Le Valtin ([ləvaltɛ̃]Écouter, en vosgien de la montagne [lo vɛːtɛ̃ː]) est une commune française du Massif des Vosges située dans le département des Vosges en Lorraine, dans la région Grand Est. Elle fait partie de la Communauté de communes des Hautes Vosges et du canton de Gérardmer. C'est la plus haute commune du Massif des Vosges (762 mètres)[1].
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Le Valtin | |
![]() Le centre du village : église et mairie. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Vosges |
Arrondissement | Saint-Dié-des-Vosges |
Intercommunalité | Communauté de communes des Hautes Vosges |
Maire Mandat |
John Voinson 2020-2026 |
Code postal | 88230 |
Code commune | 88492 |
Démographie | |
Gentilé | Valtinois |
Population municipale |
73 hab. (2019 ![]() |
Densité | 3,7 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 05′ 56″ nord, 7° 01′ 28″ est |
Altitude | 1 004 m Min. 704 m Max. 1 304 m |
Superficie | 19,64 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Gérardmer (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Gérardmer |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Ses habitants sont appelés les Valtinois.
Le Valtin est la première localité traversée par la Meurthe dont la haute vallée nommée la Combe, c'est-à-dire en langage trivial la chaume, est encaissée entre le massif du Gris Talet et de la ligne de crête vosgienne, en particulier entre les hauteurs septentrionales de la Schlucht et du Tanet. La source de la rivière Meurthe est située à 1 160 mètres d'altitude à mi-distance entre Le Collet et le Montabey, ancienne chaume surmontant le col de la Schlucht. L'église et le vieux bourg du Valtin sont construits sur une vaste dalle pierreuse, un surplomb morainique de la grande vallée glaciaire de la Meurthe. Du Valtin à l'étang du Rudlin, la rivière emprunte une grande faille qui franchit le col du Louschbach vers Le Bonhomme. Elle s'écoule vers le nord-est entre le massif du Talet et la grande crête vosgienne, marquée par le Gazon de Faîte et le Gazon du Faing. Sur les flancs du Talet, les roches du Valtin témoignent du puissant rabotage vertical du glacier de calotte dans sa partie la plus basse.
Le point culminant de la commune, qui couvre 1 964 ha, est à l'est, au Gazon de Faîte, à 1 303 mètres d'altitude.
Le relief escarpé et la nature rocailleuse du sol ne sont pas partout favorables au ski. La station de ski de la Schlucht propose deux pistes, un téléski et un télésiège.
Le grand hameau dit Le Grand Valtin et la chaume de Sérichamp, culminant au Signal de Sérichamp se situent sur la commune voisine de Ban-sur-Meurthe-Clefcy. Ils sont accessibles par des circuits de randonnées pédestres balisés par le Club vosgien.
C'est une des 189 communes[2] du parc naturel régional des Ballons des Vosges.
Ban-sur-Meurthe-Clefcy | Plainfaing | |
![]() |
Soultzeren Haut-Rhin | |
Xonrupt-Longemer | Stosswihr Haut-Rhin |
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Meurthe, le ruisseau du Tanet, le Rambach, le ruisseau du Rudlin et le ruisseau le Clairo du Gazon Martin[3],[Carte 1].
(texte à fusionner) Les 8 cours d'eau traversant le territoire du Valtin sont[4] :
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La Meurthe, d'une longueur totale de 160,6 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Moselle à Pompey, après avoir traversé 53 communes[5].
La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
Un climat montagnard marqué est présent à Le Valtin, avec de fortes averses toute l'année. Même lors des mois les plus secs, les précipitations restent assez importantes. La classification de Köppen-Geiger est de type Cfb. En moyenne la température à Le Valtin est de 6.9 °C. Il tombe en moyenne 1 117 mm de pluie par an[6].
Le Valtin est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[7],[8],[9].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Gérardmer, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 13 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (93 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (93 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (78,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (12,4 %), prairies (5,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (2,3 %), zones agricoles hétérogènes (1,7 %)[12].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].
Le toponyme du Valtin est attesté au moins en 1472 : il est connu pour son sanctuaire paroissial par l'allemand ou l'alsacien Sant Veltin. « Im Dorf Veltin » en 1596 confirme l'importance du modeste bourg du Valtin qui semble, à nombre d'historiens méconnaissant le monde vosgien, dérisoire et marginal, perdu dans une contrée montagneuse[14].
Le Valtin est d'une façon précoce à la fin du XIIIe siècle une communauté émancipée, à la fois le chef-lieu d’une mairie du bailliage de Saint-Dié et une paroisse annexe de la cure de Fraize. Cette paroisse, érigée le [15], reçoit comme saint patron Sylvestre. Initialement, le Valtin ne compterait au XIe siècle qu'une chapelle qui aurait été fondée par les seigneurs de Ribeaupierre, officiers du duc de Lorraine. La seigneurie du Valtin, ainsi que les droits régaliens sur ce versant des Vosges, appartient au duc de Lorraine qui y possède les droits de justice.
On remarque que le nom de Valtin, graphie commune dès le XVIIIe siècle, s'applique aussi au Grand Valtin, hameau de Ban-le-Duc (Ban-sur-Meurthe après la Révolution). Si la tradition orale associe les deux « Valtins » aux joyeuses fêtes valentines (valentinages) et aux rituels du dônage à la Saint-Valentin ou mieux à l'occasion des Bures (fête des feux de Carnaval), l'origine gallo-romaine de « Grand Valtin » semble être simplement Grangia Valentin(i)a, la grange et maison nécessaire pour nourrir en saison les mineurs. Valentin(i)a à l'origine de Valtin serait alors simplement un autre lieu de restauration ou de repos plus ancien. En effet, le début du défilé de Straiture, plus encore que le versant de la Combe, est un important lieu d'extraction médiévale de minerai de fer. D'où l'apparition tardive à l'époque moderne, et aussi un peu méprisante, de Petit-Valtin pour qualifier le Valtin correspondant à la communauté villageoise émancipée sur son finage, à l'origine de la commune[16].
La paroisse vétinoise est érigée en cure en 1689 par M. de Riguet, grand prévôt du chapitre de Saint-Dié. La cure était à la collation du chapitre des vénérables chanoines de Saint-Dié, puis après 1777 du chapitre cathédral. L’église, dédiée à saint Sylvestre, appartient alors au diocèse et au doyenné de Saint-Dié. L’église a été agrandie et reconstruite en 1704.
La mairie et l'école de garçons ont été construites en 1820 sous le préfet Boula de Coulombiers et l’école de filles en 1864.
Le Valtin a changé une seule fois de nom en 1801 et s'appelait Valtin[17].
En 2015, le budget de la commune était constitué ainsi[18] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1801 | 1811 | Claude Grivel | ||
1811 | 1823 | J.-J. Masson | ||
1823 | 1827 | Biaise Grivel | ||
1827 | 1835 | Sylvestre Martin | ||
1835 | 1838 | Jean-Baptiste Grivel | ||
1838 | 1843 | Jean-Baptiste Marchai | ||
1843 | 1848 | Jean-Baptiste Renard | ||
1848 | 1852 | Nicolas Zelé | ||
1852 | 1855 | Jean-Baptiste Michel | ||
1855 | 1863 | Jean-Baptiste Haxaire | ||
1863 | 1874 | Jean-Baptiste Grivel | ||
1878 | 1888 | Constant Marchal | ||
1888 | 1896 | Isidore Weisrock | ||
1896 | 1904 | Eugène Durand | ||
1904 | 1925 | Charles Noël | ||
1925 | 1929 | Émile Weisrock | ||
1929 | 1932 | Émile Morel | ||
1932 | 1935 | Félicien Groscolas | ||
1935 | 1951 | Émile Weisrock | ||
1951 | 1966 | Gabriel Durand | ||
1966 | 1968 | Alfred Doridant | ||
1968 | 1971 | Gaston Pierré | ||
1971 | Émile Vincent | |||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1874 | 1878 | Jean François Mayer | cultivateur | |
mars 1977 | février 2018 | Jacques Laruelle (1944-2018) | Aubergiste, décédé pendant son septième mandat | |
avril 2018 | En cours (au 21 avril 2018) |
John Voinson (°1976) | Agriculteur |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[20].
En 2019, la commune comptait 73 habitants[Note 3], en diminution de 20,65 % par rapport à 2013 (Vosges : −2,86 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1856 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
434 | 431 | 410 | 416 | 522 | 559 | 564 | 565 | 507 |
1861 | 1866 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
498 | 496 | 498 | 469 | 442 | 413 | 405 | 309 | 305 |
1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
265 | 209 | 203 | 202 | 195 | 167 | 139 | 118 | 115 |
1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 | 2019 | - |
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90 | 87 | 101 | 98 | 95 | 89 | 75 | 73 | - |
La brasserie artisanale "Les Bières des Hauts" produit cinq bières différentes au Valtin.
Naturaliste-Taxidermiste : Art et Nature (Meilleur Ouvrier de France)
Le premier téléski des Hautes-Navières est installé en 1965 par un habitant du pays : Noël Haxaire. Depuis, de nombreux aménagements et améliorations ont eu lieu avec l'ouverture de pistes, la mise en place d'autres téléskis et par la construction en 1984 de l’actuel hôtel-restaurant « Le Vétiné »[23].
La petite station des Hautes-Navières proposait trois petites pistes et trois téléskis[24]. Elle a fermé au mois de janvier 2019 pour cause d'irrégularité des chutes de neige qui se font de plus en plus rare à une altitude de 800 mètres et par manque de personnel qualifié nécessaire à la sécurité des pistes et au bon fonctionnement des installations[23],[25].
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Blasonnement :
Tranché au 1er de sinople au coq de bruyère d'or ; au 2e taillé d'azur à l'église d'argent, et d'or au sapin arraché de sinople ; sur le tout au bâton en bande de gueules.
Commentaires : le coq de bruyère et le sapin évoquent la faune et la flore du lieu, l'église est celle de la localité. Le bâton en bande rappelle les armoiries de la Lorraine. |