% au niveau national). Sur les 156 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 46 sont en en aléa moyen ou fort, soit 29%, à comparer aux 25% au niveau départemental et 54% au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[23],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[24].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[20].
Risques technologiques
La commune est en outre située en aval du barrage de Confolent, un ouvrage sur la Creuse de classe A[Note 7] soumis à PPI, disposant d'une retenue de 4,7 millions de mètres cubes[26]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[27].
Risques particuliers
Le bassin houiller d’Ahun a été le siège d’une exploitation de charbon pendant près de deux siècles, les travaux miniers sont définitivement arrêtés sur l’ensemble du bassin depuis 1969. Il couvre une surface d’environ 25 km2 (14 km de long pour 1 à 2 km de large). La commune, faisant partie de ce bassin, est concernée par le risque minier, principalement lié à l’évolution des cavités souterraines laissées à l’abandon et sans entretien après l’exploitation de ces mines. Un Plan de prévention des risques miniers (PPRm), introduit par la loi du et établi par l’État, a été élaboré et approuvé le pour les cinq communes du bassin houiller d’Ahun[28],[29].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Moutier-d'Ahun est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[30].
Histoire
Préhistoire et Antiquité
À l'époque gallo-romaine, le site se trouvait sur le territoire d'Acitodunum, et était un important nœud de communication vers lequel convergeaient plusieurs voies romaines afin de franchir la Creuse sur un pont. Ce dernier fut plusieurs fois restauré, puis entièrement rebâti au XIe siècle, mais est toujours nommé "pont romain"[31].
Moyen-Âge
Boson II, comte de la Marche, fonde en 997 le monastère de Moutier-d'Ahun, consacré à sainte Marie[32]. Des moines bénédictins y vivront jusqu'à la Révolution[33].
Au XIIesiècle le bourg se nommait Monasterium Agedunense, et ne comportait que quelques maisons en plus du centre religieux. Monasterium, ultérieurement francisé en «moustier», puis «moutier», donnera son nom à la commune en 1790, Moutier d'Ahun, puis en 1801 Moutier-d'Ahun.
Les moines eurent à souffrir lors de la guerre de Cent Ans, les obligeant à reconstruire l'abbatiale en partie détruite[34].
De la Renaissance à 1789
En 1591 lors des guerres de Religion, des Ligueurs se retranchent dans les bâtiments et subissent un siège qui ruine le site. Privés d'abri, les moines se dispersent dans les maisons du bourg ou ailleurs, et ne réintègrent les lieux conventuels qu'en 1610, après leur reconstruction[35].
De 1630 à 1788, l'établissement est rattaché à l'abbaye de Cluny. À une date indéterminée, il est pillé par des compagnies du régiment d'Enghien de passage dans la région[36].
L'abbatiale conserve des parties de différentes époques: porche gothique; chœur roman dans lequel se trouvent des boiseries exceptionnelles (1673-1681), sculptées par Simon Bouer[37], donnant vie à des animaux ou personnages fantastiques. Le village a conservé des traces de la nef aujourd'hui manquante: de nombreux réemplois en jalonnent les maisons.
De 1789 à aujourd'hui
Vingt enfants de la municipalité sont tombés au Champ-d'Honneur lors de la Première Guerre mondiale, aucun lors de la seconde.
Politique et administration
Liste des maires successifs
Période
Identité
Étiquette
Qualité
1989
2020
Jean-Claude Trunde
PS
Retraité de l'enseignement
2020
2021
Isabelle Depeige
Fonctionnaire
2021
En cours
Jean-Manuel Salguero-Hernandez
Artisan
Les données manquantes sont à compléter.
Ancien conseiller général: Jean Auclair (2004-2014)
Actuel député: Jean-Baptiste Moreau (LREM) depuis 2017 la Creuse n'ayant plus qu'une seule circonscription qui regroupe tous les cantons depuis le redécoupage des circonscriptions législatives françaises de 2010.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[39].
En 2019, la commune comptait 169 habitants[Note 8], en augmentation de 4,32% par rapport à 2013 (Creuse: −3,52%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
541
585
496
482
476
601
494
493
507
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
509
513
555
565
572
568
582
587
616
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
612
597
552
508
505
431
421
384
326
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2005
2006
2010
312
274
244
234
195
193
181
176
157
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2015
2019
-
-
-
-
-
-
-
176
169
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[40] puis Insee à partir de 2006[41].)
Histogramme de l'évolution démographique
Vie locale
Économie
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Vestige de l'époque gallo-romaine, une borne leugaire (qui indique les distances en lieues gauloises et non pas en milles romains) est dressée à l'intérieur du jardin de l'Abbaye de la ville. Elle est gravée de l'inscription latine suivante: [Imp(eratori) Caes(ari)]/ M(arco) Ant(onio) Gor/diano Pio/ Felici Aug(usto)/ p(ontifici) m(aximo) tr(ibunicia) p(otestate) VI co(n)s(uli)/ II p(atri) p(atriae) proco(n)[s(uli)]/ c(ivitas) L(emovicum) l(eugas) XXXIIII.
Qui nous indique qu'elle a été dressée sur une voie romaine, à 34 lieues de Limoges, sous le règne de l'Empereur Gordien III, en 243 ap.J-C.
Abbaye de Moutier-d'Ahun classée au titre des monuments historiques en 1899 et 1924[42].
Pont de Moutier-d'Ahun, un pont souvent qualifié à tort de Romain alors qu'il est roman (il date en effet vraisemblablement du XIIesiècle) franchit la Creuse en contrebas du village. L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1920[43].
Abbaye de Moutier-d'Ahun
Lutrin de l'abbatiale
Stèle funéraire gallo-romaine
Mairie
Personnalités liées à la commune
Louis Jorrand, né le à Moutier-d'Ahun, mort le à Ahun (Creuse), est un homme politique français.
Notes et références
Notes et cartes
Notes
Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Le classement des barrages est fonction de deux paramètres: hauteur et volume retenu[25].
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
Cartes
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, «Les types de climats en France, une construction spatiale», Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
Yves Lavalade, Les Noms de lieux du pays d'Ahun (Creuse): Ahun, Cressat, Lépinas, Maisonnisses, Mazeirat, Le Moutier-d'Ahun, Peyrabout, Pionnat, Saint-Hilaire-la-Plaine, Saint-Yrieix-les-Bois, Vigeville, Éditions de l'Esperluette, Limoges, 2017.
Stéphane Bern, Le village préféré des français, 44 trésors incontournables, Paris, Albin Michel, , 256p. (ISBN978-2-226-25920-2)
Ce livre est tiré de l'émission Le village préféré des français, diffusée par France Télévisions, conçue et produite par Morgane Production: Moutier-d'Hahun, pages 156 à 161** I - De la baie de Somme au littoral charentais en passant par la Bretagne,** II – Des Flandres au Jura en passant par l'Alsace,** III – De l' Île-de-France aux monts d'Auvergne en passant par la Bourgogne,** IV – Du littoral atlantique aux Alpes en passant par la Méditerranée.
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