Lanslevillard est une ancienne commune française située en Haute Maurienne, dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Une partie de son territoire accueille la station de sports d'hiver de Val Cenis Vanoise.
Lanslevillard est un village situé à 1 500 m, au pied du col du Mont-Cenis, dans la Haute-Maurienne, au sud de la Vanoise à 26 kilomètres au nord-est de Modane.
Le nom de la commune et paroisse Lanslevillard trouverait son origine dans le patronyme Lanzo, Lanz, Lans d'après le chanoine Adolphe Gros[1] ou Lancius[2]. Il semble que l'association du titre Le villard - du latin villaris, villare, désignant une maison de campagne[3] - à celui de Lans ait été réalisée afin de le distinguer de la paroisse de Lanslebourg[1]. Ces deux paroisses n'en formait qu'une seule vers le XIIesiècle[1].
On trouve mention de la paroisse dès 1093 avec In superiori Lancio, ou encore Ecclesia de Lanzo superiore, en 1126[1],[3]. En 1151, elle est citée avec l'Ecclesia de Villario, puis Ecclesia de superiori Lancio, en 1204 et 1233[1],[3]. Le Villar(d) a donc été ajouté à partir du XIIesiècle[4]. À la fin du XIIIesiècle, la paroisse est désignée par Magiester Joannes de Lancio Villario (1293)[1],[3]. Au XIVesiècle, elle devient Curatus Lancei Villaris ou Parrochia Lancei Villaris in Mauriana (1357)[1],[3]. Il faut attendre le XVIesiècle pour voir apparaître la forme moderne de Lanslevillard, voire un dérivé, Lanslevilar, en 1729, parfois Lans-Le-Villard[1],[3].
La présence humaine en Maurienne et à Lanslevillard remonte à La Tène, notamment avec la présence de nécropoles au lieu-dit l’Adroit. L'Art rupestre est très développé, en particulier autour des gravures rupestres du Grand roc noir, sur les communes de Termignon, Lanslebourg, Lanslevillard et Bessans. Le territoire de la commune de Lanslevillard possède deux pierres à cupules classées Monument historique depuis 1911:
la Pierre aux Pieds, située à 2 750 m, sur le plateau de Pisselerand, sur laquelle on peut observer une cinquantaine de cupules, ainsi qu'une trentaine d'empreintes de pieds humains;
la Pierre de Chantelouve ou Pierre des Saints, située à 2 100 m, sur laquelle on peut observer 150 cupules.
Avant la conquête romaine, la haute-vallée de Maurienne est peuplée principalement par les Médulles[6] depuis le IIIesiècle. Vaincus en - 16, ils sont intégrés à l'Empire. Les Romains construisent alors la Via Francigena, reliant Canterbury à Rome (pèlerinage de Rome), qui passe par le col du Mont-Cenis.
Pendant la période de la Révolution française, les troupes françaises pénètrent en Savoie. Le général Sarret remonte la Maurienne jusqu'au fond de la vallée en . Il est stoppé par des soldats savoyards de la Maison de Savoie. Cet échec militaire est une joie dans les villages de Lanslevillard et de Lanslebourg. Face à l'hostilité des Mauriennais, l'armée révolutionnaire déporte les habitants à Fort-Barraux (Barraux), le 19/. Ils reviendront le [7].
Autrefois, on ne passait pas le col du Mont-Cenis sans un «Marron» qui étaient des guides qui aidaient en toutes saisons le voyageur le long des sentiers sinueux, pour accéder à l'Italie. Aujourd'hui, le promeneur peut toujours accéder au col par le «chemin de La Ramasse» que dévalaient jadis les Marrons. L'hiver, montés sur des fagots de bois, le principe fut adapté plus tard en sorte de chaise de frein.
En 1812, le docteur Balthazard Claraz sauve la vie du pape Pie VII lors de son passage à l'hospice du Mont-Cenis, à l'occasion de son transfert secret de Savone à Fontainebleau, où il sera prisonnier du au .
Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands occupent durablement le village, qui sera finalement détruit.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[8]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[9].
En 2014, la commune comptait 469 habitants[Note 1], en augmentation de 3,76% par rapport à 2008 (Savoie: +3%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1822
1838
1848
1858
1861
1866
427
396
448
499
571
573
530
555
541
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
1911
566
572
567
582
545
532
521
494
461
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
384
360
377
350
302
316
280
429
306
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1982
1990
1999
2006
2008
2013
2014
-
-
371
392
431
447
452
467
469
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[10] puis Insee à partir de 2006[11].)
Histogramme de l'évolution démographique
Économie
Lanslevillard est un village agropastoral converti au tourisme.
Il est situé au sud du massif de la Vanoise en face du parc de la Vanoise. Depuis 1967, la commune de Lanslevillard en association avec les communes voisines de Lanslebourg-Mont-Cenis et Termignon-la-Vanoise, offre un domaine skiable de 125 km, unique, étendu sur les trois communes et dont le nom est Val Cenis Vanoise.
En 2014, la capacité d'accueil de la commune, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, est de 9 415 lits touristiques répartis dans 313 structures[Note 2]. Les hébergements se répartissent comme suit: 208 meublés; 4 résidences de tourisme; 2 hôtels; une structure d'hôtellerie de plein air; 4 centres ou villages de vacances/auberges de jeunesse; un refuge ou gîte d'étape et une chambre d'hôtes[12].
Culture locale et patrimoine
Espaces verts et fleurissement
La commune obtient une fleur au concours des villes et villages fleuris en 2015[13].
Lieux et monuments
L'église Saint-Michel, classée monument historique depuis 1991. Elle présente un très beau mobilier de l'Art baroque savoyard des XVIIe, XVIIIeetXIXesiècles, avec en particulier le retable du Rosaire, un chef-d'œuvre du maître Jean Clappier qui l'a sculpté en 1626 et l'année suivante par un diptyque[14].
Une douzaine de chapelles (classées au MH depuis 1994), témoin de la vie paroissiale de la commune du XVIeauXIXesiècle. Les chemins de l'histoire sont un circuit libre qui relie douze chapelles rénovées dont chacune est consacrée à un thème ou à une période, l'ensemble permettant de faire découvrir l'histoire de la commune et de la haute-vallée de la Maurienne:
chapelle Saint-Antoine (inscription au MH par arrêté du );
chapelle Sainte-Anne (inscription au MH par arrêté du );
chapelle Saint-Roch (inscription au MH par arrêté du );
chapelle de la Madeleine (inscription au MH par arrêté du );
chapelle Saint-Étienne (inscription au MH par arrêté du );
chapelle Sainte-Agathe (inscription au MH par arrêté du );
chapelle Saint-Genix (inscription au MH par arrêté du );
chapelle Saint-Pierre et le pont sur le ruisseau de l'Arcelle Neuve (inscription au MH par arrêté du );
chapelle Saint-Laurent (inscription au MH par arrêté du );
chapelle Notre-Dame de la Salette (inscription au MH par arrêté du );
chapelle Saint-Jean-Baptiste (inscription au MH par arrêté du ).
Chapelle Saint-Sébastien du XVesiècle[14]. (classé au MH depuis 1896).
La Pierre aux Pieds à 2 750 m est un rocher blanc gravé de nombreuses cupules — évidées il y a 3 000 ans par percussion puis rotation d'outils de pierre — et de dizaines de traces de pieds gravés orientés vers le soleil levant.
Clocher du village.
Ancienne mairie, de nos jours école du village.
Chapelle Saint-Sébastien de Lanslevillard: peinture murale (XVesiècle).
Chapelle Saint-Antoine.
Pierre de Chantelouve.
Tourisme
Roches d'escalade: rocher du Chatel (rocher des Sarrasins); rochers de la Madeleine; dalle du Mollard; paroi des guides.
En 2017, la commune est labellisée «Station verte»[16].
Personnalités liées à la commune
Sébastien Turbil (XVesiècle), rescapé de la peste qui frappe de le village en invoquant saint Sébastien. Sauvé, il fait construire la chapelle Saint-Sébastien[17].
Docteur Balthazard Claraz, né à Lanslevillard le . Médecin honoraire des papes Pie VII et Grégoire XVI et de la cour de Rome[18]. Chevalier de l'ordre pontifical de Saint-Grégoire-le-Grand. Officier de santé des troupes impériales à l'hospice du Mont Cenis en 1812. Il fut le médecin chirurgien du pape Pie VII pendant les deux premiers mois de sa captivité au château de Fontainebleau[19].
Michèle Brocard, Maurice Messiez-Poche, Pierre Dompnier, Histoire des communes savoyardes: La Maurienne - Chamoux - La Rochette (vol. 3), Roanne, Éditions Horvath, , 558p. (ISBN978-2-7171-0289-5), p.167-171. ([PDF] lire en ligne)
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2017, millésimée 2014, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2016, date de référence statistique: 1erjanvier2014.
La structure Savoie Mont Blanc, pour ces données statistiques de capacité d'accueil en termes de lits touristiques d'une station ou d'une commune, additionne les établissements marchands, qui appartiennent au secteur de l'hôtellerie, et les hébergements non marchands, qui n'impliquent donc pas de transaction commerciale comme les résidences secondaires[12].
Références
Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr.2004) (1reéd. 1935), 519p. (ISBN978-2-84206-268-2, lire en ligne), p.246.
Charles Marteaux, «Sur le sens et l'étymologie de quelques noms de lieux savoyards», Recueil des travaux de l'Institut de géographie alpine, vol.6, no6_2, (lire en ligne), p.150.
Ernest Nègre, Toponymie générale de la France. Formations préceltiques, celtiques, romanes, vol.1: Formations dialectales (suite) et françaises: étymologie de 35000 noms de lieux, Genève, Librairie Droz, , 708p., p.262.
Lexique Français: Francoprovençal du nom des communes de Savoie: Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p.23
Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
Medulli qui, selon Strabon (IV, 6), «occupent les plus hautes cimes»
«La capacité d'accueil touristique en Savoie-Mont-Blanc», Observatoire, sur le site Savoie-Mont-Blanc - pro.savoie-mont-blanc.com, (consulté en ) : «Les données détaillées par commune, et par station: nombre de structures, nombre de lits par type d'hébergements (fichier: Détail des capacités 2014, .xlsx)».
Dominique Peyre, En Maurienne: sur les chemins du Baroque, vol.3, La Fontaine de Siloé, coll.«Les Patrimoines», , 190p. (ISBN978-2-84206-169-2, lire en ligne), p.251-264.
«Pierre de Chantelouve», notice noPA00118269, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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