Monnetier-Mornex (le -x final ne se prononce pas[Note 1]), est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Cette commune toute proche de Genève se trouve répartie en trois villages entre le Salève et le petit Salève (village de Monnetier), sur les flancs sud-est du Salève (village d'Esserts-Salève) et sur le mont Gosse (village de Mornex). Le village de Mornex se prolonge jusqu'en bas du mont Gosse, au bord de l'Arve et à la jonction de son affluent, le Viaison.
Monnetier-Mornex est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[4],[5],[6].
Elle appartient à l'unité urbaine de Genève (SUI)-Annemasse (partie française), une agglomération internationale dont la partie française regroupe 35 communes[7] et 190 486 habitants en 2019, dont elle est une commune de la banlieue[8],[9].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève (SUI)-Annemasse (partie française) dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[10],[11].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (65,3% en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (67,1%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
forêts (61,5%), zones agricoles hétérogènes (18,3%), zones urbanisées (14,1%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,8%), prairies (2,3%)[12].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
Le -ex de Mornex se prononce Morné en français[Note 1]. Le x final signifie l'accentuation sur la dernière syllabe [Note 1].
Le site de Monnetier-Mornex a été peuplé par les Allobroges vers 300 av. J.-C., dont on retrouve les traces sur le site archéologique nommé «Camp des Allobroges» sur le Petit Salève.
Époque contemporaine
Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures[Note 4], dont 195 pour la commune[16],[17]. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et 23 avril 1860 où 99,8% des Savoyards répondent «oui» à la question «La Savoie veut-elle être réunie à la France?»[18].
Le 14 décembre 1973, par arrêté préfectoral, le village d'Esserts-Salève est rattaché administrativement à la commune de Monnetier-Mornex[19].
Docteur en biologie et entrepreneur, ancien 1er adjoint
Les données manquantes sont à compléter.
Population et société
Ses habitants sont appelés les Monnerantes et les Monnerants[25].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[27].
En 2019, la commune comptait 2 318 habitants[Note 5], en diminution de 0,6% par rapport à 2013 (Haute-Savoie: +7,33%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1822
1838
1848
1858
1861
1866
419
425
434
430
630
699
718
770
749
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
1911
765
900
830
881
1 005
822
811
737
703
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
647
770
792
867
1 002
1 315
902
809
1 429
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1982
1990
1999
2005
2006
2010
2015
2019
-
1 530
1 794
1 792
1 953
2 006
2 229
2 310
2 318
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[28] puis Insee à partir de 2006[29].)
Histogramme de l'évolution démographique
Sports et équipements sportifs
Escalade
Monnetier-Mornex possède plusieurs sites d'escalade équipés, dont notamment:
la barre de Monnetier: située sur le Petit Salève;
Le Canapé: situé sur le Grand Salève.
Parapente
Plusieurs départs de parapente sont situés sur la commune, sur le Salève.
Football
Le village de Monnetier est équipé d'un stade et d'un club de football, le FC des Salèves.
Tennis
Un tennis municipal géré par une association et composé de 2 courts en enrobé ainsi que de 2 murs est situé à Mornex.
Golf
Un practice de golf municipal se situe à Mornex. Il dispose en outre d'un petit parcours 6 trous.
Divers
VTT.
Randonnée pédestre.
Médias
Télévision locale: TV8 Mont-Blanc.
Économie
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Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Le camp des Allobroges, sur le Petit-Salève.
Église dédiée à Saint-Pierre-aux-Liens, sur le village de Monnetier, datant du XIIesiècle. dans un style néo-gothique, inaugurée en 1902[30],[31].
Chapelle dédiée à saint Georges, sur le village de Mornex, datant du XIIesiècle. L'église n'obtient jamais le statut de paroisse est resta une filiale de Monnetier.
Église Saint-André d'Esserts, édifiée en 1584 selon la mention sur le porche (mais s'agissant peut être d'un réemploi)[32].
Le château de Mornex (1289)[33], siège d'une châtellenie entre les XIVeetXVIesiècles.
Le château de Monnetier.
Les Treize Arbres, au Salève.
Le Clos Wagner, à Mornex, où ont séjourné Richard Wagner et John Ruskin.
L'arrivée du téléphérique du Salève se trouve à Monnetier, sur les flancs du Salève.
Shedrub Choekhor Ling, un centre du bouddhisme tibétain situé au Salève.
Le château de l'Ermitage
Situé à flanc de falaise, il domine la plaine du Genevois. Initialement édifié comme forteresse au début du XVIesiècle par François-Prosper de Genève-Lullin, qualifié de «un chasteau aussi appelé son hermitage». Le , il est pris, incendié et démoli par la troupe genevoise du capitaine Guinet. Laissé en ruines pendant trois siècles, il est utilisé par les villageois de Monnetier comme réserve de pierre à construire. À partir de 1855, à l'emplacement des ruines et du donjon, est construit un manoir utilisé comme hôtel-pension, demeurant dans la même famille jusque dans les années 1990. Racheté, il a été récemment luxueusement rénové[34],[35].
Le sentier du Pas de l'Échelle
C'est un sentier historique, d'une longueur de 15 km, existant depuis au moins le XIVesiècle (cité en 1320), nommé alors "scalam de Munetier". Il monte au Salève (la montagne aux Genevois) depuis 430 mètres à Étrembières jusqu'à 1 244 mètres en passant par Monnetier-Mornex à 750 mètres. Dans ses parties les plus raides, les marches sont directement taillées dans la roche. C'est par ce sentier que les paysans du Salève allaient vendre leurs produits sur les marchés de Genève. De nombreux écrivains et scientifiques l'ont emprunté. Alphonse Lamartine y est passé vers 1820 et le cite dans ses souvenirs[36].
Personnalités liées à la commune
Le pharmacien Henri-Albert Gosse (1753-1816), fondateur de la Société de Physique et d’Histoire Naturelle de Genève (SPHN) en 1790 et collaborateur de Johann Jacob Schweppe avec qui il a inventé le premier système artificiel à gazéifier l'eau, avant que ce dernier ne fonde la «Cadbury and Schweppes Ltd», société qui produit encore aujourd’hui la célèbre boisson pétillante, et qui a permis la naissance de tous les sodas et autres soft drinks, vivait à Mornex et a donné son nom au Mont Gosse.
François Perravex (vers 1780-1852), natif d'Arbusigny, syndic de Mornex et député du royaume de Sardaigne[37]
John-Étienne Chaponnière, sculpteur genevois actif à Paris, a séjourné à Mornex du mois de mai au mois de juillet 1833 pour recouvrer sa santé. De nouveau à Mornex en avril 1834, il achève deux statuettes: Giotto et sa chèvre et Jeune pêcheur napolitain. Sa maladie s'aggravant, il revient, une nouvelle fois Mornex, en mai 1835 et, y meurt le 19 juin 1835[38].
En 1854, le professeur et philosophe genevois Ernest Naville (1816-1909) fait construire la ferme et résidence de Grange Gaby, où il recevra des visiteurs prestigieux.
Le compositeur allemand Richard Wagner a séjourné en 1856 à Mornex où il aurait composé une partie de son célèbre opéra La Walkyrie.
L'écrivain anglais John Ruskin a séjourné en 1863 en tant que curiste à Mornex.
Le peintre impressionniste Jean-Baptiste Camille Corot a séjourné à Mornex où il a peint un tableau «Vue de Mornex».
Le jeune chanteur décalé Toufo est originaire de ce petit village.
Le groupe Fluxious de Jazz/Metal est basé Mornex.
Héraldique
Blason
Tranché d'or à un soleil au naturel, et de sinople à trois sapins au naturel rangés en bande, celui du milieu plus grand que les autres; à la rivière d'azur ondée d'argent posée en bande et brochant sur la partition, chargée de trois cristaux de neige du même; au franc-canton de Savoie[39].
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Alias
Tranché d'or à un soleil au naturel, et de sinople à trois sapins d'argent rangés en bande, celui du milieu plus grand que les autres; une rivière d'argent ondée d'azur posée en bande et brochant sur la partition, chargée de trois cristaux de neige du même; au franc-canton de Savoie. (Variante)[39].
Au XVIIesiècle, les armes du mandement de Mornex se blasonnaient ainsi: croix de saint André d’or en champ d’azur ou d'azur au sautoir d'or[40].
Voir aussi
Bibliographie
Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes: Le Faucigny, Roanne, Éditions Horvath, , 619p. (ISBN2-7171-0159-4), p.329-334 «Monnetier-Mornex», 321 «Esserts-Salève».
Le -ex final ne se prononce pas, mais indique que l'accentuation du mot va sur la première syllabe[1],[2],[3].
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Cette pétition réunit plus de 13 651 signatures dans des villages de la partie nord (aujourd'hui la Haute-Savoie): 60 communes du Faucigny, 23 du Chablais savoyard et 13 aux environs de Saint-Julien-en-Genevois, soutenue par l’Angleterre[14],[15].
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
Cartes
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
Henri Dénarié, «Berlioz ne rime pas avec myxomatose», La Voix des Allobroges, (lire en ligne) (Article publié dans le numéro 13 de La Voix des Allobroges, été 2007)
Jean-Baptiste Serron avec Marc Bron, «Comment bien prononcer les noms de nos communes?», L'Essor savoyard, (lire en ligne).
Lexique Français: Francoprovençal du nom des communes de Savoie: Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p.16
Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
.
Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, , p.98.
Paul Guichonnet (préf.Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354p. (ISBN978-2-7171-0235-2), p.163.
Manifestes et déclarations de la Savoie du Nord, Genève, Imprimerie-Lithographie Vaney, , 152p. (lire en ligne), p.73-75.
Guy Gavard (préf.Paul Guichonnet), Histoire d'Annemasse et des communes voisines: les relations avec Genève de l'époque romaine à l'an 2000, La Fontaine de Siloé, coll.«Les Savoisiennes», , 439p. (ISBN978-2-84206-342-9, lire en ligne).
Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie: Hier et aujourd'hui, La Fontaine de Siloé, , 399p. (lire en ligne), p.18.
Mathieu Gaillac, «Les vraies raisons de la démission de l'ancien maire de Monnetier-Mornex», Le Messager, (lire en ligne)
Françoise Guérin, «Ludovic Wiszniewski, nouveau maire de Monnetier-Mornex», Le Dauphiné, (lire en ligne)
Guillaume Abry, «Le nouveau maire de Monnetier-Mornex, une pointure dans la recherche sur la mucoviscidose», Le Messager, (lire en ligne)
«Monnetier-Mornex», sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté en ), Ressources - Les communes.
Georges Chapier, Châteaux Savoyards: Faucigny, Chablais, Tarentaise, Maurienne, Savoie propre, Genevois, La Découvrance, coll.«L'amateur Averti», , 410p. (ISBN978-2-84265-326-2), p.39.
«Hôtel du Château de Mornex», sur le site Mémoire Alpine, la base de données de l'écomusée PAYSALP - memoire-alpine.com, (consulté le ).
Dominique Ernst, «Monnetier-Mornex: le mystérieux géant du château de l’Ermitage…», Le Messager, (lire en ligne).
Dominique Ernst Mes, «Un classique de la randonnée au Salève, le sentier du Pas de l’Echelle», L'Essor savoyard, , p.30 (lire en ligne).
Guy Gavard (préf.Paul Guichonnet), Histoire d'Annemasse et des communes voisines: les relations avec Genève de l'époque romaine à l'an 2000, La Fontaine de Siloé, coll.«Les Savoisiennes», , 439p. (ISBN978-2-84206-342-9, présentation en ligne), p.205.
Luba Rhodes, La vie et l'œuvre de John-Étienne Chaponnière (1801-1835). Annexes, [Genève]: Université de Genève, Faculté des Lettres, [2005], p.4-5.
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