Lubine est une commune française située dans le département des Vosges, en région culturelle et historique de Lorraine en région Grand Est.
Lubine | |
![]() Église et rue principale. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Vosges |
Arrondissement | Saint-Dié-des-Vosges |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de Saint-Dié-des-Vosges |
Maire Mandat |
Laurent Parisse 2020-2026 |
Code postal | 88490 |
Code commune | 88275 |
Démographie | |
Gentilé | Lubinois, Lubinoises |
Population municipale |
239 hab. (2019 ![]() |
Densité | 16 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 19′ 03″ nord, 7° 09′ 09″ est |
Altitude | 520 m Min. 448 m Max. 851 m |
Superficie | 14,85 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Saint-Dié-des-Vosges-2 |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Ses habitants sont appelés les Lubinois.
Lubine est le village le plus en amont de la vallée de la Fave. Il est limitrophe de l'Alsace par le col d'Urbeis (602 m). Les massifs qui l'entourent ont des altitudes échelonnées entre 600 et 1 000 mètres : le Climont, l'Adeax, le Chat et de la Butte Chaumont. La vallée s'ouvre vers l'ouest, en direction de Colroy-la-Grande.
Le village de Lubine donne son nom à la dislocation de Lalaye-Lubine qui représente un accident tectonique (une faille de décrochement ) de très grande ampleur qui affecte l’Europe entière et qui forme la limite entre les Vosges septentrionales et les Vosges moyennes.[1]
C'est une des 188 communes[2] du Parc naturel régional des Ballons des Vosges.
Lubine se trouve à 6 km d'Urbeis dans le Bas-Rhin. Un chemin forestier passant par la Jambe de Fer puis par le col de la Hingrie permet de relier le village de Rombach-le-Franc dans le Haut-Rhin qui se trouve à proximité immédiate de l'autre côté de la montagne. Le village vit essentiellement d'agriculture. Beaucoup d'habitants sont ouvriers mais vont travailler soit en Alsace ou dans la région de Saint-Dié.
Saales Bas-Rhin |
Bourg-Bruche Bas-Rhin |
Urbeis Bas-Rhin |
Provenchères-et-Colroy | ![]() |
Rombach-le-Franc Haut-Rhin |
Lusse | Sainte-Croix-aux-Mines Haut-Rhin |
![]() |
Blasonnement :
D’or au filet en barre de gueules accompagné à dextre d’un L suivi d’une étoile de même et à senestre d’un B aussi de gueules.
Commentaires : Le L et le B signifient « Lieu Bien » ; c’est un exemple d’armes parlantes. |
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Fave, le ruisseau de la Chevre, le ruisseau de la Jambe de Fer, le ruisseau des Mines, le ruisseau des Osieres et le ruisseau du Chinet[3],[Carte 1].
La Fave, d'une longueur totale de 22,2 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Meurthe à Saint-Dié-des-Vosges, après avoir traversé onze communes[4].
La qualité des eaux de baignade et des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
Lubine est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7]. La commune est en outre hors attraction des villes[8],[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (96,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (96,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (94,7 %), zones urbanisées (1,8 %), prairies (1,8 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,7 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Leubines (1334), Lubinne (1480), Lubine (1518), Lubyne (1543), Das dorff Loubingen an Lutthringenn (1539 - arch. de Meurthe-et-Moselle, B 702. n° 69), Lubines (1751), Lubin (An II).
Lubine est certainement déjà parcouru dès le VIIe siècle par des disciples de saint Déodat qui essaiment en amont dans les vallées de la Meurthe et de la Fave et y fondent des cellules qui donneront naissance rapidement à plusieurs villages : Provenchères-sur-Fave, Lubine, Mandray et Saint-Léonard. Ils fondèrent les abbayes bénédictines de Senones, Etival, Moyenmoutier et Saint-Dié[12]. Devenues prospères, ces riches abbayes s'émancipèrent en 1051 de la tutelle de l'évêché de Toul pour être rattachées à la collégiale de Saint-Dié.
La légende rapporte que le moine Déodat, fonda dans la vallée de la Fave, treize cellules ou prieurés dépendant de celle de Saint-Dié. C'est vraisemblablement à partir de cette époque que naîtra le premier embryon de population à Lubine.En 1539, Marguerite Zornin de Boulach vendit à Gaspard de Mülheim le village de Lubine.
En 1541, le duc de Lorraine Antoine, rachète à Gaspard de Mülheim la seigneurie de Lubine qui était réputée alors pour ses mines et ses forêts. Le , les officiers des mines de la Croix et les comparsonniers du porche Notre-Dame à Lusse, obtinrent l'autorisation d'ériger une fonderie près du village de Lubine à leurs risques et périls. Les sujets de la mairie de Lubine était de morte-main, de telle sorte que lorsque l'un d'eux venait à décéder sans enfants, ses meubles appartenaient au domaine, même lorsqu'il avait des enfants, pourvu qu'ils fussent mariés. Dans le cas contraire le droit de morte-main n'existait pas.
Jusqu'en 1710, les villages de Lubine et de Colroy-la-Grande étaient des annexes de la cure de Provenchères. On comptait à Lubine à la fin du XVIIe siècle 25 communiants (enfants à partir de 7 ans). En 1710, une ordonnance du grand prévôt de Saint-Dié érigea en vicariat, détachés de Provenchères leur paroisse. À partir de cette époque Lubine devint une annexe de Colroy.
De 1634 à 1697, la commune eut à souffrir des ravages de la Guerre de Trente Ans qui décima une partie importante de sa population.
On a signalé, près de Lubine, un filon de minerai d'argent et de cuivre que l'on exploitait autrefois
; on a remarqué, dans les déblais de la baryte, du quartz, des schistes, de la galène, de l'argent gris, du bismuth, du cuivre carbonaté vert et de l'azur (cuivre carbonaté bleu). On a trouvé aussi, près de Lubine, un lambeau de terrain houiller[13].
Entre les XIXe et XXe siècle Lubine occupait des tissages à bras et à domicile occupant environ 140 ouvriers. On trouvait également deux scieries, deux boulangeries, quatre épiceries et cinq débits de boissons[14].
Lubine, située à proximité du front a eu à souffrir du conflit de la Première Guerre mondiale. La forêt domaniale de Lubine a été traversée par les armées allemandes pour ramener au front des munitions, et divers matériels jusqu'à la Chaume de Lusse.
Le passage de tout le matériel se faisait par le Val de Villé ou à travers la forêt domaniale de Rombach-le-Franc située de l'autre côté du versant alsacien. L'un des principaux problème des troupes allemandes était le ravitaillement de l'eau. Ils avaient construit dans la forêt domaniale de Lubine un édifice sur pilotis dont la partie supérieure pouvait contenir une grande quantité d'eau pour les troupes allemandes à la Chaume de Lusse. L'eau était acheminée depuis une source située à proximité du Col de la Hingrie et transvasée dans le caisson construit à cet effet dans la forêt domaniale de Lubine.
Le , Lubine a été décorée de la croix de guerre 1914-1918[15].
En 2015, le budget de la commune était constitué ainsi[16] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1975 | En cours (au 18 février 2015) |
Jean-Guy Ruhlmann | UMP-LR | Chef d'entreprise Conseiller général du canton de Provenchères-sur-Fave (2001-2015) |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[18].
En 2019, la commune comptait 239 habitants[Note 2], en augmentation de 10,14 % par rapport à 2013 (Vosges : −2,86 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1856 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
376 | 530 | 602 | 624 | 779 | 858 | 912 | 889 | 830 |
1861 | 1866 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 |
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856 | 891 | 977 | 822 | 832 | 747 | 704 | 668 | 642 |
1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
532 | 400 | 686 | 382 | 354 | 387 | 344 | 312 | 264 |
1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 | 2018 | 2019 |
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216 | 187 | 221 | 214 | 239 | 245 | 217 | 236 | 239 |
L'église de Lubine fut d'abord, jusqu'en 1803, une annexe de la paroisse de Colroy-la-Grande. L'église fut construite en 1723 à l'emplacement même où s'élevait une petite chapelle devenue trop petite pour les besoins du culte dominical[21],[22].
On raconte que cette chapelle a été construite à l’emplacement même où se trouvait une custode représentant la Vierge qui était nichée dans le creux d’un vieux sapin[23]. Ce sapin se trouvait sur le bord d’un chemin qui reliait le hameau de la Hingrie (dépendant de Rombach-le-Franc) et Lubine. Selon la tradition un fermier originaire de la Hingrie conduisait ses bœufs vers Sainte-Croix-aux-Mines. S’étant reposé à l’endroit où s’élève aujourd’hui la chapelle de la jambe de fer, il s’endormit pendant que son troupeau continuait de paître dans la forêt. À son réveil il se rendit compte que son troupeau avait disparu. Aidé par quelques amis il se mit en quête de retrouver ses bêtes. Il recherchera vainement pendant trois jours ses animaux dans la forêt. Épuisé de fatigue, il s’endormit à l’endroit même où ses bêtes avaient disparu. À son réveil il eut la surprise de constater qu’une partie de son bétail qui s’était volatilisé l’entourait de nouveau. Il qualifia ces retrouvailles de miraculeuses et plaça en signe de reconnaissance une statue de la Vierge dans le creux d’un vieux sapin.
La statue de la Vierge restera de 1744 jusqu’à l’édification de la chapelle en 1840. Le fermier de la Hingrie souhaitait en effet construire une petite chapelle à l’endroit même où s’était produit « le miracle », mais tout édifice religieux était banni pendant la Révolution. Il ne put donc pas mettre en pratique sa volonté. Les habitants du versant vosgien comme ceux de Rombach-le-Franc ou Sainte-Croix-aux-Mines se rendaient très nombreux aux XVIIIe et XIXe siècles aux pèlerinages annuels qui eurent lieu tous les lundis de la Pentecôte. Pendant la Seconde Guerre mondiale ces rassemblements eurent lieu le jour de l’Assomption, le . On y chantait les vêpres suivie de la bénédiction du Saint-Sacrement et même une procession aux flambeaux dans la soirée. Après 1944 le pèlerinage fut de nouveau fixé les lundis de la Pentecôte. À l’époque, la population de Lubine amena sur place un harmonium assez imposant tiré par deux bœufs, pour rehausser et donner plus d’éclat à la cérémonie. On ne sait pas si l’instrument quelque peu chahuté pendant le trajet cahoteux produisait encore des sons.
La chapelle de la jambe de fer était aussi le lieu de rendez-vous de nombreux pèlerins qui souffraient des jambes : mutilés de guerre, accidentés, etc. Les murs de la chapelle étaient remplis d’ex-voto en marbre gravés plus ou moins richement selon la fortune du pèlerin. Mais ce qui frappait le plus c’était un amoncellement de cannes et béquilles et surtout de « jambes en bois » amenés par les pèlerins pour remercier la Madone d’avoir obtenu la guérison. Le pèlerinage avait ses rites. Les habitants de deux versants (Vosgiens et Alsaciens) se faisaient un honneur de se rendre à pied à la chapelle depuis leur lieu d’habitation. Les pèlerins utilisaient à cette occasion des landaus d’enfants ou des charrettes pour handicapés. L’arrivée devait comporter sept fois le tour de la chapelle censés représenter les sept dons du Saint Esprit. À cette époque tout chrétien devait être capable de nommer sans hésiter les sept dons ou mieux encore de les chanter. Au cours de cette cérémonie, il était recommandé de réciter sept Pater et sept Ave ou de prier le chapelet ou encore le rosaire agenouillé ou assis devant les marches de la chapelle. Ceux qui n’étaient pas trop éloignés de la chapelle venaient y prier le matin et le soir.
Les anciens de Lubine se souviennent aussi que pendant le carême ou le temps de la Passion la coutume voulait que l’on accomplît cinq fois le tour de la chapelle en mémoire des cinq plaies du Christ. De même qu’à la Sainte Trinité les pèlerins étaient appelés à faire trois fois le tour de la chapelle en récitant des prières. Au cours de ces pérégrinations les pèlerins apportaient des fleurs. Les escaliers et le sol de la chapelle étaient jonchés d’énormes bouquets de fleurs ou de fleurs champêtres cueillis en cours de route. Les pèlerins versaient aussi leur obole en jetant une petite pièce à travers les barreaux de la porte qui restait toujours fermée. Les sommes ainsi recueillies servaient à célébrer des messes à l’adresse de Notre Dame de la Jambe de fer du mois d’avril jusqu’à la Toussaint.
Selon la légende une source coulait au pied de la chapelle. Certains pèlerins buvaient cette eau, d’autres s’en aspergeaient les pieds et les jambes au moment de retourner chez eux. Actuellement une messe est célébrée encore tous les deux ans, le lundi de la Pentecôte au moment du renouvellement des vœux du baptême des jeunes de la paroisse de la Sainte-Trinité à Lubine. Les fidèles s’y retrouvent très nombreux pour accompagner les confirmés.
L'achèvement de la ligne Saint-Dié-Strasbourg a nécessité le percement d'un long tunnel courbe entre Lubine et Colroy-la-Grande. D'une longueur de 1601 mètres, le tunnel a été construit par la Compagnie de l'Est de 1924 à 1927. Le dernier tronçon de la ligne, de Provenchères à Saales, a été inauguré le par Raymond Poincaré[24].
Cette statue en béton a été érigée pour remercier la Madone d'avoir épargné le village des bombardements. Une plaque en marbre mentionne au pied de la statue l'inscription suivante : La paroisse de Lubine reconnaissante .
Il existe à Lubine plusieurs calvaires qui ont tous été érigés vers le XIXe siècle. Ils sont situés dans le village même ou à l'orée des bois[25].
Une croix a été déplacée contre la façade antérieure de l'église[26].
La mairie et les écoles ont été construites en 1854
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