Carte de l'unité urbaine Genève (SUI)-Annemasse (partie française), avec localisation des communes de Lucinges et d'Annemasse (ville-centre).
Lucinges est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Elle appartient à l'unité urbaine de Genève (SUI)-Annemasse (partie française), une agglomération internationale dont la partie française regroupe 35 communes[4] et 190 486 habitants en 2019, dont elle est une commune de la banlieue[5],[6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève (SUI)-Annemasse (partie française) dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[7],[8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (49,7% en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (52,9%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
forêts (48,9%), zones agricoles hétérogènes (24,7%), zones urbanisées (13,5%), terres arables (12%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,8%)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
Lucinges se trouve dans les documents médiévaux sous les formes in Luciniango (991-1025), de Lusingo (1078-1120), Lucinju et Lucingio (1225) et Lucinge au début du XIVesiècle[10].
Le toponyme Lucinges dériverait, comme Loisin, Loisinges, Lucens, d'un nom d'origine burgonde[10],[11]. Il proviendrait du primitif *Lausingos, «chez les Lausingi», lui-même dérivant d'un patronyme Lauso associé au radical laus, voulant dire «libre»[10], selon l'auteur Théodore Perrenot[12]. Théodore Perrenot note toutefois une origine différente pour Lucinges[12]. Paul Guichonnet a pensé «que le toponyme en -inge remontaient à des noms gallo-romains en -anus, puis -icus»[11]. Pour Lucinges, il y aurait eu un Lucianicus[11], ou une Villa Lucianicum comme a pu le penser Charles Marteaux (1861-1956) de l'Académie florimontane (Revue savoisienne, 1897)[10]. Le médiéviste suisse Paul Aebischer (1897-1977) considère que ces noms seraient des toponymes mixtes, dans la mesure où les Burgondes auraient été rapidement latinisés[11].
Il existe une autre hypothèse. La forme la plus ancienne attestée est Luciniango. Il s'agit d'un nom composé de la racine luc / lucini et du suffixe de localisation -ango / -ingo[13]. La racine luco / lucini est très fréquente dans l'ère celtique pour désigner des noms propres[14] et semble liée à un nom d'animal. Le candidat le plus probable est le lynx (luco[14] en langue celte continentale, luchs en allemand, luks[15] en indo européen, lusanunkh[16] en arménien). Luciniango / Lucingio serait ainsi un nom gaulois signifiant: Le domaine des Lynx. Le massif des Voirons est considéré comme un habitat majeur pour le lynx.
Entre 1780 et 1837, Lucinges fait partie de la province de Carouge, division administrative des États de Savoie.
Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures[Note 3], dont 8 pour la commune[20],[21]. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et où 99,8% des Savoyards répondent «oui» à la question «La Savoie veut-elle être réunie à la France?»[22].
Châteaux et bourg en 1730.
Chalet Châtillonnet vers 1922.
Politique et administration
Mairie de Lucinges.
Administration municipale
Le nombre d'habitants au dernier recensement étant compris entre 1 500 et 2 499, le nombre de membres du conseil municipal est de 19[23].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[26].
En 2019, la commune comptait 1 607 habitants[Note 4], en diminution de 1,41% par rapport à 2013 (Haute-Savoie: +7,33%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1822
1838
1848
1858
1861
1866
466
385
395
570
697
763
673
600
658
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
1911
595
589
608
568
575
553
577
559
522
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
419
422
421
400
466
477
368
400
561
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1982
1990
1999
2006
2008
2013
2018
2019
-
660
884
1 211
1 433
1 497
1 630
1 617
1 607
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[27] puis Insee à partir de 2006[28].)
Histogramme de l'évolution démographique
On voit l’apogée de la population rurale autour de 1850, le lent exode rural, le baby-boom après la Seconde Guerre mondiale, puis le fort accroissement dû à l’attractivité de Genève à partir des années 1980.
Économie
La commune dispose d'un réseau de chaleur alimenté au bois-énergie, qui dessert des logements et des bâtiments municipaux. L'ensemble du dispositif ForestEner, inauguré en 2018, est géré par la collectivité avec une part du financement fourni par des citoyens et une autre par Énergie Partagée[29],[30].
Culture et patrimoine
Lieux et monuments
Bloc erratique de la commune de Lucinges qui porte le nom de son propriétaire, Henri de Saussure.
Maison forte de Lucinge (maison forte, XIIesiècle)[31].
Église Saint-Étienne, nouvelle église édifiée au XIXesiècle, dans un style néo-gothique[31]. Restauration en 2013.
Bloc erratique ou bloc de la Follieuse, du nom du nant voisin. Ce bloc a été acheté à la fin du XIXesiècle par Henri de Saussure, naturaliste genevois, petit-fils d'Horace-Bénédict de Saussure (ethnographe et premier explorateur du massif du Mont Blanc). Ces blocs erratiques jalonnaient abondamment la vallée et servaient de carrière pour toute la région genevoise. Sciés en morceaux les uns après les autres, ils sont devenus rares et c'est pour en conserver un spécimen que celui-ci a été donné au club alpin genevois.
Personnalités liées à la commune
Famille de Lucinge, branche cadette des sires de Faucigny.
Michel Butor, écrivain, résident. Sa maison est rachetée par la communauté d'agglomération Annemasse Agglo pour en faire une résidence d'artistes[32]. Il est enterré dans la commune.
René Lejeune, intellectuel et auteur chrétien engagé, résident.
Pascal Diethelm, personnalité de la lutte contre le tabac, résident.
Marvin O'Connor, rugbyman professionnel évoluant actuellement au Stade Français.
Héraldique
Blason
Écartelé: au premier de gueules à la croix d'argent, au deuxième palé d'or et de gueules, au troisième d'or au lion contourné de gueules, au quatrième bandé d'argent et de gueules de gueules à la croix d'argent représente la Savoie; palé d'or et de gueules le Faucigny, bandé d'argent et de gueules la famille de Faucigny-Lucinge
Détails
adopté par délibération du conseil municipal du 24 octobre 2002
Voir aussi
Bibliographie
Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes: Le Faucigny, Roanne, Éditions Horvath, , 619p. (ISBN2-7171-0159-4), p.124 «Lucinge».
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Cette pétition réunit plus de 13 651 signatures dans des villages de la partie nord (aujourd'hui la Haute-Savoie): 60 communes du Faucigny, 23 du Chablais savoyard et 13 aux environs de Saint-Julien-en-Genevois, soutenue par l’Angleterre[18],[19].
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
Cartes
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Henry Suter, «Loisin, Loisinges, Lucens, Lucinge, Lucinges», sur le site d'Henry Suter, «Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs» - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
Guy Gavard (préf.Paul Guichonnet), Histoire d'Annemasse et des communes voisines: les relations avec Genève de l'époque romaine à l'an 2000, Montmélian, La Fontaine de Siloé, coll.«Les Savoisiennes», , 439p. (ISBN978-2-84206-342-9, lire en ligne), p.43-44.
Théophile Perrenot, Albert Dauzat, La Toponymie burgonde, 1942, p.95.
Xavier Delamarre, Noms de lieux celtiques de l'Europe ancienne (-500 - +500): dictionnaire, (ISBN978-2-87772-969-7 et 2-87772-969-9, OCLC1242105602, lire en ligne), p 26-27.
Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise: une approche linguistique du vieux-celtique continental, Éditions Errance, (ISBN978-2-87772-631-3 et 2-87772-631-2, OCLC1055598056, lire en ligne), p 210.
Xavier Delamarre, Le vocabulaire indo-européen: lexique étymologique thématique, Libr. d'Amérique et d'Orient, (ISBN2-7200-1028-6 et 978-2-7200-1028-6, OCLC13524750, lire en ligne), p 135.
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Lexique Français: Francoprovençal du nom des communes de Savoie: Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p.16
Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
.
Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, , p.98.
Paul Guichonnet (préf.Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354p. (ISBN978-2-7171-0235-2), p.163.
Manifestes et déclarations de la Savoie du Nord, Genève, Imprimerie-Lithographie Vaney, , 152p. (lire en ligne), p.145.
Paul Guichonnet (préf.Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354p. (ISBN978-2-7171-0235-2), p.167.
Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie: Hier et aujourd'hui, La Fontaine de Siloé, , 399p. (lire en ligne), p.18.
C.C, «La maison de Michel Butor à Lucinges, en Haute-Savoie, accueillera des résidences d'artistes», france3-regions.francetvinfo.fr, (lire en ligne).
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