Mauvages est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est. Elle doit sa notoriété principalement à sa fontaine-lavoir de style néo-égyptien et au tunnel de Mauvages sur le canal de la Marne au Rhin, le second plus long tunnel fluvial de France, qui relie la localité à Demange-aux-Eaux.
Mauvages est située dans le sud du département de la Meuse, à 76 km de la sous-préfecture Verdun, 22 km du chef-lieu d'arrondissement Commercy et 12 km au nord du chef-lieu de canton Gondrecourt-le-Château. La ville importante la plus proche est Nancy, située à 59 km à l'est dans le département voisin de Meurthe-et-Moselle.
La localité se trouve dans la vallée de la Méholle, sur le bief de partage entre le bassin de la Meuse et celui de la Seine. Ses environs sont vallonnés et boisés. Elle s'étend sur 2 000 hectares dont 500 hectares de forêt communale soumise à l'Office national des forêts. La commune est à seulement 18 km du parc naturel régional de Lorraine. Située à 295 mètres d'altitude, la rivière le Vidus est le principal cours d'eau qui la traverse.
Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Communes limitrophes
Communes limitrophes de Mauvages
Bovée-sur-Barboure
Broussey-en-Blois
Villeroy-sur-Méholle
Demange-aux-Eaux
Montigny-lès-Vaucouleurs
Delouze-Rosières
Delouze-Rosières
Badonvilliers-Gérauvilliers
Climat
Comme dans l'ensemble de la Lorraine le climat à Mauvages est de type océanique dégradé, c'est-à-dire avec des influences continentales assez marquées.
La station météorologique la plus proche de Mauvages est celle de Nancy-Essey: on y observe des températures assez contrastées entre les saisons avec des hivers plus froids et des étés plus chauds que sur les côtes françaises: l'amplitude thermique moyenne entre janvier et juillet est d'environ 17°C à Nancy[2] contre 10°C à Brest[3]. Les précipitations sont assez régulières tout au long de l'année avec des maxima au printemps et en hiver. En été, les orages maintiennent les précipitations à un niveau assez élevé.
Mauvages est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7].
La commune est en outre hors attraction des villes[8],[9].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (57,7% en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (55,1%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
terres arables (47,6%), forêts (35,3%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,7%), prairies (5,4%), zones agricoles hétérogènes (4,7%), zones urbanisées (1,3%)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Toponymie
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Le nom de Mauvages – mentionné pour la première fois en 1011 comme Malvagia[12] – viendrait de malva, la mauve, une plante qui y abondait autrefois.
Histoire
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Au VIIIesiècle, – en 762 ou 766[13] – Pépin le Bref donne la terre de Mauvages à l'abbaye de Gorze.
Michel de Montaigne passa une nuit à Mauvages en 1580, lors de son voyage vers l'Italie. Il dut s'arrêter dans ce «petit village» «à cause de la colique», avant de reprendre la route de Vaucouleurs et Domrémy-sur-Meuse[14].
Le village est dévasté par les Suédois au cours de la guerre de Trente Ans.
À partir de , un camp des troupes américaines de l'American Expeditionary Force (AEF) abritant l'état-major d'un régiment du génie et le poste de commandement d'une brigade d'artillerie est implanté dans la commune, ainsi qu'un hôpital pour les blessés légers et une antenne de Young Men's Christian Association (YMCA). La ligne ferroviaire qui passe à proximité joue un rôle important dans le ravitaillement et l'approvisionnement du front.
Les troupes américaines s'entraînent au tir au canon et obusier ainsi qu'au lancer de grenades dans les environs du village. Elles sont instruites par une compagnie du 52e bataillon de chasseurs alpins de la 47e division française.
La commune connaît l'occupation dès le et ce malgré la résistance du 332e régiment d'infanterie entre Mauvages et Rosières-en-Blois du 16 au pour couvrir le canal de la Marne au Rhin.
Libérée le , la commune retrouve le calme du monde rural. Une stèle commémorative de la Seconde Guerre mondiale est érigée à la sortie du village en direction de Rosières-en-Blois: 8 noms de soldats français y sont inscrits.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[17].
En 2019, la commune comptait 251 habitants[Note 2], en diminution de 12,54% par rapport à 2013 (Meuse: −4,17%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
685
683
672
634
630
639
630
1 024
687
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
647
620
636
610
588
569
541
899
549
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
569
522
631
591
423
384
355
354
354
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2007
2012
325
304
218
191
238
236
258
261
287
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2017
2019
-
-
-
-
-
-
-
259
251
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
Histogramme de l'évolution démographique
On remarque un pic de la population de Mauvages au recensement de 1846 avec 1 024 personnes, en pleine période du chantier du Tunnel de Mauvages (1841-1846).
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 35,9%, soit au-dessus de la moyenne départementale (32,4%). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 20,0% la même année, alors qu'il est de 29,6% au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 128 hommes pour 127 femmes, soit un taux de 50,2% d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (49,51%).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[20]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,8
90 ou +
3,1
2,3
75-89 ans
7,8
14,6
60-74 ans
11,6
22,3
45-59 ans
27,9
20,8
30-44 ans
17,1
16,2
15-29 ans
15,5
23,1
0-14 ans
17,1
Pyramide des âges du département de la Meuse en 2018 en pourcentage[21]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,7
90 ou +
2
7,3
75-89 ans
10,9
18,8
60-74 ans
19,3
21,1
45-59 ans
20,2
17,8
30-44 ans
16,9
16,8
15-29 ans
14,1
17,5
0-14 ans
16,5
Économie
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Le village dispose d'un unique commerce qui est une boulangerie faisant épicerie, fruits et légumes, dépôt de gaz etc. Les activités principales de la commune restent l'agriculture et le commerce de bestiaux qui exploitent la moitié du territoire. L'autre moitié est réservée à la sylviculture. On y trouve aussi de l'artisanat dans le meuble et la mécanique.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Édifices civils
Fontaine-lavoir du Déo.
Fontaines et lavoirs
Au cours de la première moitié du XIXesiècle une grande vague d'hygiénisation touche les campagnes meusiennes et nombre de villages rivalisent d'ambition et d'originalité dans la construction de fontaines et de lavoirs. Mauvages en possède une dizaine.
La plus célèbre est la fontaine-lavoir du Déo. De plan demi-circulaire, c'est une réalisation de l'architecte barisien Théodore Oudet, en 1831. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis 1988[22]. En parallèle une autre vague ayant touché le pays, celle de l'égyptomanie, stimulée à la fois par la campagne de Bonaparte en Égypte et les travaux de Champollion, architectes et ingénieurs y puisent volontiers leur inspiration. À Mauvages, Oudet se serait inspiré de deux édifices parisiens pour créer la fontaine du Déo.
Un des quatre lavoirs du village.
Deuxième lavoir.
Intérieur du deuxième lavoir.
Troisième lavoir.
Une des nombreuses fontaines du village.
L'entrée du tunnel canal.
Tunnel-canal
le village est situé sur le canal de la Marne au Rhin à l'entrée du tunnel de Mauvages, localement connu sous la dénomination «la voûte». Creusé sur une longueur de 4 877 mètres, il permet au canal de la Marne au Rhin de passer de la vallée de la Meuse à celle de la Marne sans multiplier le nombre des écluses. Il fut réalisé entre 1841 et 1846, puis reconstruit de 1911 à 1922, avec une interruption pendant la guerre. Une partie de la voûte s'est effondrée en 1959.
Château de Mauvages Château
de taille modeste, le château date du XVIIIesiècle, malgré des allures médiévales[23]. Celui d'origine, édifié au XVesiècle, avait été détruit. En 1628, Antoine de Gâtinois et Renée de Lovigny, sa femme, avaient cédé la forteresse à Charles de Vigneulles, et le nouveau château fut édifié sur son emplacement en 1704 pour Antoinette, fille de Charles[24]. Il ne reste aujourd'hui que le corps de logis, le portail, certaines parties des dépendances et une tour percée d'une canonnière.
Maisons classées
la localité a conservé plusieurs maisons du XVIIIesiècle et du début du XIXesiècle[25]. La mairie-école occupe le corps de logis d'une ancienne ferme du XVIIIe siècle transformée entre 1832 et 1836.
Édifices religieux
Église Saint-Pantaléon.
Église Saint-Pantaléon
le domaine a appartenu à l'abbaye de Gorze en Moselle.
Le portail roman est inscrit aux Monuments historiques depuis 1935[26]. L'église abrite une fresque monumentale de 1547 – seul vestige d'un ensemble de peintures murales –, l'Ecce Homo[27]. C'est une fresque rectangulaire verticale en plein cintre de 180 cm sur 68 cm, dont l'auteur est inconnu. Sur fond architectural, elle met en scène trois personnages: le Christ, au centre, poignets liés, tenant un roseau, entouré de Pilate qui le présente à la foule et d'un homme sur le point de le frapper. Un phylactère déroulé au-dessus des donateurs porte cette inscription: «ECCE HOMO 1547 VIAS TUAS DNE DEMONSTRA MIHI». La peinture a fait l'objet d'un classement par les Monuments historiques le [28].
Dans l’église, un vitrail réalisé par A. Schmidt-Besch et offert par les familles des victimes de la Grande Guerre, représente une apparition du Christ à un soldat mourant enveloppé dans le drapeau tricolore qui devient son linceul. Une plaque reprend également les noms de soldats morts au Champ d'honneur.
Un retable et l'abside datent également du XVIesiècle. L'église elle-même a été reconstruite au XVIIIesiècle.
Église.
Intérieur de l'église.
Intérieur de l'église.
Chapelle Notre-Dame de Bonne Espérance.
Ermitage de la Visitation
la chapelle Notre-Dame de Bonne-Espérance est dotée d'un chevet plat, d'un campanile sur la première travée de la nef et d'un auvent en façade. Elle date de la fin du XVIesiècle. Elle fut incendiée pendant la guerre de Trente Ans, restaurée en 1674 comme en témoigne la date gravée sur le portail. Vendue comme bien national, elle fut rachetée par les habitants du village, agrandie et plusieurs fois restaurée. Le logement du chapelain fut agrandi entre 1834 et 1855. C'est un lieu de pèlerinage, mais la chapelle ne fait pas l'objet d'une protection par les Monuments historiques[29].
Croix de chemin
on trouve à Mauvages plusieurs croix de chemin remarquables, comme celles de la Chapelle (1818), du Virée (1861) ou de la Ruelle, qui fut érigée en 1864 par Alphonse Verneau, architecte à Commercy[30],[31],[32].
Croix de chemin de la Ruelle.
Croix de chemin de la Chapelle.
Croix de chemin du Virée.
Personnalités liées à la commune
Antoinette de Vigneulles, fille de Charles de Vigneulles et Antoinette de Bildstein, dame de Mauvages, décédée le 9 décembre 1725 et inhumée dans le chœur de l'église[33].
Jean-Charles Pellerin (Imagerie d'Épinal) dont le père, Nicolas Pellerin, était originaire de Mauvages.
Auguste Lepage, homme de lettres, est né à Mauvages le .
Auguste Grosdidier député sous la IIIe République, est né à Mauvages le .
Noël Lancien, compositeur (prix de Rome), directeur de conservatoires et chef d'orchestre, mort à Mauvages en 1999.
Héraldique
Blason
D'or à deux tours de gueules soutenues par une trangle d'azur abaissée, au caducée de pourpre brochant sur le tout.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Voir aussi
Bibliographie
Gaston Frussotte (abbé), Ermitage de la Visitation et Chapelle de Notre-Dame de Bonne Espérance, à Mauvages (Meuse), Impr. de Ch. Laurent, Verdun, 1888, 16 p.
Henri Lemoine, Département de la Meuse: dictionnaire des communes, Comédit, Paris, 1991, p.288(ISBN2-909112-04-7) (reproduction en fac simile de l'édition de 1909)
Francine d'Oliveira-Rezende, Les Lavoirs et fontaines de la Meuse, CPE, Romorantin, 2008 (ISBN9782845035805)
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
H. Lemoine, Département de la Meuse: dictionnaire des communes, Comédit, Paris, 1991, p. 288
Abbé Frussotte, Ermitage de la Visitation et Chapelle de Notre-Dame de Bonne Espérance, à Mauvages (Meuse), 1888
Journal de voyage de Michel de Montaigne en Italie par la Suisse et l'Allemagne en 1580 et 1581, cité dans: Jean Goulemot, Paul Lidsky et Didier Masseau, Le Voyage en France, tome I, p.80, Robert Laffont, Bouquins.
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