Lametz (prononcé Lamé) est une commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est. Ses habitants sont les « Harnicots » (sorte de hanneton en parler local).
Lametz | |
Église de Lametz. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Ardennes |
Arrondissement | Vouziers |
Intercommunalité | Communauté de communes des crêtes préardennaises |
Maire Mandat |
Thierry Warzee 2020-2026 |
Code postal | 08130 |
Code commune | 08244 |
Démographie | |
Population municipale |
72 hab. (2019 ![]() |
Densité | 7,6 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 31′ 53″ nord, 4° 41′ 27″ est |
Altitude | Min. 157 m Max. 198 m |
Superficie | 9,46 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton d'Attigny |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
modifier ![]() |
La Sabotterie | Marquigny | Bairon-et-ses-Environs |
Suzanne Saint-Lambert-et-Mont-de-Jeux |
![]() |
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Semuy | Neuville-Day | Montgon |
D'après Albert Meyrac, Lametz est située « au fond d'un vallée étroite aux pentes de calcaires à astartes ». Aux environs, on trouve alternativement des « marnes et des calcaires blancs, des sables verts et argiles du gault, un petit îlot de gaize, ainsi que des calcaires coralliens ; la présence de limon dans les terres a permis la culture des arbres fruitiers ». Lametz se trouve en effet dans le terroir du Tourteronnais, connu pour ses vergers.
Le village est environné de gouffres et de sources bouillonnantes : l'une d'elles alimente le lavoir. Un ruisseau traverse également la commune.
Lametz est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (67,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (67,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (46,2 %), forêts (32,6 %), terres arables (15,5 %), zones agricoles hétérogènes (5,7 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Mare (1176), la Mer (1244)[8], La Metz (1793)[9].
Les cartes d'état-major mentionnent une ancienne voie romaine passant sur le territoire de la commune, ce qui tend à démontrer une occupation humaine dès cette époque.
Lametz appartenait au comté de Rethel. En 1218, Hugues II, comte de Rethel, et Félicité de Beaufort, son épouse, donnèrent la seigneurie de Lametz à l'abbaye des Mares. Ils signèrent avec Jehan, abbé des Mares, une charte d'affranchissement selon la loi de Beaumont. Cette charte de fondation en latin existe encore, renforcée dix ans plus tard par une version en français.
En 1521, le comté de Rethel échoit à François de Clèves. Les trois fils de ce dernier étant morts jeunes et sans postérité, le duché revint donc à l'aînée de ses filles, Henriette de Clèves, et à son époux Louis de Gonzague, duc de Nevers (Louis IV de Nevers), puis duc de Rethel à partir de 1581, par la grâce d'Henri III. Les nouveaux duc et duchesse de Rethel et de Nevers deviennent donc seigneurs de Lametz. Vers 1596, pour combler les dettes de son bâtisseur de mari, Henriette vendit la moitié de la seigneurie de Lametz au sieur du Bois d'Ecordal qui y fit bâtir un château.
Entre les XVIIe et XVIIIe siècles, le château et les terres de Lametz passent à divers propriétaires (on retrouve dans les archives la famille d'Ivory à la fin du XVIIe siècle), jusqu'à l'époque de la Révolution où ils sont mis en vente.
En 1803, monsieur Antoine Rouyer acquiert le château et s'y installe avec son épouse, Françoise-Henriette Legras de Vaubercey, et les enfants des deux précédents mariages de celle-ci. C'est au château de Lametz que Florestan Ier de Monaco rencontre Caroline Gibert, fille du second mariage de Françoise-Henriette Legras de Vaubercey. Il l'épouse en 1816.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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2020 | En cours | Thierry Warzee[10] | Ancien cadre | |
2001 | 2020 | Anne-Marie Tuot | ||
1971 | 2001 | Gilbert Nizet | DVD | |
1965 | 1971 | Robert Pierrard | ||
19?? | 19?? | Paul Saucourt | ||
19?? | 19?? | Georges Thomas | ||
avant 1875 | après 1879 | Bourliquaux[11] | ||
avant 1852 | ? | M. Rouyer | Conseiller d'arrondissement | |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[13].
En 2019, la commune comptait 72 habitants[Note 2], en diminution de 5,26 % par rapport à 2013 (Ardennes : −3,68 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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344 | 352 | 425 | 374 | 446 | 451 | 450 | 426 | 412 |
1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 |
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326 | 297 | 291 | 254 | 235 | 226 | 214 | 204 | 188 |
1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 |
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192 | 147 | 164 | 140 | 140 | 120 | 121 | 112 | 100 |
1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 | 2014 | 2019 |
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80 | 75 | 68 | 77 | 76 | 79 | 81 | 75 | 72 |
L'église de Lametz date du XIIe siècle. Elle est de style roman et située un peu en dehors du village, au sud. Deux statues de pierre du XVIIIe siècle placées sous une niche ornent la façade: une Vierge à l'Enfant et un saint Nicolas, le patron de la paroisse. Dans le chœur, trois statues de pierre classées[15] datant également du XVIIIe siècle sont scellées au mur: au-dessus de l'autel une Vierge à l'Enfant, puis, sur le côté gauche saint Augustin et sur le côté droit saint Norbert. Ces statues proviendraient de l'abbaye des Prémontrés de Longwé (lieudit), maintenant disparue. Sur l'un des piliers de la nef est accroché un Christ en bois naturel et le dessus de la chaire à prêcher comporte un ange en bois, le tout datant toujours du XVIIIe siècle. Enfin, dans la niche du petit autel côté gauche, se trouve une Vierge en bois du XVIIIe ou XIXe siècle qui serait une représentation de Notre-Dame de Walcourt.
Le cimetière borde l'église. Une croix avec crucifix se dresse à droite de l'entrée. Il s'agit en fait de la croix d'affranchissement du village. Les têtes des figures de son pilier ont fortement été endommagées lors de la Révolution. À mi-hauteur de l'allée principale sur le côté gauche se trouve la tombe d'Antoine Rouyer.
Le château de Lametz, sur la route de Neuville-Day, est une gentilhommière du XVIIe siècle qui a appartenu à la famille Rouyer puis à la Famille Gibert. Il a malheureusement connu des incendies (il ne reste aujourd'hui que le tiers du bâtiment originel), et des adjonctions de bâtiments modernes.
C'est dans ce château que Florestan Ier de Monaco rencontra Caroline Gibert qui devint son épouse, et princesse Caroline de Monaco.
Le château de Lametz, vendu par les Grimaldi, après avoir accueilli des colonies de vacances, puis avoir été transformé en gîte d'accueil pour groupes est maintenant habité par des particuliers qui l'ont racheté.
Vers l'an 1150, Wither, comte de Rethel, fonda une abbaye de Chanoines réguliers de Prémontré au lieudit actuel "les Mares".
En 1218, le monastère, ayant été détruit, fut relevé par Hugues II et Félicité de Beaufort, son épouse, comtes de Rethel. Ils signèrent ensuite une charte avec l'Abbé des Mares qui donnait à l'abbaye le village des Mares et la seigneurie de Lametz, et plaçait le tout sous la "loy, coustume et liberté de Beaumont".
En 1350, durant la guerre de Cent Ans, nouvelle destruction de l'abbaye qui est transférée dans le vallon de Longwé (le Longwé cité ici est maintenant un lieudit entre Lametz et Le Chesne, il n'a rien à voir avec la commune ardennaise homonyme). Malgré plusieurs aléas au cours de l'histoire, cette dernière abbaye perdura jusqu'à la Révolution où elle fut confisquée et vendue. C'est à cette époque également que l'on situe le transfert de ses statues à l'église de Lametz. En 1793, l'abbaye et ses bâtiments furent démolis. Aujourd'hui, seuls les noms de quelques lieudits ont conservé la mémoire des moines.
On retrouve son blason sculpté à l'arrière du maître-autel de l'église de Lametz.
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Les armes de Lametz se blasonnent ainsi:
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