Monguilhem [mɔ̃ɡijɛm] (Montguilhèm en gascon) est une commune française située dans le nord-ouest du département du Gers en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Bas-Armagnac, ou Armagnac noir, un pays s'inscrivant entre les vallées de l'Auzoue, la Gélise, la Douze et du Midou.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par la Midouze, Canal du Moulin, le ruisseau de Charros et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (le « réseau hydrographique du Midou et du Ludon ») et une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Monguilhem est une commune rurale qui compte 298 habitants en 2019. Ses habitants sont appelés les Monguilhémois ou Monguilhémoises.
Monguilhem est une commune de Gascogne située en l'Armagnac limitrophe du département des Landes, dans la vallée du Midour près de sa confluence avec l'Izaute.
Montégut (Landes) |
||
Perquie (Landes) |
![]() |
Castex-d'Armagnac |
Bourdalat (Landes) |
Toujouse |
Monguilhem se situe en zone de sismicité 1 (sismicité très faible)[2].
La commune est dans le bassin de l'Adour, au sein du bassin hydrographique Adour-Garonne[3]. Elle est drainée par la Midouze, Canal du Moulin, le ruisseau de Charros, un bras du Charros et par deux petits cours d'eau, qui constituent un réseau hydrographique de 5 km de longueur totale[4],[Carte 1].
La Midouze, d'une longueur totale de 151,5 km, prend sa source dans la commune d'Armous-et-Cau et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest puis vers l'ouest. Elle traverse la commune et se jette dans l'Adour à Vicq-d'Auribat, après avoir traversé 46 communes[5].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[6]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[7].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[9] complétée par des études régionales[10] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Aire Mestade », sur la commune d'Aire-sur-l'Adour, mise en service en 1991[11] et qui se trouve à 18 km à vol d'oiseau[12],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 13,8 °C et la hauteur de précipitations de 915,2 mm pour la période 1981-2010[13]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Mont-de-Marsan », sur la commune de Mont-de-Marsan, dans le département des Landes, mise en service en 1945 et à 26 km[14], la température moyenne annuelle évolue de 13,1 °C pour la période 1971-2000[15], à 13,5 °C pour 1981-2010[16], puis à 13,9 °C pour 1991-2020[17].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 4]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : le « réseau hydrographique du Midou et du Ludon »[19], d'une superficie de 6 542 ha, un site présentant une diversité d’habitats relativement importante, malgré une faible représentativité des habitats d’intérêt communautaire[20].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 2[Note 5] est recensée sur la commune[21] : le « réseau hydrographique du Midou et milieux annexes » (6 344 ha), couvrant 43 communes dont 37 dans le Gers et six dans les Landes[22].
Monguilhem est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[23],[I 1],[24]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (71,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (72,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (54,3 %), forêts (19,4 %), cultures permanentes (11,4 %), zones agricoles hétérogènes (5,8 %), eaux continentales[Note 7] (4,7 %), zones urbanisées (4,3 %)[25].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le territoire de la commune de Monguilhem est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse) et séisme (sismicité très faible)[26]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[27].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 20,5 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (94,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 161 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 10 sont en en aléa moyen ou fort, soit 6 %, à comparer aux 93 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[28],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[29].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1999 et 2009. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[26].
Monguilhem est une bastide anglaise tardive. En 1319, le seigneur Annet de Toujouse conclut un paréage avec Guilhem de Montaigut, sénéchal du roi d'Angleterre. Une bastide est édifiée sur la paroisse Saint-Pierre de Bérobie, à la limite des Landes. Les coutumes sont octroyées l'année suivante.
La ville passa aux Français en 1337, puis changea plusieurs fois de camp tout au long de la Guerre de Cent Ans[30].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1976 | 1996 | Jean Bétun | PS | |
mars 2001 | En cours | Jean Ducéré[31] | UMP-LR | Retraité |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[33].
En 2019, la commune comptait 298 habitants[Note 8], en diminution de 1,32 % par rapport à 2013 (Gers : +0,58 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1841 | 1846 | 1851 | 1856 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
446 | 485 | 384 | 451 | 495 | 404 | 473 | 485 | 530 |
1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
490 | 545 | 550 | 571 | 534 | 514 | 515 | 529 | 508 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
504 | 426 | 368 | 355 | 341 | 338 | 360 | 356 | 345 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 | 2015 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
298 | 329 | 266 | 256 | 302 | 295 | 298 | 285 | 312 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
298 | - | - | - | - | - | - | - | - |
En 2018 (données Insee publiées en ), la commune compte 126 ménages fiscaux[Note 9], regroupant 250 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 19 470 €[I 4] (20 820 € dans le département[I 5]).
2008 | 2013 | 2018 | |
---|---|---|---|
Commune[I 6] | 4,6 % | 8,6 % | 7,7 % |
Département[I 7] | 6,1 % | 7,5 % | 8,2 % |
France entière[I 8] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 175 personnes, parmi lesquelles on compte 70,1 % d'actifs (62,4 % ayant un emploi et 7,7 % de chômeurs) et 29,9 % d'inactifs[Note 10],[I 6]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 9]. Elle compte 221 emplois en 2018, contre 237 en 2013 et 195 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 114, soit un indicateur de concentration d'emploi de 194,3 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 46,5 %[I 10].
Sur ces 114 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 36 travaillent dans la commune, soit 32 % des habitants[I 11]. Pour se rendre au travail, 83,6 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 8,2 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 8,2 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 12].
30 établissements[Note 11] sont implantés à Monguilhem au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 12],[I 13]. Le secteur de la construction est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 23,3 % du nombre total d'établissements de la commune (7 sur les 30 entreprises implantées à Monguilhem), contre 14,6 % au niveau départemental[I 14].
La commune est dans le Bas-Armagnac, une petite région agricole occupant une partie ouest du département du Gers[36]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 13] sur la commune est la polyculture et/ou le polyélevage[Carte 5].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
---|---|---|---|---|
Exploitations | 21 | 20 | 14 | 11 |
SAU[Note 14] (ha) | 446 | 406 | 358 | 490 |
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 21 lors du recensement agricole de 1988[Note 15] à 20 en 2000 puis à 14 en 2010[38] et enfin à 11 en 2020[Carte 6], soit une baisse de 48 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 51 % de ses exploitations[39],[Carte 7]. La surface agricole utilisée sur la commune a quant à elle augmenté, passant de 446 ha en 1988 à 490 ha en 2020[Carte 8]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 21 à 45 ha[38].
Aristide Lapeyre (1899-1974)
Né le à Monguilhem. Il ne poursuit pas ses études au-delà du certificat d'études. Il part pour Bordeaux et ensuite pour Paris où il rencontre un militant anarchiste qui lui fait fréquenter La Ruche, l'école expérimentale fondée par Sébastien Faure. Après son service militaire, il devient un conférencier anarchiste très apprécié. Avec ses frères Paul (cf. article supra) et Laurent (1913-1980), il est un des artisans de la constitution de la CGT-SR en 1926. À partir de , il publie un brûlot anticlérical, Lucifer, organe de pensée libre et de culture individuelle. Devenu artisan coiffeur, il ouvre courant 1931 le « salon » au 44, rue de La Fusterie, dans le vieux Bordeaux. Il est arrêté fin , lors de « l'affaire des stérilisations » de Bordeaux, inculpé de « complicité de castration » (alors qu'il s'agit seulement de vasectomie… que la loi n'interdit pas). Il est remis en liberté le , bénéficiant d'un non-lieu. À partir de , il fait la navette entre l'Espagne et la France où il participe à des meetings de soutien à la révolution espagnole. Pendant l'occupation allemande, il organise des passages de la ligne de démarcation pour des juifs et des réfractaires. Il est arrêté comme otage, en , passe plusieurs mois sous la menace d'être fusillé, puis est transféré dans un camp et finalement relâché courant 1943.
Après la Libération, il participe à la reconstruction du mouvement libertaire et recommence les tournées de conférences pour la Fédération anarchiste, la CNT et la Libre Pensée dont il fut longtemps l'un des orateurs nationaux. Courant 1953, il fait partie de ceux qui reconstituent la Fédération anarchiste (FA) après « l’affaire Fontenis » et, pendant onze ans, il aura la responsabilité de l'édition de son bulletin intérieur. En 1968, il est l’un des délégués de la FA au congrès international de Carrare (Italie). Antireligieux et anticlérical il est aussi un militant néo-malthusien de longue date. Il est condamné en à cinq ans de prison, deux ans seulement avant la promulgation de la loi autorisant l'interruption volontaire de grossesse. À la suite d'une attaque d'hémiplégie, il bénéficie d'une grâce médicale. Usé par une vie militante harassante, il meurt le .
Hélène Mc Dougall
Sans cette philanthrope, quid de ce qu'on appelle traditionnellement le "C.A.T. de Monguilhem"? Dans son livre « Si je n’avais pas connu Nongache », elle raconte ses souvenirs : son enfance en Argentine, l’Afrique du Sud où elle dirigea une grande exploitation agricole en pays Zoulou.
En 1948, elle rencontre la petite Africaine malade, ou plutôt « différente »: c’est Nongache. En 1962, elle ouvre les « Cluny Farm Center », des communautés avec des personnes en situation de handicap physique et mental. Après son retour en Normandie en 1966, elle ouvre les foyers du même nom en France avec en 1967 la création de «l’Association des Foyers de Cluny ». Parmi ces « foyers », l'un d'eux émergera à Monguilhem courant 1972. Au cours de la décennie 1970, cette association transmet la gestion de l'actuel CAT à une autre association : Les Escales. Début 1980, une troisième association L'Essor (fondée par l'abbé Plaquevent) prendra à nouveau le relais.
Sur les autres projets Wikimedia :